15 mai 2012

Retour à Yangon, demande de visas pour la Chine

Nous arrivons au terminal de bus de Yangon vers 4h du matin. Nous trouvons deux touristes pour partager avec nous les 8€ de taxi et arrivons au centre ville (Sule Pagoda) vers 5h. La dernière fois nous étions dans la guesthouse la moins chère de la ville (pour 10$ sans petit déj). Cette fois-ci nous montons en gamme et allons chez « Daddy’s home », une guesthouse fort sympathique, où nous avons une petite chambre sans SDB mais avec la clim et le petit déj pour 15$.

P1140023 Bien que nous arrivions à l’hôtel vers 5h30 du matin, on ne nous fait pas payer la première demi-journée. Plus tard je comprendrai que l’heure normale de check-in est généralement 6h en Birmanie. Après seulement une heure de sommeil, nous nous réveillons pour remplir le long dossier de demande de visa pour la Chine. A 9h je suis à l’ambassade française où mon nouveau passeport est prêt. Je conserve l’ancien dont les feuillets sont pleins car il comporte l’indispensable visa Birman. Pendant ce temps Vineta fait la queue à l’ambassade de Chine mais alors que je m’apprête à la rejoindre, je la vois revenir : l’ambassade de Chine est fermée !

Nous y retournons le lendemain et sommes les premiers devant la porte, bien en avance. Etant donné la fermeture de la veille beaucoup de gens arrivent, juste avant l’ouverture. Nous avons beau attendre juste devant la porte fermée, une femme vient s’intercaler dans le petit espace entre la porte et nous, pour passer la première. Les portes tardent à s’ouvrir et les birmans se comportent comme des animaux : grattant à la porte, scrutant l’intérieur de l’ambassade par le moindre petit trou, criant, tapant… je vous passe les détails. Lorsque la porte s’ouvre c’est une bousculade incroyable. Les plus vulgaires sont les gens qui travaillent pour une agence de tourisme : ils n’hésitent pas à passer devant tout le monde. Nous avons beau être arrivés les premiers on nous donne le numéro 18. Après encore une bonne heure d’attente au chaud les portes de la salle des visas s’ouvrent. Le premier arrivé au guichet est un employé d’agence. Il présente une vingtaine de demandes de visas ce qui prend du temps. Plutôt que d’attendre 18 tours je passe en force après lui faisant valoir bien haut que je suis arrivé le premier à 7h du matin. Personne n’ose rien dire.

Les pièces à fournir pour notre demande de visa n’étant précisées nulle part j’ai apporté autant de documents que possible : du compte en banque au certificat d’assurance. Mais mon dossier est refusé : « revenez avec une réservation d’hôtel et un billet d’avion ». Je crois alors que nos deux dossiers sont refusés car celui de Vineta est moins complet que le mien, mais avec surprise, je vois l’employée valider le dossier de Vineta sans discuter !

Je repars donc bredouille mais soulagé car le dossier de Vineta était beaucoup plus difficile que le mien à faire passer à cause du manque de pièces ! Je conclus qu’ils ont soit un problème avec la France, soit qu’ils décident aléatoirement d’emmerder les gens.

Le lendemain je reviens avec une fausse lettre d’invitation imprimée. Je subis un interrogatoire interminable et ce n’est que pour aller accabler un pauvre Philippin que mon interlocuteur m’abandonne laissant mon dossier accepté !

J’avais demandé un visa express (25$ de plus) mais cela m’est refusé. On me dit que ce n’est possible que pour les visas « normaux ». Pour une raison qui m’échappe ma demande de visa L touristique ordinaire est « anormale ».

4 jours ouvrés plus tard, c'est-à-dire à la veille du départ nous récupèrerons les passeports avec les visas ! Quant au pauvre Philippin, il devra réitérer sa demande à Singapour car comme pour nous à Séoul on lui demande une carte de résident en Birmanie.

