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06 mars 2011

Rencontres en auto-stop sur la RN3

Nous partons en stop pour Sarmiento, 500km plus loin. Nous marchons jusqu’à la sortie de la ville où nous attendons un moment à l’ombre, puis une femme nous dépose 20km plus loin devant un check point de police au milieu du désert. Mais c’est dimanche et il est 11h. Aucun véhicule ne passe sur cette route de terre, seule voie de sortie de la petite ville de Puerto Deseado. Il fait très chaud et nous attendons quelques heures avant de monter dans la voiture de Raoul et sa famille. En chemin nous passons devant notre ami espagnol qui fait du stop au bord de la route. Raoul nous dépose sur une route importante beaucoup plus fréquentée : la RN3 que nous connaissons bien car nous avons déjà parcouru 1500km dessus. Après un moment de patience une voiture s’arrête et devinez qui nous retrouvons à bord ? Notre ami espagnol ! C’est Walter avec qui nous passerons plusieurs jours. Célibataire depuis peu, il s’ennuie à mourir à Puerto Deseado où son entreprise de pêche l’a muté et il part loin chaque WE pour chercher de la distraction. Il est ravi d’avoir de la compagnie car la route est longue et très monotone. Il nous emmène jusqu’à Comodoro Rivadavia où nous nous arrêtons chez un de ses amis, Rolo, en train de divorcer lui aussi. Après avoir pris un verre ensemble, nous repartons.
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Walter fait d’abord un long détour pour déposer l’espagnol sur la route du nord, puis nous repartons à l’ouest vers Sarmiento. Arrivés là nous faisons connaissance avec les amis que Walter rejoint dans leur estancia. Ils nous emmènent tous faire des courses puis nous déposent au camping, un endroit très isolé où nous passons la nuit. Le lendemain matin, Walter décidément très sympa vient nous chercher pour nous conduire au Bosque Petrificado pour lequel nous sommes venus dans cette ville. Après 30km de piste, Walter nous dépose et repart ! Il n’a malheureusement pas le temps de rester car entre temps il a promis à quelqu’un d’autre de venir le chercher à midi.

05 mars 2011

Isla Pinguinos, les pingouins à "Penacho Amarillo" et manchots de Magellan

Le matin vers 8h, nous partons avec nos amis du camping sur un gros canot.
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Après 1h de trajet nous débarquons sur l’ile qui ressemble à un gros caillou. Au sommet se trouve un phare désaffecté qui fonctionnait autrefois avec la graisse des animaux chassés directement sur place. Ce travail occupait et faisait vivre jusqu’à 11 personnes sur l’ile !
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Nous voyons d’abord de nombreux pingouins de Magellan, puis, un peu plus loin nous arrivons enfin devant ceux que nous sommes venus chercher jusqu’ici, les pingouinos de Penacho Amarillo (Eudyptes Chrysocome), la 3ème grande famille de manchots, les seuls que nous n’avions pas encore vus !
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Ils sont magnifiques ! Contrairement aux pingouins de Magellan, ils ne sont pas craintifs et se laissent approcher, prêts à se défendre à coups de bec.
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Les petits portent un manteau de plumes douillet.
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Voici notre vidéo des pingouins :

Nous allons ensuite rendre visite à des animaux qui rugissent comme des lions et portent une sorte de crinière : les lions de mer. Ils sont innombrables, paresseusement entassés sur les plages de galet.
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Nous les approchons lentement pour ne pas les faire fuir. Un mouvement un peu brusque peut déclencher chez eux un mouvement de masse vers l’eau. Ces animaux pourtant craintifs ont une mâchoire impressionnante comme on le voit ici sur un animal mort.
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Parmi les lions se trouvent quelques éléphants de mer.
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Beaucoup plus gros, les éléphants de mer ont une sorte de trompe.
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Et voici la vidéo des lions de mer et éléphants de mer :


Sur le chemin du retour notre bateau est suivi par des dauphins noir et blancs, il s’agit de l’espèce de la plus petite taille.
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Ils sont bientôt rejoins par le dauphin austral, beaucoup plus grand et qui se propulse très haut, entièrement hors de l’eau !
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02 mars 2011

