30 janvier 2012

Visite du delta mékong et de la ville de Can Tho

Le lendemain nous partons pour le delta du Mékong.
Ce fleuve long de 4500km prend sa source sur les hauts plateaux tibétains puis irrigue successivement la Chine, le Laos à la frontière du Myanmar, la Thaïlande, le Cambodge où naissent les premiers bras de son delta qui se prolonge dans le sud du Viêt Nam où il est appelé traditionnellement le "fleuve des neuf dragons" ou Sông Cửu Long.

Le Delta du Mékong est particulièrement fertile, car le fleuve, limoneux et boueux, donne à la terre alluvions et sédiments. Toutes sortes de fruits exotiques poussent dans la région ainsi qu’énormément de noix de coco. Nous visitons plusieurs fermes et vergers, goutons à de nombreux fruits et assistons à la fabrication artisanale de bonbons à la noix de coco.
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Vineta se goinfre de Durian, ce fruit qu’elle adore et que je déteste, connu pour son odeur forte au point d’être interdit dans certains lieux publics.

Nous restons deux jours dans la ville agréable de Can Tho, pleine de bons restaurants, où les fruits sont très bon marché et les commerçants sont (généralement) honnêtes ce qui est bien reposant. Le soir nous allons prendre des jus de fruits frais sur les rives du Mékong pour 0,5€.

Nous nous promenons en bateau sur les innombrables canaux du delta.
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Voici le marché flottant, avec ses "boutiques":
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Les ventes s'effectuent entre bateaux. Cette pratique tend à disparaître aujourd'hui avec l'apparition des routes mais chaque année, lorsque le delta est inondé le bateau redevient le seul moyen de transport.
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Nous visitons le "musée de Can Tho". Un musée intéressant où l’on sent la pression de la propagande se relâcher légèrement pour faire un peu de place à la culture. Cela dit une intéressante salle sur l’âge d’or de la république socialiste (de la fin de la guerre du Vietnam à la chute du mur) nous montre comme les gens étaient heureux, aimaient travailler, se sacrifier et soutenir leurs camarades pendant cette époque. On voit très nettement sur les photos que le ciel était plus bleu, les gens plus beaux et l’air plus pur que maintenant !

28 janvier 2012

Quelques jours à Saigon, visite des tunnels de Cuchi

Pendant la guerre du Vietnam, les Viêt-Cong utilisaient des réseaux de tunnels pour se cacher, se protéger des bombes et combattre les américains. Nous partons visiter une partie de ces installations (certainement une reconstitution) à Cuchi, proche de Saigon. La visite – très encadrée - commence par un documentaire sur la guerre du Vietnam. Le film débute avec de longues scènes d’un village idyllique qui n’a visiblement jamais connu la guerre ni la faim car les arbres sont gorgés de fruits murs, les villageois vont piqueniquer en vélo et profitent de a vie. Les écoliers sont studieux et tout le monde est heureux.
Soudain des diables arrivent : ce sont les soldats américains qui viennent tuer les enfants. Alors les courageuses écolières prennent les armes, une jeune et belle jeune fille montre l’exemple. On la voit telle une actrice hollywoodienne ramper dans la boue, tuer les soldats et détruire un tank, toujours très belle.
Reconstitution "fidèle à l'histoire officielle" : le soldat Viêt-Cong typique :
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Nous visitons les installations et rampons dans les tunnels qui sont très étroits.
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De nombreuses armes sont exposées ainsi que les restes d’un vieux tank. On nous assure que c’est celui que la jeune fille du film a détruit.
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P1090980On nous fait la démonstration de toutes sortes de pièges cruels cachés dans la jungle et destinés à mutiler les soldats ennemis sans les tuer (la version artisanale des mines anti-personnelles). Evidemment on nous assure que tous les vietnamiens connaissaient l'emplacement de chaque piège, donc seul l'ennemi était touché !


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On nous propose avec insistance d’essayer le stand de tir mais les prix sont exagérément élevés et les méthodes déplaisantes. Le seul lieu autorisé pour la pose déjeuner se trouve juste à côté des stands de tirs. Les premières déflagrations sont assourdissantes mais après une demi-heure de « repos » on s’habitue aux rafales d’AK47.

Le lendemain nous visitons la ville, ses palais, la cathédrale, la poste construite par Eiffel, et le musée de la guerre qui n’hésite pas à baptiser une salle "the historical truth" pour présenter la vérité unique officielle de la république socialiste, celle que tous les enfants du pays apprennent à l’école !


Le soir nous allons danser la salsa. Il est amusant de noter qu’ici, la salsa se danse dans les lieux les plus chics et les quartiers prestigieux de la ville !

26 janvier 2012

Un repas occidental pour nos amis et départ

Nous décidons de préparer un repas occidental pour faire un peu voyager nos amis.

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Après les avoir invités à prendre un café vietnamien dehors, nous allons faire les courses au marché et supermarché. Nous adaptons nos recettes en fonction des produits localement disponibles. Ce sera bruschetta en entrée, spaghetti à la carbonara puis crêpes chocolat et fruits exotiques le tout accompagné de vin de Da Lat. Je tiens à la configuration entrée / plat / désert car cela n’existe pas ici.

Je confie le vin à Thông en lui expliquant bien chaque détail. C’est important car ici comme dans beaucoup d’autres pays, on considère le vin comme un alcool : on m’a souvent offert un verre de vin(aigre) ouvert plusieurs mois plus tôt ! Devant le fait accompli, mieux vaut se taire car l’hôte est encore un inconnu qui essaie de vous recevoir avec honneur. Mais ce n’était pas le cas dans cette maison où la première bouteille fut débouchée pour les ancêtres seulement deux jours avant notre consommation. J’en profite donc pour bien expliquer à Thông « notre tradition » concernant le vin, lui demandant de traduire. Cela semble fonctionner même si le vin débouché deux heures à l’avance est aéré… rebouché ! Chacun mange avec un tout petit verre de vin pour associer les saveurs boisson / nourriture. Notre repas, pourtant bien réussit, est vraiment très inhabituel est étrange pour nos amis. La grand-mère n’y touche même pas et préfèrera son bol de riz. Par contre les crêpes (préparées au Wok) remportent un franc succès !