14 mai 2012

Départ pour Yangon après deux jours d’attente à Kalaw

P1140610Nous sommes coincés deux nuits à Kalaw à cause d’une erreur de l’agence dans notre réservation de bus. La visite du marché local nous donne quelques idées. Nous trouvons un tailleur à qui nous faisons réaliser divers aménagements dans nos vêtements : poche secrète, système pour relever et accrocher le bas des pantalons, ourlets, etc… Nous faisons également transformer un sac à gravats classique en sac de transport discret et ultraléger pour nos gros sacs à dos.
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Je dois contacter l’ambassade de France à Yangon pour savoir si mon passeport est arrivé. Pour cela il suffit de s’adresser à l’une des ces nombreuses personnes qui attendent dans la rue en lisant leur journal devant une table où est posé un téléphone. C’est l’équivalent local de nos cabines téléphoniques, sauf quel le réseau birman est indescriptible. Je vais essayer tout de même. Pour commencer l’ambassade de France a non pas un mais 5 numéros de téléphone. La première opératrice à qui je m’adresse numérote sans interruption pendant 15 minutes sans parvenir à me connecter. Un peu plus loin, la suivante aura plus de chance mais je remarque qu’elle utilise 2 téléphones pour tenter 2 numéros simultanément. Le son est assez mauvais surtout que nous sommes au bord d’une route, et il arrive souvent que la communication soit coupée. Finalement je parviens à joindre l’ambassade qui n’a pas encore l’information : « rappelez-nous plus tard ! » mais la dame fort sympathique promet de m’envoyer un email.

Grand luxe, nous avons une chambre avec salle de bain :
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Et nous déployons une fois de plus notre moustiquaire sur le lit :
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Je termine le retard accumulé dans la rédaction du blog et le moment de partir approche.
Nous devons être à 16h30 à la station de bus (où on attend généralement 2h de plus) et nous sommes sensés arriver à Yangon vers 4h du matin. Les bus circulent tous de nuit car de jour les vieux moteurs surchaufferaient.

11 mai 2012

Deux jours de trekking dans les villages des minorités ethniques

Le bus nous laisse à 3h du matin à Kalaw. Des rabatteurs d’agences de trekking sont déjà là et ne nous lâchent pas une seconde. Nous partons à la recherche d’un hôtel bon marché accompagnés d’un australien rencontré dans le bus et partageons finalement tous les trois une chambre à 9$ au « golden Lily ».

Après 4h de sommeil et un petit déjeuner basique nous allons chez Sam, l’agence de trekking auprès de laquelle nous avons réservé (suivant les conseils de Marjo à Bagan). Après avoir payé la chambre je demande à la propriétaire où se trouve « Sam’s familly restaurant ». Elle me répond en mentant qu’elle l’ignore. J’affirme sarcastiquement qu’elle est certainement nouvelle dans ce village, mais elle me répond qu’elle est née ici. Je pars en la remerciant pour son aide et en me félicitant de ne pas l’avoir choisie pour mon trekking !

Lorsque nous arrivons dans son restaurant (3 pâtés de maison plus loin), Sam, un vieux monsieur qui inspire confiance nous accueille. Il précise bien cinq fois qu’il ne veut aucun malentendu alors qu’il va nous donner tous les détails. En réalité nous comprendrons plus tard qu’il est aussi malhonnête que les autres.

Au passage, si vous rechercher une agence de trek je vous conseille M. Than Tun (thantun55@gmail.com), un monsieur pas tout jeune, expérimenté, et très cultivé que j’aurai aimé rencontrer deux jours plus tôt (voir suite du récit). Pour un hôtel, allez au Golden Kalaw (et surtout pas au Golden Lily le voisin).

Sam nous annonce des prix en kyats, correspondant à l’euro là où nous attendions des dollars. C’est un peu plus que prévu aussi nous sommes heureux de voir arriver Sébastien et Laure-Anne, un jeune couple de Grenoble avec qui nous allons partager les frais.

