06 mai 2012

Arrivée à Monywa, visite d'une pagode et des bouddha géants

Après un dernier petit déjeuner avec nos amis Argentins, nous reprenons chacun notre route, eux vers le lac Inle, et nous vers Monywa, la ville natale de notre ami Birman de Yangon.

Le trajet ne dure que 3h mais notre bus vient d’un autre âge ! Bien évidemment nous sommes les seuls étrangers à bord. L’ambiance est assez sympathique car il y aura suffisamment de sièges pour tout le monde. Ici il n’y a pas de limite au nombre de places dans un bus, et celui-ci transporte également plein de marchandises : sous les sièges, sur le toit mais aussi à l’intérieur. Nous embarquerons ainsi une moto et une grosse quantité de riz.
P1140435 P1140448
Le bus circule avec les portes ouvertes par lesquelles le rabatteur est constamment en train de guetter d’éventuels passagers dont il essaye d’attirer l’attention par tous les moyens. Une autre personne est chargée de livrer et récupérer le courrier en chemin.

Comme toujours les portes s’ouvrent côté circulation et les passagers qui veulent monter dans le bus doivent venir au milieu de la route.

Nous traversons de longues plaines arides avec des palmiers. Les habitations que nous croisons sont des cabanes ou des huttes généralement sans électricité et sans eau courante.

Lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner, quelqu’un arrive avec un tuyau d’eau et arrose généreusement le moteur pour le refroidir. Il monte ensuite sur le toit et reste là longtemps pour remplir le réservoir de ce qui ressemble à un système de refroidissement à eau artisanal.
Le reste de la route passe vite. Quelqu’un m’offre une noix de bétel enveloppée dans une feuille et de la pâte blanche à mâcher. C’est un stimulant très commun ici. Nous l’avons découvert aux philippines.

Finalement nous arrivons vers midi et allons tout droit dans la guesthouse la moins chère de la ville où les chambres les plus basiques sont à 15$ ! Il y a bien des logements moins chers mais ils sont interdits aux étrangers.

P1140354
Après un rapide déjeuner, nous prenons un tuctuc pour aller admirer les célèbres buddhas géants. Nous nous arrêtons d’abord dans un premier temple où les figures de buddha sont tellement nombreuses dans toutes les directions qu’on se croirait dans une pièce remplie de miroirs se répétant à l’infini !
P1140337

Nous reprenons notre route et quelques kilomètres plus loin, on aperçoit déjà l’immense buddha debout. Ce n’est qu’après une demi-heure de route que nous arrivons finalement au début du complexe. Comme toujours nous sommes au pied d’une colline que nous devons gravir pour accéder au temple. D’abord une pagode à l’immense stupa doré, puis nous arrivons à un gigantesque buddha couché et encore plus haut nous atteignons les pieds du fameux buddha debout.
P1140383
Nous visitons les premiers étages du monument qui en compte 31 ou 32. Les premiers niveaux correspondent à l’enfer et les murs sont peints de scènes horribles où des démons torturent les hommes. Les niveaux les plus élevés correspondent certainement à l’illumination et l’éveil. Les moines nous expliqueront que notre comportement dans cette vie déterminera notre destination…

Le soir en nous promenant en ville nous trouvons un petit supermarché. Curieux, nous allons le « visiter » et nous promenons dans les 8 rayons pour observer la variété de produits. Rapidement nous sommes suivis par une petite troupe de 6 ou 7 personnes curieuses : vendeuses, caissières, et même un ou deux enfants. En arrivant devant un petit frigo nous comptons 3 tarifs différents indiqués pour la canette de pepsi. Nous choisissons la moins chère, toujours suivis par le petit groupe, et la présentons à la caisse où on nous fait payer le prix indiqué !

05 mai 2012

Une journée argentine... en Birmanie !

Ce matin, nous restons au lit jusqu’à 8h30 pour récupérer de la nuit précédente passée dans le bus. Le reste de la journée sera également assez tranquille, en effet nous pensions faire un tour en barque mais les tarifs nous en ont dissuadés. Ainsi nous retrouvons nos amis au petit déjeuner et nous restons 3 heures à discuter à table… jusqu’au moment d’aller déjeuner !

Notre espagnol revient vite avec tous les souvenirs des bons moments passés à Buenos Aires l’année dernière avec Hélène et tous nos amis de la Tango house !

En fin d’après midi, nous louons des bicyclettes pour nous rendre jusqu’au sommet de la plus haute pagode afin d’y admirer le coucher de soleil. Et même si un rideau de nuage cache un peu le soleil, on ne se lasse pas d’admirer ces innombrables stupas dans cette plaine remplie de palmiers.
P1140318

Ce 5 mai correspond à une fête bouddhiste locale et nous voyons arriver par bus entier des locaux venus déposer un bouquet de branches vertes à la pagode.

