Affichage des articles dont le libellé est Brazil. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Brazil. Afficher tous les articles

24 août 2010

Les 3 jours d'Alvarães

Nous sommes les seuls gringos dans une ville où tout le monde se connaît et les gens nous dévisagent dans la rue.
P1000152
Cette petite ville est organisée autour d'un gymnase couvert où nous assisterons un soir à un match de foot entre deux équipes de 4 filles. La moitié de la ville est là ce soir, l'autre est à l'église. C'est la fête et des barbecues s'improvisent partout. Nous mangerons des brochettes de poulet avec du riz. Quel bonheur de changer de menu !
Les autres soirs, nous n'aurons pas cette chance. Il n'y a pas de restaurant et le soir les gens mangent à la maison.
Le matin avant 6h, nous allons au marché où de petits stands crasseux proposent un bon petit dej. (café, sandwich, et le fameux espèce de haricot blanc au lait) pour 3 réaux (1,5 euros). A 11h, au même endroit les gens déjeunent sur une grande table, toujours le même invariable plat local (pour 5 à 15 réaux).
Le marché :
P1000159

Nous louons une chambre 30 réaux chez une vieille dame. L'eau courante est l'eau de la pluie, stockée dans de grands bacs, puis pompée jusqu'au toit de la maison, ça fonctionne assez bien.
La chaleur est écrasante dès 10h du matin. Les rues sont désertes comme dans un western.
Il y a un cybercafé rempli de gamins qui jouent à Counter Strike,
En face, la mairie s'appelle Palacio do Liberdad
La mairie

Incroyable, dans cette petite ville il y a une école d'informatique !
Ecole d informatique

Même ici on est en pleine campagne électorale. Le vote est obligatoire (sinon on a une amende et des problèmes administratifs). Les candidats portent des numéros car beaucoup de gens ne savent pas lire ne serait-ce que les noms des candidats.
Du coup la campagne électorale ressemble plus à celle d'une association étudiante. Pas de finesse, on fait dans la quantité et c'est à celui qui fait le plus de bruit.
Campagne electorale

Tout un quartier de la ville est constitué de maisons flottantes.
P1000160

Nous partagerons ainsi pendant 3 jours le quotidien de ces gens avec qui nous avons pris l'habitude de communiquer par gestes (et quand même quelques mots de portugais) plus qu'en espagnol.

Joueurs de dominos
P1000182

23 août 2010

Téfé, dernière étape prévue au Brésil

Le bateau arrive à Téfé avant le lever du soleil. C'est une toute petite ville et le port se limite à un ponton sur une grande plage.
P1000143

Le guide du routard de cette année indiquait des chambres doubles à 15 et 25 réaux, mais elles sont passées à 60 et 80 qu'il faut multiplier par 1,5 car le taux de change a évolué depuis la parution du guide. Ce tarif est bien trop élevé pour nous. Après avoir essayé sans succès tous les hôtels indiqués dans nos guides, nous trouvons finalement un homme qui nous loue une chambre dans sa maison pour 40 réaux. C'est assez sale mais tout va bien jusqu'au soir où l'électricité tombe en panne. Nous ne sommes pas très surpris car nous avions repéré une bougie sur la table. Par contre ce que nous n'avions pas prévu c'est que sans la climatisation, la température grimpe en flèche. Sans fenêtre, nous dormons trempés de sueur jusqu'au retour du courant. Ensuite la clim. nous gèlera jusqu'à ce qu'on l'éteigne, et ainsi de suite toute la nuit... Difficile d'en vouloir au propriétaire car si c'est dur pour nous, c'est probablement son quotidien. Il nous a loué ce qu'il avait et il n'a probablement pas beaucoup mieux.
En allant se coucher nous avons écrasé un moustique avec des taches blanches sur les pattes. Du coup nous avons installé vite fait notre moustiquaire.
Alerte aux moustiques !

Mais la mauvaise surprise tombe juste après notre arrivée, quand nous demandons les horaires des bateaux pour Tabatinga. Il n'y en a pas !
Voila qui ressemble à une mauvaise blague ! Pas question de retourner à Manaus et perdre ainsi 5 jours.
Finalement nous trouverons une solution : le lendemain, nous retournons sur le ponton à 6h à la recherche d'un canoë pour traverser le fleuve. Arrivés de l'autre côte sur la plage, nous grimpons à l'arrière d'un camion qui nous emmène jusqu'à la petite ville d'Alvaraës au large de laquelle passe le bateau... dans 3 jours !
Nous qui voulions découvrir la vie locale, nous n'aurons que ça à faire !