Nous partons donc tous les 4 avec une jeune guide ‘July’ qui parle anglais et un jeune cuisinier. Nous laissons nos gros sacs à l’agence et partons très légers.
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La rando sera très agréable et le climat nous épargnera les grosses chaleurs. Nous commençons par traverser une forêt, puis arrivons dans des espaces cultivés par des paysans en costumes traditionnels. Nous croisons souvent des chars à bœufs.
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A chaque fois que nous croisons des enfants ils nous font de grands signes et semblent très heureux de nous voir.

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Nous traversons plusieurs villages appartenant à différentes ethnies. Chacune a son langage avec une écriture propre, ses coutumes et tenues vestimentaires spécifiques. Dans certains villages la tenue des femmes nous rappelle la région du lac Titikaka en Bolivie : jupe verte, haut rayé coloré dans les tonalités roses et un tissus de couleur vive sur la tête.
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Hommes et femmes portent une jupe, les femmes sont plus maquillées qu’en ville, mais toujours avec le même masque beige. Comme dans tout le pays elles portent d’impressionnants plateaux en équilibre sur la tête.
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Pour le déjeuner nous nous arrêtons dans un village et July trouve une maison dont nous pouvons utiliser la cuisine. Les maisons sont construites en bois sur pilotis avec le toit soit en taule soit en paille. Le rez-de-chaussée sert d’étable et est rempli de vaches indiennes avec une grande bosse sur la base du cou. Il n’y a pas d’eau ni d’électricité.
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Nous montons dans la maison et la famille nous invite à nous assoir par terre sur une grande natte dans la pièce principale. Toute la famille nous fait face et nous ne pouvons communiquer qu’à travers des sourires et des gestes. Après un moment je vais chercher July afin qu’elle traduise, nous pouvons alors commencer à échanger des questions sur nos cultures respectives.
Les familles sont nombreuses. 3 générations vivent souvent sous le même toit. L’agriculture est la seule activité de la région. P1130932 Il y a depuis peu une école secondaire mais la plupart des enfants n’étudient que jusqu’à 12 ou 15 ans.

L’après midi nous reprenons notre ballade, cette fois dans les rizières sèches (avec le manque d’eau on ne fait qu’une seule récolte ici).
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Le soir nous dormons dans nouvelle famille. La maison est similaire. Une sorte de grand puits sert à récupérer toutes les eaux de pluie. C’est là que nous nous lavons avec un seau. Comme nous l’avons vu chez les moines les gens sont très pudiques ici et se douchent habillés de leur jupe.

La cuisine est à l’étage, c’est une pièce voisine du séjour où nous dormons. Une base carrée en terre séchée permet de faire du feu alors que toute la maison est en bois. On cuisine directement sur le foyer tandis qu’au dessus un dispositif est prévu pour faire sécher des produits.

Après diner nous retrouvons la famille au grand complet dans la cuisine. Toujours à travers notre interprète, nous leur posons de nombreuses questions mais eux aussi car le jeune chef de famille est tout aussi curieux que nous.
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Il nous explique que cette maison a été construite voici déjà deux générations. Lorsque les ainés se marient ils doivent partir et construire leur propre maison, tandis que les derniers enfants restent dans la maison familiale pour s’occuper des parents.
Nous dormons bien jusqu’à ce que le coq nous réveille vers 3 ou 4h. Cet animal répètera ensuite inlassablement le même cri stupide répondant à ses congénères et je mettrai bien longtemps à me rendormir. Je hais les coqs !

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Le lendemain nous partons de bon matin et continuons notre route à travers les villages et dans des paysages de terre rouge. P1140574Finalement nous arrivons en vue du lac Inle où un bateau nous attend. On veut nous faire payer une taxe de 5$ chacun et comme le vieux Sam ne nous en a absolument pas parlé nous refusons. Nous serons poursuivis pour cela à moto à travers la ville et le pickup avec lequel nous nous apprêtons à partir sera arrêté. Ce n’est qu’à ce moment que nous cèderons. Nous repartons pour la ville de Kalaw.