Nous dinons avec nos amis et une française, Marjo qui nous décrit tellement bien le trekking qu’elle vient de faire près du lac Inle que nous décidons de tenter l’expérience !

04 mai 2012

Découverte à cheval des milliers de pagodes et stupa de Bagan

Lorsque nous arrivons à Bagan vers 4h du matin, il fait encore nuit. Au terminal de bus nous rencontrons Carla et Dario, un jeune couple argentin de Buenos Aires.
P1140242
Arrivés peu avant nous ils attendent le lever du jour pour partir à la recherche d’une guesthouse. Nous bavardons ensemble et comme ils sont très sympathiques, nous parcourons la ville avec eux malgré nos sacs de 20kg (eux voyagent très légers). Après avoir essayé toutes les pensions de la ville, nous optons pour mon choix initial : winner guesthouse où les chambres sont à 11$ et 12$ (quasiment les moins chères de la ville). Les propriétaires sont très gentils et ne nous font même pas payer la taxe gouvernementale de 10$ que les hôtels sont sensés encaisser.

Après un bon petit déjeuner, nous louons tous les quatre une carriole à cheval dans laquelle nous passerons la journée à nous promener d’une pagode à la suivante en restant bien au frais et sans nous fatiguer !
P1140317

La ville comptait autrefois 13 000 pagodes remontant jusqu'au IIe siècle. Malheureusement les tremblements de terre et le fleuve Ayeyarwady en ont détruit plus de 10 000. Lorsque nous grimpons au sommet d’une pagode, la vue est fantastique ! Des centaines de pagodes et stûpas de brique stuquée s'étendent à perte de vue dans la plaine entre les palmiers.
P1140293
P1140175

P1140155Il faut se déchausser à chaque fois qu’on entre dans l’enceinte d’une pagode. C’est très important pour les Birmans, et les moines se sont même autrefois révoltés contre les anglais qui ne respectaient pas cet usage ! Ce n’est pas toujours agréable car l’intérieur est plutôt sale ; par endroit le sol est entièrement recouvert de déjections d’oiseaux !
Mais le pire est à l’extérieur où le sol chauffé par le soleil est absolument brulant ! C’est donc en courant et parfois en sautillant que nous terminons nos visites.

Juste après la visite d’une pagode nous discutons avec une dame qui prépare une étrange mixture : elle frotte l’écorce d’une branche sur une pierre plate en y ajoutant régulièrement de l’eau. Le résultat obtenu sert de maquillage traditionnel. A la campagne les femmes se couvrent entièrement le visage et les bras de ce masque beige clair pour se protéger du soleil. Je vous rappelle que dans cette partie du monde avoir la peau blanche est un signe de richesse, cela signifie qu’on ne fait pas dans les champs. Par conséquent il est impossible de trouver une crème solaire sans agent blanchissant ! Même la plupart des crèmes pour le visage et le corps ventent leurs propriétés blanchissantes. Mais revenons au maquillage traditionnel : en ville les femmes birmanes s’appliquent généralement ce masque sur les joues, avec parfois juste un trait sur le nez. Joignant le geste à la parole et pour leur plus grand plaisir, Vineta et Carla se font maquiller par la dame, puis attendent patiemment que le masque sèche en l’aérant avec un éventail.
P1140180

P1140320
Après cette journée incroyable, nous allons diner tous ensemble et reprenons l’habitude de parler espagnol avec l’accent de Buenos Aires !

03 mai 2012

Dernier jour à Yangon avec notre ami et départ pour Bagan

Dernière promenade matinale à Yangon. Nous allons nous balader du côté de la rivière et du marché. P1140026 Depuis notre arrivée les mandarines m’intriguent. En effet elles ont une couleur orange vif que je n’ai jamais vu ailleurs. Au début, devant l’abondance de l’offre, j’ai cru qu’il s’agissait d’un produit local particulièrement frais mais je n’ai pas été dupe longtemps, j’ai rapidement deviné qu’il s’agissait d’un de ces produits chinois trafiqués que nous avons souvent rencontrés, et je n’avais pas tord ! Nous nous arrêtons devant le stand qu’une femme est en train d’installer. Des mandarines sont disposées par terre, sur une natte, comme toujours, mais elle est encore occupée à les sortir. Elle prend les mandarines dans un carton où chacune est enveloppé dans un sachet plastique individuel bien fermé, comme s’il était imprégné d’un produit chimique volatil qu’on souhaitait conserver jusqu’au moment de la vente. Est-ce là le secret de cette couleur orange vif ?

