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03 décembre 2010

Arrivée au Chili (jour 5)

Nous repartons le lendemain à 4h30, traversons de superbes montagnes et finissons par rejoindre une route familière, celle du désert de Dali. Le Chili est proche et effectivement on arrive bientôt au poste frontière : une simple barrière avec une cabane et un drapeau bolivien au milieu du désert !
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Rapidement, nous arrivons côte chilien et là, c'est la surprise : une route en bitume comme on n'en avait pas vue depuis longtemps, avec des lignes blanches et des indications ! Des panneaux indiquent les limitations de vitesse, les virages dangereux, les débuts et fin d'interdiction de doubler... Voila 4 mois qu'on n'avait pas vu cela !

La frontière est délimitée par les montagnes et en arrivant au Chili, nous avons un panorama incroyable sur le désert d'Atacama. La route descend pendant 160km, nous passons ainsi de 5000m à 2500m d'altitude. Et ce n'est qu'en arrivant en bas, que nous passons la frontière côte chilien.

Nous arrivons à San Pedro d'Atacama, un petit village plein de charme dans le désert d'Atacama, entièrement tourné vers le tourisme. Les maisons sont construites en adobe et les rues ne sont pas goudronnées. La ville la plus proche est à 70km et la vie est assez chère.
Nous trouvons un hostel formidable : la casa del sol nasciente, à 4 blocs de la place centrale. C'est très rustique (l'hostel  le moins cher de la ville) mais la gentillesse et l'accueil des propriétaires (Jocelyne Sorónsen et son mari) sont incroyables.

Toute la journée ce sera un choc pour nous : les conducteurs sont civilisées et courtois : ils ne nous foncent plus dessus en klaxonnant comme si on était des animaux (comme au Pérou et en Bolivie). Ils utilisent même de leurs clignotants et ralentissent aux intersections. Quelle tranquillité en ville, quel plaisir de se promener et de traverser les rues !!!

02 décembre 2010

Traversée du Salar (fin du jour 4)

A 16h, nous repartons en direction du Chili avec une autre agence mais dans un Land Cruiser aussi vieux que le précédent. Nous avons le soleil dans les yeux et au début le chauffeur ne semble vraiment pas habitué à faire cette route ce qui est plutôt inquiétant. Puis, le soleil se couche et comme ce matin, les phares ne marchent pas. Mais ça ne perturbe pas notre chauffeur qui conduit avec des feux de croisement un peu faiblards.
Vers 19h il quitte la route principale et prend un petit chemin de terre. Nous pensons d’abord arriver au camp mais il est encore loin. C'est simplement que la route du Chili devient une petite piste que notre chauffeur connaît comme sa poche. Cela vaut mieux car il n’y a aucune indication. La voiture traverse plusieurs petites rivières, mais la vieille Toyota tient le coup. On comprend mieux pourquoi il n'y avait pas de bus, mais que des 4x4 pour cette liaison.
Finalement nous arrivons à un refuge où nous passons la nuit. Nous arriverons demain au Chili.

Pour terminer avec le salar, voici une carte de toutes nos photos :

Cliquez ici pour l'agrandir.

Le salar d'Uyuni (jour 4)

Nous partons à 4h30 pour voir le soleil se lever sur le Salar. Il fait nuit et au moment de prendre la route, les phares ne marchent pas. Après avoir vainement essayé de réparer, notre chauffeur part lentement à la lueur de la petite veilleuse qui se trouve sur le pare-choc et nous arrivons rapidement au Salar tout proche. Sans lumière, nous sommes rassurés de rouler sur cette interminable étendue de sel parfaitement plane.
Alors que la voiture fonce à toute allure droit devant, le soleil se lève progressivement. On ne voit que du sel, partout à l'horizon. On se croirait sur la mer et on a l'impression de naviguer en bateau, c’est une étrange sensation. La voiture avance mais comme il n’y a aucun repère et encore moins de route, on a l'impression de rester sur place.
Soudain nous nous arrêtons pour admirer le magnifique lever de soleil sur ce monde plat et blanc sans horizon, semblable à un studio photo. Nous en profitons pour prendre quelques clichés amusants…