Puerto Deseado

Puerto Deseado est une toute petite ville tranquille avec un grand port de pêche, et proche d’une importante réserve naturelle. Nous nous installons au camping municipal proche du centre ville. Les aménagements y sont simples mais commodes : une grande parilla (barbecue argentin), tables et bancs, le tout abrité. Nous en profitons bien, faisant un asado (viande grillée) chaque jour, perfectionnant ainsi notre technique.
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Il fait beau et très chaud. Pour nous c’est comme le printemps, pourtant nous sommes à la fin de l’été austral, mais comme nous l’avons passé à la montagne il faisait beaucoup plus frais. Nous installons la tente et je supprime les protections que nous avions cousues sur les aérations.
Nous passerons là des moments agréables faisant connaissance des autres occupants du camping : Roman, Karine et la petite Flora une famille autrichienne ainsi qu’une allemande et un espagnol.
L’approvisionnement de la ville en eau se fait par camion et certains jours nous n’aurons pas de douche. Le camping est tenu par une famille fort sympathique qui refusera de se faire payer après le premier jour à cause de ce problème dont ils ne sont même pas responsables !
Dès notre arrivée à Puerto Deseado nous prenons contact avec les deux agences qui peuvent nous emmener sur la Isla Pinguinos pour laquelle nous sommes venus. Ils ne sont pas très dynamiques et nous devrons attendre samedi le temps de réunir nous même un groupe suffisant pour partir. Ce n’est donc qu’après 2 jours passés au camping que le 3ème nous partirons pour l’ile.

11 février 2011

Bateau stop d'Ushuaia à Puerto Williams, vers le bout du monde

Ça y est, nous y sommes enfin ! La dernière ville de terre de feu appelée ville du bout du monde. A tort, car de l’autre côté du canal de Beagle se trouve la ville chilienne de Puerto Williams sur l’ile Navarino. La terre de feu étant également une ile séparée du continent américain par le détroit de Magellan la dernière ville est en réalité Puerto Williams !

En tout cas c’est la dernière étape que j’aimerai faire avant de remonter vers le nord. Le top serait bien sur de passer le cap Horn ou d’aller en antarctique mais déjà, la traversée du canal de Beagle pour aller à Puerto Williams me pose un problème économique. Cette traversée de 30 minutes en zodiac est facturée 160$US !! L’aéroclub voisin propose des tarifs moins chers : 155$US à partir de 2 personnes (une bonne blague). Je trouve ça scandaleux !

Mais je n’abandonne pas et, à peine arrivé à Ushuaia, je vais au port de plaisance à la recherche d’un voilier qui voudrait bien nous y emmener car tous ceux qui vont vers le sud doivent impérativement passer à Puerto Williams pour des raisons administratives.
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Le 1er jour, pas de chance, mais le second un allemand veut bien nous emmener. Il pense partir lundi mais n’est pas sûr, alors il nous demande de revenir le lendemain pour nous informer de ses projets. Nous pensions aller passer deux jours dans le parc voisin "Tierra del Fuego" mais nous renonçons pour rester à Ushuaia. C’est sans regrets car ce parc présente assez peu d’intérêt comparé aux randos que nous pouvons faire sur l’ile Navarino où nous essayons d’aller. De plus la météo annonce de la pluie jour et nuit, nous en profiterons pour écrire nos blogs.
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Dimanche matin, nous retournons comme prévu au bateau de bonne heure. Le capitaine a décidé de partir mardi matin à 10h, mais il ne connait pas les formalités administratives pour ses passagers. Nous allons donc chercher l’information nous même au port et à la préfecture navale. En fait il faut aller tous ensemble à la préfecture navale déclarer notre sortie du territoire argentin dans les 6h qui précèdent le départ du navire. Lorsque nous revenons au bateau pour informer le capitaine il n’y a personne à bord. Nous attendons un moment dans le froid puis rentrons. Il faudra revenir lendemain.
De retour au camping, nous nous réchauffons en cuisinant de bons petits plats dans le refuge. C’est une grande cabane en bois chaleureuse avec un poêle à bois et une cuisine au gaz que nous pouvons utiliser librement. Il y fait chaud et il y a toujours une bonne ambiance. Nous apprécions beaucoup ce confort après tellement de soirées passées à cuisiner dans les bois où parfois sous la tente !
Lundi matin nous retournons au port mais cette fois nous n’arrivons pas les mains vides. Nous achetons en chemin des viennoiseries (argentines) pour l’équipage allemand qui nous invite à prendre le petit déjeuner à bord. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec Jens, le capitaine, qui a 49 ans et vit seul sur ce bateau depuis 8 ans. Quant à Manfred, plus âgé, il a fait deux fois le tour du monde sur un bateau ultra moderne (www.larossa.de) et ils voyagent ensemble jusqu’au Cap Horn.