Nous partons le lendemain. Thông ne nous laisse pas faire un cadeau à ses parents ni leur offrir de la Lucky money ! En revanche il nous donne un excellent café vietnamien et sa maman nous donne de nombreux fruits pour le voyage.

Nos amis nous conduisent en scooter jusqu’au bus pour Saigon et nous allons directement dans le quartier des backpackers pour trouver un hôtel bon marché.

La fin des vacances du Têt approche et les magasins sont en train de rouvrir. Je n’ai jamais vu autant de backpackers que dans la rue Bui Vien ! Beaucoup sont couverts de tatouages et de piercings à tel point que les vietnamiens doivent penser que c’est la norme chez nous ! Les prix sont un peu plus élevés qu’ailleurs mais ici les commerçants sont honnêtes.

25 janvier 2012

Surlendemain du Têt : dîner chez des amis et jeux d'argent

Le 3ème jour est le jour des professeurs, les élève et anciens élèves sont sensés leur rendre visite.

Cette fois ci Thông ne nous laisse pas le choix et nous accompagnons la famille déjeuner chez les amis qui nous ont rendu visite l’avant-veille !

Cette fois ci, c’est Tho qui me confie son scooter rouge flambant neuf ! Arrivés chez les amis Vineta et moi prions devant l’autel pour faire honneur aux ancêtres de la maison.
Puis nous nous installons par terre pour déjeuner. Nous formons deux grands cercles dans la pièce principale : d’un côté les hommes qui boivent de la bière, et de l’autre les femmes et les enfants.
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« A table » ou plutôt par terre, nous rigolons beaucoup et nos hôtes insistent pour me faire goûter à chaque les plat. Je dois également faire honneur aux boissons contrairement à Thông qui, profitant du fait que j'attire toutes les attentions, se fait très discret et en est toujours à sa première bière alors que je termine ma 3ème !
A la fin du repas, nous faisons une petite démo de salsa puis allons prendre le thé dans la maison voisine.

Ce soir nous jouons de nouveau à un jeu de hasard avec de l’argent. Après un moment, comme nous gagnons trop, on nous confie le rôle de la banque, mais c’est encore pire ! Bientôt le père est ruiné : il a ouvert et joué toutes ses petites enveloppes de Lucky money et nous nous retrouvons avec une montagne de billets dont nous ne savons que faire ! Nous gagnons 180000 dongs ce qui fait dans les 8€, c’est énorme et embarrassant !

24 janvier 2012

Lendemain du Têt : temple et karaoké

Le 2/1 du calendrier lunaire (24 janvier) est le jour des amis.

Thông, Thủy et Tho nous emmènent visiter un grand temple avec une expo photos.
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C’est assez éloigné et nous y allons en scooter mais cette fois ci Thông me dit que je dois conduire. Il me confie son véhicule mais je remarque que nous sommes suffisamment nombreux ; nos amis auraient très bien pu conduire et nous prendre derrière eux. Je comprends alors que c’est un honneur qu’ils me fait. Le scooter se conduit très bien, d’autant plus qu’il n’y a absolument personne sur la route !

Après le temple nous allons au karaoké : une petite salle nous est réservée. A l’intérieur se trouve un grand écran, deux micros et un choix de milliers de chansons ainsi qu’une caisse de bière et des fruits, on ne paye que ce qu’on boit. Le karaoké semble encore plus populaire qu’en Corée et nos amis sont très doués !
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Au retour mon scooter ne démarre pas. Je ne le sais pas encore mais ca arrive très souvent sur cette série et ce modèle en particulier. Nous le poussons jusqu’à la maison heureusement pas très loin.

De retour à la maison nous donnons un petit cours de salsa à nos amis qui sont d’abord très timides puis s’y mettent progressivement. En réalité c’est plutôt au père que nous aurions du donner le cours car il adore la danse et dès son retour il prend sa femme par la main pour faire quelques pas avec elle !
Bien Hoa

23 janvier 2012

Le Têt : repas avec des amis, boissons et jeux d'argent

Le soir, des amis nous rejoignent pour le diner. Nous buvons de la bière de la même façon qu’en Corée : chacun a une choppe et il faut attendre que quelqu’un porte un toast pour boire. On dit alors en vietnamien « 1 2 3 buvons » et parfois quelqu’un indique jusqu’à quel niveau on doit boire (l’objectif pas très strict, c’est plutôt un prétexte pour boire plus). La bière est toujours chaude (sauf dans les restaurants très touristiques donc les plus chers). On la boit dans une choppe avec un énorme glaçon (fait dans un mug à café). Parfois on fait refroidir au préalable les canettes de bière en les immergeant directement dans une bassine remplie des glaçons destinés à nos verres !
Bien Hoa

Nous buvons ensuite du vin (2 des 4 bouteilles que nous avons apportées de Da Lat et qui semble avoir du succès). Là, la tradition est différente : on sert le vin dans une petite coupe qu’on fait tourner pour que chacun boive à son tour. Comme le vin de riz est très alcoolisé et que notre vin fait déjà 15°, je pense que le vin est considéré comme un alcool fort.

Thông et son père ont le visage complètement rouge dès qu’ils boivent de l’alcool alors que la maman pas du tout.

Nous jouons ensuite aux cartes : un jeu de hasard très simple sur lequel on mise de l’argent. En effet, les 3 jours du Têt sont la seule période de l’année où les jeux d’argent sont autorisés. Et disent les vietnamiens : « no money, no fun ! ». C’est assez étrange pour nous mais les enfants commencent très jeunes à miser de l’argent !

Nous commençons par gagner beaucoup puis, heureusement, nous prenons le rôle de la banque et reperdons nos gains !

Le Têt : danse de la licorne ou danse du lion (Mùa Lân)

La danse de la licorne ou danse du lion (Mùa Lân en vietnamien) est d’origine chinoise. Générale pratiquée par les élèves des écoles d’arts martiaux, elle requiert de bonnes bases techniques. La licorne est un animal mythique qui apporte bonheur, fortune et prospérité. Par sa danse, elle chasse les esprits malins qui ont pu sévir tout au long de l’année écoulée. La licorne déambule et danse au son du tambour, du gong et des cymbales laissant entrer fortune et la chance dans les demeures qu’elle visite.

