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11 octobre 2012

Le jour le plus long (36h au lieu de 24)

Rêve pour certains, cauchemar pour d’autres, nous allons vivre une journée de 36h au lieu de 24 ! Ce sera certainement la plus longue de notre vie.

Aujourd’hui nous partons de Pékin pour Cuba situé de l’autre côté de la planète. Le décalage horaire est de 12h : c’est simple lorsqu’il est midi à Pékin, il est minuit à Cuba.

Nous quittons Pékin à 2h du matin et nous arriverons vers 20h à la Havane. Entre les deux il va s’écouler 30h (22h d’avion et 8h de transit à Moscou).

Nous voyageons dans le même sens que le soleil et avons donc l’impression que la journée se déroule au ralenti. Entre minuit et minuit la journée dure 24+12h soit 36h.

Petit exercice amusant : que se passerait-il si nous voyagions dans le sens contraire au soleil ? Au lieu de passer des fuseaux horaires UTC +8 à -5 en passant par le 0 ce qui est facile à concevoir, nous passerions de +8 à +13 puis de -12 à -5 et nous croiserions le soleil au lieu de le suivre. Mais sans pour autant remonter le temps puisque nous arriverions à 20h le jour de notre départ ! Alors comment s’écouleraient les heures ? Passerait-on par hier ou demain avant de revenir à aujourd’hui ?

Le voyage se déroule bien mais les russes ne me font pas meilleure impression que les chinois : alors que nous arrivons à nos places dans l’avion, une femme élégante se précipite devant moi sans raison apparente. Son siège est situé juste devant le mien et elle voyage avec un compagnon. Lorsque j’arrive à ma place avec mes sacs elle me déclare solennellement « ce compartiment est réservé pour moi, vous ne pouvez rien y déposer » en désignant le compartiment à bagage situé juste au dessus de mon siège. Je devine que tous les casiers sont pleins de bagages, qu’elle a identifié le dernier espace libre, qu’il se trouve juste au dessus de ma tête et qu’elle le désigne. Visiblement cette femme est très attachée à son propre confort et pas du tout à celui des autres. J’ai l’impression de vivre l’ultime répétition d’une situation vécue quotidiennement dans le métro de Pékin. En début de ligne les gens se bousculent devant la porte, et lorsque cette dernière s’ouvre, ils commencent à courir tous ensemble pour se réserver un siège.

Avec un sourire las, à la fois amusé et désespéré je lève la tête. Le compartiment au dessus de mon siège est déjà à moitié occupé par sa valise, et elle désigne l’autre moitié. Pauvre femme, comment n’a elle pas honte ? Je regarde autour : elle s’est précipitée sur le compartiment au dessus de mon siège car les autres sont pleins et le sien est fermé, mais je devine qu’il est vide. Je lui dis alors que si elle y tient absolument je ne vois pas d’inconvénient à lui céder mon compartiment et lui demande gentiment d’ouvrir le sien pour que j’y mette mes sacs. En effet, il est vide !

Si elle était intelligente elle se sentirait un peu ridicule mais elle reste très sérieuse. La soudaine apparition d’un précieux espace de rangement et l’abondance que cela implique ne l’émeut pas du tout. Elle me demande très sérieusement si ce nouvel espace est entièrement à moi, prête à entamer des négociations. Vivement Cuba !

07 octobre 2012

Que faire si vous êtes témoin d’un accident en Chine ?

Laisser crever la personne, et si possible de filmer son agonie avec un téléphone portable « pour faire changer les choses » !

Ce n’est malheureusement pas une plaisanterie mais la triste réalité de la pensée chinoise.

Vous vous souvenez peut être de cette vidéo sur youtube montrant une petite fille de deux ans gisant sur la route sans que personne ne lui vienne en aide. C'est un fait divers qui remonte à 2011 : une petite fille, surnommée Yue Yue, est percutée par un van blanc dans un marché de Foshan, dans la province de Guangdong. Le conducteur s'arrête mais comme il n’y a pas de témoin il repart, roulant une seconde fois sur l'enfant. Mais ce n'est que le début de l'horreur.

Les images tirées d'une vidéo de surveillance montrent pendant 7 interminables minutes comment 18 autres personnes n'ont pas porté secours la petite Yue Yue, abandonnée dans sa marre de sang. A pied, sur un vélo, une mobylette, au volant d'un véhicule, tous la voient mais passent leur chemin comme si de rien n'était. Un autre van roule même à nouveau sur la jambe de la fillette.