10 février 2011

Auto stop en Terre de Feu jusqu'à Ushuaia

Le lendemain matin, pour la seconde fois nous faisons du stop à la sortie de Porvenir pour San Sebastian (à seulement 150km). Mais nous avons moins de chance que la veille et après 3h d’attente quelqu’un qui arrive en sens inverse s’arrête et propose de nous conduire sur une autre route, beaucoup plus longue mais plus fréquentée, car c’est par là que passent tous les camions qui viennent en terre de feu.

Au début la situation se débloque : un minibus nous emmène un peu plus loin, ensuite un camion nous dépose sur la fameuse route internationale (une piste en réalité) où tous les camions sont censés passer. Nous avons fait beaucoup de chemin pour venir ici et nous sommes toujours à 100 km de San Sebastian mais aucun camion ne passe.

Ce n’est qu’après 2h qu’une voiture s’arrête et propose de nous déposer à une estancia voisine. Puis une voiture venant de cette estancia nous dépose jusqu’à la suivante. Nous sommes bloqués de nouveau à seulement 50km de San Sebastian mais personne ne s’arrête.

Finalement un jeune nous prend, il va dans un village un peu plus loin que San Sebastian mais nous dépose à la frontière ou il pense que nous pourrons camper plus facilement. Après avoir discuté avec des routiers au poste frontière, je décide de passer la nuit à la frontière côté argentin. Une famille nous y dépose.
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Les douaniers argentins sont très sympas et alors que nous cherchons un endroit pour camper, ils mettent à notre disposition une pièce chauffée avec une cuisine. C’est mieux que dans un camping ! Nous dinons et dormons là, bientôt rejoints par deux backpackers chiliens.

Le lendemain après le petit déjeuner nous nous installons sur la route et allons parler à chaque véhicule qui a suffisamment de place. Notre but est d’aller directement jusqu’à Ushuaia pour éviter de se retrouver à nouveau au bord de la route, mais tout le monde s’arrête à Rio Grande. Au bout de 3h, un routier sympa insiste pour nous conduire à Rio Grande, la ville intermédiaire. Nous allons avec lui et, en route, il nous apprend tout sur la préparation du maté et sur sa région, la Terre de feu.

Il nous dépose à Rio Grande où nous essayons en vain d’arrêter une voiture. Une heure plus tard, quelqu’un s’arrête pour nous conseiller de marcher jusqu’à la sortie de la ville, 5 ou 10 km plus loin ce que nous entreprenons de faire.

Alors que nous marchons depuis un moment, quelqu’un s’arrête spontanément pour nous avancer jusqu’au contrôle de police à la sortie de la ville. C’est l’endroit idéal pour faire du stop en Argentine car tous les véhicules s’y arrêtent !

Rapidement, un couple sympa nous conduit jusqu’à la petite ville suivante, à 80km de là. Après avoir discuté un peu avec eux, nous nous endormons, vraiment fatigués.

Nous ne sommes plus qu’à 100km mais notre objectif semble inatteignable, les voitures arrivent très vite et ne s’arrêtent pas. Nous essayons plusieurs endroits en ville, puis marchons quelques km et attendons longtemps. Au moment ou nous n’y croyons plus, une voiture s’arrête enfin. Mario, un jeune sympa nous conduit jusqu’à Ushuaia !
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Vue sur la ville avec les montagnes derrières. C'est d'ailleurs pas très loin que nous nous installerons car notre camping est en hiver une piste de ski !
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23 janvier 2011

Un aller / retour à Rio Gallegos

Entre deux bras de la rivière que nous avons traversée à pied, nous sommes passés rapidement à travers un bosquet dans lequel de petites branches m'ont percuté l'œil. Je n’y ai d’abord pas prêté attention pris dans le feu de l’action mais de retour en ville je voyais flou d'un œil (comme après mon ophtalmie des neiges à Pucon).

De retour en ville, je suis allé à la pharmacie pour acheter des gouttes mais le pharmacien m'a vivement conseillé d'aller me faire examiner au dispensaire. Là, le médecin généraliste qui m'examine me dit que la rétine est probablement endommagée à cause de la pression interne engendrée par le choc. Il me met des gouttes et un pansement sur l’œil.

Il n’y a pas d’ophtalmo dans cette petite ville alors nous partons pour El Calafate (la ville suivante sur notre itinéraire) où nous arrivons le soir même. Mais le seul ophtalmo de l’hôpital (et de la ville) est malade.

