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08 septembre 2010

Réflexions sur ces quelques jours dans la communauté Rainbow

Nous sommes très bien accueillis et essayons de contribuer un maximum pendant ces quelques jours où nous partageons la vie de la communauté. Chacun est accueilli comme un membre de la famille et contribue comme il l'entend. Pour un plus long séjour, une formation est prévue (la communauté fait partie d'un réseau de fermes biologiques accueillant des volontaires, c'est assez répandu sur le continent).
Si j'étais resté plus longtemps, j'aurais aimé contribuer à améliorer les aspects hygiène et soins dans la communauté car ça m'a préoccupé sur place, mais également car cela pose des problèmes intéressants à résoudre dans une communauté qui se veut auto-suffisante.

J'ai imaginé par exemple construire un système de récupération des eaux de pluies pour apporter de l'eau courante dans la cuisine.
Il faudrait se laver les mains systématiquement avant les repas avec un antiseptique comme le savon, mais la communauté refuse le savon industriel afin de préserver la rivière. On pourrait en fabriquer, bien que le régime végétarien limite les apports de graisse, ingrédient nécessaire.
Théoriquement on utilise l'argile et les cendres pour se laver, mais, vu les odeurs corporelles de certains, la mise en pratique n'est pas systématique. Je suis peut-être un peu dur mais je m'inquiète sincèrement car beaucoup de membres de la communauté sont maigres et marchent pieds nus avec des blessures.

Le concept rainbow vient d'europe et des USA. Or je pense que certaines pratiques inoffensives en Europe peuvent poser problème en Amazonie. Par exemple, ici, j'évite de marcher pieds nus et de me baigner dans la rivière lorsque j'ai des blessures. Je désinfecte avec soin et protège mes plaies. Les parasites ne manquent pas et ma récente visite à l'INPA de Manaus qui les étudie m'a rendu encore plus prudent.

Par conviction, la communauté évite l'utilisation de médicaments industriels. Nous avons rencontré plusieurs villages où les habitants (indigènes) se soignaient avec les plantes de la jungle et se transmettaient ces connaissances de génération en génération. Nous avons même essayé certains de leurs remèdes. Mais la communauté ne dispose ni des connaissances des indigènes, ni de leur habitude aux conditions de vie de la jungle. C'est pourquoi contrairement à mes amis rainbow, je préfère être prudent, c'est à dire emporter un maximum de médicaments et d'information sur leur utilisation. C'est ce que j'ai fait en préparant ce voyage.

Dernier point, je ne suis pas végétarien et je pense que la chasse fait partie de l'équilibre naturel. Dans la communauté, les chats sont au régime végétarien mais vont chasser à côte pour compléter leur alimentation.
Finalement le régime végétarien n'est-il pas une déformation artificielle de notre alimentation naturelle ? Cela crée des carences qu'on doit compenser soigneusement. Cela crée un déséquilibre donc nous rend plus fragile.
Si on veut se rapprocher de la nature ne serait il pas plus logique d'être omnivore ?

Nous sommes partis trop tôt pour échanger toutes ces réflexions avec nos amis de la communauté, mais je le ferai à la prochaine occasion. En tout cas c'est une super expérience que de vivre comme ils le font, ce n'est pas facile et ils ont accompli beaucoup de choses en peu de temps. Il reste du chemin mais ils sont bien motivés !

07 septembre 2010

La communauté Arc en ciel (Rainbow ou Arco Iris)

J'ai entendu parler en ces termes d'une "communauté de hippies qui vivent à moitie nus dans la forêt plus ou moins en autonomie aux environs d'Iquitos".
Intrigué, je me renseigne sur internet. Je trouve peu d´infos sur eux, un peu plus sur la famille "arc en ciel" dont ils sont proches.