Une femme de 57 ans, chargée de ramasser les poubelles, vient finalement à son secours et l'écarte du centre de la route, sans parvenir à trouver de l'aide. On voit ensuite la mère arriver sur les lieux de l'accident et repartir avec sa fille dans les bras. Conduite à l'hôpital, elle est morte quelques jours plus tard des suites de ses blessures.

Lorsqu’on voit cette vidéo en France on ne peut qu’être choqué et indigné. On pense qu’il s’agit de quelque chose d’exceptionnel et on peut même se permettre de l’optimisme comme le nouvel observateur : « Bientôt, les hommes politiques ne pourront plus faire la sourde oreille. C’est tout un peuple, entraîné par ses élites, journalistes, intellectuels, internautes, qui, aujourd’hui, semble s’éveiller à des valeurs nouvelles. Et si les droits de cet enfant, défendus par des centaines de milliers d’anonymes sur la toile, provoquaient une avancée des droits de l’homme ? »

Mais vu d’ici, en Chine, les choses ne semblent pas près de changer. Retrouvé par la police, le premier conducteur a déclaré simplement avoir pris la fuite expliquant ce que chacun sait ici en Chine, à savoir que tuer quelqu’un coute moins cher que de le blesser car il faut alors payer tous les frais d’hôpitaux.

Pour comprendre la situation il faut savoir qu’il n’existe pas ici l’équivalent de la loi américaine « du bon samaritain » qui protège, ou en tout cas limite la responsabilité du secouriste. Encore moins la notion de non assistance à personne en danger : en France on peut vous attaquer si vous êtes capable d’intervenir efficacement pour sauver quelqu’un mais que vous ne le faites pas. En Chine on vous attaque si vous agissez comme dans le cas suivant :

En 2006 dans la ville de Nanjing, un jeune homme nommé Peng Yu est venu en aide à une vieille femme qui était tombée dans la rue. Sur la demande de la femme, Peng l’a aidée à se rendre à l’hôpital. C’est alors que la vieille a accusé Peng de l’avoir fait tomber. Lors du procès, le juge (que tout le monde désigne désormais comme « the Nangjing judge ») a estimé que le « sens commun » indiquait que Peng n’aurait pas conduit la femme à l’hôpital « s’il n’était pas responsable de sa chute » et l’a condamné à payer les frais médicaux.

L’histoire, largement reprise par les médias chinois, est devenue une véritable référence pour justifier et généraliser un comportement qui était déjà largement présent.

Ainsi à Zhiyin dans la ville de Wuhan (Hubei), un homme de 88 ans a glissé et est tombé à l’entrée d’un marché aux légumes à 100 mètres de chez lui. Il est resté gisant au sol sur le ventre jusqu’à ce qu’une ambulance arrive 90 minutes plus tard. L’homme est mort étouffé par le sang qui lui coulait du nez. Si quelqu’un l’avait simplement tourné sur le côté il aurait survécu mais tout le monde l’a ignoré. Dans les 12h qui ont suivi l’annonce de ce fait divers dans la presse, 29892 internautes ont réagit sur Sina.com. Presque tous pour dire qu’ils comprenaient pourquoi les passants n’avaient pas aidé le vieil homme et qu’ils auraient fait pareil !

En aout 2011, à Rugao dans le Jiangsu un chauffeur de bus a vu une vieille dame sur le sol à côté de son tricycle retourné. Il a stoppé le véhicule pour lui venir en aide. La vieille femme de 81 ans a ensuite raconté à la police que le bus avait heurté son tricycle. Heureusement le bus était équipé d’une caméra vidéo qui a permit d’innocenter le chauffeur. Ce n’est qu’en lisant cet article que j’ai compris pourquoi les magasins vendent tellement de caméras pour voitures, cela montre l’influence de ces faits divers sur le comportement des chinois.

Il faut mettre en parallèle cette attitude avec ce que représente un humain sur la route.

Même dans les grandes villes comme Pékin ou Shanghai, les véhicules ont toujours la priorité sur les piétons que ce soit sur à un feu rouge, sur un passage piéton, mais également sur un trottoir et à contresens ! Lorsqu’un piéton traverse sur un passage piéton, le feu étant vert pour lui, il doit laisser passer les véhicules car non seulement ceux-ci ne s’arrêtent pas mais ils ne ralentissent même pas et c’est normal !