Nous partons le lendemain, dimanche pour Rio Gallegos. Arrivés là, après 4h de bus, nous nous installons au camping et je vais à l’hôpital. Je commence à connaître le système de l’hôpital argentin et l'interne qui me reçoit me prend pour un médecin. Non seulement cela m’évite de faire la queue, mais il fait venir immédiatement l'ophtalmo de garde qui, après examen, me dit que je n'ai rien. Juste 2 rayures superficielles sur la cornée qui cicatriseront en trois jours. Il me prescrit des antibiotiques et retourne à ses activités dominicales.

Nous resterons le lundi en ville pour faire une grande lessive, des courses et internet à des prix plus décents dans cette ville moins touristique. Et nous repartirons mardi matin.

22 janvier 2011

La rivière (Paso del Viento 6)

A peine réveillé, je retourne sur la plage pour mesurer le niveau de l'eau. Il me semble avoir baissé d'environ 10 ou 15 cm. C'est très net : le ruisseau où nous avons fait la vaisselle la veille n'existe plus.

Vidéo de la rivière au niveau au pont (cassé) :

Nous petit-déjeunons avec nos dernières provisions, préparons les sacs et retraversons la forêt à la recherche d'un passage. Cette fois ci nous traversons avec les chaussures et nous nous enveloppons les pieds et les jambes dans des couvertures de survie avec le collant thermique par dessus pour faire tenir le tout sans offrir trop de prise au courant. Si le courant est trop fort nous ferons demi-tour immédiatement. En cas d'échec nous avons toute la journée pour attirer des secours mais plus de provisions.
Finalement nous passons ! J'ai filmé la traversé avec les lunettes d'espion. La technique des couvertures de survie s’avère ultra efficace. De l'autre côté le vent souffle toujours particulièrement fort (comme promis par la météo).
Après avoir bien essoré les chaussures, nous repartons (impossible de les sécher car il pleut). Le vent est contre nous mais à cette altitude ce n'est plus un problème. Nous arrivons au petit port où il y a bien un zodiac amarré, mais personne. Des voitures viennent, admirent le paysage quelques secondes puis repartent. A cause du froid et du vent les gens ne sortent même pas de la voiture ce qui explique le curieux manège observé par Vineta la veille.
Nous marchons sur la route et finalement la 5ème voiture qui passe nous prend en stop. Ce sont des français très sympa à qui je raconte notre aventure en chemin. Ils nous déposent en ville et nous offrent même des cerises !!


Cliquez ici pour voir le diaporama complet de cette aventure.

21 janvier 2011

A la boussole à travers la pampa (Paso del Viento 5)

Au matin la pluie laisse la place au soleil ce qui nous permet de tout sécher.

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Nous rationnons les provisions, prenons le petit déjeuner puis nous mettons en route. Il n'y a plus de sentier et nous essayons de rejoindre le bord du lac que nous devons longer. Mais il faut d'abord contourner un marécage et traverser une petite rivière en improvisant un pont primitif pour ne pas se mouiller les pieds.

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Finalement le lit d'une rivière sèche nous permet de traverser la zone marécageuse et nous amène au bord du lac. Nous le longeons et au bout, un chemin est censé partir vers le nord mais, ne le trouvant pas, nous nous en passerons pour le reste de la journée. Après avoir marché vers le nord un moment, nous continuons N-NE à travers la pampa en visant le passage le moins haut entre les collines. Le vent est très fort (comme l'annonçait la météo à 4 jours avant notre départ) mais n'étant plus en altitude, ce n'est pas un danger. Après un moment nous décidons qu'il est temps de bifurquer à l'est et effectivement nous sommes bloqués par un marécage, devons revenir en arrière pour trouver un passage, et en trouvons un… vers l’est ! Les trous de bâtons dans les vieilles souches sur lesquelles nous traversons sont les premiers signes que nous sommes sur le bon chemin. Nous continuons à la boussole, bientôt le lit profond d'une rivière sèche nous oblige à bifurquer de nouveau. Dans l’après midi, nous arrivons enfin en vue de notre destination... et du dernier obstacle à passer : la rivière !
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Elle est beaucoup plus large que la précédente et elle se divise en une multitude de bras avant de se jeter dans le lac. Il y a deux îles principales qui nous empêcheront de voir l'autre côté si nous décidons de traverser à leur niveau.
Vineta a très faim, nous avons rationné la nourriture : il nous reste deux repas et un petit déjeuner. Mais comme nous n'avons plus de pain nous avons prévu de la purée pour ce midi, seulement avec le vent violent qui souffle, impossible de faire chauffer de l'eau. Nous descendons. Finalement nous trouvons au bord de la rivière ce qui reste de la tyrolienne ou du pont, cassé.

