Affichage des articles dont le libellé est Amazone. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Amazone. Afficher tous les articles

29 août 2010

L'évasion en vedette super rapide

Apéro sur le pont avec Alain et Patrick :
P1000203

Nous faisons connaissance à bord de deux français très sympa qui ont prit l'habitude de se retrouver pour voyager ensemble pendant les vacances. Alain vit en Martinique et Patrick à Salvador de Bahia. Il parle parfaitement le portugais et connait toutes les combines. Le troisième jour, il trouve une vedette rapide qui accepte de nous emmener à Tabatinga. Nous quittons alors sans regret le bateau, discrètement pour ne pas qu'on nous réclame les 140 réaux restant à payer. Cela dit, le prix dépend de la longueur du trajet, et comme nous partons bien plus tôt que prévu, le prix devrait baisser, annulant notre dette. Mais comme nous avons vu que l'équipage ne rate jamais une occasion de faire du profit, nous préférons nous éclipser plutôt que de devoir négocier à nouveau.
Bientôt nous sommes dans la vedette, effectivement super rapide qui nous amène à destination en 6h seulement pour 100$US (pour deux). Nous sommes heureux et soulagés de gagner ainsi 3 jours.
P1000219

Les premières images de Tabatinga... mais à quoi s'attendait-t-on ?
P1000220
P1000222
P1000234
P1000229

28 août 2010

L'interminable traversée pour Tabatinga

L'abordage du bateau a été très facile. Nous nous attendions à devoir grimper haut, j'avais même accroché les cordes des hamacs aux sacs pour les hisser. Mais nous n'avons eu aucune difficulté, et pour cause ! Le bateau est tellement chargé qu'il touche le fond et on se retrouvera plusieurs fois ensablés au milieu du rio, ayant à se dégager comme on peut.
P1000197
A chaque arrêt, et il y en aura beaucoup, nous resterons 6 à 8h au lieu des 2h annoncées tellement il y aura de travail pour charger et décharger. Ici il n'y a pas vraiment de normes de sécurité, en tout cas aucun contrôle. Plus de marchandises, plus de profit ! Le bateau est surchargé et les gens de ce bateau sont durs en affaires, pas seulement avec nous. A chaque arrêt les matelots vendent même des fruits aux habitants.
Patience :
P1000199

Du coup les 3 jours annoncés deviennent 6, mais nous apprenons que le bateau, trop lourd pour entrer à Tabatinga, va se dérouter vers le port suivant pour décharger, avant de revenir déposer les passagers à destination. Encore 2 jours de plus !
Ça commence à faire bien long et nous nous mettons à la recherche d'une alternative en allant discuter avec les villageois à chaque étape.

Photos d'un "port" typique
P1000214
P1000217

27 août 2010

Départ pour Tabatinga

Le bateau pour Tabatinga passe normalement devant la ville. Comme le rio est assez sec, il arrive par un autre bras du fleuve. Nous avions prévu de l'aborder avec un petit canot et de monter à bord en marche.
Evidemment, on pourrait aller l'attendre juste en face, à la sortie du bras de rivière par lequel il va arriver et l'aborder là.
Mais cette logique échappe à notre pilote qui préfère attendre de voir le bateau passer pour commencer à faire le plein, palabrer inutilement et finalement se lancer moteur à fond à la poursuite du bateau pendant 30 minutes.
Je me suis méfié de ce type dès le début, malheureusement il semble avoir un accord avec les villageois pour le monopole de cette activité. Après nous avoir posé un lapin à 6h du matin, il attendra que le bateau soit en train de passer devant nous pour essayer de nous vendre la traversée 100 réaux. C'est sûr qu'après 3 interminables jours d'attente on n'a pas envie de laisser passer ce bateau qui ne passe que deux fois par semaine. La pression est bien réelle car le bateau est en train de partir sous nos yeux. Mais nous ne cédons pas et décidons de décharger nos bagages de son bateau en signe de refus de cette arnaque. C'est alors qu'il fait mine de céder, et nous partons !
Mais ce n'est pas terminé et, arrivés en vue du bateau, il recommence à négocier et fait mine de faire demi-tour. Nous continuons à bluffer, comme si nous étions près à rentrer et rater ce bateau. A ce moment la partie est gagnée pour nous car étant donné qu'il a déjà engagé ses dépenses (carburant aller, et donc également pour le retour) il est obligé de céder. Je lui dis que s'il nous ramène à Alvarães, j'appelle la police touristique. Finalement pour 20 réaux nous montons à bord du "Sagrado coracao de Jesus".

