Nous partons de bonne heure pour l'aéroport et rentrons sans histoire en Thailande où nous retrouvons notre ami Arvind qui a gardé une partie de nos affaires. Le soir même je prend un bus de nuit pour Koh Tao et Vineta pour Chiang Rai au nord de la Thaïlande.
Le lendemain midi j'arrive sur l'ile de Koh Tao où je retrouve mon ami Benjamin. Vineta s'installe à Chiang Rai où elle va passer un mois à prendre des cours à l'alliance française.
J'ai de nouveau accès à internet et dans les jours qui viennent nous mettrons en ligne les nombreuses photos de Birmanie.
Je vais passer le mois à venir à faire du montage vidéo. Ne ratez pas la vidéo de Birmanie ainsi que celles du Vietnam, de notre traditionnel nouvel an vietnamien (Têt) dans une famille proche de Saigon, du nouvel an Thaïlandais à Pattaya (Sunkran), et de notre visite des temples d'Angkor au Cambodge !
23 mai 2012
22 mai 2012
Première manifestation pacifique à Yangon contre les coupures d’électricité
Libellés :
Birmanie
Nous rentrons à Yangon de bonne heure mardi pour récupérer nos passeports à l’ambassade de Chine. Le soir, alors que nous faisons nos dernières photos dans la rue du côté de la pagode Sule, nous croisons de nombreux photographes. Il y a également deux camions de police. Manifestement quelque chose se prépare. Je discute avec un photographe local et comprenons que quelques chose est prévu pour 19h. Il me prend pour un journaliste ce qui n’est pas bon car le pays est interdit aux reporters internationaux.
Nous téléphonons alors à Ko Pwint qui nous explique qu’une manifestation est prévue pour protester contre les coupures d’électricité. Cette manifestation n’ayant pas été annoncée dans les règles, elle est illégale. Or la dernière manifestation à Yangon remonte à la fameuse « révolution safran » réprimée dans le sang en 2007.
Mais depuis les choses ont évoluées : les manifestations sont désormais autorisés à condition d’être déclarées à l’avance (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). La semaine dernière dans une petite ville, puis dimanche à Mandalay des manifestations similaires ont eu lieu.
Nous avons constaté partout que l’électricité fonctionnait de façon très aléatoire. Tous les commerces importants et la plupart des hôtels où les étrangers sont admis sont équipés d’un groupe électrogène. Partout dans la rue, on peut entendre le vacarme de ces groupes et respirer pleinement leurs gaz d’échappement.
Mais les petits commerces qui se limitent généralement à une table dans la rue doivent se contenter d’une bougie. C’est la même chose dans les maisons. C’est donc naturellement qu’est née l’idée de défiler avec des bougies.
Nous retrouvons notre ami et partons ensemble assister aux évènements et retrouvons beaucoup de photographes birmans que nous avons rencontré à l’institut français. Le quartier nous est très familier car c’est là que nous habitions lors de notre premier séjour à Yangon. Personne ne sait avec certitude comment les choses vont tourner. Pour la première fois je laisse à l’hôtel les passeports et la liasse de billets que je n’ai jamais quitté depuis notre arrivée dans le pays. Nous prenons beaucoup d’images mais prudemment car les journalistes occidentaux sont toujours interdits dans le pays. Il y a quelques policiers mais infiniment moins que lors des manifs en France.
Il y a tellement de gens dans la rue que la circulation est presque interrompue et c’est bien la première fois qu’on n’entend plus les klaxons incessants dans ce quartier ! Je compte à peine une dizaine de personnes tenant une bougie. L’action est localisée en un tout petit lieu où on voit un groupe portant quelques bougies, suivi de quelques policiers, le tout entouré par des centaines de photographes et une immense foule de curieux !
Les gens ont peur d’allumer des bougies, et les rares personnes qui le font sont la proie de centaines de photographes. Après un petit tour en ville la manifestation s’immobilise dans la pagode Sule. Un premier groupe pénètre dans la pagode, et un second s’installe juste en face.
La manifestation s'est déroulée dans le calme. Nous avons vu la police arrêter une personne mais elle n'est pas intervenue en force alors que la manifestation était illégale. Des milliers de curieux étaient présents ainsi qu'un nombre considérable de photographes.
Après la manifestation, nous retrouvons l’une de ces rares personnes qui ont allumé une bougie et l’invitons à discuter autour d’une bière avec notre ami Ko Pwint.
Il n’est évidemment pas rassuré sur son sort mais annonce fermement qu’il poursuivra les manifestations le lendemain et les jours suivants jusqu’à ce que le mouvement prenne de l’ampleur. Il n’est pas rattaché à la LND (la ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi) et regrette l’absence de voix politiques. Nous apprenons que des manifestations à la bougie ont déjà eu lieu en 2003 dans la ville natale de Ko Pwint. Aung San Suu Kyi se rendait à Monywa pour un évènement important. Notre ami nous raconte ce jour là : les hommes finissent le travail plus tôt et toutes les femmes préparent à manger plus tôt que d’habitude pour pourvoir assister à l’évènement. Mais la junte que notre ami appelle « grand frère » coupe le courant dans toute la ville. Les habitants ne se découragent pas et sortent par dizaines de milliers dans les rues avec leurs bougies. La répression fut sanglante et la leader du mouvement emprisonnée. Nous connaissons la suite : sa récente libération et les changements intervenus depuis l’année dernière. Notre ami continue : de nombreux enfants disparurent ce jour là… Sous le coup de l’émotion il ne termine pas sa phrase ; son oncle est depuis ce jour sans nouvelle de ses deux enfants, comme beaucoup d’autres parents.
Nous téléphonons alors à Ko Pwint qui nous explique qu’une manifestation est prévue pour protester contre les coupures d’électricité. Cette manifestation n’ayant pas été annoncée dans les règles, elle est illégale. Or la dernière manifestation à Yangon remonte à la fameuse « révolution safran » réprimée dans le sang en 2007.
Mais depuis les choses ont évoluées : les manifestations sont désormais autorisés à condition d’être déclarées à l’avance (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). La semaine dernière dans une petite ville, puis dimanche à Mandalay des manifestations similaires ont eu lieu.
Nous avons constaté partout que l’électricité fonctionnait de façon très aléatoire. Tous les commerces importants et la plupart des hôtels où les étrangers sont admis sont équipés d’un groupe électrogène. Partout dans la rue, on peut entendre le vacarme de ces groupes et respirer pleinement leurs gaz d’échappement.
Mais les petits commerces qui se limitent généralement à une table dans la rue doivent se contenter d’une bougie. C’est la même chose dans les maisons. C’est donc naturellement qu’est née l’idée de défiler avec des bougies.
Nous retrouvons notre ami et partons ensemble assister aux évènements et retrouvons beaucoup de photographes birmans que nous avons rencontré à l’institut français. Le quartier nous est très familier car c’est là que nous habitions lors de notre premier séjour à Yangon. Personne ne sait avec certitude comment les choses vont tourner. Pour la première fois je laisse à l’hôtel les passeports et la liasse de billets que je n’ai jamais quitté depuis notre arrivée dans le pays. Nous prenons beaucoup d’images mais prudemment car les journalistes occidentaux sont toujours interdits dans le pays. Il y a quelques policiers mais infiniment moins que lors des manifs en France.
Il y a tellement de gens dans la rue que la circulation est presque interrompue et c’est bien la première fois qu’on n’entend plus les klaxons incessants dans ce quartier ! Je compte à peine une dizaine de personnes tenant une bougie. L’action est localisée en un tout petit lieu où on voit un groupe portant quelques bougies, suivi de quelques policiers, le tout entouré par des centaines de photographes et une immense foule de curieux !
Les gens ont peur d’allumer des bougies, et les rares personnes qui le font sont la proie de centaines de photographes. Après un petit tour en ville la manifestation s’immobilise dans la pagode Sule. Un premier groupe pénètre dans la pagode, et un second s’installe juste en face.
La manifestation s'est déroulée dans le calme. Nous avons vu la police arrêter une personne mais elle n'est pas intervenue en force alors que la manifestation était illégale. Des milliers de curieux étaient présents ainsi qu'un nombre considérable de photographes.
Après la manifestation, nous retrouvons l’une de ces rares personnes qui ont allumé une bougie et l’invitons à discuter autour d’une bière avec notre ami Ko Pwint.
Il n’est évidemment pas rassuré sur son sort mais annonce fermement qu’il poursuivra les manifestations le lendemain et les jours suivants jusqu’à ce que le mouvement prenne de l’ampleur. Il n’est pas rattaché à la LND (la ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi) et regrette l’absence de voix politiques. Nous apprenons que des manifestations à la bougie ont déjà eu lieu en 2003 dans la ville natale de Ko Pwint. Aung San Suu Kyi se rendait à Monywa pour un évènement important. Notre ami nous raconte ce jour là : les hommes finissent le travail plus tôt et toutes les femmes préparent à manger plus tôt que d’habitude pour pourvoir assister à l’évènement. Mais la junte que notre ami appelle « grand frère » coupe le courant dans toute la ville. Les habitants ne se découragent pas et sortent par dizaines de milliers dans les rues avec leurs bougies. La répression fut sanglante et la leader du mouvement emprisonnée. Nous connaissons la suite : sa récente libération et les changements intervenus depuis l’année dernière. Notre ami continue : de nombreux enfants disparurent ce jour là… Sous le coup de l’émotion il ne termine pas sa phrase ; son oncle est depuis ce jour sans nouvelle de ses deux enfants, comme beaucoup d’autres parents.
21 mai 2012
L’ile aux Ogres à Moulmein (Mawlamyine)
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Birmanie
Nous prenons un Ferry pour l’ile aux ogres face à Mawlamyine. Le ferry est une sorte de barge reconvertie en transport de marchandises et de passagers. Il y a peut-être une bouée de sauvetage pour 300 passagers et le bateau transporte toutes sortes de marchandises Nous sommes les seuls étrangers. Les passagers s’asseyent sur les caisses ou généralement à même le sol métallique.
