06 août 2010

Santarem et Alter do Chao

Pour la première fois, nous arrivons dans une nouvelle ville comme des routards classiques car nous n'avons réussi à avoir aucun contact local au préalable. Nous souhaitons voir deux choses : les superbes plages touristiques d'Alter do Chao et la réserve Floresta Nacional (FloNa) do Tapajos.
Dans le bus d'Alter do Chao, nous rencontrons un groupe de françaises très sympa et mieux informées que nous. N'ayant pas choisi d'auberge, nous les suivons à la posada "Albergo do Floreste". Le propriétaire est très sympa et le soir il chante des chansons populaires avec sa guitare sur la place du village.

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Les superbes plages de sable blanc sur le Tapajo

04 août 2010

Bateau sur l'Amazone

Du 4 au 6 août

On entame la remontée de l'Amazone depuis le delta jusqu'à Santarem, notre première étape. La lancha, le type de bateau que nous prenons est le moyen de transport standard pour les locaux et pour les marchandises. Durée du voyage : 3 jours, arrivée prévue vendredi sans heure précise !
On dort dans des hamacs sur le pont, les repas sont pris à bord.
Voici mes premières impressions au matin du 2ème jour.

Le couchage : Il y a deux ponts pour hamacs, les machines en bas et les toilettes à l'arrière sont les deux points à éviter. Nous sommes arrivés 2h ou 3h en avance pour essayer d'accrocher nos hamacs dans les bons emplacements. A notre arrivée, beaucoup de gens sont déjà là mais il reste de la place au milieu du pont supérieur. Le bateau n'est pas trop plein, donc les hamacs sont accrochés en gros une place sur deux. Cela changera dès la première escale. Lorsque toutes les places sont prises, votre hamac est en contact avec ceux des voisins et vous sentez tous leurs mouvements à moins de jouer sur la hauteur des hamacs.
Pire, une rangée intermédiaire - heureusement vide dans notre cas - permet d'intercaler des hamacs en quinconce remplissant l'espace vide aux pieds et à la tête des hamacs. Officiellement le bateau affiche un maximum de 175 passagers dont seulement 58 hamacs sur notre pont qui compte pourtant 72 points d'accroche.
J'ai été surpris de trouver un système si organisé alors que je m'attendais à l'anarchie totale. Au départ j'ai accroché mon hamac légèrement en biais et un membre de l'équipage est venu m'expliquer la bonne façon de faire. Mais plus tard j'ai déchanté et dès le deuxième jour il y aura des hamacs partout, même dans les allées.
Difficile de trouver le sommeil....
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Les moustiques : Pas un seul le premier jour, un peu le second. Mais personne n'utilise de moustiquaire, nous non plus malgré nos bonnes résolutions.

La cuisine : bonne surprise ! J'avoue que je m'attendais au pire (j'avais même fait des provisions de survie), mais c'est plutôt bon. Je n'ai pas vu les cuisines mais l'hygiène semble plutôt correcte. Les plats sont locaux et variés, parfois un plat unique mixant : pâtes, légumes, poisson, poulet... parfois plein de plats différents. Le matin café sucré (même très sucré!), cubes de polenta, fruits, et une sorte de bouillie de haricots blancs au lait.
Là encore le système est efficace et très organisé : le 1er service est servi, et vous avez à peine terminé que votre assiette disparaît. Lorsque le dernier a finit, la table est instantanément nettoyée et hop! 2ème service, etc...
Il faut dire qu'il n'y a qu'une petite table pour tout le bateau. Certains apportent leur tupperware qu'on leur remplit en cuisine et ils repartent manger dans leur coin.

La vraie bonne surprise c'est qu'il y a plein de douches! et ça suffit à faire oublier les petits désagréments.
Notre bateau transporte aussi de la marchandise, quelques lave-linge et des caisses de nourriture pour approvisionner les villages en route. On a de la chance, pas d'animaux et pour une fois, ce n'est pas le chant des coqs qui nous réveillera à 4h du matin!
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Le paysage : Oui, le fleuve fait des kilomètres de large mais contrairement aux bateaux qui descendent naviguant au milieu, nous le remontons en longeant les bords pour avoir moins de courant ce qui nous permet d'observer le paysage qui est étonnamment varié. Au début une jungle épaisse, ensuite progressivement des paysages plus dégagés, même des prairies avec des buffles.
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Parfois il y a comme une grande prairie au bord de l'eau et lorsque le bateau est passé, tout se met à bouger avec les remous. Ce sont des quantités d'espèces de gros nénuphars.
En approchant de Santarem on voit beaucoup de Botos (dauphins roses d'eau douce). On voit aussi différents oiseaux et beaucoup d'insectes... à bord du bateau !