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Le courant est très fort partout. Nous longeons le rio jusqu'à une petite forêt où, abritée par les arbres, Vineta prépare le déjeuner pendant que je traverse la forêt. De l'autre côté je trouve une plage qui borde le lac et juste en face un petit port. Je me dis qu'ils ont bien un zodiac, ou qu’un pêcheur pourrait venir nous chercher. Après déjeuner nous nous installons sur la plage et préparons du bois pour faire un feu comme des naufragés et tenter d'attirer l'attention d'un bateau. Nous allons chercher du petit bois mais la pluie et surtout le vent ne se calment pas et, sans abri sur la plage, il est impossible de faire un feu. Nous utilisons les couvertures de survie pour faire des signaux.
La première sur les sacs, seul endroit visible où elle n'est pas immédiatement arrachée et déchirée par le vent violent, et la seconde sur nous pour faire des signaux.

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Finalement un gros bateau s'approche puis fait demi-tour en nous voyant. Nous pensons que des gens vont venir avec un plus petit bateau. Vineta observe en face une voiture au comportement étrange : elle fait sans arrêt des allers-retours jusqu'au port. S’agit-il des secours appelés par le bateau ?
Finalement il est tard et nous installons notre campement à l'abri du bois en laissant de petits morceaux de couverture de survie pour baliser le chemin au cas où quelqu'un viendrait nous chercher.
Si nous sommes toujours là demain matin, nous tenterons une traversée car la rivière (c'est la même que nous avons déjà traverse qui part du glacier et traverse le lac) sera plus basse.
Même si nous avons envie de nous mettre au lit directement, nous dînons pour avoir des forces le lendemain.

20 janvier 2011

La grande boucle (Paso del Viento 4)

Nous nous réveillons à 6h avec un beau soleil mais des nuages à l’horizon. Que faire ? Rentrer par le  chemin que nous connaissons bien maintenant ? Où bien poursuivre l’aventure en faisant une grande boucle par le col Huemul, cette partie du chemin beaucoup moins fréquentée et mal indiquée mais qui est très jolie parait-il. Nous décidons de continuer. Les risques : se perdre ou se retrouver bloqués par une énorme rivière. Mais cette fois-ci nous ne partirons pas sans carte : je recopie celle qui est accrochée sur la porte du refuge.

Nous voici en chemin pour un refuge indiqué sur la carte à 1 journée et demi de marche d’ici. Nous partons à 8h ce qui nous laisse suffisamment de temps pour arriver le soir même et, en cas de problème, un site de camping est indiqué à 1 jour d’ici (étrangement situé au sommet d’une montagne).
Au début le chemin est clair mais bientôt il disparaît. Photo : je suis à la recherche du chemin.
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Nous allons jusqu’à un petit lac indiqué sur la carte où nous perdons la trace du sentier, mais après un moment d’observation nous comprenons que le chemin ne peut passer que sur le flanc de la montagne en face. En effet nous le retrouvons et continuons en longeant l’immense glacier Viedma à notre droite.
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Vers midi, nous marchons sur un petit sentier à flanc de montagne au bord d’une pente très raide faite d’éboulis. Le vent commence à souffler fort et soudain Vineta pousse un cri : le vent a failli la faire tomber. Il se met à souffler en rafale violentes. Nous attendons un peu et progressons prudemment pour essayer de nous sortir de là. Mais le vent semble forcir et le chemin grimpe de plus en plus au bord d’une pente très raide. Vineta est fatiguée et veut faire une pause. J’insiste pour continuer un peu car l’endroit est dangereux. Rien n’indique que le vent va se calmer alors après une courte pause, nous continuons comme nous pouvons espérant arriver sur un autre versant plus protégé.