Après une traversée d’une heure, nous arrivons à l’embarcadère et là un policier me demande mon passeport. Je le suis sans rien dire, en souriant mais pas très rassuré. Lorsqu’il me présente un registre, je sors mon vieux passeport annulé et remplis toutes les informations demandées. J’ai fait de même dans le bus, le bateau et à l’hôtel, parfois avec des numéros approximatifs sans que ca ne pose de problème.
Pour parcourir l’ile, nous prenons un taxi local : une charrette à cheval. Le conducteur ne parle pas un mot d’anglais mais il est très gentil et nous communiquons par signes. Rapidement il me tend les rênes et le fouet et c’est moi qui conduirai jusqu’au retour. Nous traversons de petits villages où les gens sont tout étonnés de voir des étrangers et de sublimes paysages de rizières.
Parfois nous croisons un char à bœuf, parfois ce sont des tuctucs qui arrivent en klaxonnant.
Notre conducteur me donne une noix de bétel à mâcher. Un peu plus tard, il m’en propose une seconde et je la tends à Vineta qui voulait essayer. Malheureusement c’est un peu trop fort et elle ne le supporte pas.
A 15h, nous sommes de retour à l’embarcadère pour le retour car il nous est interdit de dormir sur place. Cette fois-ci nous montons dans un vieux bateau en bois où les gens sont entassés. Arrivés de l’autre côté nous rentrons à pied au lieu de prendre le taxi, ce qui nous fait une jolie ballade.
Après une traversée d’une heure, nous arrivons à l’embarcadère et là un policier me demande mon passeport. Je le suis sans rien dire, en souriant mais pas très rassuré. Lorsqu’il me présente un registre, je sors mon vieux passeport annulé et remplis toutes les informations demandées. J’ai fait de même dans le bus, le bateau et à l’hôtel, parfois avec des numéros approximatifs sans que ca ne pose de problème.
Pour parcourir l’ile, nous prenons un taxi local : une charrette à cheval. Le conducteur ne parle pas un mot d’anglais mais il est très gentil et nous communiquons par signes. Rapidement il me tend les rênes et le fouet et c’est moi qui conduirai jusqu’au retour. Nous traversons de petits villages où les gens sont tout étonnés de voir des étrangers et de sublimes paysages de rizières.
Parfois nous croisons un char à bœuf, parfois ce sont des tuctucs qui arrivent en klaxonnant.
Notre conducteur me donne une noix de bétel à mâcher. Un peu plus tard, il m’en propose une seconde et je la tends à Vineta qui voulait essayer. Malheureusement c’est un peu trop fort et elle ne le supporte pas.
A 15h, nous sommes de retour à l’embarcadère pour le retour car il nous est interdit de dormir sur place. Cette fois-ci nous montons dans un vieux bateau en bois où les gens sont entassés. Arrivés de l’autre côté nous rentrons à pied au lieu de prendre le taxi, ce qui nous fait une jolie ballade.
18 mai 2012
Quelques jours tranquilles dans le sud à Mawlamyine
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Birmanie
Bien que nous n’ayons pas de passeport (l’ambassade de Chine les gardera 6 jours) et que l’ambassade de France nous ai dit que c’était impossible, nous décidons de partir pour le sud, munis de photocopies de nos passeports et visas..
Heureusement tout se passe sans problème, il n’y a pas de check point et on nous laisse voyager. Mawlamyine a beau être une grande ville, on s’y sent comme dans un village paisible au bord d’un grand fleuve et c’est bien agréable après Yangon.
Nous assistons au brusque passage de la saison chaude à la saison des pluies. Cela fait vraiment du bien car la température dépassait souvent les 40°. Les pluies de mousson sont très abondantes et peuvent parfois durer toute la nuit. Bien sur le ciel est gris mais les températures sont agréables.
Le lendemain nous grimpons à pied jusqu’au sommet d’une colline au sommet de laquelle se trouve une célèbre roche dorée. Nous rencontrons un jeune japonais qui a décidé de fuir le style de vie japonais et le nucléaire pour vivre sa passion. Adepte d’arts martiaux, il voyage d’un pays à l’autre pour confronter sa technique de combat à celles des autres pays (boxe thai ou muay-thai, boxe birmane ou bama lethwei, kung fu en Chine). Il voyage avec un sabre et nous faisons des photos amusantes de lui. Malgré les apparences il a quand même 40 ans !
Heureusement tout se passe sans problème, il n’y a pas de check point et on nous laisse voyager. Mawlamyine a beau être une grande ville, on s’y sent comme dans un village paisible au bord d’un grand fleuve et c’est bien agréable après Yangon.
Nous assistons au brusque passage de la saison chaude à la saison des pluies. Cela fait vraiment du bien car la température dépassait souvent les 40°. Les pluies de mousson sont très abondantes et peuvent parfois durer toute la nuit. Bien sur le ciel est gris mais les températures sont agréables.
Le lendemain nous grimpons à pied jusqu’au sommet d’une colline au sommet de laquelle se trouve une célèbre roche dorée. Nous rencontrons un jeune japonais qui a décidé de fuir le style de vie japonais et le nucléaire pour vivre sa passion. Adepte d’arts martiaux, il voyage d’un pays à l’autre pour confronter sa technique de combat à celles des autres pays (boxe thai ou muay-thai, boxe birmane ou bama lethwei, kung fu en Chine). Il voyage avec un sabre et nous faisons des photos amusantes de lui. Malgré les apparences il a quand même 40 ans !
16 mai 2012
Aung San Suu Kyi
Libellés :
Birmanie
Les demandes de visas s’effectuant le matin, nos après-midi sont libres et nous en profitons pour retrouver notre ami Ko Pwint. Pendant notre absence il a participé à un atelier de photographie organisé par l’institut français. Il nous raconte les difficultés qu’il a eu à boucler son travail et dit que mercredi soir, tous les élèves présentent leurs résultats. Nous décidons d’aller soutenir notre ami.
Mercredi soir, nous arrivons à l’institut français. Nous passons par une petite cafétéria et un jardin, montons par un escalier extérieur et entrons dans la salle de l’atelier. Une quinzaine de jeunes birmans sont là, assis par terre et affairés autours de leurs ordinateurs portables dans une atmosphère détendue et sympathique. Nous sommes les seuls visiteurs et allons nous présenter au professeur.
La présentation commence : chaque série de photo est présentée sous forme de diaporama accompagné d’une bande son. Certains sont très intéressants comme l’histoire en photo d’un vendeur de tickets de bus sur une ligne où les véhicules ont plus de 60 ans ! Notre ami présente l’histoire de la dame qui prépare le thé dans sa rue. Pour d’autres le sujet sera un chômeur reconvertit en astrologue de rue, une femme de ménage de 15 ans, plusieurs enfants ou familles qui vivent des ordures ou du recyclage dans une décharge. Une série porte sur un garde du corps d’Aung San Suu Kyi, la célèbre ex-opposante au régime militaire.
Même si les photos ne sont pas parfaites, les thèmes abordés sont très émouvants car ils correspondent à une réalité que nous côtoyons chaque jour.
A la fin de l’exposé le professeur explique qu’il invitera tout le monde à boire du vin après qu’ « elle » soit venue voir l’exposition. Curieusement il emploie plusieurs fois le terme « elle » sans jamais nommer la personne. Nous pensons à un vice-consul à l’ambassadeur…
En réalité il s’agit de la célèbre Aung San Suu Kyi, « the lady » qui viendra assister à l’inauguration d’une exposition de photos ici même ! Nous revenons donc le lendemain et effectivement nous voyons de près la célèbre icône du pays débarquer dans la petite cafétéria de l’institut pour regarder une petite expo photo amateur, montée à la hâte avant son arrivée et dont le sujet n’est autre qu’elle-même ! « Elle » qui a reçu un prix Nobel et qui, par conviction, a choisi de passer de longues années enfermée, alors qu’elle aurait pu à tout moment renoncer et rentrer libre à Londres où sa famille l’attendait.
Quelques autres personnalités sont présentes comme l’ambassadeur mais personne ne s’intéresse à eux ! La star c’est « the lady » suit le professeur de photo à travers la cafétéria. Ce jour là, tellement de photos d’elle ont été prises qu’il y aurait de quoi organiser plusieurs autres expos ! Après cette petite visite, un cocktail privé est organisé dans la salle de l’atelier où nous étions la veille, et nous prenons congé, laissant nos amis avec leur professeur.
Mercredi soir, nous arrivons à l’institut français. Nous passons par une petite cafétéria et un jardin, montons par un escalier extérieur et entrons dans la salle de l’atelier. Une quinzaine de jeunes birmans sont là, assis par terre et affairés autours de leurs ordinateurs portables dans une atmosphère détendue et sympathique. Nous sommes les seuls visiteurs et allons nous présenter au professeur.
La présentation commence : chaque série de photo est présentée sous forme de diaporama accompagné d’une bande son. Certains sont très intéressants comme l’histoire en photo d’un vendeur de tickets de bus sur une ligne où les véhicules ont plus de 60 ans ! Notre ami présente l’histoire de la dame qui prépare le thé dans sa rue. Pour d’autres le sujet sera un chômeur reconvertit en astrologue de rue, une femme de ménage de 15 ans, plusieurs enfants ou familles qui vivent des ordures ou du recyclage dans une décharge. Une série porte sur un garde du corps d’Aung San Suu Kyi, la célèbre ex-opposante au régime militaire.
Même si les photos ne sont pas parfaites, les thèmes abordés sont très émouvants car ils correspondent à une réalité que nous côtoyons chaque jour.
