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16 février 2011

Le trek le plus austral du monde : Dientes de Navarino

Jour 1 : départ de Puerto Williams
Au début nous n’avançons pas très vite. C’est normal, c’est le premier jour, cela fait déjà 3h que nous piétinons en ville avec nos sacs qui sont lourds, chargés avec 8 jours de nourriture et. Nous marchons une bonne heure sur une piste avant d’atteindre le début du sentier. Il part dans la forêt, très bien indiqué puis monte rapidement.
Un peu plus haut dans la forêt, nous avons une jolie vue sur la ville.
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Puis le sentier traverse une forêt…
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…et continue de grimper jusqu’au sommet, où se trouve un énorme drapeau chilien.
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De ce mirador face au canal de Beagle (au nord) on aperçoit Ushuaia au loin.
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Voici une vidéo du début de cette rando :


Nous continuons un moment vers le sud sur la montagne et bientôt un très joli lac apparait en bas dans une vallée à l’ouest.
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Nous progressons un moment sur la crête puis à flanc de montagne sur des éboulis rocheux.
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Nous suivons un mauvais chemin qui se dirige un peu plus bas dans une forêt puis revenons sur nos pas. Nous ne le savons pas mais c’est le dernier lieu de campement possible (très en pente mais abrité) avant longtemps. Finalement nous retrouvons le sentier sur la crête. Il continue à flanc de pente, de plus en plus raide. Le soleil disparait derrière les montagnes annonçant le crépuscule mais impossible de s’arrêter ici, encore moins de camper, nous devons continuer jusqu’au prochain lac au bord duquel le premier lieu de campement est suggéré sur la carte. Nous essayons d’accélérer tout en restant prudents. Finalement nous arrivons au dessus du lac mais il fait presque nuit, et il nous reste encore à descendre sur une paroi raide d’éboulis. (Nous sommes arrivés tout en haut à gauche de la paroi d’éboulis sur la photo et le camping était tout en bas.)
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Et vers 22h30 nous y sommes enfin !