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…puis nous reprenons notre route jusqu’à une île étrange, entièrement recouverte de cactus géants.
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Nous grimpons nous promener jusqu’au sommet de cette ile. A notre retour, surprise, Marta nous attend avec un somptueux petit déjeuner. Un fois rassasiés, nous partons à pied dans l’immensité de ce désert de sel, et un peu plus tard le 4x4 vient nous récupérer pour nous emmener visiter une autre île avec des momies pré-incas.
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Nous reprenons la route et cette fois ci nous roulons 2h sans nous arrêter tout droit dans le sel. C’est très monotone et nous avons beau lutter contre le sommeil, nous nous endormons tous, l’un après l’autre.
Voici une vidéo de cette incroyable journée !


Nous arrivons finalement à un hôtel musée entièrement construit en briques de sel.
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Après une dernière séance photo, nous disons adieu au Salar.
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Nous roulons en direction de la ville d'Uyuni. Juste avant d'arriver de quitter le salar, juste au bord de la terre ferme, nous voyons des ouvriers ramasser le sel à la main. Les 4x4 passent sans se gêner au milieu de l'exploitation.
Après un dernier déjeuner ensemble, nous quittons cette petite équipe très sympa avec qui nous avons passé 4 jours.
Direction le cyber café pour écrire le blog. La connexion internet est trop lente pour uploader les photos.

01 décembre 2010

L'arbre de pierre (jour 3)

Nous nous levons plus tard que d’habitude, à 6h du matin, et retournons tranquillement à la laguna colorada. Mais arrivés là, surprise, nous avons vraiment du mal à reconnaitre l’endroit où nous étions hier soir car l’eau a complètement changé de couleur !! Nous avions beau être prévenus, c’est incroyable !
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Nous nous promenons tranquillement autour, la glace craque sous nos pas.
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Un peu plus loin nous apercevons comme une brume. Nous nous approchons et découvrons une source d'eau chaude qui se déverse dans le lac pour le plus grand bonheur des flamants roses !
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Les couleurs sont extraordinaires, le lac prend des teintes bleues et vertes par endroits.
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Nous reprenons notre route. Voici d'étranges roches éparpillées dans le désert : "l'arbre de pierre"

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Un peu plus loin, nous rencontrons une multitude de lacs : le lago Honda (ce qui signifie qu'il se trouve plus bas que la route).
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Nous ne sommes pas les seuls touristes dans cette zone
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Dans toutes ces lagunes, le blanc n'est pas du sel mais un mélange de minéraux comme le souffre qu'on sent bien.
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Le lac suivant : Charcota
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Un lac sec : Ramaditas ou arco iris
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Un nouveau lac rempli de flamants roses. Le lac Hedionda (du même nom que le lac du 1er jour).
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Puis le dernier lac : Cañapa
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Point de vue sur le volcan Ollaque (en activité)
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Partout dans la région nous observons d'étranges mousses vertes dures qui semblent recouvrir les rochers. Ce sont des Yareta, une sorte de corail vert qui pousse au rythme d'1 cm par an. On observe de petites bulles de sève à la surface, les paysans l'utilisaient comme combustible mais c'est désormais interdit.
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Marta, notre cuisinière nous a encore préparé un excellent repas
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Un peu plus loin, nous arrivons au village de San Juan. Petite pause, visite d'un musée pas très intéressant et soudain nous apercevons 3 énormes cactus !
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Finalement nous arrivons à Villa Candelaria (3700m) où nous passerons la nuit dans une chambre faite de briques de sel.
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30 novembre 2010

Le désert de Dali (jour 2)

Réveillés à 5h, nous continuons notre ascension des superbes montagnes de la région de Tupiza. Nous passons près du lago Amarillo (coloré en jaune par le soufre). Nous nous arrêtons plus loin près du lago Hediondo où, pour la première fois, nous voyons des milliers de flamants roses.
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Une petite pause à un étrange endroit où tout est recouvert de vert : Bofedades de Quetera.
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Une autre lagune : Kollpa laguna
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Et nous traversons le Salar de Chalviri
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Un peu plus loin on se croirait dans un tableau : c'est le désert de Dali
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Et nous arrivons à la Laguna Verde (colorée par de l'oxyde de cuivre), un endroit magnifique au pied du volcan Licancabur proche de la frontière Chilienne. Les scientifiques étudient les micros organismes vivant dans la lagune. La NASA en particulier vient régulièrement et a même testé son robot Speevy au sommet du volcan.