Même au milieu des bouchons alors qu’il est de toute façon bloqué, un véhicule ne s’arrêtera pas pour vous laisser passer pour la bonne raison qu’en tant que piéton vous n’existez pas ! Au mieux il klaxonnera.

De plus il faut savoir qu’en tant que piéton vous pouvez être responsable en cas d’accident avec une voiture.

Les deux roues empruntent fréquemment les trottoirs et c’est toujours aux piétons de se pousser.

Et ces comportements ont un prix : pendant la semaine de vacances nationales qui vient de se terminer, 800 morts ont déjà été recensés, principalement des piétons tués par des véhicules. Et ce n’est rien comparé aux 1400 morts de l’année dernière en l’espace de seulement 8 jours !!! Les gens disent que c’est de la faute de ces imbéciles de piétons qui traversent sans regarder, en envoyant des SMS. Malgré tout le temps que nous avons passé dans les grandes villes comme Shanghai et Pékin, nous n’avons entendu qu’une seule fois une sirène de véhicule d’urgence (pompiers, ambulance, police confondus).

Mais revenons à notre sujet. Il est légitime de s’interroger sur ce qu’on ferait en Chine étant témoin d’un accident. D’autant plus qu’en tant qu’étranger vous êtes une victime facile. Là encore les histoires abondent : un étranger pris malgré lui dans une bagarre avec un chinois se fait tabasser par de nombreux passants chinois solidaires de leur compatriote. Une autre histoire vécue par un ami proche : impliqué dans un accident de la route, il se fait rapidement encercler par les chinois, tous solidaires. Quand la police arrive les faux témoignages abondent et l’étranger est piégé. En effet l’étranger représente encore ici celui qui a de l’argent. Cela pour des raisons historiques mais surtout car pour les asiatiques il est inconcevable de voyager si on n’est pas riche.

En 2011, les médias officiels ont rapporté qu'une Américaine s'était jetée à l'eau pour sauver une Chinoise de la noyade dans un lac de Hangzhou. Les commentateurs ont souligné que seuls les étrangers oseraient faire une telle chose en Chine. Ce qu’ils ne disent pas c’est qu’elle s’est ensuite enfuie le plus vite possible. «Même si le fait de sauver des gens entraîne constamment des "problèmes", il reste qu'ignorer l'agonie d'une personne (...) nuit aux bases éthiques de la société et dissout tout sens de la conscience dans l'esprit du public», a écrit le commentateur Li Hongbing mardi dans «Le Quotidien du peuple», le principal journal du Parti communiste chinois.

Mais quelle est l’origine de ces comportements ?

Lorsqu’on compare la brutalité des Vietnamiens à la gentillesse de leurs voisins (voir articles précédents) on a vite fait de mettre tout cela les effets post communistes, et on est tenté de faire le même raisonnement en Chine.

Le communisme s’est installé en effaçant toutes les croyances qui contribuaient à la cohésion et la stabilité de la société mais il les a remplacés par une idéologie très forte. Lorsque le pays s’est engagé sur la voie des réformes, l’idéologie communisme a volé en éclat sans que rien ne viennent prendre sa place. Désormais la Chine est un monde ultra-individualiste où l’argent compte plus que tout. L’une des premières questions que les gens posent est « combien gagnez-vous ? ». Pour les plus pauvres l’argent est nécessaire pour obtenir une femme (et la politique de l’enfant unique rend les choses plus difficiles car il y a beaucoup plus d’hommes), pour les plus riche il n’y aura jamais de mariages assez luxueux, de voiture assez grosses…

Mais il semble que les racines du problème soient plus anciennes car de nombreux auteurs chinois du siècle derniers décrivaient déjà les mêmes comportements dans la société chinoise de l’époque.

Voilà, après 2 mois passés en Chine cela fait du bien de se défouler un peu...

27 septembre 2012

La grande muraille de Chine à Badaling

Nous partons visiter la grande muraille de Chine, proche de Pékin à Badaling. Vineta a bien préparé l'excursion, ainsi nous parvenons à déjouer les pièges à touristes (faux employés de compagnies de bus qui, dans leur vrai uniforme essayent de vous faire croire qu'il n'y a pas de bus pour vous vendre un taxi.)
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Lorsque nous arrivons sur place, il pleut et il y a du vent. Nous attendons juste un peu que cela passe et nous nous retrouvons parfaitement seuls sur le site. C'est exceptionnel !
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Cette photo a été prise deux jours plus tard au même endroit, nous étions morts de rire en la trouvant dans la presse !!!!