15 février 2011

Puerto Williams, la ville la plus australe du monde

Mardi matin, nous larguons les amarres, disons adieu à Ushuaia et partons pour une belle promenade sur le canal de Beagle.
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6h plus tard, nous arrivons en vue de Puerto Williams, chef lieu de la commune du Cap Horn qui compte environ 2000 habitants.
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Puerto Williams est une toute petite ville assez pauvre avec une base navale (ce sont les militaires qui gèrent le canal) et un aéroport.
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C’est la ville la plus australe et le passage obligé pour les formalités d’entrée dans les eaux chiliennes alors toutes les expéditions pour l’antarctique et le Cap Horn passent par là.
J’imaginais une ville dans le brouillard et la neige même en plein été, d’autant que nos amis Maureen et Rodrigo qui y étaient 10 jours avant nous ont eu ce type de temps. Mais pour l’instant nous avons un soleil radieux !
Les maisons devraient logiquement être résistantes et bien isolées pour résister aux hivers froids, mais curieusement c’est tout le contraire : les maisons sont construite avec des panneaux de bois aggloméré recouvert de tôle. On les chauffe au bois, ressource abondante dans la région, et, le gaz apporté par bateau depuis Punta Arenas chaque mois sert à chauffer l’eau et cuisiner.
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Le port de plaisance est minuscule, un vieux navire fluvial allemand arrivé là on ne sait comment y a été échoué pour servir de pub et de quai d’amarrage pour les bateaux. Ce soir là nous dormons sur le bateau et passons une dernière soirée avec nos amis allemands.
Le lendemain nous passons à la mairie prendre des informations touristiques. Nous nous inscrivons pour un voyage en bateau organisé jusqu’à Puerto Toro au sud-est de l’ile dans 10 jours. Il s’agit du ravitaillement mensuel de ce village et le bateau prend des passagers, c’est gratuit. Nous repartirons ensuite avec le même bateau jusqu’à Punta Arenas. Il s’agit de la liaison hebdomadaire en ferry dont on nous avait déjà parlé. Ca coute un peu cher, 150€ avec les repas, et c’est un peu long : 36h mais il paraît que c’est magnifique. Nous avons donc 10 jours à passer ici !
En ce qui concerne les randonnées, on nous conseille le circuit de "los dientes de Navarino" qui se fait en 4 à 5 jours. Les voyageurs que nous avons rencontrés nous en ont dit le plus grand bien. Contrairement à Torres del Paine, notre dernier trek, ici, nous ne risquons pas de croiser beaucoup de monde et il n’y a aucune installation. On peu camper où on veut et faire du feu partout. Le sentier n’est pas toujours bien balisé et parfois un peu difficile. Comme nous avons du temps nous irons en plus jusqu’au lago Winhond qui se trouve tout au sud de l’ile. Ainsi nous ne serons de retour que dans 8 jours.
Comme à chaque fois nous devons laisser quelque part nos affaires inutiles avant de partir nous promener. Nous pensons le faire chez les carabinieros mais en chemin nous faisons connaissance dans la rue avec Cecilia qui va transformer notre séjour ici. Elle tient le refuge "el Padrino", en réalité une petite maison confortable et toujours ouverte en ville avec des dortoirs. Elle nous propose d’y laisser nos affaires inutiles pour toute la durée du trek. De plus nous pouvons utiliser la cuisine pour nous faire à manger, il y a du pain et des condiments à notre disposition. Tout cela gratuitement !
L’endroit est chaleureux et nous y sentons rapidement à la maison ! Nous prenons même une douche chaude et consultons des cartes plus précises que les nôtres. Un dernier conseil de Cécilia : si vous vous réveillez un matin avec la tente sous 1m de neige, ne vous inquiétez pas, ca arrive souvent ici, mais le temps change vite alors attendez une journée ensoleillée pour sécher vos affaires !
Finalement nous passons à la gendarmerie signaler notre départ, faisons quelques courses (le gros des provisions ayant déjà été acheté avant d’arriver à Ushuaia car c’était moins cher). Et ce n’est que vers 16h30 après avoir parcouru la ville dans tous les sens que nous partons en direction du début du sentier.

09 février 2011

Les pingouins empereurs (ou manchots royaux)

Pour aller à Ushuaia, notre prochaine étape, nous avons 3 options : l’avion (100€ chacun), le bateau (140€ chacun, 36h mais il parait que c’est magnifique), ou le bus (50€ chacun et 10h). Nous irons finalement en stop pour faire des économies.

Mercredi nous partons donc pour Ushuaia. Nous traversons d’abord le détroit de Magellan en bateau pour arriver en Terre de feu à Porvenir vers 17h. De là, nous allons essayer de rejoindre la frontière argentine à San Sebastian (à 150km seulement). Une première voiture s’arrête, c’est un cow-boy dans un pick-up, sa selle et ses deux chiens à l’arrière. Il va travailler dans une estancia (l’une de ces fermes qui élèvent des animaux sur une ou plusieurs parcelles de 4000 hectares). Il nous dépose 100km plus loin, à un croisement au milieu du désert.
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Bientôt une nouvelle voiture s’arrête. Ce sont deux jeunes dans un 4x4 : Nano et Claudio. Ils sont très excités car ils vont voir des pingouins et nous proposent de les accompagner. Ce n’est qu’à 4km et ils proposent de nous raccompagner après à l’endroit où ils nous ont pris. Il est tard et nous avons encore 50km à faire sur une route déserte mais d’un autre côté il s’agit de voir des pingouins empereurs (en réalité des manchots empereurs sans liens de parenté avec les pingouins), très rares. Nous partons avec eux.

Nous roulons un long moment à la recherche de la colonie et finalement, en coupant à travers champs, nous arrivons juste en face des pingouins, tout près d’eux mais séparés par une petite rivière.
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Cela ne suffit pas à notre ami Nano qui veut partir à la recherche d’un passage. Nous rebroussons chemin, retournons à la route et longeons la propriété où se trouvent les pingouins. Bientôt nous arrivons à une porte cadenassée, mais cela ne l’arrête pas. Nous allons jusqu’à l’estancia des propriétaires où Nano va demander la clef. Il revient 10 minutes plus tard, triomphant.