Nous revenons légèrement sur nos pas pour nous baigner dans des eaux thermales (bravo Winch qui se débrouille toujours pour éviter les foules de touristes). Quel plaisir de se relaxer dans des eaux chaudes en buvant le Pisco local alors qu'il fait si frais dehors !

Nous continuons notre ascension jusqu'à 5000m pour observer des geysers.

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Puis nous redescendons pour finir la journée avec la visite de la laguna Colorada d'une intense couleur rouge. Cette couleur vient de l'oxyde de fer qui est capté par des algues rouges. Ces algues colorent le lac dès qu'elles sont agitées par du vent. Nous verrons demain matin que par temps calme le lac a un tout autre aspect. La laguna colorada abrite également des micro-organismes rouges très particuliers auxquels les scientifiques s'intéressent de près.
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Finalement nous passons la nuit tout près, à Huayllajara, 4325m.

Voici la vidéo de cette journée spéciale :

29 novembre 2010

Les montagnes de Tupiza (jour 1)

Nous nous retrouvons à 7h30 à l'agence pour un petit déjeuner. Rapidement nous chargeons toutes nos affaires sur le 4x4 et prenons la route.

Notre véhicule est une Toyota Land Cruiser, l'agence en possède 8 et notre meccano qui travaille avec plusieurs agences me dit que c'est ce qu'on trouve de mieux ici, mieux que les Nissan Patrol ou que les fragiles Mitsubishi. En effet, notre 4x4 semble en bon état pour la Bolivie, nous sommes rassurés. Je demande au meccano de quelle année est le véhicule, il me répond qu'il a 20 ans !! Il faut dire que nous sommes tellement habitués à voir des épaves dans la région que ce 4x4 nous semblait presque neuf !!
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Notre guide "Winch" a 10 ans d'expérience, il a été le premier à ouvrir la route que nous emprunterons le 1er jour. Aujourd'hui il préfère travailler en ville comme mécanicien pour rester près de ses 5 enfants et on le comprend car en haute saison les chauffeurs sont sur la route 25 jours par mois !
Nous avons donc de la chance d'être avec lui, doublement car en cas de panne, nous sommes entre de bonnes mains.
Le premier jour nous traversons les montagnes de la région de Tupiza, empruntant une route peu fréquentée par les agences ce qui nous permettra d'observer de nombreux animaux.

Nous commençons avec un paysage de Far West comme la veille à cheval.

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Aguanopampa (caca de lama en Quechua) est une plaine où les lamas se rassemblent par milliers.
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Nous déjeunons dans un village fantôme, abandonné en même temps que la mine voisine.
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Nous faisons une pause à San Pablo de Lipez. Il fait un soleil de plomb et les rues sont désertes. On se croirait dans un western

Plus loin nous voyons des vizcacha, sortes de gros lapins-écureuils (comme au Macchu Picchu).
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Egalement les cousins sauvages des lamas.
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Toujours dans le style western, ici on se croirait à Monument Valley.
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Nous traversons quelques villages très pauvres. Les maisons (comme celle ou nous dormirons) sont faites d'adobe (briques de terre crues) et le toit de chaume.

Les habitants vivent de la laine et la chair de lama. Ils troquent ces marchandises tous les mois à Tupiza, et une fois tous les 6 mois en Argentine. Les hommes vont parfois chercher du travail en Argentine toute proche et où les salaires sont bien meilleurs.
Le gouvernement d'Evo Morales s'est lancé dans un vaste plan d'équipement électrique.
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Ainsi, toutes les maisons sont équipées en panneaux solaires, batteries, ampoules, et prises 12v. Les villageois remboursent chaque mois 100 bolivianos (10€) à la façon d'un microcrédit. Comme beaucoup de paysans ne lisent pas l'espagnol (on est au pays Aymara), la notice est illustrée.
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Nous dormons à Kollpani (4250m), le point culminant de la journée.

