08 août 2010

Le latex, exploitation artisanale

Pendant la grande époque du caoutchouc (voir l'article sur Manaus), les paysans récoltaient le latex pour les industries. Depuis l'effondrement de ce marché, certains continuent de l'exploiter de façon artisanale.
P1020017
Récolte du latex : entaillez la moitié du tronc, le liquide blanc s'écoule immédiatement et peut donner jusqu'à donner 500ml en 30 min.
On ne peut récolter que 3 mois par an car en hiver, l'arbre est trop faible pour supporter les ponctions.
P1020021
Après plusieurs années d'exploitation soigneuse, l'arbre se porte bien.

P1020014
A l'abri de l'air, le latex se conserve un an liquide. On utilise des formes en bois, sortes de moules inversés.

P1020022
Le produit finit en bas. En haut, un modèle plus élaboré en coton enduit de latex.

07 août 2010

Floresta Naciona do Tapajos - communauté indienne dans la jungle amazonienne

Le lendemain nos amies françaises partent pour trois jours en excursion dans la jungle. Quand nous apprenons que, comme nous elles vont dans les communautés indiennes de Flo Na nous décidons de les accompagner. C'est un peu plus cher, mais 3h de pirogue seront plus agréables que la journée de bus en repassant à Santarem que nous avions prévue. De plus nous pouvons laisser une partie des affaires à la posada.
Finalement nous serons 20 dans le bateau, majoritairement français (l'effet guide du routard).

Le premier jour, l'ambiance est très touristique mais avec des rencontres sympa. Après un an de voyages seul, c'est bon de rencontrer d'autres routards.
Le deuxième jour, tout le monde repart découragé. Les conditions très spartiates, les fortes pluies... mal informées et donc mal équipées, même nos amies françaises écourtent leur séjour. A l'inverse, nous sommes bien équipés et nous décidons de rester plus longtemps que prévu (4 nuits).

P1020035
Nous sommes dans la communauté indienne Jamaraqua, une centaine de personnes au cœur de la réserve FloNa. Bata, 49 ans est notre guide. Très compétent, il aime et respecte cette nature qu'il connaît si bien, et, malgré la barrière de la langue (portugais) il nous apprend beaucoup de choses. Son œil exercé localise bien mieux que nous les animaux en forêt et lors de nos nombreuses balades il nous montre macaques, oiseaux, papillons, insectes... Il attire les macaques en imitant leurs cris et sait aussi imiter beaucoup d'oiseaux. C'est un type attachant qui travaille sans relâche, ne boit plus et ne fume pas, il vit avec ses 13 enfants et sa femme, Sohoko.
P1020043
Cette dernière dirige la famille et gère tout. Avec ses filles elle s'occupe de la cuisine et de l'approvisionnement.
P1020053
Sur la photo, après être partie de la communauté avec le bus de 4h du matin pour acheter tout ça, elle l'a transporté (on se demande comment) en bus et jusqu'au bord de la rivière où elle attend que son mari vienne la chercher en pirogue.

Le village est un ensemble de cabanes et d'abris très simples en bois et feuilles comme celui sous lequel nous dormirons. Les conditions de vie sont assez spartiates mais les indiens vivent ainsi, ils partagent ce qu'ils ont et ne peuvent offrir plus.
P1130089
Mais malgré les apparences, vous allez voir que tout n'est pas si rustique.
En effet, il y a un réseau d'eau filtrée et même l'électricité dans la maison principale pour alimenter d'énormes frigos. Par ailleurs il y a un troupeau de vaches, le poisson est abondant et des poulets se baladent librement autour et même à l'intérieur des maisons. Mais figurez-vous que le poulet que nous mangeons ici a été élevé en batterie !!! En effet, pour faire du bénéfice, les indiens vont jusqu'à la ville pour vendre cher leurs poulets "bio". Puis ils reviennent à la réserve avec des filets de poulet bon marché achetés en grande surface !
Curieusement il n'y a aucune culture. Il est vrai que le sol est sablonneux dans le village, mais pas partout autour comme nous l'avons vu lors de nos promenades dans les collines. Est il vraiment nécessaire d'importer tous les fruits et légumes ?
Sokoho a le projet d'installer des toilettes en dur pour mieux accueillir les touristes.

Nous faisons plusieurs ballades dans la jungle et d'autres en canoë.

P1020028
Ceci est une fourmilière. Passez votre main dessus, en quelques secondes elle est noire de minuscules fourmis. Écrasez les en vous frottant les mains sur le corps, vous obtenez un répulsif naturel contre les moustiques. Curieusement ça sent bon !