21 août 2010

3ème bateau : Manaus - Téfé

Et c'est reparti pour 2 jours de bateau ! On embarque à bord du "O rei David" qui est plus gros et plus large que les bateaux précédents. De sorte qu'on peut vraiment y caser 3 rangées de hamacs sans que ceux du milieu ne se retrouvent la tête contre les pieds des voisins.
P1000128
Comble du luxe, on a un réfectoire ! (une pièce avec deux tables) mais il faut faire beaucoup de queue puis manger à toute vitesse vu qu'il y a 453 passagers.
Les repas sont toujours les mêmes (cf. article nourriture/Manaus) et les repas se prennent très tôt : 6h30, 11h et 17h30. De sorte que nous avons raté le premier repas !
Le fleuve commence à être plus étroit : par endroits lorsqu'on longe une rive, on commence à distinguer l'autre rive suffisamment pour y voir la silhouette d'un homme.
Nous sommes les seuls gringos à bord (on comprendra bientôt pourquoi). Il y a beaucoup d'enfants et des personnes âgées.

20 août 2010

Notre ami Edgar, chercheur à l'INPA

Notre second hôte à Manaus est un type formidable. D'une gentillesse et d'une disponibilité incroyables. Le dernier jour, je l'accompagne à son travail à l'INPA.
Edgar

Cet institut jouxte le "Bosque da Cienca" que nous avons visité. Curieux détail, ce parc est protégé par des gardes armés, quant au zoo de la ville il est carrément géré par les militaires.
Mais revenons à l'INPA, ce centre de recherche sur les insectes et parasites tropicaux. En arrivant on croise un collègue qui revient d'une expédition dans la jungle. Edgar part ainsi parfois 20 jours pour poser des pièges et capturer des insectes. Parfois il trouve de nouvelles espèces auxquelles il a le privilège de donner un nom.
P1000103

Il en a une véritable collection
Collection d'insectes d'Edgar

Savez-vous qu'au stade larvaire les moustiques ressemblent à de minuscules vers rouges ? Certaines espèces inoffensives passent 90% de leur vie sous cette forme. Ils ne deviennent moustiques que pour se reproduire et diffuser leur espèce. Ils forment un élément fondamental de l'écosystème.

19 août 2010

Restaurant et nourriture

La grande majorité des restaurants propose un buffet avec tarif unique au kilo. On se sert puis on paye selon le poids de la nourriture (celui de l'assiette étant scrupuleusement indiqué et déduit).
La nourriture n'est pas très variée et le plat le plus courant - qu'on mangera presque tous les jours en bateau - est constitué de riz ET spaghettis, sauce aux haricots et parfois quelques légumes (parfois plus soupe que sauce). Le tout agrémenté d'une sorte de farine de tapioca ou de manioc jaune, épaisse et croquante qu'on peut aussi mettre dans le café.
Le matin on a souvent une sorte de riz au lait contenant ce qui ressemble à des haricots (c'est blanc et sucré). Également de la farine blanche de tapioca grillée. Ça fait une sorte de crêpe épaisse. Celles que la maman de Davidson nous a préparé sont très bonnes !
Pour les boissons, c'est principalement des sodas qu'on appelle simplement "refrigerante". Coca, Fanta,... et surtout des sodas locaux au guarana très sucrés. Il y a beaucoup de problèmes de surpoids et de diabète.
P1020099

La viande est assez bonne quand elle est grillée à la broche (churasco) ou en brochettes (churascaria). On peut acheter de la viande crue un peu partout et généralement le vendeur la manipule et vous sert à mains nues sans gants. Elle n'est généralement pas stockée dans un frigo.
Les avocats sont gros comme des melons et on les mange souvent sucrés. Ex. avocat + lait + sucre au mixeur.
On trouve un peu partout des sachets de pulpe de fruits congelée à passer au mixeur (liquidificator) avec de l'eau et beaucoup de sucre. C'est souvent ce qu'on vous sert au restaurant quand vous demandez un jus. Ici on met partout de grosses quantités de sucre.