28 novembre 2010

Tupiza

Décidés à partir ce soir pour Tupiza, nous allons à la gare routière, pensant prendre le bus de 18h. Malheureusement il ne reste que les dernières places au fond du bus. Nous avons déjà expérimenté cela une fois, c'est l'horreur car ce sont les seuls sièges qui ne s'inclinent pas. Et les voisins de devant ne se gênent pas pour descendre leur siège sur vos genoux ! Pendant 11h ça risque d'être un peu pénible !
Heureusement il y a quelques jours en quittant Potosi nous nous sommes informés sur les bus pour Tupiza et nous savons que le dernier part vers 21h. Comme Potosi est de toute façon sur le chemin, nous n'hésitons pas et sautons dans un taxi collectif qui nous dépose 2h30 plus tard au nouveau terminal de Potosi que nous connaissons bien. Là, nous achetons les derniers billets pour Tupiza et le voyage commence dans l'un des pire bus semi-cama que nous ayons jamais pris. Cela dit quand même bien plus confortable que le bus qui partait de Sucre.
Peu importe car c’est notre dernier bus au Pérou, et l'excellente réputation des bus Chiliens et Argentins est déjà arrivée à nos oreilles.

Le bus arrive à 3h du matin (au lieu de 6 comme prévu) et à l'arrivée nous rencontrons Sylvia. Méfiants comme toujours lorsqu'on se fait aborder à l'arrivée dans une nouvelle ville, nous la suivons jusqu'à un hôtel bon marché (25bol soit 2,5€ par personne). Elle ne travaille pas pour l'hôtel mais pour une agence de tourisme ce qui nous rassure (concernant l'hôtel). Nous terminons la nuit dans un bon lit ce qui nous fait le plus grand bien.

Dès 8h, après un bon petit déjeuner sur le marché, nous commençons à prospecter les agences de tourisme et à aborder tous les gringos que nous croisons. S'ils ont déjà fait le Salar d'Uyuni c'est la meilleure source d'information sur les agences, dans le cas contraire nous pouvons former un groupe pour obtenir de meilleurs prix.
Le Lonely planet nous conseille de faire très attention au choix des agences. Pour une fois, il a raison. En effet, nous apprendrons plus tard qu'il y a un an et demi, deux jeeps se sont percutées tuant 13 personnes, principalement des touristes israéliens et 3 japonais. On pense que l'un des chauffeurs s'était endormi au volant.
En principe les guides-chauffeurs ont de l'expérience, ils commencent à se familiariser avec le parcours comme cuisiniers puis ils accompagnent un autre véhicule pendant 3 ans. Nous avons croisé des groupes conduits par des très jeunes (adolescents) ce qui montre que certaines agences ne sont pas sérieuses. Depuis notre arrivée à Tupiza, nous avons vu beaucoup de jeunes travailler. D'abord dans la compagnie de bus qui nous a amené, puis lors de notre randonnée à cheval, notre guide était un jeune qui a d'ailleurs fait une chute. Mais partir 4 jours dans le désert emmenés par un gamin, quelle folie !


Nous espérons partir avec Gaëlle et Thomas, rencontrés un peu plus tôt à Sucre et qui vont également à Atacama juste après, mais malheureusement nous n'arrivons pas à les joindre. Nous attendrons des nouvelles de leur part jusqu'à la dernière minute, mais finalement, ne sachant pas quel jour ils arrivent, nous  partirons sans eux.
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Après la visite des agences, nous passons la fin de l'après-midi à cheval. La région de Tupiza est magnifique et ressemble à un décor de western.
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26 novembre 2010

Sucre : Premiere expérience de moto et dinosaures

Sucre est une très jolie ville avec des maisons blanches au toit de tuile.