Les enfants s’entrainent à cette dance toute l’année et cela donne lieu à des compétitions. Il est de coutume que les jeunes danseurs viennent danser devant chaque maison. Si leur danse porte chance à la maison visitée, elle coûte cher car il faut donner de l’argent à chaque enfant ! Nous les entendons s’approcher avec leurs gros tambours mais ils ne viennent pas jusqu’à la maison. Je suis déçu mais il me semble que la famille ne l’est pas trop.

Heureusement nous avons assisté à la danse de la licorne le jour de notre arrivée en ville et également à la danse du dragon.

Le Têt : culte des ancêtres & tradition culinaire (foetus canard)

Le culte des ancêtres
En ce 1er jour de l’année, chaque foyer accueille symboliquement l’esprit des ancêtres de la famille du père qui resteront 3 jours avec nous avant de repartir. Ainsi Hoa (le père), toujours habillé avec soin, accomplit un rituel avant chaque repas. Il grimpe sur un escabeau pour fait une prière devant l’autel des ancêtres, allume 3 bâtons d’encens et fait retentir 2x3 coups de gong. Puis il redescend, prie de nouveau et allume de l’encens devant un plateau de nourriture, toujours pour les ancêtres, et un second, hors de la maison, pour les défunts sans famille pour les nourrir. Ensuite il accomplit le même rituel devant de petits autels : l’un face à la maison, l’autre dans la cuisine et enfin à côté de celui des ancêtres devant l’autel de prospérité pour la maison.

Nous attendons environ 30 minutes que l’encens se consume totalement puis c‘est nous qui mangeons tous ces plats.

Les vietnamiens croient que, là où sont partis, leurs ancêtres défunts ont besoin de nourriture mais aussi d’argent. Aussi, on prépare chaque jour pour chaque défunt des papiers dorés et de l’argent (des billets factices sur lesquels on écrit le nom de la personne à qui ils sont destinés). Le père de famille brûle chaque jour une quantité de ces papiers les transmettant ainsi aux ancêtres. En tant que fils ainé, c’est à lui de s’occuper de ses parents, et il a déjà transmit cette tradition à son fils.
Quant à l’autre branche de la famille, le grand frère de la maman s’en occupe chez lui.



Thông nous explique que la première personne étrangère qui franchit le seuil de la maison apporte la chance ou le malheur (selon sa personnalité) à la famille pour toute l’année à venir. Ainsi il faut la choisir avec soin. Les pauvres et mendiants sont bannis, certaines personnes vont jusqu’à se barricader chez eux pour ne pas laisser entrer les indésirables. Je demande alors à Thông qui sera la première personne à franchir le seuil mais il me répond que c’est déjà fait. En effet, rappelez-vous, hier après minuit, donc ce matin avant d’aller à la pagode, j’étais involontairement le premier à entrer dans la maison !!!

Heureusement cela semble leur convenir d’autant que je suis né l’année du dragon, animal qui - comme le cochon - porte chance. D’ailleurs on ne cesse de l’entendre, il y aura beaucoup de naissances en 2012 en Chine et au Vietnam car les gens veulent tous avoir un enfant dragon, même s’il parait que cette année le dragon sera moins bon que d’habitude.


Foetus de canard
Aujourd’hui nous goutons au Hột vịt lộn, une spécialité culinaire locale dont on nous a beaucoup parlé. Il s'agit un d'œuf de canard cuit à la vapeur. Jusque là rien de très original, sauf que l'œuf de 18 jours est incubé et le fœtus est déjà largement formé.

Il parait que c’est très bon et très protéiné, les gens d’ici apprécient la saveur et la texture du foetus. On le mange accompagné avec de bière et assaisonné avec une pincée de sel. Le bouillon qui entoure l'embryon est bu à petites gorgées puis le jaune et le caneton doivent être mangés. Je dis « doivent » car ce n’est pas franchement appétissant. On distingue clairement la petite tête avec son bec, les ailes avec ce qui ressemble à de petites plumes. Globalement cela à un gout d’œuf mais parfois cela craque sous mes dents et j’en retire un minuscule os.



Ce premier jour de l’année est le jour de la famille. Nos amis vont rendre visite au grand-père et nous insistons pour qu’ils y aillent seuls car cela nous semble plus approprié.
La tradition veut qu’on donne à chaque enfant (mais aussi aux grands) de la Lucky money : de l’argent dans une enveloppe rouge, cela porte chance.

22 janvier 2012

La veille du Têt (le 22 janvier) dernier jour de l'année

La veille du Têt (le 22 janvier) tout le monde s’attache à terminer les préparatifs. La maison doit être propre car on ne doit pas balayer dans les prochains jours. De même toute la nourriture doit être préparée à l’avance. Mais le plus important est de préparer l’autel des ancêtres en le garnissant d’une immense corbeille de fruits.

Tous les arbres de la maison sont décorés de petites pancartes rouges et dorées portant des inscriptions. Nous prenons chaque repas en famille, par terre, dans le salon.

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Song nous enseigne une recette de crêpes vietnamiennes : épaisses et sans lait, on les cuit avec du soja, des crevettes non décortiquées (comme au Pérou), du porc. On cuit les crêpes dans un wok ce qui demande une certaine technique mais on s’y fait vite. On sert ensuite ces crêpes épaisses pliées en 2 puis on les mange en petits morceaux dans un rouleau de papier de riz (comme pour les rouleaux de printemps) avec de la salade et assaisonné de Fish sauce.
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Bien Hoa
Après le diner vers 21h nous partons à pieds avec Thông pour une grande promenade dans un parc puis en ville. Plus tard nous allons assister au feu d’artifice de minuit au centre ville. Une foule immense a eu la même idée mais contrairement à nous les gens sont venus en scooter, créant un embouteillage monstrueux. En attendant minuit nous observons un jeu de chat et de la souris entre les milliers de scooters qui s’arrêtent au milieu de la rue pour attendre le feu d’artifice et la police qui tente de les faire circuler. Les policiers ont beaucoup d’autorité au Vietnam, mais ils sont complètement débordés.