18 août 2010

Hôpital public, médicaments et système de santé au Brésil

Nous allons bien mais nos aventures nous ont conduit aux urgences de trois hôpitaux publics brésiliens. Commentaires.
On attend très peu et c'est entièrement gratuit, du coup au lieu d'aller voir le médecin, nos amis nous conduisent au service consultation des urgences. On remplit une fiche en arrivant et une infirmière fait un premier examen rapide. Elle prend notre tension, parfois la température puis nous envoie faire des analyses complémentaires ou des radios.
Ensuite on voit un médecin qui nous écoute et fait son diagnostic très vite sans avoir le temps de nous ausculter par exemple.
Pour Vineta, ça s'est bien passé. Pour moi, j'y suis allé pour une toux persistante, on m'a envoyé faire deux radios, une batterie d'analyses et des tests de tuberculose pour finalement me prescrire vite fait un sirop, Arrivé à la pharmacie j'ai finalement acheté un autre produit car la pharmacienne trouvait que c'était mieux.

Les flacons de médicaments ne sont pas scellés quand on les achète. Les boites de médicaments sont fermées d'un bout de scotch.

On peut acheter les médicaments à l'unité au supermarché. La caissière en a une boîte pleine et une paire de ciseaux, elle prend une plaquette et vous découpe le nombre de comprimés souhaités.

17 août 2010

La gentillesse des Brésiliens

Lorsqu'on est perdu, il arrive souvent que les gens nous proposent spontanément leur aide. Et lorsqu'on demande aux gens ils sont toujours très serviables. Il arrive souvent qu'ils nous accompagnent pour nous montrer le chemin. Aujourd'hui, à un arrêt de bus, quelqu'un n'a pas hésité à laisser passer son bus pour nous renseigner. Quand ils ne savent pas, ils demandent pour nous aux gens autour.
Par contre peu de brésiliens parlent espagnol ou anglais dans cette région.

16 août 2010

L'électricité au Brésil

Il y a quelques années j'ai eu l'occasion de démonter des appareils X10 français et américains. Clairement les normes ne sont pas les mêmes. Les normes américaines sont très sommaires, l'isolation et la distance entre les fils sont bien moindres que chez nous de même que le prix des appareils.
Mais ici, au Brésil, on ne s'embarrasse même pas de normes, on utilise joyeusement le scotch !

Il existe trois types de prises, ici : les rondes sans terre comme en France, les prises plates américaines avec ou sans terre, et les prises australiennes qui sont comme les américaines mais inclinées.
Il existe trois types de voltage : 110v, 220v, et 127v. La logique voudrait que chaque type de prise corresponde à un voltage, et bien pas du tout ! Ici, on mélange les prises et les voltages, on peut donc trouver n'importe quoi sur n'importe quelle prise. Du coup ce genre de bricolage est fréquent :
Electricite au Bresil
Ci dessus la connexion du lave linge de notre ami.
Nous avons déjà évoqué les douches électriques, en voici une nouvelle :
Autre douche electrique

Dans la rue le câblage est aérien et forme des toiles d'araignées.
P1020082

Les enfants adorent jouer au cerf volant à côté des lignes électriques et si on regarde attentivement on voit des centaines de petits cerfs volants accrochés.

15 août 2010

L'Amazonie brûle

Depuis 3 jours, le ciel est comme recouvert d'une épaisse brume, on ne voit jamais vraiment le soleil.
En réalité c'est de la fumée. La forêt brûle en différents endroits et la fumée recouvre toute la ville. Il paraît que c'est fréquent à cette époque de l'année. Les portions brûlées sont considérables pour que la fumée recouvre ainsi la ville.