A la fin de l’exposé le professeur explique qu’il invitera tout le monde à boire du vin après qu’ « elle » soit venue voir l’exposition. Curieusement il emploie plusieurs fois le terme « elle » sans jamais nommer la personne. Nous pensons à un vice-consul à l’ambassadeur…
En réalité il s’agit de la célèbre Aung San Suu Kyi, « the lady » qui viendra assister à l’inauguration d’une exposition de photos ici même ! Nous revenons donc le lendemain et effectivement nous voyons de près la célèbre icône du pays débarquer dans la petite cafétéria de l’institut pour regarder une petite expo photo amateur, montée à la hâte avant son arrivée et dont le sujet n’est autre qu’elle-même ! « Elle » qui a reçu un prix Nobel et qui, par conviction, a choisi de passer de longues années enfermée, alors qu’elle aurait pu à tout moment renoncer et rentrer libre à Londres où sa famille l’attendait.
Quelques autres personnalités sont présentes comme l’ambassadeur mais personne ne s’intéresse à eux ! La star c’est « the lady » suit le professeur de photo à travers la cafétéria. Ce jour là, tellement de photos d’elle ont été prises qu’il y aurait de quoi organiser plusieurs autres expos ! Après cette petite visite, un cocktail privé est organisé dans la salle de l’atelier où nous étions la veille, et nous prenons congé, laissant nos amis avec leur professeur.
15 mai 2012
Retour à Yangon, demande de visas pour la Chine
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Birmanie
Nous arrivons au terminal de bus de Yangon vers 4h du matin. Nous trouvons deux touristes pour partager avec nous les 8€ de taxi et arrivons au centre ville (Sule Pagoda) vers 5h. La dernière fois nous étions dans la guesthouse la moins chère de la ville (pour 10$ sans petit déj). Cette fois-ci nous montons en gamme et allons chez « Daddy’s home », une guesthouse fort sympathique, où nous avons une petite chambre sans SDB mais avec la clim et le petit déj pour 15$.
Bien que nous arrivions à l’hôtel vers 5h30 du matin, on ne nous fait pas payer la première demi-journée. Plus tard je comprendrai que l’heure normale de check-in est généralement 6h en Birmanie. Après seulement une heure de sommeil, nous nous réveillons pour remplir le long dossier de demande de visa pour la Chine. A 9h je suis à l’ambassade française où mon nouveau passeport est prêt. Je conserve l’ancien dont les feuillets sont pleins car il comporte l’indispensable visa Birman. Pendant ce temps Vineta fait la queue à l’ambassade de Chine mais alors que je m’apprête à la rejoindre, je la vois revenir : l’ambassade de Chine est fermée !
Nous y retournons le lendemain et sommes les premiers devant la porte, bien en avance. Etant donné la fermeture de la veille beaucoup de gens arrivent, juste avant l’ouverture. Nous avons beau attendre juste devant la porte fermée, une femme vient s’intercaler dans le petit espace entre la porte et nous, pour passer la première. Les portes tardent à s’ouvrir et les birmans se comportent comme des animaux : grattant à la porte, scrutant l’intérieur de l’ambassade par le moindre petit trou, criant, tapant… je vous passe les détails. Lorsque la porte s’ouvre c’est une bousculade incroyable. Les plus vulgaires sont les gens qui travaillent pour une agence de tourisme : ils n’hésitent pas à passer devant tout le monde. Nous avons beau être arrivés les premiers on nous donne le numéro 18. Après encore une bonne heure d’attente au chaud les portes de la salle des visas s’ouvrent. Le premier arrivé au guichet est un employé d’agence. Il présente une vingtaine de demandes de visas ce qui prend du temps. Plutôt que d’attendre 18 tours je passe en force après lui faisant valoir bien haut que je suis arrivé le premier à 7h du matin. Personne n’ose rien dire.
Les pièces à fournir pour notre demande de visa n’étant précisées nulle part j’ai apporté autant de documents que possible : du compte en banque au certificat d’assurance. Mais mon dossier est refusé : « revenez avec une réservation d’hôtel et un billet d’avion ». Je crois alors que nos deux dossiers sont refusés car celui de Vineta est moins complet que le mien, mais avec surprise, je vois l’employée valider le dossier de Vineta sans discuter !
Je repars donc bredouille mais soulagé car le dossier de Vineta était beaucoup plus difficile que le mien à faire passer à cause du manque de pièces ! Je conclus qu’ils ont soit un problème avec la France, soit qu’ils décident aléatoirement d’emmerder les gens.
Le lendemain je reviens avec une fausse lettre d’invitation imprimée. Je subis un interrogatoire interminable et ce n’est que pour aller accabler un pauvre Philippin que mon interlocuteur m’abandonne laissant mon dossier accepté !
J’avais demandé un visa express (25$ de plus) mais cela m’est refusé. On me dit que ce n’est possible que pour les visas « normaux ». Pour une raison qui m’échappe ma demande de visa L touristique ordinaire est « anormale ».
4 jours ouvrés plus tard, c'est-à-dire à la veille du départ nous récupèrerons les passeports avec les visas ! Quant au pauvre Philippin, il devra réitérer sa demande à Singapour car comme pour nous à Séoul on lui demande une carte de résident en Birmanie.
Bien que nous arrivions à l’hôtel vers 5h30 du matin, on ne nous fait pas payer la première demi-journée. Plus tard je comprendrai que l’heure normale de check-in est généralement 6h en Birmanie. Après seulement une heure de sommeil, nous nous réveillons pour remplir le long dossier de demande de visa pour la Chine. A 9h je suis à l’ambassade française où mon nouveau passeport est prêt. Je conserve l’ancien dont les feuillets sont pleins car il comporte l’indispensable visa Birman. Pendant ce temps Vineta fait la queue à l’ambassade de Chine mais alors que je m’apprête à la rejoindre, je la vois revenir : l’ambassade de Chine est fermée !
Nous y retournons le lendemain et sommes les premiers devant la porte, bien en avance. Etant donné la fermeture de la veille beaucoup de gens arrivent, juste avant l’ouverture. Nous avons beau attendre juste devant la porte fermée, une femme vient s’intercaler dans le petit espace entre la porte et nous, pour passer la première. Les portes tardent à s’ouvrir et les birmans se comportent comme des animaux : grattant à la porte, scrutant l’intérieur de l’ambassade par le moindre petit trou, criant, tapant… je vous passe les détails. Lorsque la porte s’ouvre c’est une bousculade incroyable. Les plus vulgaires sont les gens qui travaillent pour une agence de tourisme : ils n’hésitent pas à passer devant tout le monde. Nous avons beau être arrivés les premiers on nous donne le numéro 18. Après encore une bonne heure d’attente au chaud les portes de la salle des visas s’ouvrent. Le premier arrivé au guichet est un employé d’agence. Il présente une vingtaine de demandes de visas ce qui prend du temps. Plutôt que d’attendre 18 tours je passe en force après lui faisant valoir bien haut que je suis arrivé le premier à 7h du matin. Personne n’ose rien dire.
Les pièces à fournir pour notre demande de visa n’étant précisées nulle part j’ai apporté autant de documents que possible : du compte en banque au certificat d’assurance. Mais mon dossier est refusé : « revenez avec une réservation d’hôtel et un billet d’avion ». Je crois alors que nos deux dossiers sont refusés car celui de Vineta est moins complet que le mien, mais avec surprise, je vois l’employée valider le dossier de Vineta sans discuter !
Je repars donc bredouille mais soulagé car le dossier de Vineta était beaucoup plus difficile que le mien à faire passer à cause du manque de pièces ! Je conclus qu’ils ont soit un problème avec la France, soit qu’ils décident aléatoirement d’emmerder les gens.
Le lendemain je reviens avec une fausse lettre d’invitation imprimée. Je subis un interrogatoire interminable et ce n’est que pour aller accabler un pauvre Philippin que mon interlocuteur m’abandonne laissant mon dossier accepté !
J’avais demandé un visa express (25$ de plus) mais cela m’est refusé. On me dit que ce n’est possible que pour les visas « normaux ». Pour une raison qui m’échappe ma demande de visa L touristique ordinaire est « anormale ».
4 jours ouvrés plus tard, c'est-à-dire à la veille du départ nous récupèrerons les passeports avec les visas ! Quant au pauvre Philippin, il devra réitérer sa demande à Singapour car comme pour nous à Séoul on lui demande une carte de résident en Birmanie.
14 mai 2012
Départ pour Yangon après deux jours d’attente à Kalaw
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Birmanie
Nous sommes coincés deux nuits à Kalaw à cause d’une erreur de l’agence dans notre réservation de bus. La visite du marché local nous donne quelques idées. Nous trouvons un tailleur à qui nous faisons réaliser divers aménagements dans nos vêtements : poche secrète, système pour relever et accrocher le bas des pantalons, ourlets, etc… Nous faisons également transformer un sac à gravats classique en sac de transport discret et ultraléger pour nos gros sacs à dos.
Je dois contacter l’ambassade de France à Yangon pour savoir si mon passeport est arrivé. Pour cela il suffit de s’adresser à l’une des ces nombreuses personnes qui attendent dans la rue en lisant leur journal devant une table où est posé un téléphone. C’est l’équivalent local de nos cabines téléphoniques, sauf quel le réseau birman est indescriptible. Je vais essayer tout de même. Pour commencer l’ambassade de France a non pas un mais 5 numéros de téléphone. La première opératrice à qui je m’adresse numérote sans interruption pendant 15 minutes sans parvenir à me connecter. Un peu plus loin, la suivante aura plus de chance mais je remarque qu’elle utilise 2 téléphones pour tenter 2 numéros simultanément. Le son est assez mauvais surtout que nous sommes au bord d’une route, et il arrive souvent que la communication soit coupée. Finalement je parviens à joindre l’ambassade qui n’a pas encore l’information : « rappelez-nous plus tard ! » mais la dame fort sympathique promet de m’envoyer un email.
Grand luxe, nous avons une chambre avec salle de bain :
Et nous déployons une fois de plus notre moustiquaire sur le lit :
Je termine le retard accumulé dans la rédaction du blog et le moment de partir approche.
Nous devons être à 16h30 à la station de bus (où on attend généralement 2h de plus) et nous sommes sensés arriver à Yangon vers 4h du matin. Les bus circulent tous de nuit car de jour les vieux moteurs surchaufferaient.