Le feu d’artifice éclate à minuit marquant le passage au Têt du dragon sous les acclamations de la foule enthousiaste. Nous rentrons ensuite à la maison derrière Thông que je n’ai jamais vu marcher aussi vite ! Peu après minuit, nous sommes de retour devant la maison. Nous retrouvons la sœur et son copain et nous apprêtons à repartir pour aller tous ensemble prier à la pagode voisine. Profitant alors de ces quelques minutes pour aller chercher un objet dans la maison, je franchis précipitamment le seuil sous le regard des parents sans rien remarquer de spécial. Ce n’est que le lendemain que je comprendrai…

Après s’être déchaussés à l’entrée de la pagode, nous entrons derrière nos amis qui nous donnent des bâtons d’encens que nous allumons sur chacun des nombreux petits autels en faisant une prière.
De retour à la maison, toute la famille se réunit pour célébrer la nouvelle année. Le père Hoa ouvre une bouteille de champagne hongrois portant des inscriptions en cyrillique (probablement destinée à l’export en Russie). La bouteille a beau ne pas être fraiche la boisson me semble délicieuse !

C’est la première fois que nous buvons de l’alcool. La veille, Hoa a bien ouvert une bouteille de vin pour en servir un verre à ses ancêtres mais nous n’y avons pas touché. De même, en ville, nous avons observés que tous les vietnamiens attendent gentiment minuit pour commencer à picoler !
Finalement nous allons nous coucher vers 2h.

21 janvier 2012

Le Têt (nouvel an vietnamien) dans une famille !

Après 6h de trajet depuis Da Lat, le bus de Sinh café nous dépose sur le bord de la route, 40 km avant Saigon. Nous arrivons chez notre ami Thông quelques minutes plus tard.

Le Têt est la fête du nouvel an vietnamien et correspond globalement au nouvel an chinois. C'est la fête la plus importante de l'année, elle a lieu le jour de la première lune, au milieu de la période séparant le solstice d’hiver de l’équinoxe de printemps. Les festivités duraient autrefois plus de deux semaines mais la vie moderne les a considérablement raccourcies : seulement quelques jours avant et surtout 3 jours après le Têt. Autrefois pour ce peuple de paysans attaché depuis des millénaires au travail de la terre, le Têt correspondait à la fin de l'hiver, unique moment de repos. Etant donné le climat vietnamien, le Têt annonce déjà l’arrivée du printemps. Les vietnamiens prennent généralement 2 semaines de congés pendant cette période pour rejoindre leur famille ce qui fait que les transports sont saturés dans tout le pays. Les prix augmentent considérablement et beaucoup de commerces ferment. Ainsi pour les voyageurs, il n’y a strictement rien à faire pendant la semaine du Têt car tout est fermé et c’est une fête familiale.

Après avoir longtemps cherché, nous avons trouvé une famille pour nous accueillir pendant cette période. Malheureusement notre hôte a annulé à la dernière minute. Nous avons alors écrit à quelques personnes sans beaucoup d’espoir, c’est alors que Thông nous a répondu. Nous n’osions pas y croire ! En effet, nous sommes encore des inconnus pour ces gens, alors pourquoi nous accueilleraient-ils pour partager un moment aussi intime et important ?? D’autant que pour les vietnamiens, ces quelques jours sont sensés conditionner le bon déroulement de toute l’année à venir !

Mais le miracle a eu lieu et après quelques échanges d’emails, nous voici assis avec Thông dans le salon familial. Notre ami travaille à Saigon et comme tous ceux qui le peuvent, il est venu passer les fêtes du Têt en famille. Il parle assez bien anglais et nous présente sa famille : Hoa et Song, ses parents, Thủy sa sœur et Út sa grand-mère âgée de 84 ans. Les parents ne parlent pas anglais et la sœur un tout petit peu.
Bien Hoa

Nous sommes deux jours avant le Têt et les préparatifs sont déjà bien avancés : des fleurs jaunes ont été placées dans l’arbre devant la maison, au centre du salon se trouve l’autel des ancêtres décoré de fruits et d’un arbuste.

Ce soir, Thông va diner avec ses anciens camarades de lycée. Nous allons nous promener avec Thủy et à son petit ami Tho qui parlent un tout petit peu anglais. Nous sommes les seuls étrangers en ville, et durant tout notre séjour à Biên Hòa nous ne croiserons pas un seul occidental !

P1090894Nous visitons le marché aux fleurs, typique en fin d’année. En effet, la tradition veut qu’on utilise beaucoup de fleurs (jaunes dans le sud et plutôt rouges dans le nord du pays) et d’arbustes pour célébrer le Têt et honorer ses ancêtres.

Aussi, depuis deux semaines des marchés comme celui que nous visitons ce soir se sont montés dans tout le pays. Nous arrivons à l’heure de pointe et il nous faut plus de 30 minutes pour pénétrer dans le marché tant le flot de scooters est dense. Une fois à l’intérieur nous traversons des allées entières de fleurs jaunes et d’arbustes chargés de mandarines. Toute la ville semble s’être donné rendez-vous au même moment pour faire ses achats. Les gens repartent à pied transportant une véritable forêt sur leurs épaules ou plus généralement sur un scooter.
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Quelques stands exposent des orchidées devant lesquelles les jeunes se prennent en photo avec leur téléphone.

Nous repartons après avoir savouré une boisson locale au jus de canne à sucre. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour assister à une danse de licornes puis de dragons accompagnés par des tambours (voir vidéo).
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De retour à la maison, Song (la mère) épluche pour nous de délicieux pomelos. Dans cette variété, différente de celle que nous connaissons, seule la chair se mange et il faut éplucher chaque quartier. Nous nous installons sur le sol. Je suis très surpris car nous aurions largement la place de nous assoir juste à côté sur le canapé qui est assortit d’une table basse ! Mais non, on s’installe par terre, et Song découpe et pose les fruits à même le sol !

Nous dormons au même endroit sur un matelas posé au sol et protégés par une grande moustiquaire.

19 janvier 2012

Arrivée à Da Lat, et visite de la région en easyrider

Nous prenons un taxi puis un grand bus et 7h plus tard un autre taxi nous conduit à l’hôtel le moins cher du Lonely Planet.