Et oui, ce sont les grandes vacances. Si elles ne durent qu'une semaine en Chine cela donne lieu à des mouvements de population inimaginables. Nous étions prévenus alors nous nous sommes organisé pour sortir le moins possible durant cette période !

21 septembre 2012

Arrivée à Pékin, cité interdite, palais d'été, temple du ciel

Nous arrivons à Pékin où nous retrouvons Marta (à droite), une jeune polonaise que nous avions rencontrés à Singapour. Depuis nous sommes restés en contact et elle nous a aidé à obtenir nos visas chinois.
Elle vit avec deux autres expats polonais très sympathiques : Ana (à gauche) et Zoltan.
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Nous visitons le palais d'été :
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 Le temple du ciel :
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Les chinoises portent parfois un drole d'acoutrement :
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Comme partout les plus agés on de nombreuses activités dans les parcs (ici échecs chinois).
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Et voici l'une des nombreuses pratiques
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La place Tian an men et au loin la cité interdite que nous ne visiterons pas aujourd'hui. En effet le brouillard qu'on perçoit sur la photo est habituel, il est du à la pollution. 
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Pour obtenir un tel ciel bleu, nous attendons le lendemain d'une tempête!
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17 septembre 2012

Xi'An et l'armée de terre cuite

Le mausolée de l'empereur Qin avec sa fameuse armée de terre cuite se trouve à proximité de la ville de Xi'An. Nous habitons chez Le Wang, un jeune chinois sympathique qui habite seul dans l'une des innombrables tours d'un complexe résidentiel.
Notre ami fait beaucoup d'efforts pour ajuster son emploi du temps professionnel afin de pouvoir passer un maximum de temps avec nous.
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Dans le sud de la Chine on produit beaucoup de riz, avec lequel on fabrique des nouilles. Mais ici on utilise plutôt de la farine. Nous goûterons de nombreuses recettes typiques à base de pâtes et de nouilles faites simplement en mélangeant de l'eau et de la farine.
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Nous nous promenons dans le quartier musulman
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Visitons des pagodes et jardins...
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Et passons beaucoup de temps à découvrir cette ville très agréable à pied pendant que notre ami travaille.
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Nous dormons à même le sol sur ce tapis.
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Le Wang prépare pour nous les nouilles locales : P1180275 P1180273
Nous avons même droit à un cours de calligraphie:
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Ce qui est formidable en Chine c'est que partout dans le pays les gens dansent dans les parcs. Généralement ce sont les personnes agées et nous les rencontrons partout en train d'exercer des activités artistiques en plein air. Certains chantent et joue d'un instrument dans des squares. P1180205 Dans un parc nous sommes même tombés sur une chorale improvisée avec une cinquantaine de participants. Le matin c'est plutot du taichi et le soir de la danse :
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Vineta se prete au jeu:
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Dans la rue les gens jouent au mah jong ou plus souvent aux "échecs chinois"
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Finalement nous allons voir la fameuse armée de terre cuite :
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13 septembre 2012

Nanjing, ancienne capitale (Nankin)

Nous arrivons à Nanjing où nous sommes accueillis par une jeune chinoise, étudiante en cinéma au pseudonyme de fanfan (à gauche). Elle parle bien anglais et nous met en relation avec son amie Bei Pei, 43 ans (mais qui en fait 30) qui nous hébergera.
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Contrairement à Fanfan, Bei Pei débute en anglais mais elle est extrêmement dynamique et motivée aussi bien pour l'apprentissage de l'anglais que pour nous faire découvrir sa ville et les saveurs de son pays.
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La langue ne sera pas un problème d'autant plus que son petit ami, Taro est malien donc francophone (mais il vit depuis 20 ans en Chine).
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Nous visitons le mausolée du Docteur Sun Yat-sen
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La muraille de la ville constrtuite au 14ème siècle sous la dynastie Ming. C'est la plus ancienne muraille urbaine du monde qui subsiste encore. Un système de traçabilité avait été mis en place : chaque brique comporte des inscriptions relatives à sa fabrication.
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