Nous passons la barrière, puis une seconde et bientôt le 4x4 arrive sur la plage, et traverse une petite rivière. Finalement nous nous retrouvons en tête à tète avec les pingouins !
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Les manchots empereurs sont les plus grands et les plus lourds de tous les manchots. Ils atteignent 122cm et pèsent entre 20 et 40kg. Ils sont très beaux avec leur col jaune et peuvent vivre jusqu’à 50 ans !

Après un moment avec les pingouins, nous reprenons la route mais en chemin un pneu du 4x4 crève. Le temps de le changer et de repasser à l’estancia pour déposer les clefs, il fait nuit.

Nous essayons d’arrêter des camions mais de nuit ils ne prennent pas de risques avec les autostoppeurs. Comme il y a beaucoup de vent et aucun abri, nous décidons de rentrer avec Nano à Porvenir et, vers 1h30 du matin, il nous dépose dans un champ où nous pouvons camper.

Cliquez ici pour afficher le diaporama complet.
Voici une petite vidéo :

08 février 2011

Les pingouins de Magellan sur l'ile Magdalena (manchots de Magellan)

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Mardi nous prenons le bateau pour l’ile Magdalena qui se trouve à 35km de là sur le détroit de Magellan, pour observer une colonie de pingouins de Magellan (en réalité ce sont des manchots, animal sans lien de parenté avec le pingouin auquel il ressemble). La colonie est immense, il y a environ 69000 couples.
Ils sont tout petits (76cm maxi) et pèsent entre 4kg et 4,5kg. Ils sont revenus en septembre sur cette ile où ils sont nés, ont pondu en octobre et les œufs ont éclos en novembre, 40 jours plus tard.

Nous arrivons juste à la période où les petits commencent à devenir indépendants. On les reconnait facilement à leur plumage gris clair :
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En avril ils repartiront en haute mer. Leur vision est très mauvaise, c’est pourquoi ils viennent à cette époque où la durée d’ensoleillement maximale leur permet de pêcher plus facilement, de plus il est plus facile pour eux de pêcher dans les eaux froides où leurs proies se déplacent moins vite. Ils sont très fidèles et les couples ne changent pas. Ils poussent de grands cris en se dressant vers le ciel.

Cliquez ici pour afficher le diaporama complet
Et voici une vidéo :

06 février 2011

Punta Arenas

Nous arrivons en bus à Punta Arenas mais comme c'est dimanche, les deux bureaux d’information touristique sont fermés. Heureusement un camping est indiqué dans nos guides.

C’est un hostel avec un minuscule jardin pour les campeurs.
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Ca nous parait d’abord un peu sinistre mais le propriétaire est vraiment sympa et il met sa cuisine et ses ordis à notre disposition. Nous passerons des moments très sympas chez lui où nous rencontrerons beaucoup de français de passage. De plus il est une véritable mine d’informations pratiques et touristiques. Il nous donnera plein de conseils pour la suite de notre voyage en Terre de feu.

En apprenant qu’il y a une zone franche, nous déciderons d’y acheter un petit ordinateur : un netbook samsung entre 200€ et 250€, compact et léger (1kg). Ce sera bien pratique pour écrire nos blogs, préparer la suite du voyage et surtout charger les photos sur Flickr. Le lendemain, lundi, après avoir passé la matinée dans la zone franche pour effectuer cet achat, nous passons l’après midi dans un service technique Panasonic à qui j’ai commandé deux semaines plus tôt un écran de rechange pour l’appareil photo. Malheureusement ils ne l’ont pas reçu et, après avoir passé beaucoup de temps sur la machine, le technicien n’arrivera pas à faire mieux que moi.