Da Lat est une charmante ville de montagne prospère épargnée par la guerre. Le micro climat est propice à l’agriculture. Des roses y poussent toute l’année ainsi que du café, des fruits, etc…
Le lendemain nous retrouvons Huan, un jeune guide dynamique qui devait nous héberger mais n’a finalement pas pu. Il nous emmène le lendemain avec sa horde d’easyridesrs (mototaxi touristique) visiter la région en compagnie de John (israélien) et de Katarina (finlandaise). Nous visitons l’une des nombreuses fermes de roses surbookée par le Têt, puis une plantation de café : le Vietnam est le second exportateur de café après le Brésil ! Dans la campagne les rues (et même les routes) sont recouverte de café qu’on fait sécher.
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Le café le plus réputé d’Asie et le plus cher provient des excréments d’un petit animal. Le passage des grains de café dans l’appareil digestif de l’animal est sensé lui donner du gout !
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Avant la torréfaction le grain de café n’a strictement aucun gout !
Nous buvons un café à la vietnamienne : très fort et très sucré. Après un filtrage basique on le boit avec du lait concentré.

Nous visitons une usine de soie,
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une cascade, un temple bouddhiste (ici la croix svastika va vers la droite, au contraire du sens japonais et coréen).
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Nous assistons ensuite à la production de vin de riz : le riz gluant mélangé à une sorte de levure fermente deux semaines puis on le distille à la chaleur des cosses de café brulées.
Enfin nous visitons la folie Hang Nga : une maison à l’architecture incroyable rappelant Gaudi ou les maisons de Pablo Neruda au Chili.
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18 janvier 2012

Chez nos amis de Buon Ma Thuot

Le taxi nous laisse à Buon Ma Thuot devant la maison de nos hôtes Tam et Trang. Tam est enseignant, Trang caissière. Ils sont jeunes et d’une grande gentillesse. Leur petite maison jouxte celle des parents qu’on ne nous présentera pas. Le premier soir nous leur montrons nos vidéos et leur donnons un petit cours de salsa. Ils préparent des crêpes, recette apprise d’un précédent voyageur.

Le lendemain matin ils nous donnent un plan et toutes les indications pour organiser notre journée de visite, puis ils nous conduisent en mobylette jusqu’au centre ville. De là nous prenons un bus pour le parc national de Yok Don.

Le guide qui nous accueille est seul car le Têt approchant, les gens prennent tous leurs congés. Il s’excuse donc de ne pouvoir nous accompagner (ce qui en réalité nous arrange car c’était de toute façon trop cher pour nous) et, n’ayant rien à nous vendre il nous donne toutes les indications pour nous débrouiller seuls. Nous restons un moment à discuter avec lui puis, partons faire une ballade à dos d’éléphant.

Autrefois nombreux et chassés par les minorités locales, l’éléphant vietnamien est en voie d’extinction et entièrement exploité pour le tourisme ou les travaux. Les 4 éléphants du parc ne travaillent que 2 à 4h, seulement un jour sur 2 et transportent des charges raisonnables (pas plus de 2 personnes). De plus au repos ils sont en semi liberté, ce qui nous décide à tenter l’aventure d’une ballade sur leur dos. Par contre on les attache avec des chaines sans protection en plastique ce qui leur abime les pattes.
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L’éléphant marche un peu plus vite qu’un homme. Installé sur son dos on est très haut et ca bouge beaucoup. Le plus sympa est de voir l’animal s’arrêter pour arracher des arbres avec sa trompe pour en dévorer les racines !

Nous nous promenons ensuite à pied dans les villages voisins de minorités : des maisons en bois sur pilotis.

De retour en ville, nous marchons jusqu’à l’extrémité nord pour visiter un autre village de minorité avec des longhouses traditionnelles : de très longues maisons communautaires ou familiales en bois.
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Puis nous prenons deux mototaxis pour rentrer. Pour la première fois dans cette ville sans touristes, les gens ont été honnêtes avec nous toute la journée. Il faut bien sûr négocier mais nous parvenons enfin à nous débarrasser du sentiment d’être des touristes que la moitié des gens cherche à escroquer et qui en conséquence se montre exagérément méfiants avec l’autre moitié. Quel soulagement !
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De retour à la maison nous trouvons Tam en train de nous préparer à manger.
Il ne sera pas là ce soir et tient absolument à nous laisser à manger. Trang revient tard du travail avec de petits pains pour nous !

Nous partons déjà le lendemain matin car le Têt approchant il y a de moins en moins de bus et les prix vont bientôt être doublés.

Trajet Kontum - Buon Ma Thuot

Le lendemain matin, nous marchons avec nos sacs sous le soleil jusqu’à la gare routière distante de plusieurs kilomètres.
Comme toujours les véhicules sont garés sur le large trottoir défoncé nous obligeant à marcher sur la route au milieu du bruit des klaxons. La situation est absurde mais nous en avons tellement assez de payer 10x le prix que nous préférons cette marche à une négociation de plus entre "riche blanc" et escroc vietnamien.

Arrivés à la gare routière des dizaines de rabatteurs nous encerclent pour nous vendre à la sauvette un trajet en minibus comme nous en avons déjà pris deux. C’est précisément ce que nous voulons éviter. Comme ils ne nous lâchent pas, nous nous réfugions dans le fond de la gare pour attendre qu’ils nous oublient. Puis je vais - en évitant les rabatteurs - directement sur le parking demander à chaque chauffeur s’il va dans notre direction. Sans succès. Je retourne au guichet en évitant encore les rabatteurs et discute avec l’hôtesse aidé par un jeune vietnamien anglophone. La seule solution est un minibus. J’accepte à contrecœur sachant que je dois payer le trajet à un vendeur à la sauvette. Mais mes "amis" me donnent le vrai tarif et appellent le vendeur. Ainsi je paye en leur présence et ils se mettent ensemble à crier afin qu’on me rende la juste monnaie.

Le jeune vietnamien qui nous a aidé voyage avec nous ce qui m’a décidé à prendre ce bus. Ce trajet est moins pire que les précédents : les passagers devant sont 3 par siège mais pas nous car nous avons de tous petits sièges à l’arrière. Le voyage se passe bien malgré mes genoux enfoncés dans la banquette devant et mon voisin à moitié endormi sur moi.

Lorsque nous faisons une pause déjeuner notre ami vietnamien m’aide à commander mon plat. Il me dit qu’il ne veut pas manger puis à la dernière minute il fait mine de s’installer à table loin de nous, commande le même plat pour lui puis nous rejoint. A quoi rime cet étrange manège ? est-ce pour ne pas avoir à payer le prix "touriste et ami de touriste" ? Je l'observe au moment de payer : il paye finalement le même prix que moi et m’invite même.