14 août 2010

Manaus, ville au milieu de l'Amazonie

Manaus, capitale de l'état d'Amazonas couvert de 1,5 millions de km2 de forêt, est une ville de 2 millions d'habitants au milieu de la plus grande forêt du monde. C'est aussi un port fluvial majeur situé à 1500 km de la côte.
P1020075

Avec la découverte du pneu, Manaus a connu quelques années de richesse grâce au monopole du caoutchouc. Un opéra magnifique fut construit avec des matériaux entièrement importés d'Europe. Cela permettait aux bateaux exportant le caoutchouc de ne pas revenir à vide. Même les bois précieux d'Amazonie ont été envoyés en Europe pour y être travaillés.
CIMG2036
59555_611783433985_5402328_34764483_2181362_n

Quelques autres bâtiments de l'époque subsistent cachés entre les bâtiments modernes d'une ville qui continue de s'étendre à un rythme infernal.
En 1914, le marché du caoutchouc s'est effondré. Le gouvernement a instauré une zone franche en 67 attirant les groupes industriels internationaux au cœur de l'Amazonie. En revanche, pour les habitants, pas de zone franche, tout est plus cher. Par exemple l'électronique grand public est deux fois plus chère qu'en France.

Les deux maisons où nous avons habité étaient à 30 et 60 minutes du centre en bus. Le réseau de bus est très dense mais très mal indiqué. Les numéros de bus ne sont pas indiqués aux arrêts, et parfois les arrêts eux mêmes ne sont pas du tout indiqués. Il faut toujours demander.

Résultat tout le monde a une voiture et le trafic est très dense. L'immense majorité des voitures ne quittera jamais la ville car il n'y a pas de route sauf pour le Venezuela. Et l'état des routes en ville ne permet pas d'avoir des voitures économiques genre smart, souvent il faut presque un 4x4.

La marque la plus présente est VW avec ses nombreux modèles, de la coccinelle au dernier pick-up, Mais le modèle le plus courant est la GOL, sous-modèle de la GOLF.

13 août 2010

La rencontre des eaux

A notre arrivée à Manaus, comme quelques jours plus tôt en quittant Santarem, nous assistons à un étrange spectacle : les eaux de deux fleuves aux couleurs bien différentes se rencontrent. Ayant des températures et un pH très différents, elles ne se mélangent pas et se côtoient ainsi sur des kilomètres.
P1020068

C'est très courant et nous reverrons ce spectacle en d'autres points de l'Amazone. Ce qui est drôle, c'est que la branche principale du fleuve que nous suivons est tantôt la plus foncée (comme à Santarem), et tantôt la plus claire comme à Manaus. Difficile de faire plus noir que le Rio Negro ! Nous nous sommes baignés dedans à Ponta Negra.
P1020098

11 août 2010

Santarem -> Manaus, 2ème bateau

Du 11 au 13 aout
P1020059
Devant : joueurs de domino, derrière une forêt de hamacs

Le matin suivant, de retour au port de Santarem, nous arrivons juste avant le départ du bateau. Pas le temps de passer au cybercafé, il faudra attendre 3 jours de plus pour actualiser le blog.
Le bateau est plein et cette fois ci nous dormons sur le point supérieur, au niveau du bar. La musique jouera à fond toute la journée avec seulement une courte pause pour la nuit. La promiscuité à laquelle nous commençons à être habitués n'est plus un problème. Les voisins brésiliens sont sympas.
Nous voyageons avec Brigitte dont la compagnie est toujours aussi agréable et nous retrouvons un couple de français très sympa que nous avions croisé à Flona
P1020057
Mes voisines

09 août 2010

Réparations au milieu de la jungle

Les pluies tropicales sont vraiment violentes. Comme celle qui est tombée lors de notre promenade à la recherche des caïmans. En quelques minutes mes vêtements étaient trempés, le pantalon saturé d'eau, et aussi les chaussettes et même l'intérieur des chaussures montantes.
L'appareil photo n'a pas aimé le bain et il a fallu le sauver en le démontant à la pointe d'un couteau suisse car pas de tournevis.
L'écran était imbibé d'eau et il a fallu le démonter et sécher couche après couche.

P1130087
Merci à Jeannot qui m'a raconté un jour comment il a démonté la matrice de son ordinateur portable. Ainsi je savais qu'il fallait s'attendre à un mille feuilles.

08 août 2010

Le latex, exploitation artisanale

Pendant la grande époque du caoutchouc (voir l'article sur Manaus), les paysans récoltaient le latex pour les industries. Depuis l'effondrement de ce marché, certains continuent de l'exploiter de façon artisanale.
P1020017
Récolte du latex : entaillez la moitié du tronc, le liquide blanc s'écoule immédiatement et peut donner jusqu'à donner 500ml en 30 min.
On ne peut récolter que 3 mois par an car en hiver, l'arbre est trop faible pour supporter les ponctions.
P1020021
Après plusieurs années d'exploitation soigneuse, l'arbre se porte bien.