Les vols. C'est notre grosse crainte car nous embarquons des affaires pour un an de voyage. Nous avons donc pris nos précautions, d'abord en décorant nos sacs à dos tous neufs avec de la bonne vieille terre orange d'Amazonie. Ensuite nous avons dissimulés nos sac à dos dans des sac à gravats. Pour terminer le plus important ne nous quitte pas, et nous dormons avec.
A chaque escale tout se passe très vite, des gens arrivent et accrochent frénétiquement leur hamac. Toute la configuration du pont change et il faut être vigilant pour ne rien se faire voler et pour ne pas se retrouver avec un hamac collé contre le sien.

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Parfois le bateau ralentit pour se faire aborder par une pirogue qui vient chercher le courrier du village.

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Parfois les échanges se font au milieu du fleuve entre 2 bateaux de même taille.

02 août 2010

L’açaï

L’açaï est fait à partir de la baie de palmier pinot.

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Le palmier sur lequel poussent les baies d’açaï

On en trouve partout ici, au restaurant, dans la rue... J'en ai vu pour la première fois sur le marché de Kourou, mais dans cette partie du Brésil, impossible de passer à côte. Les maisons qui en vendent sont signalées par un panneau rouge, parfois un simple tissu rouge ou un bidon. Bref si vous voyez du rouge sur une maison, vous êtes sur de pouvoir y trouver de l'açaï, et pas autre chose ! Alexandro nous a fait goûter cette spécialité le premier jour au restaurant. C'est une sorte de bouillie couleur betterave qui se mange généralement avec beaucoup de sucre. Ça a un goût très... végétal. Essayez d'imaginer l'odeur de la forêt amazonienne après une bonne pluie, ça vous donnera une idée du goût de l'açaï.


Ici la préparation de l'açaï est artisanale. Je vais essayer d'en apprendre davantage, mais la préparation semble assez basique. On écosse les baies (je suppose car on retrouve de véritables montagnes de cosses autour des maison productrices). Ensuite on les passe dans une sorte de mixeur (voir photo) et on obtient cette bouillie que vous voyez à droite dans les sachets plastique.

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Préparation de l'açaï

C'est amusant, on dirait que l'açaï est en train d'arriver en Europe avec de supposés effets amaigrissants. Les gens d'ici en consomment des quantités phénoménales depuis des générations et on ne peut pas dire qu'ils soient particulièrement maigres, bien au contraire...

01 août 2010

Isla de Marajo, deuxième jour

Ce matin nous avions rendez-vous avec quelqu'un qui devait nous emmener faire un tour en pirogue, histoire de voir un peu la nature environnante. Nous nous sommes réveillés très tôt pour y être mais la pirogue est en réparation. Nous cherchons une autre solution : les pêcheurs de crevette ont des pirogues et pourraient nous emmener. Nous allons au marché mais le temps de trouver les crevettes sont déjà sur les étalages. Trop tard, les pêcheurs sont déjà partis se coucher !
On nous parle de Miguel et nous nous mettons à sa recherche dans toute la ville. Malheureusement quand nous trouvons Miguel il a déjà loué son bateau.
Le soleil commence à cogner et nous devons renoncer. En effet notre bateau pour Macapa part à 14h30 avec la marée haute. Notre visite d'Afua se limitera donc à la ville. Curieusement tous les locaux à qui nous avons parlé semblaient dire qu'il n'y a rien d'intéressant dans la région. Il faut donc bien aller de l'autre côte, à Belem pour voir ces paysages extraordinaires du delta de l'Amazone.

Direction cybercafé. La connexion étant meilleure ici que chez Alexandro, j'en profite pour mettre en ligne plein de photos et de vidéos dans les articles précédents (tortues à Cayenne, piste de Macapa, îles du salut).

31 juillet 2010

Ilha de Marajó

Depuis Macapa, mon idée était de traverser le delta de l'Amazone pour aller à Belém, y rester quelques jours avant d'entamer notre longue remontée de l'Amazone.
En réalité, pas besoin d'aller à Belém : on pourrait remonter l'Amazone d'ici ce qui nous épargnerait 3 jours de navigation monotone sur un fleuve qui fait plus d'un kilomètre de large. Sachant que nous naviguerons plus d'un mois pour arriver au Pérou, ce n'est pas du luxe.