Je dois contacter l’ambassade de France à Yangon pour savoir si mon passeport est arrivé. Pour cela il suffit de s’adresser à l’une des ces nombreuses personnes qui attendent dans la rue en lisant leur journal devant une table où est posé un téléphone. C’est l’équivalent local de nos cabines téléphoniques, sauf quel le réseau birman est indescriptible. Je vais essayer tout de même. Pour commencer l’ambassade de France a non pas un mais 5 numéros de téléphone. La première opératrice à qui je m’adresse numérote sans interruption pendant 15 minutes sans parvenir à me connecter. Un peu plus loin, la suivante aura plus de chance mais je remarque qu’elle utilise 2 téléphones pour tenter 2 numéros simultanément. Le son est assez mauvais surtout que nous sommes au bord d’une route, et il arrive souvent que la communication soit coupée. Finalement je parviens à joindre l’ambassade qui n’a pas encore l’information : « rappelez-nous plus tard ! » mais la dame fort sympathique promet de m’envoyer un email.
Grand luxe, nous avons une chambre avec salle de bain :
Et nous déployons une fois de plus notre moustiquaire sur le lit :
Je termine le retard accumulé dans la rédaction du blog et le moment de partir approche.
Nous devons être à 16h30 à la station de bus (où on attend généralement 2h de plus) et nous sommes sensés arriver à Yangon vers 4h du matin. Les bus circulent tous de nuit car de jour les vieux moteurs surchaufferaient.
11 mai 2012
Deux jours de trekking dans les villages des minorités ethniques
Libellés :
Birmanie
Le bus nous laisse à 3h du matin à Kalaw. Des rabatteurs d’agences de trekking sont déjà là et ne nous lâchent pas une seconde. Nous partons à la recherche d’un hôtel bon marché accompagnés d’un australien rencontré dans le bus et partageons finalement tous les trois une chambre à 9$ au « golden Lily ».
Après 4h de sommeil et un petit déjeuner basique nous allons chez Sam, l’agence de trekking auprès de laquelle nous avons réservé (suivant les conseils de Marjo à Bagan). Après avoir payé la chambre je demande à la propriétaire où se trouve « Sam’s familly restaurant ». Elle me répond en mentant qu’elle l’ignore. J’affirme sarcastiquement qu’elle est certainement nouvelle dans ce village, mais elle me répond qu’elle est née ici. Je pars en la remerciant pour son aide et en me félicitant de ne pas l’avoir choisie pour mon trekking !
Lorsque nous arrivons dans son restaurant (3 pâtés de maison plus loin), Sam, un vieux monsieur qui inspire confiance nous accueille. Il précise bien cinq fois qu’il ne veut aucun malentendu alors qu’il va nous donner tous les détails. En réalité nous comprendrons plus tard qu’il est aussi malhonnête que les autres.
Au passage, si vous rechercher une agence de trek je vous conseille M. Than Tun (thantun55@gmail.com), un monsieur pas tout jeune, expérimenté, et très cultivé que j’aurai aimé rencontrer deux jours plus tôt (voir suite du récit). Pour un hôtel, allez au Golden Kalaw (et surtout pas au Golden Lily le voisin).
Sam nous annonce des prix en kyats, correspondant à l’euro là où nous attendions des dollars. C’est un peu plus que prévu aussi nous sommes heureux de voir arriver Sébastien et Laure-Anne, un jeune couple de Grenoble avec qui nous allons partager les frais.
Nous partons donc tous les 4 avec une jeune guide ‘July’ qui parle anglais et un jeune cuisinier. Nous laissons nos gros sacs à l’agence et partons très légers.
La rando sera très agréable et le climat nous épargnera les grosses chaleurs. Nous commençons par traverser une forêt, puis arrivons dans des espaces cultivés par des paysans en costumes traditionnels. Nous croisons souvent des chars à bœufs.
A chaque fois que nous croisons des enfants ils nous font de grands signes et semblent très heureux de nous voir.
Nous traversons plusieurs villages appartenant à différentes ethnies. Chacune a son langage avec une écriture propre, ses coutumes et tenues vestimentaires spécifiques. Dans certains villages la tenue des femmes nous rappelle la région du lac Titikaka en Bolivie : jupe verte, haut rayé coloré dans les tonalités roses et un tissus de couleur vive sur la tête.
Hommes et femmes portent une jupe, les femmes sont plus maquillées qu’en ville, mais toujours avec le même masque beige. Comme dans tout le pays elles portent d’impressionnants plateaux en équilibre sur la tête.
Pour le déjeuner nous nous arrêtons dans un village et July trouve une maison dont nous pouvons utiliser la cuisine. Les maisons sont construites en bois sur pilotis avec le toit soit en taule soit en paille. Le rez-de-chaussée sert d’étable et est rempli de vaches indiennes avec une grande bosse sur la base du cou. Il n’y a pas d’eau ni d’électricité.
Nous montons dans la maison et la famille nous invite à nous assoir par terre sur une grande natte dans la pièce principale. Toute la famille nous fait face et nous ne pouvons communiquer qu’à travers des sourires et des gestes. Après un moment je vais chercher July afin qu’elle traduise, nous pouvons alors commencer à échanger des questions sur nos cultures respectives.
Les familles sont nombreuses. 3 générations vivent souvent sous le même toit. L’agriculture est la seule activité de la région. Il y a depuis peu une école secondaire mais la plupart des enfants n’étudient que jusqu’à 12 ou 15 ans.
L’après midi nous reprenons notre ballade, cette fois dans les rizières sèches (avec le manque d’eau on ne fait qu’une seule récolte ici).
Le soir nous dormons dans nouvelle famille. La maison est similaire. Une sorte de grand puits sert à récupérer toutes les eaux de pluie. C’est là que nous nous lavons avec un seau. Comme nous l’avons vu chez les moines les gens sont très pudiques ici et se douchent habillés de leur jupe.
La cuisine est à l’étage, c’est une pièce voisine du séjour où nous dormons. Une base carrée en terre séchée permet de faire du feu alors que toute la maison est en bois. On cuisine directement sur le foyer tandis qu’au dessus un dispositif est prévu pour faire sécher des produits.
Après diner nous retrouvons la famille au grand complet dans la cuisine. Toujours à travers notre interprète, nous leur posons de nombreuses questions mais eux aussi car le jeune chef de famille est tout aussi curieux que nous.
Il nous explique que cette maison a été construite voici déjà deux générations. Lorsque les ainés se marient ils doivent partir et construire leur propre maison, tandis que les derniers enfants restent dans la maison familiale pour s’occuper des parents.
Nous dormons bien jusqu’à ce que le coq nous réveille vers 3 ou 4h. Cet animal répètera ensuite inlassablement le même cri stupide répondant à ses congénères et je mettrai bien longtemps à me rendormir. Je hais les coqs !
Le lendemain nous partons de bon matin et continuons notre route à travers les villages et dans des paysages de terre rouge. Finalement nous arrivons en vue du lac Inle où un bateau nous attend. On veut nous faire payer une taxe de 5$ chacun et comme le vieux Sam ne nous en a absolument pas parlé nous refusons. Nous serons poursuivis pour cela à moto à travers la ville et le pickup avec lequel nous nous apprêtons à partir sera arrêté. Ce n’est qu’à ce moment que nous cèderons. Nous repartons pour la ville de Kalaw.
Dans le bus un voisin entame la discussion dans un anglais très correct. Nous avons discuté avec beaucoup de birmans mais il est le premier à avoir une opinion claire sur les récents évènements et l’évolution de la situation du pays. De plus il a déjà voyagé jusqu’en Allemagne et contrairement à tous les jeunes que nous avons rencontrés, il rêve de voyager hors du pays, particulièrement au Vietnam.
Il est encore assez difficile pour les Birmans d’obtenir un passeport (justement cette semaine Aug san su ki faisait parler d’elle dans la presse internationale avec l’obtention de son passeport).
Nous discutons un bon moment quand il me dit qu’il a travaillé comme guide justement avec l’agence du vieux Sam ! Il travaille aussi en freelance et c’est le monsieur que je recommande plus haut.
Après 4h de sommeil et un petit déjeuner basique nous allons chez Sam, l’agence de trekking auprès de laquelle nous avons réservé (suivant les conseils de Marjo à Bagan). Après avoir payé la chambre je demande à la propriétaire où se trouve « Sam’s familly restaurant ». Elle me répond en mentant qu’elle l’ignore. J’affirme sarcastiquement qu’elle est certainement nouvelle dans ce village, mais elle me répond qu’elle est née ici. Je pars en la remerciant pour son aide et en me félicitant de ne pas l’avoir choisie pour mon trekking !
Lorsque nous arrivons dans son restaurant (3 pâtés de maison plus loin), Sam, un vieux monsieur qui inspire confiance nous accueille. Il précise bien cinq fois qu’il ne veut aucun malentendu alors qu’il va nous donner tous les détails. En réalité nous comprendrons plus tard qu’il est aussi malhonnête que les autres.
Au passage, si vous rechercher une agence de trek je vous conseille M. Than Tun (thantun55@gmail.com), un monsieur pas tout jeune, expérimenté, et très cultivé que j’aurai aimé rencontrer deux jours plus tôt (voir suite du récit). Pour un hôtel, allez au Golden Kalaw (et surtout pas au Golden Lily le voisin).
Sam nous annonce des prix en kyats, correspondant à l’euro là où nous attendions des dollars. C’est un peu plus que prévu aussi nous sommes heureux de voir arriver Sébastien et Laure-Anne, un jeune couple de Grenoble avec qui nous allons partager les frais.
Nous partons donc tous les 4 avec une jeune guide ‘July’ qui parle anglais et un jeune cuisinier. Nous laissons nos gros sacs à l’agence et partons très légers.
La rando sera très agréable et le climat nous épargnera les grosses chaleurs. Nous commençons par traverser une forêt, puis arrivons dans des espaces cultivés par des paysans en costumes traditionnels. Nous croisons souvent des chars à bœufs.
A chaque fois que nous croisons des enfants ils nous font de grands signes et semblent très heureux de nous voir.