05 février 2011

Retour à Puerto Natales

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Hier soir nous sommes rentrés en ville après 10 jours dans les montagnes. Une nuit au camping de la ville (économique) et ce matin nous sommes revenus à l'hostel d'Omar qui nous avait aidés à préparer notre trek. La photo où on me voit avec Omar a été prise dans la cuisine.
Je passe toute cette journée et une partie de la nuit sur l'un de ses deux ordinateurs pour rattraper un retard considérable accumulé dans l’écriture du blog et le chargement des photos.
Demain nous avons un bus à 14h30 pour Punta Arenas. Je repartirai épuisé par le manque de sommeil, mais avec un blog presque à jour !

27 janvier 2011

Torres del Paine, la rando la plus célèbre de Patagonie

Un ami nous a dit : "ce sera le plus beau trek de votre vie, croyez moi". Autant dire que nous nous attendions à du lourd ! Nous décidons donc de faire la grande boucle (circuit plus complet, et plus long que le traditionnel "w"). Et après l’expérience du paso del Viento nous prenons plus de nourriture afin d'avoir suffisamment d’autonomie pour pouvoir improviser un nouvel itinéraire ou attendre le beau temps si nécessaire (car la réussite d'une rando dépend grandement des conditions climatiques).

Nous partons donc en début d’après midi, bien chargés avec 12 (grosses) journées de nourriture ce qui nous laisse plusieurs jours de marge. Le premier soir, nous marchons jusqu'au campamento Torres, joli lieu de camping gratuit qui se trouve en haut de la 3ème branche du 'W'. Au petit matin suivant nous grimpons un peu plus haut admirer le lever de soleil sur les fameux rochers en forme de tour qui ont donné son nom au parc.
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Les 3 jours suivants nous partons pour la grande boucle, c'est à dire que nous quittons la 3ème branche du 'W' à sa base pour le contourner par le haut et retrouver plus tard au sommet de sa première branche. Nous marchons beaucoup et, au début, le paysage n'a rien d'exceptionnel. Quant aux campings c'est carrément l'horreur. En gros il existe deux sortes de campings : les premiers sont gratuits avec de beaux emplacements pour tentes, abrités du vent, généralement un bon abri en bois pour cuisiner et une rivière avec de l'eau claire à côté.
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Les autres campings sont payants et vous pouvez utiliser le refuge chauffé à condition d'acheter le repas ou d'y dormir (dans certains). C'est très cher, le premier camping a donné le ton avec ses toilettes à 1$US ! Si vous campez, vous devez payer, mais ce n'est généralement pas du tout abrité du vent et il n'y a aucun lieu abrité pour cuisiner. Du coup, on voit des gens en train d'essayer de cuisiner recroquevillés par terre entre un escalier et des poubelles par exemple pour essayer de se protéger du vent. Un scandale !

Quant à nous, nous avons appris à cuisiner sous la tente quand il y a trop de vent. C'est assez délicat dans notre micro tente mais ça fonctionne bien et on n'y a pas encore mis le feu.

A la fin du 3ème, jour le paysage devient plus intéressant quand nous arrivons à proximité du glacier "Los Perros". A partir de là décidons de ne plus aller que dans des campings gratuits ce qui nous fera de très courtes journées de marche (3h) suivies de très longues (8 à 10h).
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Le 5ème jour nous passons le Paso John Gardner et arrivons à un point de vue impressionnant très similaire à celui du paso del Viento. Après avoir passé le col, nous surplombons le glacier Grey qui s’étend à perte de vue comme une mer de glace. Nous venons de retrouver le circuit en 'W' au sommet de sa première branche.
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Voici une vidéo prise en différents endroits alors que nous longions le glacier :