Seulement voilà, aller à Belém, c'est 3 jours de navigation au travers des innombrables îles du delta de l'Amazone. Parait-il la partie la plus belle. Nous décidons d'aller passer deux jours sur une île du delta pour nous rendre compte sur place (voir la trace GPS de la traversée en bateau). Alexandro qui est en congé voulait visiter cette île depuis longtemps et décide de nous accompagner.

L'île de Marajó, en portugais Ilha de Marajó, est une île du Brésil située dans le delta de l'Amazone et du rio Tocantins. Elle est considérée comme la plus grande île au monde entouré d'eau douce. La ville de Belém est située au sud-est de l'estuaire du rio Tocantins, à l'opposé de Macapa où nous nous trouvons.

Le plan est le suivant : prendre le bateau vendredi 17h, retour dimanche 20h30. Lundi matin Alexandro part dans le sud voir sa famille. Il nous a proposé de rester chez lui mais nous décidons de prendre la route pour Santarem lundi matin. Sur l’île nous logerons à l'hôtel donc pas besoin d'équipement particulier, par contre lundi pour dormir sur le bateau de Santarem, nous aurons besoin de hamacs. Nous courons donc en ville acheter une paire de hamacs ("rede" en portugais) légers, les moustiquaires qui vont avec et des cordes. Nous revenons juste à temps pour le bateau.

Petit bateau sur l'amazone
Voici le genre de petit bateau qui circule sur l'Amazone

Sur le port, 3 bateaux partent pour l'île. On nous a avertis que les normes de sécurité sur le fleuve sont quasiment nulles. Nous choisissons le bateau le plus moderne. Pour une fois il y a plein de gilets de sauvetage à bord. Au début tout se passe bien, et puis la nuit tombe. Un grand écran diffuse un premier film sans le son, avec des sous-titres en portugais. Soudain, c'est la panne de courant ce qui n'est pas plus mal car Universal Soldiers III venait de commencer. Il commence à faire chaud puisque la clim était branchée sur le même circuit. Je sors sur le pont et là je réalise que tout l'éclairage du bateau est en panne, feux de position, etc... ça n'a pas l'air de déstabiliser le capitaine ni les bateaux que nous croisons qui continuent tranquillement.

afuaOn arrive à Afua et on s'installe à l'hôtel. Cette ville est surnommée la Venise de l'Amazone car tout est construit sur pilotis. Les bateaux n'accèdent à l'île qu'à marée haute. Au large on voit dériver de petits îlots végétaux. Tous les transports se font à vélo, il n'y a pas de véhicule à moteur ni de routes, mais des petits pontons en bois (ou en dur en centre ville).
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Voiture de luxe équipée d'un vélo-radio

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On récupère directement les eaux de pluie dans le château d'eau




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L'ambulance (sérieusement !)

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Ce commerce affiche la liste de ses débiteurs. Sur une petite île c'est un moyen astucieux d'éviter les abus !!

29 juillet 2010

Drive in brésilien

Ce soir on va assister à un entraînement de capoeira puis on se ballade longtemps en ville. On a faim mais il est tard alors on va manger un sandwich. Alexandro nous emmène dans un petit fast-food où les hamburgers sont soigneusement - et longuement - préparés devant nous, ce qui nous laisse tout le temps d'observer ce qui se passe autour de nous. Notre ami aura cette phrase amusante : "j'aurais aimé vous emmener au Mc Donalds mais il n'y en a pas à Macapa".
Le fast-food a une grande terrasse face au fleuve où presque toutes les tables sont libres (et abritées en cas de pluie). Il fait frais. Une voiture se gare en épi devant le fast-food, la serveuse se précipite et prend la commande des passages. Un peu plus tard elle revient avec la commande, les vitres teintées (toutes les voitures ont ça pour raison de sécurité anti-agression) se remontent. Plus tard la voiture klaxonne, la serveuse récupère les déchets, apporte le dessert, etc... A la fin, la serveuse apporte l'addition présentée dans un étui en cuir comme à une table. En fait les gens mangent dans leur voiture stationnée juste en face des tables ce qui est très curieux pour nous. Mais ici c'est une pratique courante. Plus tard on verra un autre "drive in" avec des porte-plateau qui se fixent sur les vitres. Quand il y a trop de voitures, les serveuses les identifient en plaçant un numéro sur le toit.

Plus tard j'ai compris que, la plupart des jeunes vivant avec leurs parents dans des familles souvent nombreuses, la voiture est leur espace d'intimité. Plus qu'un moyen de transport, c'est l'endroit où ils se sentent vraiment chez eux...