P1020014
A l'abri de l'air, le latex se conserve un an liquide. On utilise des formes en bois, sortes de moules inversés.

P1020022
Le produit finit en bas. En haut, un modèle plus élaboré en coton enduit de latex.

07 août 2010

Floresta Naciona do Tapajos - communauté indienne dans la jungle amazonienne

Le lendemain nos amies françaises partent pour trois jours en excursion dans la jungle. Quand nous apprenons que, comme nous elles vont dans les communautés indiennes de Flo Na nous décidons de les accompagner. C'est un peu plus cher, mais 3h de pirogue seront plus agréables que la journée de bus en repassant à Santarem que nous avions prévue. De plus nous pouvons laisser une partie des affaires à la posada.
Finalement nous serons 20 dans le bateau, majoritairement français (l'effet guide du routard).

Le premier jour, l'ambiance est très touristique mais avec des rencontres sympa. Après un an de voyages seul, c'est bon de rencontrer d'autres routards.
Le deuxième jour, tout le monde repart découragé. Les conditions très spartiates, les fortes pluies... mal informées et donc mal équipées, même nos amies françaises écourtent leur séjour. A l'inverse, nous sommes bien équipés et nous décidons de rester plus longtemps que prévu (4 nuits).

P1020035
Nous sommes dans la communauté indienne Jamaraqua, une centaine de personnes au cœur de la réserve FloNa. Bata, 49 ans est notre guide. Très compétent, il aime et respecte cette nature qu'il connaît si bien, et, malgré la barrière de la langue (portugais) il nous apprend beaucoup de choses. Son œil exercé localise bien mieux que nous les animaux en forêt et lors de nos nombreuses balades il nous montre macaques, oiseaux, papillons, insectes... Il attire les macaques en imitant leurs cris et sait aussi imiter beaucoup d'oiseaux. C'est un type attachant qui travaille sans relâche, ne boit plus et ne fume pas, il vit avec ses 13 enfants et sa femme, Sohoko.
P1020043
Cette dernière dirige la famille et gère tout. Avec ses filles elle s'occupe de la cuisine et de l'approvisionnement.
P1020053
Sur la photo, après être partie de la communauté avec le bus de 4h du matin pour acheter tout ça, elle l'a transporté (on se demande comment) en bus et jusqu'au bord de la rivière où elle attend que son mari vienne la chercher en pirogue.

Le village est un ensemble de cabanes et d'abris très simples en bois et feuilles comme celui sous lequel nous dormirons. Les conditions de vie sont assez spartiates mais les indiens vivent ainsi, ils partagent ce qu'ils ont et ne peuvent offrir plus.
P1130089
Mais malgré les apparences, vous allez voir que tout n'est pas si rustique.
En effet, il y a un réseau d'eau filtrée et même l'électricité dans la maison principale pour alimenter d'énormes frigos. Par ailleurs il y a un troupeau de vaches, le poisson est abondant et des poulets se baladent librement autour et même à l'intérieur des maisons. Mais figurez-vous que le poulet que nous mangeons ici a été élevé en batterie !!! En effet, pour faire du bénéfice, les indiens vont jusqu'à la ville pour vendre cher leurs poulets "bio". Puis ils reviennent à la réserve avec des filets de poulet bon marché achetés en grande surface !
Curieusement il n'y a aucune culture. Il est vrai que le sol est sablonneux dans le village, mais pas partout autour comme nous l'avons vu lors de nos promenades dans les collines. Est il vraiment nécessaire d'importer tous les fruits et légumes ?
Sokoho a le projet d'installer des toilettes en dur pour mieux accueillir les touristes.

Nous faisons plusieurs ballades dans la jungle et d'autres en canoë.

P1020028
Ceci est une fourmilière. Passez votre main dessus, en quelques secondes elle est noire de minuscules fourmis. Écrasez les en vous frottant les mains sur le corps, vous obtenez un répulsif naturel contre les moustiques. Curieusement ça sent bon !