Nous traversons plusieurs villages appartenant à différentes ethnies. Chacune a son langage avec une écriture propre, ses coutumes et tenues vestimentaires spécifiques. Dans certains villages la tenue des femmes nous rappelle la région du lac Titikaka en Bolivie : jupe verte, haut rayé coloré dans les tonalités roses et un tissus de couleur vive sur la tête.
Hommes et femmes portent une jupe, les femmes sont plus maquillées qu’en ville, mais toujours avec le même masque beige. Comme dans tout le pays elles portent d’impressionnants plateaux en équilibre sur la tête.
Pour le déjeuner nous nous arrêtons dans un village et July trouve une maison dont nous pouvons utiliser la cuisine. Les maisons sont construites en bois sur pilotis avec le toit soit en taule soit en paille. Le rez-de-chaussée sert d’étable et est rempli de vaches indiennes avec une grande bosse sur la base du cou. Il n’y a pas d’eau ni d’électricité.
Nous montons dans la maison et la famille nous invite à nous assoir par terre sur une grande natte dans la pièce principale. Toute la famille nous fait face et nous ne pouvons communiquer qu’à travers des sourires et des gestes. Après un moment je vais chercher July afin qu’elle traduise, nous pouvons alors commencer à échanger des questions sur nos cultures respectives.
Les familles sont nombreuses. 3 générations vivent souvent sous le même toit. L’agriculture est la seule activité de la région. Il y a depuis peu une école secondaire mais la plupart des enfants n’étudient que jusqu’à 12 ou 15 ans.
L’après midi nous reprenons notre ballade, cette fois dans les rizières sèches (avec le manque d’eau on ne fait qu’une seule récolte ici).
Le soir nous dormons dans nouvelle famille. La maison est similaire. Une sorte de grand puits sert à récupérer toutes les eaux de pluie. C’est là que nous nous lavons avec un seau. Comme nous l’avons vu chez les moines les gens sont très pudiques ici et se douchent habillés de leur jupe.
La cuisine est à l’étage, c’est une pièce voisine du séjour où nous dormons. Une base carrée en terre séchée permet de faire du feu alors que toute la maison est en bois. On cuisine directement sur le foyer tandis qu’au dessus un dispositif est prévu pour faire sécher des produits.
Après diner nous retrouvons la famille au grand complet dans la cuisine. Toujours à travers notre interprète, nous leur posons de nombreuses questions mais eux aussi car le jeune chef de famille est tout aussi curieux que nous.
Il nous explique que cette maison a été construite voici déjà deux générations. Lorsque les ainés se marient ils doivent partir et construire leur propre maison, tandis que les derniers enfants restent dans la maison familiale pour s’occuper des parents.
Nous dormons bien jusqu’à ce que le coq nous réveille vers 3 ou 4h. Cet animal répètera ensuite inlassablement le même cri stupide répondant à ses congénères et je mettrai bien longtemps à me rendormir. Je hais les coqs !
Le lendemain nous partons de bon matin et continuons notre route à travers les villages et dans des paysages de terre rouge. Finalement nous arrivons en vue du lac Inle où un bateau nous attend. On veut nous faire payer une taxe de 5$ chacun et comme le vieux Sam ne nous en a absolument pas parlé nous refusons. Nous serons poursuivis pour cela à moto à travers la ville et le pickup avec lequel nous nous apprêtons à partir sera arrêté. Ce n’est qu’à ce moment que nous cèderons. Nous repartons pour la ville de Kalaw.
Dans le bus un voisin entame la discussion dans un anglais très correct. Nous avons discuté avec beaucoup de birmans mais il est le premier à avoir une opinion claire sur les récents évènements et l’évolution de la situation du pays. De plus il a déjà voyagé jusqu’en Allemagne et contrairement à tous les jeunes que nous avons rencontrés, il rêve de voyager hors du pays, particulièrement au Vietnam.
Il est encore assez difficile pour les Birmans d’obtenir un passeport (justement cette semaine Aug san su ki faisait parler d’elle dans la presse internationale avec l’obtention de son passeport).
Nous discutons un bon moment quand il me dit qu’il a travaillé comme guide justement avec l’agence du vieux Sam ! Il travaille aussi en freelance et c’est le monsieur que je recommande plus haut.
09 mai 2012
Deux jours à Mandalay – écriture du blog
Libellés :
Birmanie
Nous arrivons assez tard dans la ville de Mandalay où une fois de plus nous choisissons l’hôtel le moins cher (parmi ceux autorisés aux étrangers) où nous devons quand même débourser 16$ !
Le lendemain nous nous levons de très bonne heure pour aller visiter une ville de montagne voisine mais nous sommes tous les deux assez malades suite à notre diner en ville et nous devons annuler. Il faut dire que l’hygiène est une notion étrangère, ici. Les gens utilisent souvent leurs mains pour cuisiner, vous servir et manipuler les billets locaux (qui contrairement aux dollars sont vieux et crasseux). En plus il fait extrêmement chaud et il n’y a pas de frigos partout. Quand bien même le courant est coupé pendant la plupart de la journée et tout le monde n’a pas de générateur. Je vous passe les détails…
J’en profite pour aller faire des photos en ville entre 6h30 et 8h, avant qu’il ne fasse trop chaud, puis j’écris les articles sur le blog.
Le soir nous avons rendez-vous avec un étudiante Birmane. Elle nous donne rendez-vous au Diamond Plaza, un lieu que tout le monde connait. Et pour cause, c’est le lieu le plus moderne de la ville, un grand centre commercial climatisé avec ses boutiques, son supermarché au sous-sol et ses restaurants au dernier étage. Il y a même des escalators à chaque étage. Malgré cela on est encore loin du standard international en la matière. Heureusement !
Notre jeune amie étudie l’économie et voit d’un très bon œil la mondialisation. Elle rêve d’une Birmanie avec les mêmes centres commerciaux que dans les pays voisins. Pour elle, le maquillage traditionnel des femmes et les vêtements des hommes appartiennent déjà à un passé kitch !
Le lendemain également nous restons en ville et continuons à mettre à jour le blog en attendant le bus de 18h qui nous emmène à Kallaw.
Le lendemain nous nous levons de très bonne heure pour aller visiter une ville de montagne voisine mais nous sommes tous les deux assez malades suite à notre diner en ville et nous devons annuler. Il faut dire que l’hygiène est une notion étrangère, ici. Les gens utilisent souvent leurs mains pour cuisiner, vous servir et manipuler les billets locaux (qui contrairement aux dollars sont vieux et crasseux). En plus il fait extrêmement chaud et il n’y a pas de frigos partout. Quand bien même le courant est coupé pendant la plupart de la journée et tout le monde n’a pas de générateur. Je vous passe les détails…
J’en profite pour aller faire des photos en ville entre 6h30 et 8h, avant qu’il ne fasse trop chaud, puis j’écris les articles sur le blog.
Le soir nous avons rendez-vous avec un étudiante Birmane. Elle nous donne rendez-vous au Diamond Plaza, un lieu que tout le monde connait. Et pour cause, c’est le lieu le plus moderne de la ville, un grand centre commercial climatisé avec ses boutiques, son supermarché au sous-sol et ses restaurants au dernier étage. Il y a même des escalators à chaque étage. Malgré cela on est encore loin du standard international en la matière. Heureusement !
Notre jeune amie étudie l’économie et voit d’un très bon œil la mondialisation. Elle rêve d’une Birmanie avec les mêmes centres commerciaux que dans les pays voisins. Pour elle, le maquillage traditionnel des femmes et les vêtements des hommes appartiennent déjà à un passé kitch !
Le lendemain également nous restons en ville et continuons à mettre à jour le blog en attendant le bus de 18h qui nous emmène à Kallaw.
08 mai 2012
Deux jours parmi les moines bouddhistes de l’IBEC
Libellés :
Birmanie
Le bus nous laisse au bord de la route en fin de journée. De là nous trouvons un tuctuc pour nous conduire au International Bouddhist Education Center (IBEC) où Kyaw Min, un jeune Birman avec qui nous étions en contact nous attend.
L’IBEC est un centre important et tout le monde dans la région le connait. Il faut dire que dans ce pays où l’éducation publique reste trop chère pour la plupart des familles, les enfants vont souvent étudier dans des centres d’enseignement gratuits gérés par des moines. L’IBEC a été créé il y a 5 ans seulement et accueille 200 à 300 élèves. Ceux qui viennent de loin sont pensionnaires, les enfants pauvres des villages voisins rentrent chaque soir chez eux. Quelques bénévoles étrangers y ont séjournés et le centre essaye d’ouvrir ses pensionnaires à l’international, en enseignant entre autre l’anglais et l’informatique. D’autres langues sont prévues comme le français, le japonais ou le chinois mais pour le moment les enseignants manquent. Fondé par 9 moines, l’IBEC est financé uniquement par des donations. Ils sont en permanence à la recherche de donations ou de bénévoles. Vous pouvez les trouver sur internet et facebook ou en me contactant.
A notre arrivée, Kyaw Min vient à notre rencontre. Nous sommes stupéfaits par son accent anglais 'so British'. Il nous explique qu’il a travaillé des années comme guide touristique et a perfectionné son anglais auprès des étrangers. Il a déjà enseigné l’anglais dans le passé à l’IBEC mais cette fois-ci il a décidé d’y consacrer une année au service des autres.
Toutes les familles birmanes bouddhistes envoient à un moment donné leurs enfants chez les moines afin qu’ils y reçoivent une éducation bouddhiste de base. Mais alors que la plupart restent « novices », notre ami Kyaw Min a été jusqu’au niveau supérieur, celui de moine. Qu’il a ensuite quitté pour travailler comme guide.
Nous sommes reçus par le principal de l’école puis nous rencontrons tour à tour presque tous les moines fondateurs de l’IBEC. Nous discutons avec eux dans une ambiance décontractée. Ils revêtent une tenue informelle, c'est-à-dire une version simplifiée de la robe marron du moine et après avoir fait connaissance, ils offrent de répondre à toutes nos questions concernant le Bouddhisme. Et des questions nous en avons beaucoup !