Depuis le premier rassemblement en 1972 aux USA, les non-membres de cette non-organisation se réunissent dans le monde entier pour expérimenter "la vie en harmonie et se rapprocher de la terre mère".
"L'arc en ciel représente l'union des couleurs de l'humanité, des races et des religions, dans un cercle de lumière et d'amour". La famille arc en ciel promeut l'expression de toutes formes de foi et de spiritualité, dans la tolérance de l'autre et le respect des différences". Source : amazonarcenciel.blogspot.com.
Différentes prophéties annoncent que "lorsque la folie de l'homme aura tout détruit, les guerriers de l'arc en ciel nous sauveront en rétablissant l'harmonie avec la nature et l'humanité".

Concrètement, pour vivre en communauté il faut de l'organisation et des règles, et j'étais très curieux de connaitre les leurs. Je n'ai pas été déçu : par exemple par l'utilisation du "bâton de parole" pour résoudre les conflits. On forme un cercle et le bâton circule. Seul celui qui le tient a la parole. Lorsque le bâton fait un tour dans le silence, on considère le conflit réglé. Efficace mais ça peut prendre du temps.

Intéressé et curieux, je décide d´y aller. Le matin de bonne heure, Marlon, un ami péruvien qui vit avec nous chez Jessica nous accompagne au bus. Nous descendons aux environs du km 53 de la route Iquitos-Nauta et, de là, nous cherchons le chemin qui, après 40 minutes de marche, est censé nous mener à la communauté. Après 2h de marche au soleil, en demandant autour de nous, nous finissons par trouver le bon chemin. Une heure plus tard, nous arrivons !

Une quinzaine de personne vit dans quelques maisons au bord d´une rivière. Le régime est végétarien, même pour les animaux (chiens et chats !).

On cultive des plantes.
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Les graines :
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On filtre l'eau marron de la rivière.
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On se lave dans la rivière avec des cendres et de l´argile.
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On fait la vaisselle avec l'eau de la rivière.
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On forme un cercle pour manger ici.
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On coupe la canne à sucre
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et on la presse pour avoir du sucre.
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En vidéo :


Il y a deux dortoirs
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Nous rencontrons un "peace worker" qui voyage à travers le monde pour diffuse un message de paix. J'aurais bien aimé discuter plus avec lui pour comprendre son étrange concept.
Tristan et ses amis s´investissent depuis deux ans pour mettre en place avec leur association un système autofinancé de toilettes sèches dans le quartier pauvre de Belén (cf. article Belén). Malgré très peu de fonds, ils ont réussi à lancer ce projet ambitieux et à construire des prototypes impliquant plusieurs dizaines de familles.
Shirley, une jeune américaine a le projet de construire un radeau avec des ordures pour descendre une partie de l´Amazone. Elle a recueilli des animaux blessés en ville et partage son assiette et sa tasse avec eux.

Plusieurs projets intéressant sont en cours dans la communauté comme le "temple de la lune" : un lieu de retraite pour les femmes pendant leurs règles (pratique courante dans certaines tribus) et aussi conservation et reforestation d'une partie de la forêt.

03 septembre 2010

Panique !

Peu après avoir quitté le camp, nous apercevons d'autres humains. Nos amis Laura et Andrew qui ont eu la drôle d'idée de partir avec leurs lecteurs mp3 ont peur de se les faire voler et Walter renvoie Lucio au camp pour surveiller les affaires et préparer le déjeuner.
Nous continuerons donc avec lui seul. Mais après quelques heures je vois son niveau de stress augmenter : d'abord il parle moins, puis il commence à marcher de plus en plus vite. Quand il commence à changer de direction, il n'y a plus de doute, il est perdu, nous sommes perdus dans la jungle !!

Nous sommes partis légers comme nous l'a conseillé Walter. Sans nos poches à eau et notre filtre car il était sensé "s'occuper de tout". Nous avons pris seulement une petite bouteille d'eau pour cette promenade de quelques heures.