Le chemin continue de grimper sur des éboulis puis disparaît. Un dernier coup d'œil en arrière sur le glacier Viedma :
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Nous continuons à monter pour nous mettre à l'abri. Au sommet nous trouvons une sorte de cratère dont le fond est légèrement abrité. D’après la carte, le premier se trouve ici mais il n’y a rien et ce n’est pas suffisamment abrité, il est hors de question pour nous de dormir ici. Nous recherchons des signes du chemin en vain. Mais nous devons à tout prix trouver une voie pour redescendre de cette montagne avant que le vent ne se lève pour de bon, d’autant plus que la météo sur 4 jours annonçait un vent particulièrement violent pour demain ? Est-il arrivé en avance ?

Nous explorerons les nombreuses collines du cratère et essayons de grimper au bord mais le vent est tellement violent qu’il est impossible de se tenir debout proche du bord, je n’ai jamais vu un vent aussi fort ! Nous avançons prudemment, prêts à nous jeter au sol à tout moment pour éviter d’être emportés. Nous ne trouvons rien, ni lieu de camping, ni indication du chemin. Et si le vent est aussi fort il est de toute façon impossible de descendre ni de camper ici. A ce moment précis je commence pour la première fois à être vraiment inquiet ! Mais il est 14h et nous avons encore le temps de trouver une solution.

Notre carte et la boussole nous permettent d’identifier une possible voie de descente. C’est une sorte de canyon rempli d’éboulis et exposé aux chutes de pierre des deux côtés. Cela nous semble trop dangereux pour être le chemin mais nous continuons malgré tout pour être sûrs, de plus le vent y souffle moins fort. Un peu plus bas nous trouvons un peu de végétation et une vue magnifique sur le glacier et le lac.
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Mais au bout nous nous retrouvons en haut d’une falaise. Cette voie qui partait dans la bonne direction bifurque pour terminer vers l’est à 90° de l’orientation recherchée. Nous rebroussons chemin mais cette fois nous avons pu nous orienter grâce à la vue sur le lac et nous en déduisons la direction de la bonne voie. Une heure plus tard, c’est gagné, nous retrouvons le chemin et entamons la descente sur un versant abrité ! La vue sur l'autre versant :
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Nous passons devant un lieu de camping non indiqué sur la carte ou nous pourrons nous replier en cas de problèmes (comme le second jour avant la traversée du glacier) ce qui est rassurant. Nous perdons encore le chemin mais la vue dégagée sur la vallée nous permet de le déduire facilement. De là nous pouvons observer le bord du glacier et de gros blocs de glace bleue flottant à la surface du lac.

Descendus de la montagne nous pensions être en sécurité, mais le chemin traverse une sorte de maquis, et devient de plus en plus raide.
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Le sol est sec et érodé ce qui rend la progression difficile car on glisse beaucoup mais c’est toujours mieux que s’il pleuvait
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A la fin c’est carrément de l’escalade.
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Il y a moins de vent et il fait moins froid à mesure que nous descendons. Bientôt nous apercevons la péninsule à la base de laquelle se trouve le refuge où nous allons.
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Après quelques heures de descente prudente sur une pente raide, nous arrivons enfin en bas. La vue sur le glacier est magnifique.

Bientôt il se met à pleuvoir et nous traversons une sorte de pampa marécageuse, nos affaires sont vite trempées. Mais nous touchons au but, le refuge devrait être tout proche et nous pourrons nous y sécher.

Le problème est que cette péninsule qui paraissait si petite et si plate vue d'en haut est en réalité plus grande et vallonnée. De plus, le sentier se divise en une multitude de directions et nous sommes bientôt perdus. La journée a été longue, nous sommes fatigués et trempés. Je laisse mon sac à Vineta pour partir à la recherche de ce refuge ou nous pourrons nous sécher. Je grimpe sur chaque colline de la péninsule mais au bout de 2h je dois me rendre à l’évidence : le refuge n'existe pas !

Nous campons, tous mouillés et, pour la première fois, nous cuisinons sous la tente fermée. C'est une opération délicate car la tente est minuscule est l’abside abrite déjà nos énormes sacs.

19 janvier 2011

Le Paso del Viento (3)


Le lendemain, il fait beau malgré une très légère pluie et beaucoup de vent. Nous avons une vue magnifique sur le glacier. Nous replions le matériel, préparons le petit déjeuner et les sandwichs pour la journée. Soudain un groupe de 12 personnes apparaît là où nous ne l’attendions pas du tout. C'est donc là que passait le sentier que nous n’avons pas trouvé la veille ! Nous les observons attentivement monter sur le glacier. Puis nous leur emboîtons le pas et marchons pendant 45 minutes sur le glacier.