Nous interrogeons la femme qui nous explique que les mandarines sont importées de Chine. Ce matin, je suis tombé sur un article du figaro dont voici un extrait :

Les autorités chinoises ont ouvert une enquête sur des vendeurs de légumes, soupçonnés d'asperger les choux avec du formol pour préserver leur fraîcheur, nouveau scandale alimentaire dans ce pays qui en a connu beaucoup. Cette affaire est la dernière d'une longue série de scandales dans l'industrie agro-alimentaire chinoise, après notamment ceux du porc piqué au clenbutérol, un anabolisant, et du lait contaminé à la mélamine, un additif mimant un taux élevé de protéines. […]
Le formaldéhyde -ou formol […] substance cancérigène, peut être mortelle si elle est ingérée en trop grande quantité. […]
"On fait ça couramment pour garder les choux frais. Sinon, les choux qui sont empilés les uns contre les autres dans les camions pourriraient en deux ou trois jours", a expliqué à l'agence un agriculteur de Dongxia.


Voilà qui fait suite aux affaires des grains de riz en plastique mélangés au vrai riz pour augmenter les bénéfices ou aux faux œufs synthétiques dont nous avions eu vent au Vietnam !

Après cette promenade matinale nous rencontrons Kopwint pour un petit déjeuner dans sa rue. Il nous confirme qu’il faut se méfier des fruits chinois, surtout lorsqu’ils ont l’air trop beaux et ajoute que les bananes sont généralement trempées dans des substances chimiques qui leur donnent une meilleure couleur. Ainsi il faut toujours regarder la couleur de la tige et voir si elle correspond à celle du fruit !

Nous prenons le thé avec notre ami dans la rue, assis sur les mini tabourets en plastiques habituels. C’est la version bon marché du salon de thé local. L’avantage est qu’on peut commander un bol de nouilles au commerçant voisin qui vient nous le servir à la même table.

Nous partons cette après midi pour le nord du pays, et notre ami nous emmène changer de l’argent. Ici le taux de change est très variable, on obtient le meilleur taux dans la rue mais il y a beaucoup d’arnaques. En effet comme il n’y a pas de distributeurs, les sommes transportées par les touristes sont généralement importantes. De l’autre côté les billets locaux valent 1 ou 5€, imaginez donc les liasses impressionnantes, et comment pouvez-vous espérer les recompter ? J’ai tenté le coup la veille avec des petits jeunes leur imposant mes conditions : le change billet par billet (de 50€), mais ils se sont démasqués en refusant. Avec notre ami, nous pouvons y aller les yeux fermés et c’est bien agréable. Nous changeons 17000 baths thaïs. Ensuite il nous recommande plusieurs compagnies de bus et nous partons pour la ville de Bagan.

Le trajet de nuit se passe très bien sauf qu’il dure 10h et pour être sur que vous ne dormez pas, on vous réveille toutes les 3h en vous obligeant à sortir du bus (soit disant pour éviter les vols). Je ne me laisse pas faire et ne sors que la première fois pour diner.

02 mai 2012

Le quartier des ambassades, puis la pagode Shwedagon

Ce matin, nous partons de bonne heure pour aller effectuer des démarches dans le quartier des ambassades. J’accompagne d’abord Vineta dès 7h à l’ambassade de Thaïlande où elle doit demander un visa. L’ambassade n’ouvre qu’à 9h mais Il y a déjà beaucoup de queue. Vers 8h la chaleur est déjà forte, on sue à grosses gouttes. Il faut attendre deux heures dehors avant de rentrer dans une salle non climatisée. Vers 8h je vais faire une reconnaissance à l’ambassade de Chine où nous devrons retourner quand j’aurais mon nouveau passeport. Il n’y a pas encore de queue, une seule personne attend devant l’ambassade au milieu des ordures bizarrement accumulées là sans que cela ne semble surprendre personne. Quand nous reviendrons vers 10h la salle sera pleine de gens attendant dans une chaleur insupportable. La bonne nouvelle est que le visa semble relativement facile à obtenir ici.

J’arrive un peu avant 9h à l’ambassade de France où je me retrouve avec quelques personnes venues demander un visa. Mais tout de suite c’est une autre ambiance ! D’abord l’extérieur de l’ambassade est planté de fleurs et d’arbustes. Comme partout il faut attendre l’ouverture du service consulaire à 9h sauf qu’ici une petite salle climatisée est prévue pour nous faire patienter au frais et c’est vraiment agréable ! Il y a même une fontaine d’eau et des revues. Puis à l’ouverture, on traverse un joli jardin jusqu’au service consulaire où, confortablement installé, j’attends l’arrivée de mon interlocutrice en lisant le canard !