Partis de bon matin, nous commençons à regarder le ciel avec crainte en nous demandant quand va tomber la nuit. Difficile d'envisager de dormir sans moustiquaire. Il faudrait faire un feu tout autour de nous, mais s'il pleut...
J'ai été bien inspiré d'acheter un guide de survie et de le lire pendant les longues journées en bateau !

Nous épuisons vite nos petites bouteilles d'eau. La marche de plus en plus rapide, la chaleur, les vêtements longs à cause des moustiques, les bottes non respirantes, la transpiration... La bouche sèche, les premiers maux de tête, la fatigue, peu d'urines mais foncées, ce sont des signes de déshydratation.

Walter avance de plus en plus vite. Vineta qui était déjà un peu malade a du mal à suivre et je m'inquiète pour elle. Je propose de faire une pose. Walter ne veut pas s'arrêter et propose de foncer devant puis de revenir nous chercher. Andrew a peur qu'il ne puisse pas revenir et Laura ne veut pas rester derrière. Vineta courageuse décide de continuer et nous ne feront pas de pause.
Andrew qui est le dernier à avoir de l'eau l'offre généreusement à Vineta sous le regard effrayé de Laura qui se dit qu'on n'aura rien d'autre avant demain.

Nous essayons de rejoindre la rivière où Lucio pourra venir nous chercher facilement. Mais la jungle est de plus en plus touffue et il devient très difficile de se frayer un chemin à la machette. Nous cherchons un passage et faisons demi-tour plusieurs fois.


Voir carte GPS.

Les dernières réserves épuisées, je demande à Walter de couper des branches pour remplir une bouteille de cette eau orangée contenue dans les racines.

Nous envoyons des signaux en tapant régulièrement sur les troncs de fromagers avec une branche. Finalement quelqu'un répond à nos appels. Nous sommes sauvés, c'est Lucio qui vient nous chercher !
De retour au camp nous nous jetons sur les bidons d'eau, heureux de s'en être sortis !

Pour oublier la frayeur, nous partons immédiatement en canoë pêcher le piranha.
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Vineta aura le 1er poisson : un Turunari.
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Le soir nous retournerons sur le rio, de nuit avec nos lampes. Nous verrons un serpent corail et une raie. Nous pêcherons de la façon la plus archaïque : au harpon (un trident). Le principe est très simple mais il faut être vraiment rapide.

Le soir il y aura nettement moins de moustiques. La nuit sera sèche, le ciel dégagé et je dormirai paisiblement entouré d'écureuils et sans me faire piquer !

Perdus dans la jungle

Nous partons avec nos deux guides (Walter et Lucio) ainsi que Laura (canadienne) et Andrew (australien), deux couchsurfers rencontrés plus tôt chez Jessica, à Iquitos.

Après la forêt immergée de notre précédente expédition (eaux hautes), nous découvrons l'autre jungle (eaux basses). Plus humide, marécageuse et infestée de moustiques. Même à midi ils sont partout et je n'en ai jamais vu autant, Majoritairement ils ont des taches blanches sur les pattes, donc si on a de la fièvre la semaine prochaine, on saura pourquoi !

Walter nous a fournit des bottes en caoutchouc qui remplacent avantageusement nos chaussures de trekking car nos pieds s'enfoncent parfois au delà de la cheville dans un sol boueux. Certaines plantes sont tellement épineuses, qu'elles parviennent à transpercer la semelle pourtant bien épaisse !

Nos guides qui connaissent chaque plante et ses propriétés médicinales, s'arrêtent pour nous faire découvrir, sentir, goûter d'étranges saveurs.
Une feuille a un fort goût d'ail, c'est très bon avec le poisson grillé.

Parfois le sol est constitué de branches entremêlées et nos pieds s'enfoncent mollement. On ne sait plus très bien sur quoi on marche mais un trou entre les branches fait apparaitre de l'eau plus bas. C'est le coin favori des Anacondas !