Le 6ème jour  nous longeons le glacier et campons tout près. La nuit, on entend comme de gigantesques coups de tonnerre : ce sont de gros blocs de glace qui se détachent du glacier et tombent dans le lac.
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Le 7ème jour, au petit matin, après avoir contemplé une dernière fois le glacier depuis la colline, nous le dépassons et marchons jusqu’à une péninsule située de l’autre côté du lac d’où on voit le glacier se jeter dans le lac. Nous faisons une pause devant de gros blocs de glace qui flottent sur le lac avant de reprendre la route.
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Ce jour là nous faisons une longue route jusqu'au Campamento italiano (qui se trouve à la base de la branche centrale du W). Le camping est bondé, il y a des centaines de tentes. Nous parvenons à nous installer dans un coin tranquille, mais bientôt nous avons de nouveaux voisins. Difficile d’échapper au bruit et à l'agitation ambiante.
Une des raisons pour lesquelles il y a tant de monde, c'est que les gens restent 2 jours : ils laissent leur tente là pour être plus légers et vont passer la journée en haut (sommet de la branche centrale du W). Comme nous avons du temps, de la nourriture et plein d'énergie, nous décidons de grimper avec tout notre équipement pour profiter à fond du paysage en passant quelques jours là haut.
Nous avons un ciel bleu magnifique, il fait grand soleil et les paysages sont superbes. Voici l'endroit où nous nous arrêtons pour déjeuner. Sur la falaise de la première photo, la neige craque par moments, et de bruyantes avalanches entraînent d'énormes quantités de neige poudreuse qu'on voit tomber vers nous comme au ralenti dans un spectacle grandiose. Vue à gauche :
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Et voici la vue de l'autre côté, devant nous :
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Il y a beaucoup de vent, et Vineta pense que je suis fou d'essayer de cuisiner ici, mais c'est là que j'ai envie de m’arrêter, et finalement, derrière un gros rocher, nos deux sacs et nous même comme pare-vent, je parviens à faire bouillir de l'eau pour préparer soupes chinoises - purée.
Nous continuons notre route et un peu plus loin, nous arrivons aux fameuses tours :
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Enfin nous arrivons au campamento Britanico dont nous serons les seuls occupants. L'endroit est relativement abrité, mais nous sommes en altitude et, à en juger par les abris construits par nos prédécesseurs, quand le vent souffle, ça ne rigole pas :
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Il neige toute la nuit et le lendemain, le paysage est méconnaissable : lorsque nous sortons de la tente, tout est blanc ! Comparez cette photo des Torres à celle prise la veille :
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Nous redescendons tranquillement et continuons, la tête pleine de paysages splendides.

Cliquez ici pour voir le diaporama complet de cette randonnée.
Et voici la vidéo correspondant à la seconde partie du récit :

26 janvier 2011

Puerto Natales

Le lendemain à 13h, nous partons pour Puerto Natales (5h de trajet). Nous entrons pour la 4ème fois au Chili ce qui prend toujours autant de temps. Mais cette fois nous arrivons à passer avec toute notre nourriture et il y en a pour plus de 10 jours ! La technique : déclarer qu'on importe de la nourriture et presser le douanier d'examiner l’énorme sac où vous l'avez rassemblée (chaque chose bien emballée dans une multitude de sacs plastiques) tout en affirmant que vous êtes passé au bureau des douanes chiliennes pour vous assurer qu'il n’y avait pas de problème.

Nous dormons au camping mais passons avant à l'hostel Kawaskar d'Omar (dont on vous reparlera plus tard) pour préparer notre plus long trekking : Torres del Paine

25 janvier 2011

Le glacier Perito Moreno

Nous sommes de retour à El Calafate vers 13h, à peine 5 minutes avant le départ du dernier bus pour le glacier Perito Moreno. Nous achetons les dernières places.
Arrivés au parc  nous prenons d’abord un bateau pour approcher le glacier pour la première fois. C’est spectaculaire car nous nous retrouvons tout près, au pied de la falaise de glace. Nous voyons des blocs de glace se détacher et tomber dans l'eau avec un bruit de tonnerre suivi par un gros "plouf". Nous finirons la journée à nous promener à pied  en admirant le glacier depuis la langue de terre juste en face où des promenades ont été aménagées.
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Une spectaculaire mer de glace qui alimente le glacier.
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Je suis surpris par l’intensité du bleu de la glace à certains endroits.
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Cliquez ici pour voir le diaporama complet
Et voici une petite vidéo :

12 janvier 2011

De rio Tranquillo a Perito Moreno

Cette journée sera principalement consacrée au transport. Nous partons de bonne heure pour Lago Chico avec un micro (un monospace qui fonctionne comme un bus). Comme nous sommes seuls dedans cela nous coûte très cher (10000 pesos chacun soit 17€) mais nous gagnons ainsi une journée. La route fait le tour du lac Chile Chico dont les couleurs sont extraordinaires.