Sur le chemin du retour, hors du centre ville, nous passons devant un grand terrain vague avec au milieu un « shoping mall ». Intrigués nous nous approchons en pensant à ces grands centre commerciaux qu’on trouve dans le monde entier… mais pas ici ! Lorsque nous entrons dans le bâtiment un gardien nous ouvre la porte. Sans surprise, il s’agit effectivement d’un centre commercial non climatisé avec de petites boutiques, et au milieu des stands comme ceux d’un marché. Mais ce qui attire notre attention est un petit supermarché car c’est le premier que nous trouvons en Birmanie. Nous y faisons un petit tour : il y a une dizaine de rayons qui font environ 3 à 4m de long et à chaque extrémité desquels une vendeuse attend. Les prix sont similaires à ce qu’on trouve ailleurs.

Dans l’après midi, dès que la température redescend nous allons visiter la pagode Shwedagon, un stûpa remarquable situé sur une colline de Rangoon et le premier centre religieux de Birmanie. De loin les gigantesques dômes dorés des stûpas sont déjà impressionnants, mais lorsque nous arrivons au sommet, nous sommes stupéfaits par l’immensité du lieu ! P1140061
Comme toujours, le temple est construit au sommet d’une colline et on y accède par un long chemin montant recouvert d’un toit. Mais ici, une fois au sommet on entre dans un immense espace contenant des centaines de petits temples avec une foule affairée partout à ses activités religieuses. Le stupa se trouve au centre de cet espace. Nous restons jusqu’au coucher du soleil où la lumière vient illuminer les structures dorées, puis nous rentrons en ville où nous avons un RDV. P1140092

P1140771Nous rencontrons Ko Pwint, un jeune Birman très sympathique originaire de Monywa et qui vit dans la rue voisine de celle de notre hôtel. Kopwint travaille comme guide touristique mais en cette basse saison il n’a aucun client et passe ses journées au « salon » de thé, dans la rue.

Il nous aide à préparer notre itinéraire pour les semaines à venir, nous donnant de précieuses indications.

Observez à gauche la tenue traditionnelle des hommes birmans, le yongi.
Et ci dessous le porte monnaie usuel :
P1140772

01 mai 2012

Premier jour en Birmanie (Myanmar), à Yangon

Aujourd’hui tout est fermé en ville y compris les musées et pagodes. Nous passons donc la journée à explorer la ville à pied. Il faut partir le matin très tôt (6h30) car dès 9h la chaleur devient pénible. Il n’y a que 3 saisons ici : fraîche, chaude, et pluies. Nous sommes au moment le plus chaud de l’année et il faudra encore attendre un bon mois avant de voir arriver les pluies.

Yangon ne ressemble à aucune autre ville d’Asie, et il nous faut du temps pour comprendre progressivement d’où vient cette impression si particulière. Je réalise ce matin qu’il n’y a aucun deux-roues alors que c’est un moyen de transport si commun en Asie !

La tradition du thé est très importante en Birmanie. Nous l’avons lu et nous nous sommes souvent promenés devant ces maisons de thé où les gens semblent passer leur journée à bavarder ou à lire le journal. Nous rentrons dans l’un de ces lieux remplis de locaux et, comme d’habitude, nous ne passons pas inaperçus. Dès notre entrée les serveurs viennent à notre rencontre, se précipitent pour nettoyer une table et nous installer. Un grand comptoir présente toutes sortes de gâteaux appétissants et notre table en est vite remplie. Bientôt un birman nous rejoint à table : il parle un peu anglais et vient nous aider à passer la commande. Il nous explique qu’on ne paye que ce qu’on mange. Le thé de base est gratuit et on peut commander autre chose. Je prends un café et Vineta un thé, mais lorsque le serveur les apporte je pense qu’il y a une erreur : dans les deux tasses les boissons ont exactement la même couleur brune ! En réalité le thé est si fort qu’il est impossible de le distinguer du café. Le gout est infect pour moi mais plait à Vineta ! Plus tard un ami nous racontera en plaisantant que les birmans ne boivent le café que lorsqu’ils sont trop malades pour supporter le thé !

Chaque maison laisse pendre un fil avec au bout une pince ou un sac plastique. Cela sert à remonter le courrier, une clés ou d'autres objets. C'est la version locale des boites au lettres !
P1140776
P1140733