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Nous faisons un peu de tourisme.
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Nous pensions repartir rapidement, mais, comme à La Paz, nous restons un peu plus longtemps. Cette fois ci c'est pour que Vineta prenne des cours de français. Ici les cours particuliers coutent environ 5€ de l’heure, on aurait tord de s’en priver ! Ce matin pendant qu'elle était en cours, j'en ai profité pour apprendre à conduire une moto.
Après une petite heure d'exercice pour apprendre à passer les vitesses je suis parti avec mon instructeur pour 4h de ballade dans les environs de Sucre. Nous avons parcouru beaucoup de distance sur toutes sortes de terrains : petits chemins de terre, montagne, route goudronnée et ville.
Une expérience intense et beaucoup d'adrénaline !

Dans l'après midi nous sommes allé visiter un site où des milliers de traces de dinosaures ont été miraculeusement conservées dans le sol. Le mouvement des plaques tectoniques a complètement renversé la surface foulée par les dinosaures qui se trouve aujourd'hui presque à la verticale (comme un mur).
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Le travail de l'érosion (largement aidé par l'utilisation de la dynamite dans la carrière voisine) dégrade progressivement ce mur couvert d'empreintes. A tel point que des pans entiers s'effondrent périodiquement. A chaque fois cela laisse apparaître les strates inférieures qui contiennent également des traces. Un travail de conservation par injection de silicone est en projet.
Un parc touristique assez intéressant a été aménagé avec de nombreuses reconstitutions de dinosaures.
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Et voici une petite vidéo des dinosaures !


Nous prévoyons de prendre le bus de nuit demain soir pour nous rendre à Tupiza, point de départ pour le Salar d'Uyuni...

23 novembre 2010

Les mines d'argent de Potosi

Nous prenons le bus de nuit pour Potosi, l'une des villes les plus hautes du monde (4090m). Grâce à ses mines d'argent exploitées depuis 500 ans, cette ville fut à une époque la plus riche du monde. L'exploitation se poursuit aujourd'hui dans des conditions techniques qui ont peu évoluées depuis l’époque coloniale, où le travail était fait par des esclaves. La mastication des feuilles de coca aide à supporter ce terrible travail souterrain en haute altitude (le Cerro Rico où se trouvent les mines culmine à 4824m). A tel point qu'au XVIème siècle l’église, après avoir déclaré la coca satanique, a encouragé son utilisation afin de faire plus de profit au dépend des esclaves africains qui mourraient en travaillant dans d’atroces conditions.

La visite de la mine n'est pas sans risques comme nous le rappellent nos livres. Nous apportons donc le plus grand soin au choix de l’agence qui nous y emmènera. Nous opterons pour avec la seule agence crée et gérée par des mineurs et nous ne le regretterons pas.
Notre guide, Reynaldo Ramirez Uzeda, nous emmène d'abord dans le quartier des mineurs pour nous équiper. Le matériel est très basique et les mineurs que nous croiserons n'ont pas mieux : bottes en caoutchouc, pantalon et veste imperméables (non respirant), casque et lampe frontale électrique avec une lourde batterie accrochée a la ceinture. Ces vielles lampes encombrantes éclairent infiniment moins que nos frontales à piles ! Un simple foulard autour du cou filtrera l'air.

P1060312Ainsi équipés, nous allons faire des achats. D'abord des cadeaux pour les mineurs : feuilles de coca et catalyseur (une pate qui accélère considérablement l’effet de la mastication), jus d'orange et ce qu'ils apprécieront le plus : de l'alcool potable à 96 degrés ! Enfin, pour la démonstration finale : un bâton de dynamite, un détonateur, une mèche, et du chlorure d'ammonium pour amplifier l'explosion. Et c'est parti, direction la mine !

P1060304La mine s’étend à perte de vue. La montagne (le Cerro Rico) est un vrai gruyère, il y a des centaines d’entrées et les mines communiquent toutes entre elles. Toute la zone est très sale, les ordures jetées par terre se sont accumulées. Malheureusement, depuis 4 mois en Amérique du sud, nous sommes habitués à ce spectacle qui ne nous choque plus.


