04 août 2010

Bateau sur l'Amazone

Du 4 au 6 août

On entame la remontée de l'Amazone depuis le delta jusqu'à Santarem, notre première étape. La lancha, le type de bateau que nous prenons est le moyen de transport standard pour les locaux et pour les marchandises. Durée du voyage : 3 jours, arrivée prévue vendredi sans heure précise !
On dort dans des hamacs sur le pont, les repas sont pris à bord.
Voici mes premières impressions au matin du 2ème jour.

Le couchage : Il y a deux ponts pour hamacs, les machines en bas et les toilettes à l'arrière sont les deux points à éviter. Nous sommes arrivés 2h ou 3h en avance pour essayer d'accrocher nos hamacs dans les bons emplacements. A notre arrivée, beaucoup de gens sont déjà là mais il reste de la place au milieu du pont supérieur. Le bateau n'est pas trop plein, donc les hamacs sont accrochés en gros une place sur deux. Cela changera dès la première escale. Lorsque toutes les places sont prises, votre hamac est en contact avec ceux des voisins et vous sentez tous leurs mouvements à moins de jouer sur la hauteur des hamacs.
Pire, une rangée intermédiaire - heureusement vide dans notre cas - permet d'intercaler des hamacs en quinconce remplissant l'espace vide aux pieds et à la tête des hamacs. Officiellement le bateau affiche un maximum de 175 passagers dont seulement 58 hamacs sur notre pont qui compte pourtant 72 points d'accroche.
J'ai été surpris de trouver un système si organisé alors que je m'attendais à l'anarchie totale. Au départ j'ai accroché mon hamac légèrement en biais et un membre de l'équipage est venu m'expliquer la bonne façon de faire. Mais plus tard j'ai déchanté et dès le deuxième jour il y aura des hamacs partout, même dans les allées.
Difficile de trouver le sommeil....
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Les moustiques : Pas un seul le premier jour, un peu le second. Mais personne n'utilise de moustiquaire, nous non plus malgré nos bonnes résolutions.

La cuisine : bonne surprise ! J'avoue que je m'attendais au pire (j'avais même fait des provisions de survie), mais c'est plutôt bon. Je n'ai pas vu les cuisines mais l'hygiène semble plutôt correcte. Les plats sont locaux et variés, parfois un plat unique mixant : pâtes, légumes, poisson, poulet... parfois plein de plats différents. Le matin café sucré (même très sucré!), cubes de polenta, fruits, et une sorte de bouillie de haricots blancs au lait.
Là encore le système est efficace et très organisé : le 1er service est servi, et vous avez à peine terminé que votre assiette disparaît. Lorsque le dernier a finit, la table est instantanément nettoyée et hop! 2ème service, etc...
Il faut dire qu'il n'y a qu'une petite table pour tout le bateau. Certains apportent leur tupperware qu'on leur remplit en cuisine et ils repartent manger dans leur coin.

La vraie bonne surprise c'est qu'il y a plein de douches! et ça suffit à faire oublier les petits désagréments.
Notre bateau transporte aussi de la marchandise, quelques lave-linge et des caisses de nourriture pour approvisionner les villages en route. On a de la chance, pas d'animaux et pour une fois, ce n'est pas le chant des coqs qui nous réveillera à 4h du matin!
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Le paysage : Oui, le fleuve fait des kilomètres de large mais contrairement aux bateaux qui descendent naviguant au milieu, nous le remontons en longeant les bords pour avoir moins de courant ce qui nous permet d'observer le paysage qui est étonnamment varié. Au début une jungle épaisse, ensuite progressivement des paysages plus dégagés, même des prairies avec des buffles.
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Parfois il y a comme une grande prairie au bord de l'eau et lorsque le bateau est passé, tout se met à bouger avec les remous. Ce sont des quantités d'espèces de gros nénuphars.
En approchant de Santarem on voit beaucoup de Botos (dauphins roses d'eau douce). On voit aussi différents oiseaux et beaucoup d'insectes... à bord du bateau !

Les vols. C'est notre grosse crainte car nous embarquons des affaires pour un an de voyage. Nous avons donc pris nos précautions, d'abord en décorant nos sacs à dos tous neufs avec de la bonne vieille terre orange d'Amazonie. Ensuite nous avons dissimulés nos sac à dos dans des sac à gravats. Pour terminer le plus important ne nous quitte pas, et nous dormons avec.
A chaque escale tout se passe très vite, des gens arrivent et accrochent frénétiquement leur hamac. Toute la configuration du pont change et il faut être vigilant pour ne rien se faire voler et pour ne pas se retrouver avec un hamac collé contre le sien.

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Parfois le bateau ralentit pour se faire aborder par une pirogue qui vient chercher le courrier du village.

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Parfois les échanges se font au milieu du fleuve entre 2 bateaux de même taille.

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