Dans le bus un voisin entame la discussion dans un anglais très correct. Nous avons discuté avec beaucoup de birmans mais il est le premier à avoir une opinion claire sur les récents évènements et l’évolution de la situation du pays. De plus il a déjà voyagé jusqu’en Allemagne et contrairement à tous les jeunes que nous avons rencontrés, il rêve de voyager hors du pays, particulièrement au Vietnam.
Il est encore assez difficile pour les Birmans d’obtenir un passeport (justement cette semaine Aug san su ki faisait parler d’elle dans la presse internationale avec l’obtention de son passeport).

Nous discutons un bon moment quand il me dit qu’il a travaillé comme guide justement avec l’agence du vieux Sam ! Il travaille aussi en freelance et c’est le monsieur que je recommande plus haut.

09 mai 2012

Deux jours à Mandalay – écriture du blog

Nous arrivons assez tard dans la ville de Mandalay où une fois de plus nous choisissons l’hôtel le moins cher (parmi ceux autorisés aux étrangers) où nous devons quand même débourser 16$ !

Le lendemain nous nous levons de très bonne heure pour aller visiter une ville de montagne voisine mais nous sommes tous les deux assez malades suite à notre diner en ville et nous devons annuler. Il faut dire que l’hygiène est une notion étrangère, ici. Les gens utilisent souvent leurs mains pour cuisiner, vous servir et manipuler les billets locaux (qui contrairement aux dollars sont vieux et crasseux). En plus il fait extrêmement chaud et il n’y a pas de frigos partout. Quand bien même le courant est coupé pendant la plupart de la journée et tout le monde n’a pas de générateur. Je vous passe les détails…

J’en profite pour aller faire des photos en ville entre 6h30 et 8h, avant qu’il ne fasse trop chaud, puis j’écris les articles sur le blog.
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Le soir nous avons rendez-vous avec un étudiante Birmane. Elle nous donne rendez-vous au Diamond Plaza, un lieu que tout le monde connait. Et pour cause, c’est le lieu le plus moderne de la ville, un grand centre commercial climatisé avec ses boutiques, son supermarché au sous-sol et ses restaurants au dernier étage. Il y a même des escalators à chaque étage. Malgré cela on est encore loin du standard international en la matière. Heureusement !
Notre jeune amie étudie l’économie et voit d’un très bon œil la mondialisation. Elle rêve d’une Birmanie avec les mêmes centres commerciaux que dans les pays voisins. Pour elle, le maquillage traditionnel des femmes et les vêtements des hommes appartiennent déjà à un passé kitch !


Le lendemain également nous restons en ville et continuons à mettre à jour le blog en attendant le bus de 18h qui nous emmène à Kallaw.

08 mai 2012

Deux jours parmi les moines bouddhistes de l’IBEC

Le bus nous laisse au bord de la route en fin de journée. De là nous trouvons un tuctuc pour nous conduire au International Bouddhist Education Center (IBEC) où Kyaw Min, un jeune Birman avec qui nous étions en contact nous attend.

L’IBEC est un centre important et tout le monde dans la région le connait. Il faut dire que dans ce pays où l’éducation publique reste trop chère pour la plupart des familles, les enfants vont souvent étudier dans des centres d’enseignement gratuits gérés par des moines. L’IBEC a été créé il y a 5 ans seulement et accueille 200 à 300 élèves. Ceux qui viennent de loin sont pensionnaires, les enfants pauvres des villages voisins rentrent chaque soir chez eux. Quelques bénévoles étrangers y ont séjournés et le centre essaye d’ouvrir ses pensionnaires à l’international, en enseignant entre autre l’anglais et l’informatique. D’autres langues sont prévues comme le français, le japonais ou le chinois mais pour le moment les enseignants manquent. Fondé par 9 moines, l’IBEC est financé uniquement par des donations. Ils sont en permanence à la recherche de donations ou de bénévoles. Vous pouvez les trouver sur internet et facebook ou en me contactant.