P1010862
Un fromager géant

P1010830
Des petits caïmans : il faut arriver par derrière et saisir la tête. Ils ne sont pas agressifs (cf. 21 juillet, on a quand même dormi avec les caïmans).

P1020026
Une araignée dans la forêt

P1020042
Une petite araignée (parmi une centaine au plafond) en train d'en dévorer une grosse pendant que nous aussi prenons notre repas... juste dessous !

P1010798
Ici, le niveau de l'eau peut varier très vite, jusqu'à 30cm en une journée ce qui est suffisant pour rendre méconnaissable le rivage. Nous traversons en canoë cette magnifique forêt immergée.

06 août 2010

Santarem et Alter do Chao

Pour la première fois, nous arrivons dans une nouvelle ville comme des routards classiques car nous n'avons réussi à avoir aucun contact local au préalable. Nous souhaitons voir deux choses : les superbes plages touristiques d'Alter do Chao et la réserve Floresta Nacional (FloNa) do Tapajos.
Dans le bus d'Alter do Chao, nous rencontrons un groupe de françaises très sympa et mieux informées que nous. N'ayant pas choisi d'auberge, nous les suivons à la posada "Albergo do Floreste". Le propriétaire est très sympa et le soir il chante des chansons populaires avec sa guitare sur la place du village.

P1020049
Les superbes plages de sable blanc sur le Tapajo

04 août 2010

Bateau sur l'Amazone

Du 4 au 6 août

On entame la remontée de l'Amazone depuis le delta jusqu'à Santarem, notre première étape. La lancha, le type de bateau que nous prenons est le moyen de transport standard pour les locaux et pour les marchandises. Durée du voyage : 3 jours, arrivée prévue vendredi sans heure précise !
On dort dans des hamacs sur le pont, les repas sont pris à bord.
Voici mes premières impressions au matin du 2ème jour.

Le couchage : Il y a deux ponts pour hamacs, les machines en bas et les toilettes à l'arrière sont les deux points à éviter. Nous sommes arrivés 2h ou 3h en avance pour essayer d'accrocher nos hamacs dans les bons emplacements. A notre arrivée, beaucoup de gens sont déjà là mais il reste de la place au milieu du pont supérieur. Le bateau n'est pas trop plein, donc les hamacs sont accrochés en gros une place sur deux. Cela changera dès la première escale. Lorsque toutes les places sont prises, votre hamac est en contact avec ceux des voisins et vous sentez tous leurs mouvements à moins de jouer sur la hauteur des hamacs.
Pire, une rangée intermédiaire - heureusement vide dans notre cas - permet d'intercaler des hamacs en quinconce remplissant l'espace vide aux pieds et à la tête des hamacs. Officiellement le bateau affiche un maximum de 175 passagers dont seulement 58 hamacs sur notre pont qui compte pourtant 72 points d'accroche.
J'ai été surpris de trouver un système si organisé alors que je m'attendais à l'anarchie totale. Au départ j'ai accroché mon hamac légèrement en biais et un membre de l'équipage est venu m'expliquer la bonne façon de faire. Mais plus tard j'ai déchanté et dès le deuxième jour il y aura des hamacs partout, même dans les allées.
Difficile de trouver le sommeil....
P1010680

Les moustiques : Pas un seul le premier jour, un peu le second. Mais personne n'utilise de moustiquaire, nous non plus malgré nos bonnes résolutions.

La cuisine : bonne surprise ! J'avoue que je m'attendais au pire (j'avais même fait des provisions de survie), mais c'est plutôt bon. Je n'ai pas vu les cuisines mais l'hygiène semble plutôt correcte. Les plats sont locaux et variés, parfois un plat unique mixant : pâtes, légumes, poisson, poulet... parfois plein de plats différents. Le matin café sucré (même très sucré!), cubes de polenta, fruits, et une sorte de bouillie de haricots blancs au lait.
Là encore le système est efficace et très organisé : le 1er service est servi, et vous avez à peine terminé que votre assiette disparaît. Lorsque le dernier a finit, la table est instantanément nettoyée et hop! 2ème service, etc...
Il faut dire qu'il n'y a qu'une petite table pour tout le bateau. Certains apportent leur tupperware qu'on leur remplit en cuisine et ils repartent manger dans leur coin.