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Cette voie est beaucoup plus facile que celle de la veille ! De retour sur la roche, le sentier est bien plus clair. Nous dépassons le groupe qui fait une pause, grimpons et continuons tranquillement jusqu’à une paroi abrupte d’éboulis. De là nous dominons un lac et un petit glacier :P1090106

Après un moment d'ascension, cela nous semble dangereux et nous préférons redescendre pour contourner cette partie de la montagne par un chemin beaucoup plus long mais plus sûr. Nous apprendrons plus tard que le premier sentier abrupte était le bon mais mieux vaut être trop prudent. Nous voici de nouveau en train de progresser hors du chemin classique à la recherche d'un cairn ou d'un sentier de ce côté moins rocailleux et beaucoup plus vert :
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La carte indiquait qu’il fallait passer un col, nous grimpons donc et arrivons bientôt au sommet. La vue est magnifique. On voit très loin dans la vallée tout le chemin que nous avons parcouru : la montagne, le glacier, la rivière que nous avons traversée, le lac que nous avons contourné et les collines boisées derrière lesquelles se trouve la ville :
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Nous continuons encore un peu, le vent est très fort au moment de traverser le col, et Vineta s'amuse à se faire déséquilibrer par le vent :
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Nous arrivons à un petit lac dont la surface est modelée par le vent. (vidéo à venir)
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Encore quelques mètres et nous arrivons en vue de l’autre versant. C'est spectaculaire : d'ici nous dominons tout le glacier Viedma qui s’étend à perte de vue.
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Nous retrouvons là le groupe que nous avons suivi un peu plus tôt. Pendant que les touristes prennent leur photo à 500$, leur guide vient nous parler. Il nous conseille de continuer jusqu’au refuge qui se trouve un peu plus bas puis il rebrousse chemin avec son groupe. L’autre possibilité serait pour nous également de rentrer mais nous décidons de continuer jusqu’au refuge. Les indications du guide sont assez simples : descendre puis progresser vers la gauche sur le flanc de la montagne en suivant une rivière. Mais après une heure de marche nous ne trouvons toujours pas de sentier. Depuis chaque nouveau point haut, nous scrutons l’horizon à la recherche de ce qui pourrait être un refuge. Nous croyons souvent apercevoir un toit mais ce ne sont que de gros rochers. Finalement nous arrivons à un sentier.
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Nous sommes rassurés mais sans carte nous ne pouvons qu’espérer ne pas avoir déjà dépassé le refuge. Et enfin, au bord d’un lac et d’une rivière, nous voyons finalement apparaitre le refuge tant désiré !
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C’est une cabane en tôle avec un toit rouge relié au sol aux 4 coins par de solides câbles métalliques. Nous sommes d’abord surpris car l’endroit semble abrité et il n’y a pas trop de vent à notre arrivée, mais lorsqu’il se lèvera dans la nuit, nous comprendrons que ce n’est pas du luxe. Il y a une petite fenêtre et à l’intérieur deux grands plans de bois superposés pour faire des lits, une table, 2 bancs et une petite étagère. Nous sommes seuls et les précédents occupants ont laissé un petit carnet avec des mots très sympa et de petits objets symboliques comme la mini bouteille de champagne de quelqu’un qui a fêté le nouvel an ici. C’est du grand confort pour nous même s’il fait très froid. En plus, la rivière se trouve juste devant la porte ce qui est vraiment pratique car nous n'avons pas à nous geler longtemps pour aller filtrer de l'eau et pour faire la vaisselle.P1090245
Le vent fait un bruit terrifiant et les murs tremblent toute la nuit. Mais cela ne nous impressionne pas - surtout après la nuit précédente - car nous savons que nous sommes en sécurité. Nous dormons très bien.

18 janvier 2011

Une nuit au pied du glacier (Paso del Viento 2)


Nous ne sommes prêts à partir que vers 14h ce qui fait très très juste pour arriver au premier refuge avant la nuit. Nous décidons quand même de partir et juste à ce moment là, une silhouette familière arrive au camping : c’est Romain dont nous n'avions plus de nouvelles depuis Pucon (le volcan). Il ne viendra malheureusement pas avec nous mais nous accompagne jusqu'à la rivière pour nous prendre une dernière fois en photo.