Enfin, en 3 jours nous atteindrons Tabatinga, la triple frontière.
Mais ce n'est pas fini car on nous demande cette fois 240 réaux pour une traversée de 3 jours. Jusqu'à présent, pour la même durée et la même distance nous avons payé la moitié ! Du coup je n'ai même pas assez de réaux. En négociant je fais péniblement descendre le prix à 220. D'habitude pour un tarif officiel de 120 nous payions 80 !
Mais le "Lonely planet" confirme ce qu'un passager nous dit avoir payé depuis Manaus : 340 réaux ! La raison invoquée pour ce prix : un itinéraire moins fréquenté et des courants beaucoup plus forts, ce qui est vrai.
Finalement je paye 300 pour deux et nous convenons de lui payer à l'arrivée dans 3 jours les 140 restants.

Ce bateau est plus grand et mieux équipé que les précédents. Il y a 4 rangées de hamacs au lieu de 3 et cette fois comme nous arrivons les derniers, nous serons au milieu.
Comble du luxe, les toilettes sont séparées des douches par une petite cloison. Les lavabos sont équipés de papier pour se sécher les mains ! Nous n'étions plus habitués à tant de luxe !!
Un grand réfectoire permet de faire manger tout le monde en 2 services, du coup on peut prendre son temps pour manger. Un jus de fruit est même servi avec le déjeuner ! Par contre, si sur le premier bateau nous avions appris à manger vite pour laisser du temps aux autres, là nous apprenons à nous servir vite, très vite pour avoir à manger.
Notre forêt de hamacs est équipée de TV qui beugleront toute la journée, du matin jusqu'au soir juste au dessus de nos têtes.
P1000210

21 août 2010

3ème bateau : Manaus - Téfé

Et c'est reparti pour 2 jours de bateau ! On embarque à bord du "O rei David" qui est plus gros et plus large que les bateaux précédents. De sorte qu'on peut vraiment y caser 3 rangées de hamacs sans que ceux du milieu ne se retrouvent la tête contre les pieds des voisins.
P1000128
Comble du luxe, on a un réfectoire ! (une pièce avec deux tables) mais il faut faire beaucoup de queue puis manger à toute vitesse vu qu'il y a 453 passagers.
Les repas sont toujours les mêmes (cf. article nourriture/Manaus) et les repas se prennent très tôt : 6h30, 11h et 17h30. De sorte que nous avons raté le premier repas !
Le fleuve commence à être plus étroit : par endroits lorsqu'on longe une rive, on commence à distinguer l'autre rive suffisamment pour y voir la silhouette d'un homme.
Nous sommes les seuls gringos à bord (on comprendra bientôt pourquoi). Il y a beaucoup d'enfants et des personnes âgées.

13 août 2010

La rencontre des eaux

A notre arrivée à Manaus, comme quelques jours plus tôt en quittant Santarem, nous assistons à un étrange spectacle : les eaux de deux fleuves aux couleurs bien différentes se rencontrent. Ayant des températures et un pH très différents, elles ne se mélangent pas et se côtoient ainsi sur des kilomètres.
P1020068

C'est très courant et nous reverrons ce spectacle en d'autres points de l'Amazone. Ce qui est drôle, c'est que la branche principale du fleuve que nous suivons est tantôt la plus foncée (comme à Santarem), et tantôt la plus claire comme à Manaus. Difficile de faire plus noir que le Rio Negro ! Nous nous sommes baignés dedans à Ponta Negra.
P1020098

11 août 2010

Santarem -> Manaus, 2ème bateau

Du 11 au 13 aout
P1020059
Devant : joueurs de domino, derrière une forêt de hamacs

Le matin suivant, de retour au port de Santarem, nous arrivons juste avant le départ du bateau. Pas le temps de passer au cybercafé, il faudra attendre 3 jours de plus pour actualiser le blog.
Le bateau est plein et cette fois ci nous dormons sur le point supérieur, au niveau du bar. La musique jouera à fond toute la journée avec seulement une courte pause pour la nuit. La promiscuité à laquelle nous commençons à être habitués n'est plus un problème. Les voisins brésiliens sont sympas.
Nous voyageons avec Brigitte dont la compagnie est toujours aussi agréable et nous retrouvons un couple de français très sympa que nous avions croisé à Flona
P1020057
Mes voisines

04 août 2010

Bateau sur l'Amazone

Du 4 au 6 août

On entame la remontée de l'Amazone depuis le delta jusqu'à Santarem, notre première étape. La lancha, le type de bateau que nous prenons est le moyen de transport standard pour les locaux et pour les marchandises. Durée du voyage : 3 jours, arrivée prévue vendredi sans heure précise !
On dort dans des hamacs sur le pont, les repas sont pris à bord.
Voici mes premières impressions au matin du 2ème jour.

