Marion nous fait découvrir les soirées salsa de Séoul. Nous nous arrêtons en chemin pour acheter un café et des ‘sandwichs’ (en réalité des makis coréens) à emporter. Nous arrivons bientôt au club où a lieu la soirée et c’est bien la première fois qu’on me laisse rentrer avec de la nourriture et surtout une boisson !
Je m’installe donc sur un tabouret au bar et, tout en mangeant, j’observe avec le plus grand intérêt le club et la piste de danse. Il y a bien un bar qui vend des boissons mais il y a aussi à coté une fontaine qui distribue de l’eau de source gratuitement !
La piste est pleine et tout le monde sans exception danse le style de salsa New Yorkais d’Eddie Torres. Les danseurs sont bien calés sur le rythme, ils sont plutôt bons techniquement mais j’ai l’étrange sensation que personne ne se démarque des autres danseurs. C’est un peu comme si tout le monde dansait de la même façon, du débutant au plus avancé. Et en effet tous dansent d’une façon très scolaire, ils enchainent les figures sans musicalité et sans originalité. Personne ne se démarque en tentant des figures plus ambitieuses ou avec un jeu d’expression personnel.
Le DJ passe quelques bons morceaux mais également de longues chansons toutes plates et monotones. Parfois la salsa laisse la place à des chorégraphies de groupes. Lorsque le DJ passe un chacha, c’est la catastrophe, tout le monde perd le rythme. Quant à la Bachata, elle est dansée comme un zouk… sans mouvements du bassin !
Nous restons jusqu’à la fin de la soirée et nous amusons beaucoup. Le lendemain nous ressortons et cela confirme mes premières observations !
Le lendemain plusieurs personnes intéressées par la danse me contactent sur internet. Ainsi nous rencontrons Tak, un jeune coréen qui parle parfaitement anglais. Il est étudiant en finance et prépare un CFA. Nous nous entendons immédiatement très bien, il est vraiment sympathique, drôle et nous apprend énormément de choses sur la culture coréenne. Le soir nous déménageons chez lui.
Tak souhaite prendre des cours de danse et nous emmène au second étage de son immeuble où se trouve une gigantesque école de danses de salon. Lorsque nous arrivons deux messieurs sont en train de répéter des pas de valse. Leur position est vraiment très étrange et leurs mouvements sont tout sauf naturels. L’un d’entre eux porte un étrange appareil qui lui maintient les épaules en arrière et les bras en position ouverte. Malgré cela on ne l’imagine absolument pas avec une danseuse dans les bras. C’est vraiment très étrange et totalement asiatiques. Cette scène semble tout droit sortie de la version originale du film japonais « Shall we dance » (dont Richard Gere a joué dans un remake américain).
Je suppose que c’est tout aussi amusant pour certains de nous voir apprendre les danses afro-cubaines…
Le manager de l’école nous accueille chaleureusement et nous offre un café nous proposant de faire une démonstration de salsa. Tak s’inscrit et il prendra son premier cours le soir même !
Le lendemain nous lui donnerons un premier cours de salsa et le soir il nous accompagne danser avec Marion. Dans le club de salsa, lorsque Vineta l'invite à danser, Tak se lève, pose son iphone dernière génération sur le tabouret où il était assis (il ne voudrait pas perdre son siège) et s'en va à l'autre bout de la piste. Ici, comme au Japon cette situation est parfaitement normale car les gens ne volent pas !!