Nous apprenons ainsi que le bouddha a laissé 42 livres transcrits phonétiquement en Birman. Ces textes sont répartis en 3 parties qu’on peut résumer ainsi : la vie de bouddha, les règles de discipline à suivre, comment se comprendre et comprendre le monde.
Les moines ne peuvent avoir de famille ni toucher une femme (de façon sensuelle, c'est-à-dire qu’ils peuvent lui serrer la main). Ils ne peuvent non plus rien posséder en dehors des 8 objets (dont leur robe, le pot qu’ils utilisent pour demander l’aumône). Cela afin de se libérer de toute attache qui serait une entrave au monde spirituel. Chaque jour ils doivent méditer ou étudier les textes du bouddha.
Pour se nourrir le moine doit compter sur la générosité des autres sans jamais demander (il ne peut pas mendier). Parmi les choses qui lui sont interdites, celle-ci est intéressante : s’attribuer certains pouvoirs ou qualités spéciales pour attirer des fidèles.
Les moines peuvent manger de la viande en dehors de 10 animaux (comme lions, éléphants, serpents) mais ne peuvent pas tuer d’animaux ou insectes.
Pendant leurs années avec les moines, les jeunes Birmans sont ‘novices’, on leur rase la tête et ils portent une robe semblable à celle des moines. Le matin ils partent en ville avec leur pot pour demander l’aumône. Nous avons vu que les habitants versent du riz dedans.
Les robes rose pâle sont celles des nones. Nous n’en rencontrons pas beaucoup sur place mais il y en a beaucoup en ville. Elles viennent nous trouver un peu partout avec un récipient métallique pour demander de l’argent sans dire mot mais en insistant parfois lourdement en faisant sonner les pièces dans leur pot. Les moines sont beaucoup plus discrets.
Bien sur nous voyons bien que nos amis ne respectent pas toutes les règles à la lettre, la vie du moine se modernise avec le pays tout entier…
Il y a une salle de bain vip et celle des moines. Comme ils insistent, le soir je vais me baigner avec eux. La salle de bain en plein air est un grand contenant en béton recouvert d’un toit. On utilise un seau pour s’asperger de l’eau puisée dans le contenant. Cette eau est tiède mais pas vraiment transparente. Le seul problème est que les moines gardent tous leur robe pour se laver, alors que moi… je n’ai pas de robe et personne ne m’avait prévenu ! Mais comme il fait nuit ce n’est pas vraiment un problème.
Le soir nous dormons dans un dortoir presque vide, et je me lève à 4h du matin à la sonnerie de l’alarme : un moine frappe un tronc creux suspendu à l’aide d’une branche. D’abord des coups très espacés puis de plus en plus rapides.
Je suis parmi les premiers à la "douche". A 4h30 les élèves les plus studieux sont déjà en train d’étudier alors que la plupart sont encore en train de se brosser les dents. Avant 5h tout le monde est en train de murmurer à haute voix : dans les salles de cours mais également dans chaque dortoir. On pourrait croire qu’il s’agit d’un rituel religieux mais en réalité c’est la façon dont ils apprennent leurs leçons par cœur, en lisant à haute voix. En effet nous sommes en pleine période d’examen et les révisions occupent toute la journée.
A 5h les plus jeunes qui n’ont pas d’examens se rassemblent au son d’une sorte de cloche métallique plate et se mettent en file indienne du plus âgé au plus jeune. Ils ont tous leur pot en main et vont en ville chercher de la nourriture.
Nous prenons le petit déjeuner avec notre ami, bientôt rejoints par des moines qui proposent gentiment de répondre à nos questions. Plus tard nous voyons deux pick up (sortes de camions) que les petits moines et étudiants ont tôt fait de remplir : ils partent vers le centre d’examen. Comme il n’y a que deux camions ils doivent faire deux aller-retour pour emmener tous les étudiants.
Lorsque les étudiants reviennent, ils ont l’air heureux. Nous déjeunons avec eux et faisons plein de photos pour leur plus grand bonheur !
L’IBEC est un centre important et tout le monde dans la région le connait. Il faut dire que dans ce pays où l’éducation publique reste trop chère pour la plupart des familles, les enfants vont souvent étudier dans des centres d’enseignement gratuits gérés par des moines. L’IBEC a été créé il y a 5 ans seulement et accueille 200 à 300 élèves. Ceux qui viennent de loin sont pensionnaires, les enfants pauvres des villages voisins rentrent chaque soir chez eux. Quelques bénévoles étrangers y ont séjournés et le centre essaye d’ouvrir ses pensionnaires à l’international, en enseignant entre autre l’anglais et l’informatique. D’autres langues sont prévues comme le français, le japonais ou le chinois mais pour le moment les enseignants manquent. Fondé par 9 moines, l’IBEC est financé uniquement par des donations. Ils sont en permanence à la recherche de donations ou de bénévoles. Vous pouvez les trouver sur internet et facebook ou en me contactant.
A notre arrivée, Kyaw Min vient à notre rencontre. Nous sommes stupéfaits par son accent anglais 'so British'. Il nous explique qu’il a travaillé des années comme guide touristique et a perfectionné son anglais auprès des étrangers. Il a déjà enseigné l’anglais dans le passé à l’IBEC mais cette fois-ci il a décidé d’y consacrer une année au service des autres.
Toutes les familles birmanes bouddhistes envoient à un moment donné leurs enfants chez les moines afin qu’ils y reçoivent une éducation bouddhiste de base. Mais alors que la plupart restent « novices », notre ami Kyaw Min a été jusqu’au niveau supérieur, celui de moine. Qu’il a ensuite quitté pour travailler comme guide.
Nous sommes reçus par le principal de l’école puis nous rencontrons tour à tour presque tous les moines fondateurs de l’IBEC. Nous discutons avec eux dans une ambiance décontractée. Ils revêtent une tenue informelle, c'est-à-dire une version simplifiée de la robe marron du moine et après avoir fait connaissance, ils offrent de répondre à toutes nos questions concernant le Bouddhisme. Et des questions nous en avons beaucoup !
Nous apprenons ainsi que le bouddha a laissé 42 livres transcrits phonétiquement en Birman. Ces textes sont répartis en 3 parties qu’on peut résumer ainsi : la vie de bouddha, les règles de discipline à suivre, comment se comprendre et comprendre le monde.
Les moines ne peuvent avoir de famille ni toucher une femme (de façon sensuelle, c'est-à-dire qu’ils peuvent lui serrer la main). Ils ne peuvent non plus rien posséder en dehors des 8 objets (dont leur robe, le pot qu’ils utilisent pour demander l’aumône). Cela afin de se libérer de toute attache qui serait une entrave au monde spirituel. Chaque jour ils doivent méditer ou étudier les textes du bouddha.
Pour se nourrir le moine doit compter sur la générosité des autres sans jamais demander (il ne peut pas mendier). Parmi les choses qui lui sont interdites, celle-ci est intéressante : s’attribuer certains pouvoirs ou qualités spéciales pour attirer des fidèles.
Les moines peuvent manger de la viande en dehors de 10 animaux (comme lions, éléphants, serpents) mais ne peuvent pas tuer d’animaux ou insectes.
Pendant leurs années avec les moines, les jeunes Birmans sont ‘novices’, on leur rase la tête et ils portent une robe semblable à celle des moines. Le matin ils partent en ville avec leur pot pour demander l’aumône. Nous avons vu que les habitants versent du riz dedans.
Les robes rose pâle sont celles des nones. Nous n’en rencontrons pas beaucoup sur place mais il y en a beaucoup en ville. Elles viennent nous trouver un peu partout avec un récipient métallique pour demander de l’argent sans dire mot mais en insistant parfois lourdement en faisant sonner les pièces dans leur pot. Les moines sont beaucoup plus discrets.
Bien sur nous voyons bien que nos amis ne respectent pas toutes les règles à la lettre, la vie du moine se modernise avec le pays tout entier…
Il y a une salle de bain vip et celle des moines. Comme ils insistent, le soir je vais me baigner avec eux. La salle de bain en plein air est un grand contenant en béton recouvert d’un toit. On utilise un seau pour s’asperger de l’eau puisée dans le contenant. Cette eau est tiède mais pas vraiment transparente. Le seul problème est que les moines gardent tous leur robe pour se laver, alors que moi… je n’ai pas de robe et personne ne m’avait prévenu ! Mais comme il fait nuit ce n’est pas vraiment un problème.
Le soir nous dormons dans un dortoir presque vide, et je me lève à 4h du matin à la sonnerie de l’alarme : un moine frappe un tronc creux suspendu à l’aide d’une branche. D’abord des coups très espacés puis de plus en plus rapides.
Je suis parmi les premiers à la "douche". A 4h30 les élèves les plus studieux sont déjà en train d’étudier alors que la plupart sont encore en train de se brosser les dents. Avant 5h tout le monde est en train de murmurer à haute voix : dans les salles de cours mais également dans chaque dortoir. On pourrait croire qu’il s’agit d’un rituel religieux mais en réalité c’est la façon dont ils apprennent leurs leçons par cœur, en lisant à haute voix. En effet nous sommes en pleine période d’examen et les révisions occupent toute la journée.
A 5h les plus jeunes qui n’ont pas d’examens se rassemblent au son d’une sorte de cloche métallique plate et se mettent en file indienne du plus âgé au plus jeune. Ils ont tous leur pot en main et vont en ville chercher de la nourriture.
Nous prenons le petit déjeuner avec notre ami, bientôt rejoints par des moines qui proposent gentiment de répondre à nos questions. Plus tard nous voyons deux pick up (sortes de camions) que les petits moines et étudiants ont tôt fait de remplir : ils partent vers le centre d’examen. Comme il n’y a que deux camions ils doivent faire deux aller-retour pour emmener tous les étudiants.
Lorsque les étudiants reviennent, ils ont l’air heureux. Nous déjeunons avec eux et faisons plein de photos pour leur plus grand bonheur !