A notre arrivée, Kyaw Min vient à notre rencontre. Nous sommes stupéfaits par son accent anglais 'so British'. Il nous explique qu’il a travaillé des années comme guide touristique et a perfectionné son anglais auprès des étrangers. Il a déjà enseigné l’anglais dans le passé à l’IBEC mais cette fois-ci il a décidé d’y consacrer une année au service des autres.

Toutes les familles birmanes bouddhistes envoient à un moment donné leurs enfants chez les moines afin qu’ils y reçoivent une éducation bouddhiste de base. Mais alors que la plupart restent « novices », notre ami Kyaw Min a été jusqu’au niveau supérieur, celui de moine. Qu’il a ensuite quitté pour travailler comme guide.

Nous sommes reçus par le principal de l’école puis nous rencontrons tour à tour presque tous les moines fondateurs de l’IBEC. Nous discutons avec eux dans une ambiance décontractée. Ils revêtent une tenue informelle, c'est-à-dire une version simplifiée de la robe marron du moine et après avoir fait connaissance, ils offrent de répondre à toutes nos questions concernant le Bouddhisme. Et des questions nous en avons beaucoup !

Nous apprenons ainsi que le bouddha a laissé 42 livres transcrits phonétiquement en Birman. Ces textes sont répartis en 3 parties qu’on peut résumer ainsi : la vie de bouddha, les règles de discipline à suivre, comment se comprendre et comprendre le monde.

Les moines ne peuvent avoir de famille ni toucher une femme (de façon sensuelle, c'est-à-dire qu’ils peuvent lui serrer la main). Ils ne peuvent non plus rien posséder en dehors des 8 objets (dont leur robe, le pot qu’ils utilisent pour demander l’aumône). Cela afin de se libérer de toute attache qui serait une entrave au monde spirituel. Chaque jour ils doivent méditer ou étudier les textes du bouddha.

Pour se nourrir le moine doit compter sur la générosité des autres sans jamais demander (il ne peut pas mendier). Parmi les choses qui lui sont interdites, celle-ci est intéressante : s’attribuer certains pouvoirs ou qualités spéciales pour attirer des fidèles.
Les moines peuvent manger de la viande en dehors de 10 animaux (comme lions, éléphants, serpents) mais ne peuvent pas tuer d’animaux ou insectes.

Pendant leurs années avec les moines, les jeunes Birmans sont ‘novices’, on leur rase la tête et ils portent une robe semblable à celle des moines. Le matin ils partent en ville avec leur pot pour demander l’aumône. Nous avons vu que les habitants versent du riz dedans.
Les robes rose pâle sont celles des nones. Nous n’en rencontrons pas beaucoup sur place mais il y en a beaucoup en ville. Elles viennent nous trouver un peu partout avec un récipient métallique pour demander de l’argent sans dire mot mais en insistant parfois lourdement en faisant sonner les pièces dans leur pot. Les moines sont beaucoup plus discrets.
Bien sur nous voyons bien que nos amis ne respectent pas toutes les règles à la lettre, la vie du moine se modernise avec le pays tout entier…

Il y a une salle de bain vip et celle des moines. Comme ils insistent, le soir je vais me baigner avec eux. La salle de bain en plein air est un grand contenant en béton recouvert d’un toit. On utilise un seau pour s’asperger de l’eau puisée dans le contenant. Cette eau est tiède mais pas vraiment transparente. Le seul problème est que les moines gardent tous leur robe pour se laver, alors que moi… je n’ai pas de robe et personne ne m’avait prévenu ! Mais comme il fait nuit ce n’est pas vraiment un problème.

Le soir nous dormons dans un dortoir presque vide, et je me lève à 4h du matin à la sonnerie de l’alarme : un moine frappe un tronc creux suspendu à l’aide d’une branche. D’abord des coups très espacés puis de plus en plus rapides.

