18 février 2011

Dientes de Navarino 3 : le refuge du bout du monde

Le lendemain nous retrouvons le sentier qui part vers l’est, quitte le plateau pour traverser la forêt bordant la montagne là où elle est moins profonde, et grimper jusqu’au sommet. Là haut, nos efforts sont largement récompensés par un vue extraordinaire. Nous voyons successivement chaque côté de l’ile.
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Vers l’ouest (d’où nous venons)
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Vers le sud (nous allons continuer sur cette crête)
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Vers l’est
Nous continuons vers le sud, suivant la crête…
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…et voyons bientôt apparaître le lac Winhond (délimité au sud par la fine bande de terre qu’on voit sur la photo), les iles Lennox et Nueva et devinons l’ile du Cap Horn.
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Nous avons bien de la chance car il fait grand soleil et la vue est complètement dégagée. Le sol est partout recouvert d’éboulis rocheux. Nous progressons sur la crête puis descendons un peu…
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Vue arrière (on voit Vineta qui arrive)
…jusqu’à une sorte de grand cratère avec un lac au milieu. Voici la vidéo de cette partie :

Nous longeons le lac toujours vers le sud et, arrivés au col, alors que nous pensions redescendre, nous nous retrouvons sur un long plateau aride avec une forêt d’arbustes à l’autre bout. A l’abri dans ce bosquet, nous faisons une pause pour déjeuner. Quelques gouttes commencent à tomber lorsque nous nous remettons en route. Soudain lorsque nous arrivons dans une grande forêt humide la pluie se met à tomber très fort, puis rapidement de gros grêlons. Il n’y a aucun abri alors nous continuons à avancer. Les coups de tonnerre durent vraiment longtemps. C’est la première fois que j’entends cela. La pluie se calme bientôt laissant un sol glissant dégorgeant d’eau avec partout des flaques boueuses. Nous progressons difficilement sur le chemin qui très abrupt et obstrué par de grands arbres. Avec nos sacs très hauts il faut nous contorsionner pour passer en dessous. Finalement nous sommes trempés mais bien heureux lorsque nous arrivons en bas.
Après avoir traversé une rivière sur une vieille souche, nous traversons un petit bois avant de nous retrouver dans un interminable marécage recouvert par des mousses qui forment une sorte de plancher végétal sur lequel nous marchons une bonne heure.
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Le décor est inhabituel et c’est très agréable et reposant pour nos pieds meurtris par des semaines de marche sur des cailloux. Par moments nous devons enjamber des trous entre les mousses. On dirait de simples flaques de boue mais lorsque j’en sonde une avec mon bâton, je suis stupéfait de le voir s’enfoncer sans aucune résistance ! C’est tellement profond que je n’arrive pas à atteindre le fond !
Encore quelques efforts, nous traversons une nouvelle rivière et enfin arrivons au refuge : une grande cabane en bois avec un vieux poêle et des couchettes un peu crasseuses.
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Tout autour du refuge les arbres ont été grignotés par les castors.
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Nous allons nous promener au bord du lac, tout au sud de l’ile. C’est ici que nous concluons notre périple vers le sud commencé 6 mois plus tôt, après l’Amazonie. Bientôt notre route repartira vers le nord.
Depuis que nous avons quitté le dernier campement, l’eau des rivières est rougeâtre (peut être à cause de la mousse). Pas de chance, notre filtre est bloqué mais le poêle à bois nous permet de bouillir l’eau sans vider nos réserves de gaz. Ainsi nous n’avons pas à utiliser les pilules de purification. En plus il nous réchauffe et fait sécher nos chaussures, le grand luxe !

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