07 mai 2012
Les grottes bouddhistes de Hpo Win près de Monywa
Libellés :
Birmanie
Ce matin nous avons prévu de visiter les fameuses grottes de Hpo win creusées à partir du XVe siècle, elles sont au nombre de 492 et abriteraient 2600 bouddhas.
Mais il nous faut d’abord trouver un moyen de locomotion bon marché. En effet, l’hôtel et les motards rencontrés dans la rue nous ont annoncés des prix indécents allant jusqu’à 35$. Après avoir tenté notre chance un peu au hasard dans la rue, nous rencontrons un groupe de jeunes sympathiques avec des motos. Alors que nous sommes en pleine négociation du tarif de la course, un jeune moine passe par là et vient nous aider car il parle un peu anglais. Grâce à lui nous arrivons à un accord pour 15000k (15€) A/R. C’est ainsi que nous partons sur deux motos en direction du site. Nous nous arrêtons en route à l’une des stations service locales : un stand avec des bouteilles d’eau en plastique remplies d’essence. Le « pompiste » remplit le réservoir à l’aide d’un entonnoir.
Nos deux jeunes pilotes vont ensuite faire le plein de noix de bétel à mâcher. Ils nous en proposent gentiment mais je dois refuser car j’ai encore la joue irritée après la mastication de la veille.
Nous arrivons au pied du site où des guides tentent de monnayer leurs services en dollars mais nous refusons. L’un de nos jeunes amis nous accompagne dans les grottes, il ne connaît pas vraiment le site et ne parle pas très bien anglais mais ce n’est pas un problème car il demande son chemin à chaque personne que nous croisons et nous le suivons !
Des centaines de grottes ont été creusées dans la pierre et des statues de bouddha sculptées dedans. Certaines sont imposantes, d’autres très fines. Parfois les murs sont peints de scènes décrivant la vie du bouddha. Les femmes y sont toujours représentées avec le long cou des femmes girafes que nous avons rencontrées en Thailande.
Nous continuons notre visite et avons bientôt la surprise de retrouver le jeune moine rencontré plus tôt en ville !! Il a trouvé le moyen de venir jusqu’ici et veut nous faire visiter le site ! Nous continuons donc la visite avec lui et il nous donne toutes sortes d’explications dans un anglais approximatif.
Après la visite des grottes il nous conduit à d’autres temples.
Les visiteurs peuvent acheter de petits carrés de papier doré qu’ils frottent sur les statues de bouddha pour y transférer une sorte de feuille d’or. Mais dans certains endroits les femmes ne sont pas autorisées à le faire.
Nous quittons ensuite nos amis pour foncer à l’hôtel où nous devons faire le checkout vers midi. Puis nous prenons un bus direction Sagaing.
Mais il nous faut d’abord trouver un moyen de locomotion bon marché. En effet, l’hôtel et les motards rencontrés dans la rue nous ont annoncés des prix indécents allant jusqu’à 35$. Après avoir tenté notre chance un peu au hasard dans la rue, nous rencontrons un groupe de jeunes sympathiques avec des motos. Alors que nous sommes en pleine négociation du tarif de la course, un jeune moine passe par là et vient nous aider car il parle un peu anglais. Grâce à lui nous arrivons à un accord pour 15000k (15€) A/R. C’est ainsi que nous partons sur deux motos en direction du site. Nous nous arrêtons en route à l’une des stations service locales : un stand avec des bouteilles d’eau en plastique remplies d’essence. Le « pompiste » remplit le réservoir à l’aide d’un entonnoir.
Nos deux jeunes pilotes vont ensuite faire le plein de noix de bétel à mâcher. Ils nous en proposent gentiment mais je dois refuser car j’ai encore la joue irritée après la mastication de la veille.
Nous arrivons au pied du site où des guides tentent de monnayer leurs services en dollars mais nous refusons. L’un de nos jeunes amis nous accompagne dans les grottes, il ne connaît pas vraiment le site et ne parle pas très bien anglais mais ce n’est pas un problème car il demande son chemin à chaque personne que nous croisons et nous le suivons !
Des centaines de grottes ont été creusées dans la pierre et des statues de bouddha sculptées dedans. Certaines sont imposantes, d’autres très fines. Parfois les murs sont peints de scènes décrivant la vie du bouddha. Les femmes y sont toujours représentées avec le long cou des femmes girafes que nous avons rencontrées en Thailande.
Nous continuons notre visite et avons bientôt la surprise de retrouver le jeune moine rencontré plus tôt en ville !! Il a trouvé le moyen de venir jusqu’ici et veut nous faire visiter le site ! Nous continuons donc la visite avec lui et il nous donne toutes sortes d’explications dans un anglais approximatif.
Après la visite des grottes il nous conduit à d’autres temples.
Les visiteurs peuvent acheter de petits carrés de papier doré qu’ils frottent sur les statues de bouddha pour y transférer une sorte de feuille d’or. Mais dans certains endroits les femmes ne sont pas autorisées à le faire.
Nous quittons ensuite nos amis pour foncer à l’hôtel où nous devons faire le checkout vers midi. Puis nous prenons un bus direction Sagaing.
06 mai 2012
Arrivée à Monywa, visite d'une pagode et des bouddha géants
Libellés :
Birmanie
Après un dernier petit déjeuner avec nos amis Argentins, nous reprenons chacun notre route, eux vers le lac Inle, et nous vers Monywa, la ville natale de notre ami Birman de Yangon.
Le trajet ne dure que 3h mais notre bus vient d’un autre âge ! Bien évidemment nous sommes les seuls étrangers à bord. L’ambiance est assez sympathique car il y aura suffisamment de sièges pour tout le monde. Ici il n’y a pas de limite au nombre de places dans un bus, et celui-ci transporte également plein de marchandises : sous les sièges, sur le toit mais aussi à l’intérieur. Nous embarquerons ainsi une moto et une grosse quantité de riz.
Le bus circule avec les portes ouvertes par lesquelles le rabatteur est constamment en train de guetter d’éventuels passagers dont il essaye d’attirer l’attention par tous les moyens. Une autre personne est chargée de livrer et récupérer le courrier en chemin.
Comme toujours les portes s’ouvrent côté circulation et les passagers qui veulent monter dans le bus doivent venir au milieu de la route.
Nous traversons de longues plaines arides avec des palmiers. Les habitations que nous croisons sont des cabanes ou des huttes généralement sans électricité et sans eau courante.
Lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner, quelqu’un arrive avec un tuyau d’eau et arrose généreusement le moteur pour le refroidir. Il monte ensuite sur le toit et reste là longtemps pour remplir le réservoir de ce qui ressemble à un système de refroidissement à eau artisanal.
Le reste de la route passe vite. Quelqu’un m’offre une noix de bétel enveloppée dans une feuille et de la pâte blanche à mâcher. C’est un stimulant très commun ici. Nous l’avons découvert aux philippines.
Finalement nous arrivons vers midi et allons tout droit dans la guesthouse la moins chère de la ville où les chambres les plus basiques sont à 15$ ! Il y a bien des logements moins chers mais ils sont interdits aux étrangers.
Après un rapide déjeuner, nous prenons un tuctuc pour aller admirer les célèbres buddhas géants. Nous nous arrêtons d’abord dans un premier temple où les figures de buddha sont tellement nombreuses dans toutes les directions qu’on se croirait dans une pièce remplie de miroirs se répétant à l’infini !
Nous reprenons notre route et quelques kilomètres plus loin, on aperçoit déjà l’immense buddha debout. Ce n’est qu’après une demi-heure de route que nous arrivons finalement au début du complexe. Comme toujours nous sommes au pied d’une colline que nous devons gravir pour accéder au temple. D’abord une pagode à l’immense stupa doré, puis nous arrivons à un gigantesque buddha couché et encore plus haut nous atteignons les pieds du fameux buddha debout.
Nous visitons les premiers étages du monument qui en compte 31 ou 32. Les premiers niveaux correspondent à l’enfer et les murs sont peints de scènes horribles où des démons torturent les hommes. Les niveaux les plus élevés correspondent certainement à l’illumination et l’éveil. Les moines nous expliqueront que notre comportement dans cette vie déterminera notre destination…
Le soir en nous promenant en ville nous trouvons un petit supermarché. Curieux, nous allons le « visiter » et nous promenons dans les 8 rayons pour observer la variété de produits. Rapidement nous sommes suivis par une petite troupe de 6 ou 7 personnes curieuses : vendeuses, caissières, et même un ou deux enfants. En arrivant devant un petit frigo nous comptons 3 tarifs différents indiqués pour la canette de pepsi. Nous choisissons la moins chère, toujours suivis par le petit groupe, et la présentons à la caisse où on nous fait payer le prix indiqué !
Le trajet ne dure que 3h mais notre bus vient d’un autre âge ! Bien évidemment nous sommes les seuls étrangers à bord. L’ambiance est assez sympathique car il y aura suffisamment de sièges pour tout le monde. Ici il n’y a pas de limite au nombre de places dans un bus, et celui-ci transporte également plein de marchandises : sous les sièges, sur le toit mais aussi à l’intérieur. Nous embarquerons ainsi une moto et une grosse quantité de riz.
Le bus circule avec les portes ouvertes par lesquelles le rabatteur est constamment en train de guetter d’éventuels passagers dont il essaye d’attirer l’attention par tous les moyens. Une autre personne est chargée de livrer et récupérer le courrier en chemin.
Comme toujours les portes s’ouvrent côté circulation et les passagers qui veulent monter dans le bus doivent venir au milieu de la route.
Nous traversons de longues plaines arides avec des palmiers. Les habitations que nous croisons sont des cabanes ou des huttes généralement sans électricité et sans eau courante.
Lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner, quelqu’un arrive avec un tuyau d’eau et arrose généreusement le moteur pour le refroidir. Il monte ensuite sur le toit et reste là longtemps pour remplir le réservoir de ce qui ressemble à un système de refroidissement à eau artisanal.