A mon tour je paye une tournée de boisson... au nid d’hirondelle et champignons blancs. C’est gélatineux, visqueux et sucré ; une sensation très bizarre.

Arrivés à la gare routière de Buon Ma Thuot nous sommes vite entourés de rabatteurs et de taxis. Le tarif commence à 200 000 et je le fais descendre à 100 000 soit 4€, environ le prix de 10h de bus.

17 janvier 2012

Visite de Kontum

Nous partons de bonne heure à la recherche d’un moyen de transport pour visiter la région et les villages de minorités environnants. Le lonely planet indique un office de tourisme auquel nous nous rendons à pieds. En chemin nous croisons Dinh, l’un des jeunes parlant bien anglais de la veille.

Nous continuons notre chemin dans un bruit incessant de klaxons jusqu’à l’office de tourisme qui s’avère être une agence de tourisme gouvernementale. La meilleure façon de découvrir la région est à moto mais l’unique option qu’on nous propose semble hors de prix : 40$ pour deux.

En plus personne ne parle anglais dans ce bureau. Heureusement un jeune de passage nous aide. Non seulement son anglais est bon, mais il a travaillé ici comme guide dans le passé. Il pense également que les prix sont exagérément chers. Avec son aide, nous essayons de négocier, sans succès. Il nous explique les travers du système de tourisme géré par l'état et les raisons pour lesquels il est partit.

La meilleure alternative serait de louer une moto et de nous débrouiller tous seuls, mais après avoir vu plusieurs accidents et surtout la façon dont les minibus conduisent n'hésitant pas à pousser les motos sur le bas coté, nous excluons cette option. Reste la possibilité de trouver un guide indépendant. Nous demandons une carte mais on nous répond en ricanant qu’il n’y en a pas. Notre ami nous indique un hôtel qui aurait ouvert un petit bureau de tourisme. Mais arrivés là, pas d’agence ! L’hôtel nous donne quand même une carte, et nous passons le reste de la journée à visiter la ville à pieds : une jolie église française en bois
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et deux grandes maisons communautaires traditionnelles sur pilotis avec un toit en chaume très haut.
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En chemin nous rencontrons de sympathiques vietnamiens de la génération qui a apprit le francais. Ils nous emmènent chez eux et nous jouons avec eux d’un étrange instrument de musique en bambou fait maison.
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Plus tard, nous essayons sans succès de contacter des guides et conducteurs de moto avec l’aide de notre ami Dinh et les nombreux numéros de tél glanés sur les forums.
N'y parvenant pas, nous décidons de partir dès le lendemain et allons nous renseigner à l’arrêt de bus. Comme d’habitude les prix qu’on nous propose sont démesurés aussi nous rentrons à l’hôtel. Nous irons directement à la gare routière demain matin avec nos sacs.

16 janvier 2012

Accueil chaleureux à Kontum

Nous nous installons dans le charmant "Bac Huong hôtel" de madame Hien qu’on m’a conseillé sur un forum. Accueil souriant, grandes chambres propres mais malheureusement pas un mot d’anglais parlé.

Ce soir là nous nous promenons en ville à la recherche d’un endroit où manger. Nous sommes les seuls occidentaux en ville et il n’y a aucun restaurant, seulement des food court comme on les aime (on mange dans la rue sur de mini tabourets en plastique et il n’y a pas de cuisine mais une sorte de roulotte.

Nous passons devant de grandes tables où la nourriture est bien plus appétissante. Après une petite ballade dans le environs, ne trouvant pas d'endroit génial, nous retournons sur nos pas décidés à manger à un food court que nous avions repéré proche de l’hôtel.

Soudain on nous arrête dans la rue pour nous inviter à l’une de ces grandes tablées. Nous nous installons avec nos hôtes dont l’anglais est très approximatif. On nous apporte toutes sortes de plats délicieux et de la bière à profusion.
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Nous communiquons de notre mieux et bientôt des jeunes viennent à la rescousse. Leur anglais est bien meilleur ce qui rend la conversation bien plus intéressante. Après une excellente soirée, ces hôtes inespérés ne nous laissent repartir qu’après une dernière bière et en nous offrant un sac de fruits !
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Retour à l’hôtel.

15 janvier 2012

Un trajet Hoi An - Kontum infernal

Nous partons pour Kontum, malheureusement il semble que les grandes compagnies comme Sinh Café ou Mailinh ne déservent pas cette destination. Après avoir fait le tour des agences, nous optons pour une solution par défaut très chère : un bus couchette suivi d’un bus assis avec changement dans une grande ville. Le tout de jour, environ 10h de bus, donc une journée foutue, mais au moins nous évitons les horribles minibus.

J’ai bien précisé que je ne voulais pas de petit bus (cf. notre expérience de Da Nang à Hue et l’hôtesse m’a confirmé : grand bus touristique. Le Têt approchant, tous les bus de nuit sont pleins et il ne reste que quelques places de jour. Nous achetons les tickets 27$ !

Au début tout se passe bien : 3 ou 4 heures dans un grand bus couchette. Lorsque nous faisons un arrêt déjeuner j’ai très faim et demande à la serveuse la même chose que mangent les chauffeurs. Mais ne m'écoutant pas elle me tend une carte avec un sourire qui dit "non c’est impossible tu dois choisir sur le menu touriste car tu vas payer comme un étranger !".

Nous repartons et bientôt le bus nous laisse au bord de la route. Nos affaires sont transférées dans un minibus. Nous passerons de nouveau 6h à 3 sur un siège traités comme des animaux par le chauffeur et son rabatteur qui hurlent sans arrêt. J’enrage contre l’agence qui nous a menti et escroqués. Comme d'habitude, à la fin du trajet les chauffeurs sont sympas avec nous, ils nous conduisent jusque devant l'hotel au lieu de nous déposer au terminal. Malheureusement lorsqu'il me demande de l'argent je n'ai pas les mots pour lui expliquer ma pensée mais je refuse catégoriquement !