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Nous passons seulement deux heures à Chile Chico pour déjeuner et faire un peu d'internet avant de repartir avec le bus de 16h pour la ville frontière de Los Antigos. Là, après avoir traversé la frontière nous arrivons pour la 3ème fois en Argentine avec un premier groupe d’israéliens et retrouvons sur place un autre groupe qui attend depuis ce matin le bus de demain matin. Nous décidons de tenter notre chance en stop. Après avoir marché jusqu’à la sortie de la ville, nous attendons un peu et finalement un bus s’arrête. Il ramène des ouvriers ramasseurs de cerise et refuse de nous faire payer le trajet. Il nous dépose au terminal de bus de la petite ville de Perito Moreno. Là nous sommes bloqués car il n'y a malheureusement pas de bus et il est tard pour continuer en stop. Nous allons donc au camping attendre le bus du lendemain matin ou nous retrouverons les israéliens.

Après avoir parcours plusieurs fois la ville, je trouve un poulet rôti dont la moitié fera notre dîner et l'autre les sandwichs de demain car nous passerons la journée (8h) dans le bus.

11 janvier 2011

Puerto rio tranquilo et Capilla de Marmol (marble caves)

Ce matin nous partons pour Puerto rio Tranquilo, mais pas de chance, impossible d’acheter un billet de bus. Hier soir le terminal de bus était fermé et ce matin les deux derniers billets sont vendus juste devant nous ! Nous tentons notre chance à la seconde compagnie de bus mais c'est pareil. Qu'importe, nous irons en stop ! Nous retraversons la ville, repassons près du camping que nous avons quitté un peu plus tôt, et nous voilà une fois de plus en train de faire du stop sur la carretera austral !
Rapidement une famille s'arrête et nous dépose 20km plus loin. Là, coup de chance, nous n'avons pas encore posé nos sacs par terre qu'une autre voiture nous prend. C'est Maña, un guide touristique qui nous donne plein de conseils et d'indications pour nos prochaines étapes. Quand il nous dépose à un embranchement, 20km plus loin, nous sommes en pleine campagne et le vent souffle fort. Aucune voiture ne passe.
Nous faisons quelques pas de salsa pour nous réchauffer quand un bus arrive et dépose un passager. C'est le bus que nous voulions prendre ce matin et qui était complet ! Par chance il lui reste maintenant 2 places qu'il nous vend moins cher. En montant dans le bus nous échangeons des regards amusés et surpris avec les gens qui étaient dans le terminal plus tôt ce matin.

Plus loin le bus marque une pause et là nous retrouvons trois espagnoles rencontrées au camping d'Esquel puis revues à Futaleufu. Elles ont fait tout le chemin en stop comme nous sauf qu'elles n'ont pas visité Chaiten et le parc Pumalin.

Nous retrouvons également le groupe d'israéliens qui faisait du stop à Futaleufu. A peine sont-ils montés dans le bus qu'on n'entend plus qu'eux, c’est infernal !
En même temps c'est logique, imaginez des jeunes à peine sortis de 2 à 3 ans de service militaire. Ils ont entre 20 et 21 ans et viennent en Patagonie surtout pour décompresser et se retrouver entre eux. L'effet de groupe aidant, ils ne font généralement pas d'efforts pour communiquer avec les autres ou parler en espagnol. Leur phrase typique : "moi, je suis israélien, comme tout le monde ici". Et toi tu penses "mais non, il y a de toutes les nationalités ici".
Le problème c'est qu'on les retrouve absolument partout dans en Patagonie. Contrairement aux français qu'on voit un peu mais partout, eux sont toujours en groupe.
Du coup en Patagonie beaucoup de gens ne les supportent plus et les israéliens ont une affreuse réputation parmi les voyageurs. Pour notre part, nous n'avons rien contre eux mais nous essayons de les fuir pour trouver un peu de calme... en vain !
D'un autre côté certains établissements en général prévus pour accueillir de larges groupes à très bas prix travaillent presque exclusivement avec les israéliens et font leur publicité en hébreu.
J'imagine qu'on observerait le même phénomène avec les français si on avait 3 ans de service militaire, déjà qu'on n'est pas doués pour les langues...