Nous allons ensemble jusqu’à la laguna Toro, nous la contournons et arrivons à la rivière qui l'alimente. L'eau vient directement du glacier tout proche et elle est gelée !P1080971

1ere difficulté : traverser une rivière glaciale

La tyrolienne est HS et le seul moyen de passer est de traverser pieds nus dans l'eau glaciale.
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Nous nous déshabillons dans le froid et le vent, puis nous marchons pieds nus sur les cailloux piquants. Le premier contact avec l’eau est douloureux comme une brûlure, puis bientôt les pieds sont insensibilisés et difficiles à contrôler. L’eau mouille mon caleçon et monte jusqu'au bas du sac à dos de Vineta. Même à l’endroit le plus large, le courant est très fort car il a plu la veille. Nous avançons en nous aidant des bâtons et fermement accrochés l'un à l'autre par un bras. Le courant nous déstabilise et nous emporte presque mais nous résistons.

A peine arrivés de l’autre côté, nous jetons les affaires par terre, nous nous séchons et enfilons les jambes dans nos duvets. L’eau chaude préparée ce matin dans nos poches à eau nous réchauffe comme une bouillotte. J’ai les pieds insensibilisés mais pas Vineta qui se rhabille immédiatement.

Cette première épreuve passée, nous ne sommes complètement rassurés qu’après nous être assurés qu’il n’y a pas un autre bras de rivière à traverser.

2ème épreuve : l’escalade

De l'autre côté de la rivière, nous cherchons des indications du sentier… en vain ! Nous sommes bloqués par un pic rocheux. Nous entreprenons de l’escalader par différents endroits mais rebroussons chemin à chaque fois en nous disant que c'est trop dangereux pour être le sentier.

Nous essayons de consulter la carte sur l’appareil photo mais l’écran ne s’allume pas. Il y a comme de grosses flaques dans l’affichage. La veille j’ai séché les circuits mais je pas imaginé que de l’eau s’était infiltrée jusqu’à l’intérieur de l’écran. Cela fait un moment que nous cherchons en vain le chemin et il est vraiment tard, si nous voulons arriver nous ne pouvons plus perdre de temps et nous devons absolument consulter cette carte. Me voici donc sur une paroi rocheuse en train de démonter l’écran avec la lame du couteau suisse sous le vent et la pluie pendant que Vineta prépare des sandwiches. Cette fois ci les LED du retro éclairage semblent mortes. Je remonte le tout vite fait. Fatigués de rechercher le bon chemin, nous escaladons finalement le rocher droit devant nous. Nous arrivons à un pont de glace.

Le pont de glace semble trop fragile, nous préférons ne pas nous aventurer dessus. L’alternative serait d’escalader la falaise rocheuse juste à côté mais elle est vraiment raide.
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Nous faisons demi-tour encore une fois pour escalader un peu plus loin et finalement arriver – par le mauvais chemin certes – au pied du glacier.
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Nous longeons le glacier pendant une heure en marchant sur des éboulis instables. Il est très improbable que ce soit le bon chemin mais nous y avons vu des cairns.
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Finalement il est tard car nous avons perdu beaucoup de temps à chercher le chemin. Nous arrivons à un point où il serait vraiment dangereux de continuer, alors nous rebroussons chemin et installons le campement dans un endroit que nous avions repéré juste avant le glacier, abrité des chutes de pierres, du ruissellement et du vent… sauf celui venant du glacier !
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Je construis un muret de pierre tout autour de la tente, creuse de grandes rigoles et bloque chaque piquet sur une grosse pierre.
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Nous mangeons et nous mettons au lit. Je vérifie au calme les circuits de l’appareil photo mais le rétro éclairage est réellement mort. J’extrais l’écran et, en plaçant une lampe frontale derrière, nous pouvons consulter la carte. Nous comprenons alors qu’il fallait grimper sur le glacier beaucoup plus tôt plutôt que de le longer sur les éboulis. Vineta s’endort pendant que je remonte “proprement” l’appareil.

La nuit, le vent souffle en rafales impressionnantes suivies par des moments de calme. Pas franchement rassuré, je n’arrive pas à m’endormir. Le vent est de plus en plus fort et la tente est secouée très violemment. Je trouve enfin un peu de sommeil grâce à des bouchons d’oreille. En cas d’urgence, Vineta me réveillera. Vers 4h du matin le vent souffle de façon quasiment continue. La tente, solidement entourée de pierres ne peut pas s’envoler mais pourrait se déchirer ou l’armature se briser étant donne la violence incroyable du vent. Mais elle tient bon !

Par contre il fait froid, très froid car la tente est tellement agitée qu'il est impossible d'y conserver l'air chaud même en la calfeutrant. C’est ce qui me réveille !