Comme les mineurs nous donnons un nom à notre groupe. Nous sommes 6 avec Reynaldo, Romain (un parisien très sympa que nous avons rencontré le matin à la gare et que nous recroiserons plusieurs fois dans les mois qui viennent) et deux belges.

Nous entrons dans la mine.
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Nous sommes dans une des sections les plus modernes, équipée de tuyaux d'air comprimé capable d'actionner un marteau piqueur. Mais cette utilisation est très rare probablement à cause de son coût et le travail se fait principalement à la main. Cette mine est une coopérative, les mineurs travaillent seuls ou en petit groupe et vivent de la vente du minerai qu’ils récoltent.
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D'autres mines sont privées et salarient les mineurs, mais ici le rêve est entretenu par l'exemple d'un mineur devenu richissime.

A mesure que nous nous enfonçons, l'air devient moins respirable. Dès que l’on accélère le pas, il devient difficile de récupérer son souffle au travers du foulard en tissu, aussi beaucoup de mineurs ne s’embarrassent pas d'une telle protection.
Les poutres en bois qui soutiennent la voûte sont en très mauvais état, beaucoup sont partiellement rompues et la voûte commence à s'affaisser. Nous progressons en marchant la tête baissée lorsque la hauteur le permet, parfois à genoux ou même en rampant.
P1060260Les mineurs que nous rencontrons ont entre 23 et 52 ans. La plupart a commencé à travailler vers 13 ans. Certains ont commencé la journée à 5h ce matin et il est 16h. Notre visite est une distraction pour eux et ils apprécient nos petits cadeaux, surtout l'alcool à 96 degrés. Ils nous expliqueront, et tenteront de nous démontrer que c'est moins nocif que la bière ou le whisky.
Un lourd chariot sur des rails endommagés permet de sortir le minerai. C'est vraiment très lourd à déplacer, même à quatre : deux personnes poussant et les autres tirant avec des cordes.
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Le chargement et déchargement du minerai sont des opérations très éprouvantes, d'autant plus que cela remplit l'air de poussière le rendant irrespirable.
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Dans certains secteurs il fait très froid, mais la température monte facilement jusqu’à 45 degrés dans les galeries les plus étroites.
P1060232Les mineurs passent plus de temps éveillé dans la mine qu'à l'extérieur, ils nous racontent qu'à l'âge de la retraite beaucoup n'arrivent pas à se faire à la vie à l'air libre et préfèrent retourner à la mine. Souvent ils tombent malades et leur santé se dégrade rapidement. Les mineurs ont leur propre divinité, fruit d'un syncrétisme religieux. C’est le Tia (nom dérivé de la prononciation Quechua de l'espagnol "dios") qui règne quelque part entre le ciel et l'enfer, notions introduites par les espagnols.
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Comme on le voit sur la photo, les mineurs l'honorent en toute occasion apportant des offrandes comme : cigarette, alcool, coca, boissons et nourriture... bref tout ce que les mineurs aiment consommer.

La visite de la mine nous a permit de bien nous rendre compte de ce qu’est la vie et le travail dans ce monde souterrain. Ce qu’on avait du mal à l’imaginer juste avant est maintenant une réalité bien concrète ancrée dans nos esprits. Pendant quelques heures nous avons vu le quotidien des mineurs, nous avons discuté avec eux, rampé et transpiré en respirant le même air. Certains étrangers poussent l'expérience jusqu'à aller travailler un mois à la mine comme ce médecin français dont notre guide, Reynaldo nous a parlé.


Après la visite de la mine nous passons aux travaux pratiques : manipulation de dynamite. On prend le bâton de dynamite, on l'ouvre, l'intérieur contient une pâte verte semblable à du wasabi. On coupe cette pate verte en 3 morceaux pour en faire une sorte de boule comme si c’était de la pâte à modeler. On plante le détonateur dedans, et on enfonce la mèche. On place le tout dans un sac plastique contenant le chlorure d'ammonium. Après avoir allumé la mèche, on a environ 2 minutes et boum !


Notre guide nous conduit à l'usine où le minerai est raffiné avant de quitter le pays pour être transformé en argent à l'étranger.
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