La vraie bonne surprise c'est qu'il y a plein de douches! et ça suffit à faire oublier les petits désagréments.
Notre bateau transporte aussi de la marchandise, quelques lave-linge et des caisses de nourriture pour approvisionner les villages en route. On a de la chance, pas d'animaux et pour une fois, ce n'est pas le chant des coqs qui nous réveillera à 4h du matin!
P1020065

Le paysage : Oui, le fleuve fait des kilomètres de large mais contrairement aux bateaux qui descendent naviguant au milieu, nous le remontons en longeant les bords pour avoir moins de courant ce qui nous permet d'observer le paysage qui est étonnamment varié. Au début une jungle épaisse, ensuite progressivement des paysages plus dégagés, même des prairies avec des buffles.
P1010705
Parfois il y a comme une grande prairie au bord de l'eau et lorsque le bateau est passé, tout se met à bouger avec les remous. Ce sont des quantités d'espèces de gros nénuphars.
En approchant de Santarem on voit beaucoup de Botos (dauphins roses d'eau douce). On voit aussi différents oiseaux et beaucoup d'insectes... à bord du bateau !

Les vols. C'est notre grosse crainte car nous embarquons des affaires pour un an de voyage. Nous avons donc pris nos précautions, d'abord en décorant nos sacs à dos tous neufs avec de la bonne vieille terre orange d'Amazonie. Ensuite nous avons dissimulés nos sac à dos dans des sac à gravats. Pour terminer le plus important ne nous quitte pas, et nous dormons avec.
A chaque escale tout se passe très vite, des gens arrivent et accrochent frénétiquement leur hamac. Toute la configuration du pont change et il faut être vigilant pour ne rien se faire voler et pour ne pas se retrouver avec un hamac collé contre le sien.

P1010709
Parfois le bateau ralentit pour se faire aborder par une pirogue qui vient chercher le courrier du village.

P1010690
Parfois les échanges se font au milieu du fleuve entre 2 bateaux de même taille.

02 août 2010

L’açaï

L’açaï est fait à partir de la baie de palmier pinot.

P1010626
Le palmier sur lequel poussent les baies d’açaï

On en trouve partout ici, au restaurant, dans la rue... J'en ai vu pour la première fois sur le marché de Kourou, mais dans cette partie du Brésil, impossible de passer à côte. Les maisons qui en vendent sont signalées par un panneau rouge, parfois un simple tissu rouge ou un bidon. Bref si vous voyez du rouge sur une maison, vous êtes sur de pouvoir y trouver de l'açaï, et pas autre chose ! Alexandro nous a fait goûter cette spécialité le premier jour au restaurant. C'est une sorte de bouillie couleur betterave qui se mange généralement avec beaucoup de sucre. Ça a un goût très... végétal. Essayez d'imaginer l'odeur de la forêt amazonienne après une bonne pluie, ça vous donnera une idée du goût de l'açaï.


Ici la préparation de l'açaï est artisanale. Je vais essayer d'en apprendre davantage, mais la préparation semble assez basique. On écosse les baies (je suppose car on retrouve de véritables montagnes de cosses autour des maison productrices). Ensuite on les passe dans une sorte de mixeur (voir photo) et on obtient cette bouillie que vous voyez à droite dans les sachets plastique.

P1010633
Préparation de l'açaï

C'est amusant, on dirait que l'açaï est en train d'arriver en Europe avec de supposés effets amaigrissants. Les gens d'ici en consomment des quantités phénoménales depuis des générations et on ne peut pas dire qu'ils soient particulièrement maigres, bien au contraire...

01 août 2010

Isla de Marajo, deuxième jour

Ce matin nous avions rendez-vous avec quelqu'un qui devait nous emmener faire un tour en pirogue, histoire de voir un peu la nature environnante. Nous nous sommes réveillés très tôt pour y être mais la pirogue est en réparation. Nous cherchons une autre solution : les pêcheurs de crevette ont des pirogues et pourraient nous emmener. Nous allons au marché mais le temps de trouver les crevettes sont déjà sur les étalages. Trop tard, les pêcheurs sont déjà partis se coucher !
On nous parle de Miguel et nous nous mettons à sa recherche dans toute la ville. Malheureusement quand nous trouvons Miguel il a déjà loué son bateau.
Le soleil commence à cogner et nous devons renoncer. En effet notre bateau pour Macapa part à 14h30 avec la marée haute. Notre visite d'Afua se limitera donc à la ville. Curieusement tous les locaux à qui nous avons parlé semblaient dire qu'il n'y a rien d'intéressant dans la région. Il faut donc bien aller de l'autre côte, à Belem pour voir ces paysages extraordinaires du delta de l'Amazone.