Le reste de la route passe vite. Quelqu’un m’offre une noix de bétel enveloppée dans une feuille et de la pâte blanche à mâcher. C’est un stimulant très commun ici. Nous l’avons découvert aux philippines.
Finalement nous arrivons vers midi et allons tout droit dans la guesthouse la moins chère de la ville où les chambres les plus basiques sont à 15$ ! Il y a bien des logements moins chers mais ils sont interdits aux étrangers.
Après un rapide déjeuner, nous prenons un tuctuc pour aller admirer les célèbres buddhas géants. Nous nous arrêtons d’abord dans un premier temple où les figures de buddha sont tellement nombreuses dans toutes les directions qu’on se croirait dans une pièce remplie de miroirs se répétant à l’infini !
Nous reprenons notre route et quelques kilomètres plus loin, on aperçoit déjà l’immense buddha debout. Ce n’est qu’après une demi-heure de route que nous arrivons finalement au début du complexe. Comme toujours nous sommes au pied d’une colline que nous devons gravir pour accéder au temple. D’abord une pagode à l’immense stupa doré, puis nous arrivons à un gigantesque buddha couché et encore plus haut nous atteignons les pieds du fameux buddha debout.
Nous visitons les premiers étages du monument qui en compte 31 ou 32. Les premiers niveaux correspondent à l’enfer et les murs sont peints de scènes horribles où des démons torturent les hommes. Les niveaux les plus élevés correspondent certainement à l’illumination et l’éveil. Les moines nous expliqueront que notre comportement dans cette vie déterminera notre destination…
Le soir en nous promenant en ville nous trouvons un petit supermarché. Curieux, nous allons le « visiter » et nous promenons dans les 8 rayons pour observer la variété de produits. Rapidement nous sommes suivis par une petite troupe de 6 ou 7 personnes curieuses : vendeuses, caissières, et même un ou deux enfants. En arrivant devant un petit frigo nous comptons 3 tarifs différents indiqués pour la canette de pepsi. Nous choisissons la moins chère, toujours suivis par le petit groupe, et la présentons à la caisse où on nous fait payer le prix indiqué !
05 mai 2012
Une journée argentine... en Birmanie !
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Birmanie
Ce matin, nous restons au lit jusqu’à 8h30 pour récupérer de la nuit précédente passée dans le bus. Le reste de la journée sera également assez tranquille, en effet nous pensions faire un tour en barque mais les tarifs nous en ont dissuadés. Ainsi nous retrouvons nos amis au petit déjeuner et nous restons 3 heures à discuter à table… jusqu’au moment d’aller déjeuner !
Notre espagnol revient vite avec tous les souvenirs des bons moments passés à Buenos Aires l’année dernière avec Hélène et tous nos amis de la Tango house !
En fin d’après midi, nous louons des bicyclettes pour nous rendre jusqu’au sommet de la plus haute pagode afin d’y admirer le coucher de soleil. Et même si un rideau de nuage cache un peu le soleil, on ne se lasse pas d’admirer ces innombrables stupas dans cette plaine remplie de palmiers.
Ce 5 mai correspond à une fête bouddhiste locale et nous voyons arriver par bus entier des locaux venus déposer un bouquet de branches vertes à la pagode.
Nous dinons avec nos amis et une française, Marjo qui nous décrit tellement bien le trekking qu’elle vient de faire près du lac Inle que nous décidons de tenter l’expérience !
Notre espagnol revient vite avec tous les souvenirs des bons moments passés à Buenos Aires l’année dernière avec Hélène et tous nos amis de la Tango house !
En fin d’après midi, nous louons des bicyclettes pour nous rendre jusqu’au sommet de la plus haute pagode afin d’y admirer le coucher de soleil. Et même si un rideau de nuage cache un peu le soleil, on ne se lasse pas d’admirer ces innombrables stupas dans cette plaine remplie de palmiers.
Ce 5 mai correspond à une fête bouddhiste locale et nous voyons arriver par bus entier des locaux venus déposer un bouquet de branches vertes à la pagode.
Nous dinons avec nos amis et une française, Marjo qui nous décrit tellement bien le trekking qu’elle vient de faire près du lac Inle que nous décidons de tenter l’expérience !
04 mai 2012
Découverte à cheval des milliers de pagodes et stupa de Bagan
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Birmanie
Lorsque nous arrivons à Bagan vers 4h du matin, il fait encore nuit. Au terminal de bus nous rencontrons Carla et Dario, un jeune couple argentin de Buenos Aires.
Arrivés peu avant nous ils attendent le lever du jour pour partir à la recherche d’une guesthouse. Nous bavardons ensemble et comme ils sont très sympathiques, nous parcourons la ville avec eux malgré nos sacs de 20kg (eux voyagent très légers). Après avoir essayé toutes les pensions de la ville, nous optons pour mon choix initial : winner guesthouse où les chambres sont à 11$ et 12$ (quasiment les moins chères de la ville). Les propriétaires sont très gentils et ne nous font même pas payer la taxe gouvernementale de 10$ que les hôtels sont sensés encaisser.
Après un bon petit déjeuner, nous louons tous les quatre une carriole à cheval dans laquelle nous passerons la journée à nous promener d’une pagode à la suivante en restant bien au frais et sans nous fatiguer !
La ville comptait autrefois 13 000 pagodes remontant jusqu'au IIe siècle. Malheureusement les tremblements de terre et le fleuve Ayeyarwady en ont détruit plus de 10 000. Lorsque nous grimpons au sommet d’une pagode, la vue est fantastique ! Des centaines de pagodes et stûpas de brique stuquée s'étendent à perte de vue dans la plaine entre les palmiers.
Il faut se déchausser à chaque fois qu’on entre dans l’enceinte d’une pagode. C’est très important pour les Birmans, et les moines se sont même autrefois révoltés contre les anglais qui ne respectaient pas cet usage ! Ce n’est pas toujours agréable car l’intérieur est plutôt sale ; par endroit le sol est entièrement recouvert de déjections d’oiseaux !
Mais le pire est à l’extérieur où le sol chauffé par le soleil est absolument brulant ! C’est donc en courant et parfois en sautillant que nous terminons nos visites.
Juste après la visite d’une pagode nous discutons avec une dame qui prépare une étrange mixture : elle frotte l’écorce d’une branche sur une pierre plate en y ajoutant régulièrement de l’eau. Le résultat obtenu sert de maquillage traditionnel. A la campagne les femmes se couvrent entièrement le visage et les bras de ce masque beige clair pour se protéger du soleil. Je vous rappelle que dans cette partie du monde avoir la peau blanche est un signe de richesse, cela signifie qu’on ne fait pas dans les champs. Par conséquent il est impossible de trouver une crème solaire sans agent blanchissant ! Même la plupart des crèmes pour le visage et le corps ventent leurs propriétés blanchissantes. Mais revenons au maquillage traditionnel : en ville les femmes birmanes s’appliquent généralement ce masque sur les joues, avec parfois juste un trait sur le nez. Joignant le geste à la parole et pour leur plus grand plaisir, Vineta et Carla se font maquiller par la dame, puis attendent patiemment que le masque sèche en l’aérant avec un éventail.
Après cette journée incroyable, nous allons diner tous ensemble et reprenons l’habitude de parler espagnol avec l’accent de Buenos Aires !
Arrivés peu avant nous ils attendent le lever du jour pour partir à la recherche d’une guesthouse. Nous bavardons ensemble et comme ils sont très sympathiques, nous parcourons la ville avec eux malgré nos sacs de 20kg (eux voyagent très légers). Après avoir essayé toutes les pensions de la ville, nous optons pour mon choix initial : winner guesthouse où les chambres sont à 11$ et 12$ (quasiment les moins chères de la ville). Les propriétaires sont très gentils et ne nous font même pas payer la taxe gouvernementale de 10$ que les hôtels sont sensés encaisser.
Après un bon petit déjeuner, nous louons tous les quatre une carriole à cheval dans laquelle nous passerons la journée à nous promener d’une pagode à la suivante en restant bien au frais et sans nous fatiguer !
La ville comptait autrefois 13 000 pagodes remontant jusqu'au IIe siècle. Malheureusement les tremblements de terre et le fleuve Ayeyarwady en ont détruit plus de 10 000. Lorsque nous grimpons au sommet d’une pagode, la vue est fantastique ! Des centaines de pagodes et stûpas de brique stuquée s'étendent à perte de vue dans la plaine entre les palmiers.
Il faut se déchausser à chaque fois qu’on entre dans l’enceinte d’une pagode. C’est très important pour les Birmans, et les moines se sont même autrefois révoltés contre les anglais qui ne respectaient pas cet usage ! Ce n’est pas toujours agréable car l’intérieur est plutôt sale ; par endroit le sol est entièrement recouvert de déjections d’oiseaux !
Mais le pire est à l’extérieur où le sol chauffé par le soleil est absolument brulant ! C’est donc en courant et parfois en sautillant que nous terminons nos visites.
Juste après la visite d’une pagode nous discutons avec une dame qui prépare une étrange mixture : elle frotte l’écorce d’une branche sur une pierre plate en y ajoutant régulièrement de l’eau. Le résultat obtenu sert de maquillage traditionnel. A la campagne les femmes se couvrent entièrement le visage et les bras de ce masque beige clair pour se protéger du soleil. Je vous rappelle que dans cette partie du monde avoir la peau blanche est un signe de richesse, cela signifie qu’on ne fait pas dans les champs. Par conséquent il est impossible de trouver une crème solaire sans agent blanchissant ! Même la plupart des crèmes pour le visage et le corps ventent leurs propriétés blanchissantes. Mais revenons au maquillage traditionnel : en ville les femmes birmanes s’appliquent généralement ce masque sur les joues, avec parfois juste un trait sur le nez. Joignant le geste à la parole et pour leur plus grand plaisir, Vineta et Carla se font maquiller par la dame, puis attendent patiemment que le masque sèche en l’aérant avec un éventail.
Après cette journée incroyable, nous allons diner tous ensemble et reprenons l’habitude de parler espagnol avec l’accent de Buenos Aires !
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