Plus tard je réalise que nous avons fait en 12h un trajet qui aurait duré 5h en passant par la plus jolie route du pays. L'agence nous a escroqué pour quelques dollars. Du coup, j’achète à contrecœur un Lonely Planet pour le kindle en me promettant de toujours me documenter à l’avance, de ne jamais faire confiance aux agences, de les obliger à tout écrire sur le papier etc… La "bonne route" passait par Da Nang, or j’avais explicitement demandé aux agences de nous chercher un trajet par Da Nang. Mais aucune ne le faisant je leur ai à tord fait confiance croyant que la route n'existait pas.

14 janvier 2012

Hoi An – escroqueries vietnamiennes

Après un trajet sans histoire nous arrivons dans cette petite ville coloniale touristique mais charmante, classée par l’Unesco.
Hoi An
Hoi An
N’ayant aucune piste d’hébergement nous allons dans l’hôtel le moins cher du Lonely Planet.
C’est généralement une erreur, surtout au Vietnam car ces guides sont peu actualisés et généralement une simple mention dans un guide suffit à remplir un hôtel. Devant ce succès garanti la qualité du service se dégrade rapidement. Mais comme le prix de 10$ est correct nous nous installons. Comme on s’y attendait l’hôtel est rempli exclusivement d’étrangers. Chaque matin le hall est rempli des dizaines de sacs des backpackers qui ont laissé leur chambre le matin.

Nous avons beau être à moins de 200km de Hue, le temps est bien plus agréable. Nous profitons du soleil pour nous promener en ville et visiter de très anciennes maisons, des temples et maisons communautaires.
Hoi An
Hoi An

La ville est remplie de tailleurs et magasins de chaussures qui sont prêts à copier n’importe quel modèle pour une vingtaine de dollars.

Les rues sont pleines de restaurants pour touristes affichant une carte avec les prix. Ceux qui n’ont pas de carte sont des escrocs, leurs prix démesurément gonflés. J’essaye à plusieurs reprises d’acheter des fruits au marché mais c’est impossible : on me propose des prix parisiens.
Hoi An
Plus généralement, les prix ne sont quasiment jamais indiqués et je n’arrive pas à me débarrasser de la sensation insupportable d’avoir où que j’aille une étiquette ‘touriste’ accrochée autours du cou. Acheter une bouteille d’eau ou des bananes devient un supplice car on sait ce qui nous attend. Je préfère porter mon sac sur les kilomètres plutôt que de prendre un taxi avec qui il faudra négocier en dollars. Quelle absurdité dans un pays si pauvre !!

11 janvier 2012

Hue, ville impériale et ancienne capitale du pays

Ancienne capitale impériale, la ville de Hue est pleine de sites historiques : tombes d’empereur, palais impérial, cité interdite, pagodes, ...

Le temps est pluvieux car nous sommes en fin de mousson.
Nous sommes en contact avec plusieurs jeunes vietnamiens que nous rencontrons successivement. Cela nous aide à comprendre les mœurs locales. La plupart sont jeunes et ne sont jamais sortis du pays. Voyager à travers le Vietnam serait pour eux un voyage de rêve.
Hue
Hue
Hue

Tous les transports se font ici à mobylette. Alors que je suis accroché à l’arrière de la selle d’un de nos amis sur le chemin d’un café, il me dit « vous avez de la chance, le temps est idéal. Je lève les yeux vers le plafond nuageux gris qui cache le ciel en pensant qu’il plaisante, mais il développe : "il ne pleut pas et ne fait ni trop chaud ni trop froid !". J’ose un timide "un ciel bleu c’est bien aussi".

Il semble que dans la région, on pratique systématiquement un tarif élevé pour les voyageurs, étrangers mais également locaux considérant que s’ils voyagent c’est qu’ils ont les moyens. Notre ami nous raconte comment lui-même a du payer plus cher en Chine ou dans d’autres villes du Vietnam. Une autre amie nous raconte comment dans sa propre ville elle a du payer plus cher pour manger dans la rue simplement parce qu’elle était accompagnée d’un occidental.

Dans ces conditions il est difficile d’éviter le "prix touriste". C’est très difficile à accepter pour nous qui avons l’habitude de vivre comme des locaux. Avec notre expérience nous voyons les pièges mais la connaissance des usages nous manquent pour les éviter. Ainsi on se retrouve parfois muet et désarmé devant une conduite inacceptable et choquante (comme dans le bus).

Pour les restaurants il y a deux possibilités : soit manger dans la rue sur de petits tabourets en plastique, pour 15 à 30d (1 €) soit manger dans des restaurants pour touristes (45 à 100d le plat économique). Dans tous les cas il faut systématiquement demander les prix à l’avance. Ici les gens n’ont pas peur de multiplier le prix normal par 10 !! En réalité l’idéal est de connaitre le prix correct et de ne pas demander, mais d’imposer son prix.

Les transports publics étant quasi inexistants et les taxis hors de prix nous optons à contrecœur pour un tour organisé.
L’un de nos amis, guide en vacances nous conseille une agence parmi les centaines en ville qui vendent toutes la même chose.
Un bus animé par le pire guide imaginable « tant par son niveau d’anglais que par l’intérêt de ses commentaire » nous emmène toute la journée d’un site à l’autre suivant aveuglément un programme préétabli sans considération pour la météo pluvieuse et le manque de visibilité.
Notre prochaine destination est la ville de Hoi An et notre ami guide nous conseille une agence de bus dont l’écho de la bonne réputation m’était parvenu sur internet : Sinh Café.

Nous visitons les principaux sites touristiques de la vile : la cité impériale, trois tombes royales, une pagode.
Hue
Hue

Finalement, le 3ème matin de bonne heure nous partons en bus pour la ville de Hoi An. Nous avons cette fois choisi une compagnie réputée qui nous coute moins cher que l’horrible minibus du premier jour tout en étant plus sure et plus confortable.

10 janvier 2012

Trajet de DaNang à Hue - le mauvais côté du Vietnam

Le lendemain nous partons pour la ville de Hue. Malheureusement arrivés à la gare on nous dit qu’il n’y a pas de train avant 23h. Nous partons donc à la recherche de la gare routière. Les gens parlent très peu anglais mais à force de demander le chemin, nous parvenons à monter dans un bus pour la fameuse gare routière. Arrivés là une jeune vietnamienne rencontrée en route nous accompagne à la recherche du bus pour Hue.