Arrivée à Puerto rio Tranquillo
Puerto rio Tranquillo est un petit village au bord d'un lac magnifique et proche d'un glacier que nous renonçons à explorer car ça revient trop cher (50€). Nous le regretterons plus tard. En revanche nous prenons un petit bateau pour nous promener sur le lac et allons jusqu'aux chapelles de marbre (Capilla de Marmol), des cavernes naturellement sculptées dans la roche.
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Le soir nous dormons dans un camping en centre ville.

Voir le diaporama de cette excursion.
Et voici une vidéo :

10 janvier 2011

Coyaique

Nos nouveaux amis du gipsy bus nous proposent de continuer la route avec eux. C'est tentant, d'autant que nous suivons le même itinéraire mais nous avons envie de voir beaucoup de choses et pour cela nous devons avancer un peu plus vite. Surtout que les vacances scolaires chiliennes approchent et nous voulons arriver au sud avant...
Nous nous levons donc à 5h30 pour attraper un bus dont nous a parlé un garde forestier la veille. Le bus est censé passer entre 6h30 et 7h, malheureusement nous arrivons à 6h35 et c’est trop tard!
Nous voici donc à nouveau en train de faire du stop sur la "Carretera austral". Pas très longtemps car la première voiture qui passe nous prend. C'est un père qui voyage avec sa fille de Futaleufu jusqu’à Coyaique. Ils sont assez pressés et roulent vraiment très vite !
Après plusieurs heures sans arrêt c'est la pause forcée : un pneu a éclaté !

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Nous le changeons en 10 minutes et repartons immédiatement.

Finalement nous arrivons vers midi à Coyaique et comme nous sommes partis sans petit déjeuner, nous dévorons un "completo" à la mesure de notre faim :

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Nous devrons rester à Coyaique pour la nuit. Le lendemain matin nous avons un bus pour Puerto rio Tranquillo, un joli nom...

09 janvier 2011

Départ de Chaiten

Nous souhaitons aller au sud et comme il n'y a pas de bus avant 3 jours, nous décidons de faire du stop. Mais d'une part nous sommes dans un village très isolé, et surtout c'est dimanche et les gens restent chez eux. Nous nous rappelons que le bus qui nous a déposé à l'aller passe aussi le dimanche et nous allons le guetter sur la route pour essayer de repartir avec lui jusqu’à la bifurcation pour Futaleufu.
En effet, il arrive vers 8h et le chauffeur accepte de nous prendre après avoir pris son petit déjeuner. Une dernière ballade en ville pendant qu’il mange et nous voici finalement partis. Pas pour aller très loin car il nous laisse à la bifurcation au village de Villa Santa Lucia.
Là, après 3h infructueuses de stop sur le bord de la "carretera austral" poussiéreuse, nous voyons arriver un étrange bus qui nous prend à bord sans hésiter !

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C'est une dizaine de jeunes qui voyage dans ce vieux bus acheté en Equateur. Ils descendent ainsi jusqu’à Ushuaia. Il fait chaud et la plupart d'entre eux préfère voyager sur le toit. L'ambiance est très sympa, le bus est spacieux et on écoute de la bonne musique. Comme il avance très lentement (chargé avec 13 personnes à bord) nous avons bien le temps de profiter du paysage.
Le soir nous finirons tous ensemble dans un camping du parc national de Queulat où, à peine installés, nous verrons arriver nos amis suisses avec leur canoë.

08 janvier 2011

Le parc Pumalin et les vieux Alerces (ou Lahuan)

Le parc Pumalin, fermé après l’éruption a rouvert ses portes il y a 15 jours seulement. Il n'existe encore aucune carte et peu de sentiers sont réhabilités. Heureusement Nicolas nous les indique.