P1010862
Un fromager géant

P1010830
Des petits caïmans : il faut arriver par derrière et saisir la tête. Ils ne sont pas agressifs (cf. 21 juillet, on a quand même dormi avec les caïmans).

P1020026
Une araignée dans la forêt

P1020042
Une petite araignée (parmi une centaine au plafond) en train d'en dévorer une grosse pendant que nous aussi prenons notre repas... juste dessous !

P1010798
Ici, le niveau de l'eau peut varier très vite, jusqu'à 30cm en une journée ce qui est suffisant pour rendre méconnaissable le rivage. Nous traversons en canoë cette magnifique forêt immergée.

06 août 2010

Santarem et Alter do Chao

Pour la première fois, nous arrivons dans une nouvelle ville comme des routards classiques car nous n'avons réussi à avoir aucun contact local au préalable. Nous souhaitons voir deux choses : les superbes plages touristiques d'Alter do Chao et la réserve Floresta Nacional (FloNa) do Tapajos.
Dans le bus d'Alter do Chao, nous rencontrons un groupe de françaises très sympa et mieux informées que nous. N'ayant pas choisi d'auberge, nous les suivons à la posada "Albergo do Floreste". Le propriétaire est très sympa et le soir il chante des chansons populaires avec sa guitare sur la place du village.

P1020049
Les superbes plages de sable blanc sur le Tapajo

04 août 2010

Bateau sur l'Amazone

Du 4 au 6 août

On entame la remontée de l'Amazone depuis le delta jusqu'à Santarem, notre première étape. La lancha, le type de bateau que nous prenons est le moyen de transport standard pour les locaux et pour les marchandises. Durée du voyage : 3 jours, arrivée prévue vendredi sans heure précise !
On dort dans des hamacs sur le pont, les repas sont pris à bord.
Voici mes premières impressions au matin du 2ème jour.

Le couchage : Il y a deux ponts pour hamacs, les machines en bas et les toilettes à l'arrière sont les deux points à éviter. Nous sommes arrivés 2h ou 3h en avance pour essayer d'accrocher nos hamacs dans les bons emplacements. A notre arrivée, beaucoup de gens sont déjà là mais il reste de la place au milieu du pont supérieur. Le bateau n'est pas trop plein, donc les hamacs sont accrochés en gros une place sur deux. Cela changera dès la première escale. Lorsque toutes les places sont prises, votre hamac est en contact avec ceux des voisins et vous sentez tous leurs mouvements à moins de jouer sur la hauteur des hamacs.
Pire, une rangée intermédiaire - heureusement vide dans notre cas - permet d'intercaler des hamacs en quinconce remplissant l'espace vide aux pieds et à la tête des hamacs. Officiellement le bateau affiche un maximum de 175 passagers dont seulement 58 hamacs sur notre pont qui compte pourtant 72 points d'accroche.
J'ai été surpris de trouver un système si organisé alors que je m'attendais à l'anarchie totale. Au départ j'ai accroché mon hamac légèrement en biais et un membre de l'équipage est venu m'expliquer la bonne façon de faire. Mais plus tard j'ai déchanté et dès le deuxième jour il y aura des hamacs partout, même dans les allées.
Difficile de trouver le sommeil....
P1010680

Les moustiques : Pas un seul le premier jour, un peu le second. Mais personne n'utilise de moustiquaire, nous non plus malgré nos bonnes résolutions.

La cuisine : bonne surprise ! J'avoue que je m'attendais au pire (j'avais même fait des provisions de survie), mais c'est plutôt bon. Je n'ai pas vu les cuisines mais l'hygiène semble plutôt correcte. Les plats sont locaux et variés, parfois un plat unique mixant : pâtes, légumes, poisson, poulet... parfois plein de plats différents. Le matin café sucré (même très sucré!), cubes de polenta, fruits, et une sorte de bouillie de haricots blancs au lait.
Là encore le système est efficace et très organisé : le 1er service est servi, et vous avez à peine terminé que votre assiette disparaît. Lorsque le dernier a finit, la table est instantanément nettoyée et hop! 2ème service, etc...
Il faut dire qu'il n'y a qu'une petite table pour tout le bateau. Certains apportent leur tupperware qu'on leur remplit en cuisine et ils repartent manger dans leur coin.