Une colonne de fourmis transporte des morceaux de feuilles. Elles s'en servent pour cultiver des champignons. (vidéo)


La fourmilière est gigantesque.
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Une fourmi géante. Mon doigt au premier plan semble plus grand qu'il n'est.
fourmi geante

Ici en guise d'anti-moustique, on s'enduit la peau de petites termites écrasées. Nous avions déjà essayé avec des fourmis et ça sentait plutôt bon. Ici ça sent la terre, il paraît que les chasseurs se recouvrent tout le corps ainsi pour que les animaux ne les sentent pas.
Appliquer le repulsif sur la main, puis frotter

Voici un arbre dont on utilise les courtes et solides épines pour presser les fruits.
Arbre utile pour presser les fruits

Ces branches contiennent beaucoup d'eau.
Trouver de l'eau dans la jungle

De même que cette racine (plus rare)
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02 septembre 2010

Le festin des moustiques

Nous voici arrivés à destination, à un plus d'une journée de transport de la civilisation. Nous installons nos hamacs pendant que les guides (Walter et Lucio) installent le camp.
Walter a prévu des moustiquaires avec un toit imperméable ce qui nous évite d'avoir à tendre une bâche au-dessus :
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Il pleuvra tellement que nous en ajouterons quand même une petite :
Nos chambres avec vue sur la jungle

Toute cette pluie (pendant le voyage, le soir et toute la nuit) rafraîchit l'air ce qui nous fait vraiment du bien après quelques jours de très forte chaleur. Par contre je n'ai jamais vu autant de moustiques. Couvert de répulsif et avec des vêtements longs, je me débat un peu dehors mais rapidement je retourne me réfugier dans ma moustiquaire.

Assis sur le hamac, la lampe frontale sur la tête, commence le rituel de la chasse : il s'agit d'écraser les 5-6 moustiques qui sont rentrés avec moi pendant les quelques secondes où je me suis introduit dans la moustiquaire.

Quel sensation de bonheur quand finalement on s'allonge paisiblement, protégé des moustiques mais aussi de la pluie, des serpents etc...
A l'abris dans ma moustiquaire
Bien à l'abri, je m'endors paisiblement en écoutant la pluie tomber et les bruits de la jungle : toutes sortes d'oiseaux, mais aussi des insectes et bien sûr le plus bruyant : les grenouilles !


Après avoir très bien dormi, nous prenons un rapide petit déjeuner et là, je réalise que j'ai été dévoré je ne sais comment par les moustiques.
Pas seulement ces quelques piqures douloureuses sur les mains et les jambes. J'en compte 35 rien que sur mon genou gauche. Pire, mon dos est criblé de piqures !
Je comprendrai mieux ce qui s'est passé le soir, en faisant la chasse dans mon hamac. En écrasant une mouche qui s'est introduite dans mon hamac, je me retrouverai les mains couvertes de sang ! Ce moustique s'est tellement gorgé de mon sang que je l'ai pris pour une mouche !

Le plus incroyable est que nos deux guides vivent à moitié nus sans répulsif. Comment font-ils ??

Lucio et sa famille : une vie au coeur de l’Amazonie

C'est ici que Lucio vit avec sa femme et ses 4 enfants.
Voici sa modeste demeure, il l'a construite seul.
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Un toit, pas de murs et une seule pièce. Pour dormir, ils posent simplement des couvertures sur le sol et installent une moustiquaire.
Un coin sert de cuisine et il y a un grand foyer qui sert à cuisiner et à brûler les ordures.
Les poulets circulent librement et des légumes poussent autour de la maison.

Lucio est né ici, ses parents aussi. Il travaille en tant que guide et il voudrait construire une autre maison plus grande pour recevoir des touristes. Il a déjà planté les pilotis qu'on voit sur la photo juste en face de sa maison.