Direction cybercafé. La connexion étant meilleure ici que chez Alexandro, j'en profite pour mettre en ligne plein de photos et de vidéos dans les articles précédents (tortues à Cayenne, piste de Macapa, îles du salut).

31 juillet 2010

Ilha de Marajó

Depuis Macapa, mon idée était de traverser le delta de l'Amazone pour aller à Belém, y rester quelques jours avant d'entamer notre longue remontée de l'Amazone.
En réalité, pas besoin d'aller à Belém : on pourrait remonter l'Amazone d'ici ce qui nous épargnerait 3 jours de navigation monotone sur un fleuve qui fait plus d'un kilomètre de large. Sachant que nous naviguerons plus d'un mois pour arriver au Pérou, ce n'est pas du luxe.

Seulement voilà, aller à Belém, c'est 3 jours de navigation au travers des innombrables îles du delta de l'Amazone. Parait-il la partie la plus belle. Nous décidons d'aller passer deux jours sur une île du delta pour nous rendre compte sur place (voir la trace GPS de la traversée en bateau). Alexandro qui est en congé voulait visiter cette île depuis longtemps et décide de nous accompagner.

L'île de Marajó, en portugais Ilha de Marajó, est une île du Brésil située dans le delta de l'Amazone et du rio Tocantins. Elle est considérée comme la plus grande île au monde entouré d'eau douce. La ville de Belém est située au sud-est de l'estuaire du rio Tocantins, à l'opposé de Macapa où nous nous trouvons.

Le plan est le suivant : prendre le bateau vendredi 17h, retour dimanche 20h30. Lundi matin Alexandro part dans le sud voir sa famille. Il nous a proposé de rester chez lui mais nous décidons de prendre la route pour Santarem lundi matin. Sur l’île nous logerons à l'hôtel donc pas besoin d'équipement particulier, par contre lundi pour dormir sur le bateau de Santarem, nous aurons besoin de hamacs. Nous courons donc en ville acheter une paire de hamacs ("rede" en portugais) légers, les moustiquaires qui vont avec et des cordes. Nous revenons juste à temps pour le bateau.

Petit bateau sur l'amazone
Voici le genre de petit bateau qui circule sur l'Amazone

Sur le port, 3 bateaux partent pour l'île. On nous a avertis que les normes de sécurité sur le fleuve sont quasiment nulles. Nous choisissons le bateau le plus moderne. Pour une fois il y a plein de gilets de sauvetage à bord. Au début tout se passe bien, et puis la nuit tombe. Un grand écran diffuse un premier film sans le son, avec des sous-titres en portugais. Soudain, c'est la panne de courant ce qui n'est pas plus mal car Universal Soldiers III venait de commencer. Il commence à faire chaud puisque la clim était branchée sur le même circuit. Je sors sur le pont et là je réalise que tout l'éclairage du bateau est en panne, feux de position, etc... ça n'a pas l'air de déstabiliser le capitaine ni les bateaux que nous croisons qui continuent tranquillement.

afuaOn arrive à Afua et on s'installe à l'hôtel. Cette ville est surnommée la Venise de l'Amazone car tout est construit sur pilotis. Les bateaux n'accèdent à l'île qu'à marée haute. Au large on voit dériver de petits îlots végétaux. Tous les transports se font à vélo, il n'y a pas de véhicule à moteur ni de routes, mais des petits pontons en bois (ou en dur en centre ville).
afua

afua
Voiture de luxe équipée d'un vélo-radio

afua
On récupère directement les eaux de pluie dans le château d'eau




P1010656
L'ambulance (sérieusement !)

P1010655
Ce commerce affiche la liste de ses débiteurs. Sur une petite île c'est un moyen astucieux d'éviter les abus !!