Nous arrivons devant une sorte de minibus et notre amie demande pour nous deux billets. Mais à notre grande surprise on lui propose un tarif de 75 au lieu des 50 normaux alors qu’elle est Vietnamienne. De toute évidence c’est un tarif spécial étranger. Nous ne nous l’acceptons pas et laissons même partir le premier bus bientôt remplacé par le suivant. Mais les mêmes rabatteurs vulgaires et très très agressifs restent et vont même jusqu’à faire monter le tarif de 75 à 100. Lorsque nous renonçons et partons à la recherche d’un autre bus, ils nous rattrapent et proposent un tarif de 75. Nous cédons car nous avons déjà laissé partir un bus et qu’il se fait tard. Erreur ! Le bus est à moitié plein et roulera au pas pendant plus d’une heure pour essayer de se remplir. En plus les rabatteurs détestables montent avec nous. Le trajet est horrible avec cet odieux personnage juste devant nous. Il prend son temps pour remplir le bus et lorsque nous voulons descendre pour aller aux toilettes il s’interpose et il faut le bousculer pour forcer le passage.

Arrivés au terminal de bus, de Hue des taxis veulent nous conduire au centre. C’est une chose quotidienne que d’être harcelés par des chauffeurs de taxi, moto ou autres véhicules. Ma réponse est non. Puis le tarif descend tout seul de 100 à 60 et nous finissons par accepter. 4km plus loin, arrivés au centre ville, nous avons plusieurs adresses d’hôtels et de guesthouse très sympa dans une petite impasse. Fatigués par le trajet, nous allons au premier sur la liste. C’est un hôtel où nous sommes accueillis par une vieille femme. On m’avait dit « si tu négocies bien, ce sera 10$ ». Je demande le tarif à la vieille dame qui tient l’hôtel et elle m’annonce directement 10$. J’accepte sans discuter. En effet, après toute cette tension, ce trajet en bus qui a failli tourner à la bagarre, la sérénité de l’hôtel et le sourire de la dame nous font du bien.

La prochaine fois nous éviterons ces minibus pour prendre soit le train, soit les grands bus d’une compagnie réputée.

08 janvier 2012

Arrivée au Vietnam, dans la ville de Danang (centre)

Nous atterrissons à Danang, ville importante au centre du Vietnam. Il fait nettement plus frais que les 30° auxquels nous sommes habitués et il pleut souvent car c’est la fin de la mousson.

Pour une fois nous n’avons trouvé personne pour nous héberger, et nous comprendrons bientôt que c’est une chose difficile au Vietnam. D’une part à cause de la loi qui oblige à faire une déclaration à la police, mais également pour des raisons culturelles. Il est par exemple interdit aux jeunes de dormir dans la maison leurs fiancés avant d’être mariés. On pourrait alors penser qu’héberger un couple est plus simple, mais non car en quelque sorte cela porte malheur d’héberger un couple sous son toit !

Nous avons heureusement des contacts vietnamiens à DaNang qui nous ont conseillé un hôtel. Et une guesthouse nettement moins chère mais beaucoup plus loin. De nombreux chauffeurs de taxi nous abordent mais le tarif qu’ils demandent est exorbitant : c’est plus qu’une nuit d’hôtel ! Nous décidons donc d’économiser sur le transport en marchant jusqu’à l’hôtel ce qui nous donne un premier aperçu du vietnam.

Comme nous nous y attendions, il y a énormément de 2 roues et quasiment aucune voiture. Il y a très peu de feux rouges mais pas mal de passages piétons. Le problème c’est que les véhicules ne ralentissent pas en voyant un piéton s’engager. La circulation est dense et un flux ininterrompu de mobylettes passe devant nous. Le seul moyen de passer est de se lancer, il faut donc commencer à marcher au milieu du trafic en laissant les véhicules vous éviter et pour que ca marche votre allure doit absolument être régulière. Ca ne marche pas avec les voitures qui se comportent comme si elles avaient une priorité absolue et klaxonnent en vous approchant sans ralentir. C’est la loi du plus fort, comme en Bolivie et au Pérou si vous êtes piéton, vous n’êtes rien, ou alors il faut être armé.

Comme les gens conduisent très mal et n’utilisent pas leurs clignotants, ils klaxonnent sans arrêt pour signaler leur présence. On se retrouve dans le même vacarme épouvantable omniprésent qu’en Bolivie et au Pérou.

En plus les trottoirs sont encombrés et les véhicules s’arrêtent n’ importe où ce qui nous oblige à marcher sur la route presque tout le temps. Tout cela rend la vie du piéton très pénible.

Nous arrivons finalement à notre hôtel. Le soir nous rencontrons Wong, un jeune Vietnamien qui nous emmène nous promener au bord de la rivière. Avec lui nous tentons de mieux comprendre ce pays. Le lendemain matin nous allons visiter le musée de sculpture Cham.
Da Nang

07 janvier 2012

Singapour

Ce soir nous partons pour Singapour. Nous quittons Penang en train de nuit pour arriver à KL au petit matin. Après 2h d’escale, un autre train nous conduit à Singapour. Nous sommes hébergés par Prashant, un sympathique indien d’une quarantaine d’années qui vit avec sa famille dans un confortable appartement au sommet d’une tour en plein cœur de la ville. Il nous invite chaque jour à diner et nous goutons à de délicieuses spécialités indiennes. Prashant qui travaillait dans la finance à Singapour et plus tôt à NY, vient de quitter son travail et souhaite faire de grands voyages. Il nous demande beaucoup de conseils.

Nous passons deux jours à découvrir la ville en nous promenant à pied.
Singapore
Singapore

Singapore
Un petit cours de salsa pour nos hôtes !

Le jour du départ approchant, nous devons faire des photos d’identités pour le visa vietnamien, mais dans cette ville - l’une des plus chères d’Asie – les 4 photos coutent 20$. Hors de question de payer ce prix ! Je retrouve de vieilles photos scannées, en positionne 5 sur un format photo standard et vais les imprimer comme s’il s’agissait de n’importe quelle photo de vacances. Le résultat est le même pour seulement 2$. C’est une bonne technique que j’emploierai dans le futur !

Nous partons finalement pour le Vietnam avec notre compagnie favorite, airasia. Nous avons une longue escale à Kuala Lumpur (de 23h au lendemain 8h). Nous passons donc la nuit à l’aéroport dans un café.