Malheureusement ce genre de maison est très inflammable. Une fois l'incendie parti il n'y a rien à faire comme nous le verrons chez un voisin.
Incendie dans la jungle

Pendant la saison des pluies, on accède à la maison en canoë (d'où les pilotis). En ce moment le fleuve arrive 15 mètres en dessous de ce niveau, et on doit grimper ces longues marches pour arriver du niveau de l'eau jusqu'à la hauteur de la maison :
Saison seche, le fleuve est tres bas

Après déjeuner, nous reprenons un bateau pour aller installer notre campement dans la jungle.
Ici on est en sécurité, on a un bon canot de sauvetage :D
Cannot de sauvetage :D

En route pour la selva (jungle)

Ce matin là, nous avons hésité à partir à cause d'une violente tourista. Mais Walter, notre guide insiste vraiment pour nous emmener et promet qu'il peut nous soigner avec les plantes de la jungle.
Il arrive le matin avec d'étranges boissons contenant un indescriptible mélange sucré et chaud de plantes, miel, et je ne sais quoi d'autre. C'est liquide avec des morceaux gluants et gélatineux. On le boit à la façon locale : à la paille directement dans un sac plastique refermé par un nœud.
Grâce à ça et peut être aussi à l'immodium et au bactrim forte que Brigitte nous avait laissé, nous décidons de partir.

On commence par faire 100km en taxi, en roulant à fond dans l'une des rares voitures de la ville.
Le chauffeur a l'air tellement heureux de conduire ! Il s'amuse comme un gamin en écoutant un vieux cd de tubes des années 80. Il s'amuse, klaxonne sans arrêt, fait de grands signes à tous ceux qu'on croise.
Il y a parfois une ligne blanche comme chez nous mais à l'usage, on dirait que le 1er qui klaxonne s'approprie l'autre côte de la route.

Nous arrivons au village de Nauta pour prendre le bateau. Le fleuve est très sec. Ce ponton est normalement prévu pour flotter :
Malgre le deluge, on voit que l'eau arrive bien en dessous de ce ponton flotant

Il se met à pleuvoir des cordes. Nous descendons jusqu'au bateau dans la boue glissante. Comme le fleuve est très bas, on dirait un gigantesque toboggan boueux.
Un tobogan de boue pour acceder au bateau

Et c'est parti ! Pendant que le père pilote, la petite fille écope et son frère tient une bâche pour les protéger de la pluie.
Toute la famille participe

Après une longue traversée sous la pluie, nous laissons l'Amazone pour remonter l'un de ses affluents (voir carte GPS).
Finalement nous arrivons chez Lucio.

20 août 2010

Notre ami Edgar, chercheur à l'INPA

Notre second hôte à Manaus est un type formidable. D'une gentillesse et d'une disponibilité incroyables. Le dernier jour, je l'accompagne à son travail à l'INPA.
Edgar

Cet institut jouxte le "Bosque da Cienca" que nous avons visité. Curieux détail, ce parc est protégé par des gardes armés, quant au zoo de la ville il est carrément géré par les militaires.
Mais revenons à l'INPA, ce centre de recherche sur les insectes et parasites tropicaux. En arrivant on croise un collègue qui revient d'une expédition dans la jungle. Edgar part ainsi parfois 20 jours pour poser des pièges et capturer des insectes. Parfois il trouve de nouvelles espèces auxquelles il a le privilège de donner un nom.
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Il en a une véritable collection
Collection d'insectes d'Edgar

Savez-vous qu'au stade larvaire les moustiques ressemblent à de minuscules vers rouges ? Certaines espèces inoffensives passent 90% de leur vie sous cette forme. Ils ne deviennent moustiques que pour se reproduire et diffuser leur espèce. Ils forment un élément fondamental de l'écosystème.