Je suis parmi les premiers à la "douche". A 4h30 les élèves les plus studieux sont déjà en train d’étudier alors que la plupart sont encore en train de se brosser les dents. Avant 5h tout le monde est en train de murmurer à haute voix : dans les salles de cours mais également dans chaque dortoir. On pourrait croire qu’il s’agit d’un rituel religieux mais en réalité c’est la façon dont ils apprennent leurs leçons par cœur, en lisant à haute voix. En effet nous sommes en pleine période d’examen et les révisions occupent toute la journée.

A 5h les plus jeunes qui n’ont pas d’examens se rassemblent au son d’une sorte de cloche métallique plate et se mettent en file indienne du plus âgé au plus jeune. Ils ont tous leur pot en main et vont en ville chercher de la nourriture.

Nous prenons le petit déjeuner avec notre ami, bientôt rejoints par des moines qui proposent gentiment de répondre à nos questions. Plus tard nous voyons deux pick up (sortes de camions) que les petits moines et étudiants ont tôt fait de remplir : ils partent vers le centre d’examen. Comme il n’y a que deux camions ils doivent faire deux aller-retour pour emmener tous les étudiants.

Lorsque les étudiants reviennent, ils ont l’air heureux. Nous déjeunons avec eux et faisons plein de photos pour leur plus grand bonheur !
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07 mai 2012

Les grottes bouddhistes de Hpo Win près de Monywa

Ce matin nous avons prévu de visiter les fameuses grottes de Hpo win creusées à partir du XVe siècle, elles sont au nombre de 492 et abriteraient 2600 bouddhas.

Mais il nous faut d’abord trouver un moyen de locomotion bon marché. En effet, l’hôtel et les motards rencontrés dans la rue nous ont annoncés des prix indécents allant jusqu’à 35$. Après avoir tenté notre chance un peu au hasard dans la rue, nous rencontrons un groupe de jeunes sympathiques avec des motos. Alors que nous sommes en pleine négociation du tarif de la course, un jeune moine passe par là et vient nous aider car il parle un peu anglais. Grâce à lui nous arrivons à un accord pour 15000k (15€) A/R. C’est ainsi que nous partons sur deux motos en direction du site. Nous nous arrêtons en route à l’une des stations service locales : un stand avec des bouteilles d’eau en plastique remplies d’essence. Le « pompiste » remplit le réservoir à l’aide d’un entonnoir.

Nos deux jeunes pilotes vont ensuite faire le plein de noix de bétel à mâcher. Ils nous en proposent gentiment mais je dois refuser car j’ai encore la joue irritée après la mastication de la veille.
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P1140421Nous arrivons au pied du site où des guides tentent de monnayer leurs services en dollars mais nous refusons. L’un de nos jeunes amis nous accompagne dans les grottes, il ne connaît pas vraiment le site et ne parle pas très bien anglais mais ce n’est pas un problème car il demande son chemin à chaque personne que nous croisons et nous le suivons !

Des centaines de grottes ont été creusées dans la pierre et des statues de bouddha sculptées dedans. Certaines sont imposantes, d’autres très fines. Parfois les murs sont peints de scènes décrivant la vie du bouddha. Les femmes y sont toujours représentées avec le long cou des femmes girafes que nous avons rencontrées en Thailande.
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P1140428Nous continuons notre visite et avons bientôt la surprise de retrouver le jeune moine rencontré plus tôt en ville !! Il a trouvé le moyen de venir jusqu’ici et veut nous faire visiter le site ! Nous continuons donc la visite avec lui et il nous donne toutes sortes d’explications dans un anglais approximatif.


Après la visite des grottes il nous conduit à d’autres temples.

Les visiteurs peuvent acheter de petits carrés de papier doré qu’ils frottent sur les statues de bouddha pour y transférer une sorte de feuille d’or. Mais dans certains endroits les femmes ne sont pas autorisées à le faire.
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Nous quittons ensuite nos amis pour foncer à l’hôtel où nous devons faire le checkout vers midi. Puis nous prenons un bus direction Sagaing.