Le couchage : Il y a deux ponts pour hamacs, les machines en bas et les toilettes à l'arrière sont les deux points à éviter. Nous sommes arrivés 2h ou 3h en avance pour essayer d'accrocher nos hamacs dans les bons emplacements. A notre arrivée, beaucoup de gens sont déjà là mais il reste de la place au milieu du pont supérieur. Le bateau n'est pas trop plein, donc les hamacs sont accrochés en gros une place sur deux. Cela changera dès la première escale. Lorsque toutes les places sont prises, votre hamac est en contact avec ceux des voisins et vous sentez tous leurs mouvements à moins de jouer sur la hauteur des hamacs.
Pire, une rangée intermédiaire - heureusement vide dans notre cas - permet d'intercaler des hamacs en quinconce remplissant l'espace vide aux pieds et à la tête des hamacs. Officiellement le bateau affiche un maximum de 175 passagers dont seulement 58 hamacs sur notre pont qui compte pourtant 72 points d'accroche.
J'ai été surpris de trouver un système si organisé alors que je m'attendais à l'anarchie totale. Au départ j'ai accroché mon hamac légèrement en biais et un membre de l'équipage est venu m'expliquer la bonne façon de faire. Mais plus tard j'ai déchanté et dès le deuxième jour il y aura des hamacs partout, même dans les allées.
Difficile de trouver le sommeil....
P1010680

Les moustiques : Pas un seul le premier jour, un peu le second. Mais personne n'utilise de moustiquaire, nous non plus malgré nos bonnes résolutions.

La cuisine : bonne surprise ! J'avoue que je m'attendais au pire (j'avais même fait des provisions de survie), mais c'est plutôt bon. Je n'ai pas vu les cuisines mais l'hygiène semble plutôt correcte. Les plats sont locaux et variés, parfois un plat unique mixant : pâtes, légumes, poisson, poulet... parfois plein de plats différents. Le matin café sucré (même très sucré!), cubes de polenta, fruits, et une sorte de bouillie de haricots blancs au lait.
Là encore le système est efficace et très organisé : le 1er service est servi, et vous avez à peine terminé que votre assiette disparaît. Lorsque le dernier a finit, la table est instantanément nettoyée et hop! 2ème service, etc...
Il faut dire qu'il n'y a qu'une petite table pour tout le bateau. Certains apportent leur tupperware qu'on leur remplit en cuisine et ils repartent manger dans leur coin.

La vraie bonne surprise c'est qu'il y a plein de douches! et ça suffit à faire oublier les petits désagréments.
Notre bateau transporte aussi de la marchandise, quelques lave-linge et des caisses de nourriture pour approvisionner les villages en route. On a de la chance, pas d'animaux et pour une fois, ce n'est pas le chant des coqs qui nous réveillera à 4h du matin!
P1020065

Le paysage : Oui, le fleuve fait des kilomètres de large mais contrairement aux bateaux qui descendent naviguant au milieu, nous le remontons en longeant les bords pour avoir moins de courant ce qui nous permet d'observer le paysage qui est étonnamment varié. Au début une jungle épaisse, ensuite progressivement des paysages plus dégagés, même des prairies avec des buffles.
P1010705
Parfois il y a comme une grande prairie au bord de l'eau et lorsque le bateau est passé, tout se met à bouger avec les remous. Ce sont des quantités d'espèces de gros nénuphars.
En approchant de Santarem on voit beaucoup de Botos (dauphins roses d'eau douce). On voit aussi différents oiseaux et beaucoup d'insectes... à bord du bateau !

Les vols. C'est notre grosse crainte car nous embarquons des affaires pour un an de voyage. Nous avons donc pris nos précautions, d'abord en décorant nos sacs à dos tous neufs avec de la bonne vieille terre orange d'Amazonie. Ensuite nous avons dissimulés nos sac à dos dans des sac à gravats. Pour terminer le plus important ne nous quitte pas, et nous dormons avec.
A chaque escale tout se passe très vite, des gens arrivent et accrochent frénétiquement leur hamac. Toute la configuration du pont change et il faut être vigilant pour ne rien se faire voler et pour ne pas se retrouver avec un hamac collé contre le sien.

P1010709
Parfois le bateau ralentit pour se faire aborder par une pirogue qui vient chercher le courrier du village.

P1010690
Parfois les échanges se font au milieu du fleuve entre 2 bateaux de même taille.