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Le parc, géographiquement proche de ceux que nous avons visités précédemment, est beaucoup plus proche de l’océan. L’humidité y est plus importante et ça se voit dans la végétation.

Nous passons près d'une cascade, puis d'une seconde.

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Nous voyons plusieurs Alerces vieux de 2000 ans
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Et finalement nous allons rendre visite au plus âgé qui a environ 3000 ans.
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Ces arbres qui poussent très lentement (quelques millimètres par an) ont une sève très concentrée qui protège leur écorce des insectes mais malheureusement pas des hommes qui en font des bouchons. Les arbres ne supportent pas cela et meurent lentement. La surexploitation a décimé les forêts.
Notre vidéo du parc :


Le soir, de retour à Chaiten, nous campons sur la place centrale de la ville fantôme. Le chien Olivier me suit partout.

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Il est très bien éduqué : quand nous mangeons il se tient à distance, il nous suit mais attend toujours à l'entrée des magasins ou maisons que nous visitons, et le soir il dormira devant l'entrée de notre tente.

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Pendant la nuit il nous réveillera en aboyant chaque fois que des gens s'approcheront. Dès qu'on lui manifeste un peu d'intérêt il se roule par terre pour jouer.

Chaiten : 2 ans après l'apocalypse

Le bus nous dépose à un carrefour désert et nous partons comme toujours à la recherche du centre d'informations (pour le parc Pumalin) et du terminal de bus (pour nous rendre à l’étape suivante). On croise quelqu'un qui nous dit qu'il n'y a ni l'un ni l'autre ! Et bientôt nous commençons à comprendre...
Chaiten n'est pas une ville comme les autres, elle figure sur certaines de nos cartes en très gros et pas du tout sur d'autres, quant au guide du routard, il ne la mentionne même pas. C'est qu'elle a été effacée des cartes récentes !
La place centrale abandonnée où l'herbe a poussé rappelle vaguement les photos de Tchernobyl.
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De même que l'aire de jeux voisine. Seule une voiture qui passe donne un signe de vie.

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En mai 2008, après 9000 ans d’inactivité, le mont Chaiten qui n’était même pas répertorié comme un volcan est entré en éruption, projetant des cendres tout autour dans le parc Pumalin et la ville de Chaiten. Les habitants ont été immédiatement évacués et il n'y a pas eu de victime.
Nous connaissions l'histoire mais ne savions pas à quoi nous attendre, certains nous ont même dit que la ville était occupée par l’armée et qu'il était impossible de s'y installer, même pour une nuit.
Toute une partie de la ville est encore ensevelie.

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Dans la zone déblayée ce n'est pas forcément mieux...
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On croise surtout des fantômes... et des chiens. Celui que nous appellerons Olivier nous suit partout.

Nous trouvons finalement l'ancien terminal de bus, en ruine, et y rencontrons Nicolas qui va nous conduire au parc Pumalin et au volcan.

Nous passons de nombreux contrôles de police et des guardaparque. La route du parc traverse l’aérodrome de Chaiten. Soudain je regarde dans le rétroviseur et je vois un avion qui s’apprête à décoller juste derrière nous ! Sur le côté, il y a des manches à air et un hangar : la piste d'atterrissage n'est autre que la route !

Plus on se rapproche du volcan, plus on mesure l'importance des dégâts. Le cratère dégage beaucoup de fumée :


On se croirait en hiver sur cette photo, seule la colline verte derrière indique qu’on est en plein été et que tous les arbres blancs sont morts.

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A perte de vue s’étend un paysage désolé.

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Les collines au premier plan sont les bords du cratère (5km de diamètre) et derrière on aperçoit le dôme de lave fumant. De toutes les éruptions connues, la lave de ce volcan est la deuxième plus dense.

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Le dôme de lave :
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Nous nous reposons sur une jolie plage de sable volcanique noir.

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Après la catastrophe le gouvernement prévoyait d'installer la nouvelle ville ici, interdisant à quiconque de se réinstaller sur l’ancien site. Un important port de commerce était prévu à la place de cette plage. Mais le projet fut abandonné après les élections.