La vraie bonne surprise c'est qu'il y a plein de douches! et ça suffit à faire oublier les petits désagréments.
Notre bateau transporte aussi de la marchandise, quelques lave-linge et des caisses de nourriture pour approvisionner les villages en route. On a de la chance, pas d'animaux et pour une fois, ce n'est pas le chant des coqs qui nous réveillera à 4h du matin!
P1020065

Le paysage : Oui, le fleuve fait des kilomètres de large mais contrairement aux bateaux qui descendent naviguant au milieu, nous le remontons en longeant les bords pour avoir moins de courant ce qui nous permet d'observer le paysage qui est étonnamment varié. Au début une jungle épaisse, ensuite progressivement des paysages plus dégagés, même des prairies avec des buffles.
P1010705
Parfois il y a comme une grande prairie au bord de l'eau et lorsque le bateau est passé, tout se met à bouger avec les remous. Ce sont des quantités d'espèces de gros nénuphars.
En approchant de Santarem on voit beaucoup de Botos (dauphins roses d'eau douce). On voit aussi différents oiseaux et beaucoup d'insectes... à bord du bateau !

Les vols. C'est notre grosse crainte car nous embarquons des affaires pour un an de voyage. Nous avons donc pris nos précautions, d'abord en décorant nos sacs à dos tous neufs avec de la bonne vieille terre orange d'Amazonie. Ensuite nous avons dissimulés nos sac à dos dans des sac à gravats. Pour terminer le plus important ne nous quitte pas, et nous dormons avec.
A chaque escale tout se passe très vite, des gens arrivent et accrochent frénétiquement leur hamac. Toute la configuration du pont change et il faut être vigilant pour ne rien se faire voler et pour ne pas se retrouver avec un hamac collé contre le sien.

P1010709
Parfois le bateau ralentit pour se faire aborder par une pirogue qui vient chercher le courrier du village.

P1010690
Parfois les échanges se font au milieu du fleuve entre 2 bateaux de même taille.

02 août 2010

L’açaï

L’açaï est fait à partir de la baie de palmier pinot.

P1010626
Le palmier sur lequel poussent les baies d’açaï

On en trouve partout ici, au restaurant, dans la rue... J'en ai vu pour la première fois sur le marché de Kourou, mais dans cette partie du Brésil, impossible de passer à côte. Les maisons qui en vendent sont signalées par un panneau rouge, parfois un simple tissu rouge ou un bidon. Bref si vous voyez du rouge sur une maison, vous êtes sur de pouvoir y trouver de l'açaï, et pas autre chose ! Alexandro nous a fait goûter cette spécialité le premier jour au restaurant. C'est une sorte de bouillie couleur betterave qui se mange généralement avec beaucoup de sucre. Ça a un goût très... végétal. Essayez d'imaginer l'odeur de la forêt amazonienne après une bonne pluie, ça vous donnera une idée du goût de l'açaï.


Ici la préparation de l'açaï est artisanale. Je vais essayer d'en apprendre davantage, mais la préparation semble assez basique. On écosse les baies (je suppose car on retrouve de véritables montagnes de cosses autour des maison productrices). Ensuite on les passe dans une sorte de mixeur (voir photo) et on obtient cette bouillie que vous voyez à droite dans les sachets plastique.

P1010633
Préparation de l'açaï

C'est amusant, on dirait que l'açaï est en train d'arriver en Europe avec de supposés effets amaigrissants. Les gens d'ici en consomment des quantités phénoménales depuis des générations et on ne peut pas dire qu'ils soient particulièrement maigres, bien au contraire...

01 août 2010

Isla de Marajo, deuxième jour

Ce matin nous avions rendez-vous avec quelqu'un qui devait nous emmener faire un tour en pirogue, histoire de voir un peu la nature environnante. Nous nous sommes réveillés très tôt pour y être mais la pirogue est en réparation. Nous cherchons une autre solution : les pêcheurs de crevette ont des pirogues et pourraient nous emmener. Nous allons au marché mais le temps de trouver les crevettes sont déjà sur les étalages. Trop tard, les pêcheurs sont déjà partis se coucher !
On nous parle de Miguel et nous nous mettons à sa recherche dans toute la ville. Malheureusement quand nous trouvons Miguel il a déjà loué son bateau.
Le soleil commence à cogner et nous devons renoncer. En effet notre bateau pour Macapa part à 14h30 avec la marée haute. Notre visite d'Afua se limitera donc à la ville. Curieusement tous les locaux à qui nous avons parlé semblaient dire qu'il n'y a rien d'intéressant dans la région. Il faut donc bien aller de l'autre côte, à Belem pour voir ces paysages extraordinaires du delta de l'Amazone.

Direction cybercafé. La connexion étant meilleure ici que chez Alexandro, j'en profite pour mettre en ligne plein de photos et de vidéos dans les articles précédents (tortues à Cayenne, piste de Macapa, îles du salut).