11 août 2010

Santarem -> Manaus, 2ème bateau

Du 11 au 13 aout
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Devant : joueurs de domino, derrière une forêt de hamacs

Le matin suivant, de retour au port de Santarem, nous arrivons juste avant le départ du bateau. Pas le temps de passer au cybercafé, il faudra attendre 3 jours de plus pour actualiser le blog.
Le bateau est plein et cette fois ci nous dormons sur le point supérieur, au niveau du bar. La musique jouera à fond toute la journée avec seulement une courte pause pour la nuit. La promiscuité à laquelle nous commençons à être habitués n'est plus un problème. Les voisins brésiliens sont sympas.
Nous voyageons avec Brigitte dont la compagnie est toujours aussi agréable et nous retrouvons un couple de français très sympa que nous avions croisé à Flona
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Mes voisines

09 août 2010

Réparations au milieu de la jungle

Les pluies tropicales sont vraiment violentes. Comme celle qui est tombée lors de notre promenade à la recherche des caïmans. En quelques minutes mes vêtements étaient trempés, le pantalon saturé d'eau, et aussi les chaussettes et même l'intérieur des chaussures montantes.
L'appareil photo n'a pas aimé le bain et il a fallu le sauver en le démontant à la pointe d'un couteau suisse car pas de tournevis.
L'écran était imbibé d'eau et il a fallu le démonter et sécher couche après couche.

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Merci à Jeannot qui m'a raconté un jour comment il a démonté la matrice de son ordinateur portable. Ainsi je savais qu'il fallait s'attendre à un mille feuilles.

08 août 2010

Le latex, exploitation artisanale

Pendant la grande époque du caoutchouc (voir l'article sur Manaus), les paysans récoltaient le latex pour les industries. Depuis l'effondrement de ce marché, certains continuent de l'exploiter de façon artisanale.
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Récolte du latex : entaillez la moitié du tronc, le liquide blanc s'écoule immédiatement et peut donner jusqu'à donner 500ml en 30 min.
On ne peut récolter que 3 mois par an car en hiver, l'arbre est trop faible pour supporter les ponctions.
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Après plusieurs années d'exploitation soigneuse, l'arbre se porte bien.

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A l'abri de l'air, le latex se conserve un an liquide. On utilise des formes en bois, sortes de moules inversés.

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Le produit finit en bas. En haut, un modèle plus élaboré en coton enduit de latex.

07 août 2010

Floresta Naciona do Tapajos - communauté indienne dans la jungle amazonienne

Le lendemain nos amies françaises partent pour trois jours en excursion dans la jungle. Quand nous apprenons que, comme nous elles vont dans les communautés indiennes de Flo Na nous décidons de les accompagner. C'est un peu plus cher, mais 3h de pirogue seront plus agréables que la journée de bus en repassant à Santarem que nous avions prévue. De plus nous pouvons laisser une partie des affaires à la posada.
Finalement nous serons 20 dans le bateau, majoritairement français (l'effet guide du routard).

Le premier jour, l'ambiance est très touristique mais avec des rencontres sympa. Après un an de voyages seul, c'est bon de rencontrer d'autres routards.
Le deuxième jour, tout le monde repart découragé. Les conditions très spartiates, les fortes pluies... mal informées et donc mal équipées, même nos amies françaises écourtent leur séjour. A l'inverse, nous sommes bien équipés et nous décidons de rester plus longtemps que prévu (4 nuits).

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Nous sommes dans la communauté indienne Jamaraqua, une centaine de personnes au cœur de la réserve FloNa. Bata, 49 ans est notre guide. Très compétent, il aime et respecte cette nature qu'il connaît si bien, et, malgré la barrière de la langue (portugais) il nous apprend beaucoup de choses. Son œil exercé localise bien mieux que nous les animaux en forêt et lors de nos nombreuses balades il nous montre macaques, oiseaux, papillons, insectes... Il attire les macaques en imitant leurs cris et sait aussi imiter beaucoup d'oiseaux. C'est un type attachant qui travaille sans relâche, ne boit plus et ne fume pas, il vit avec ses 13 enfants et sa femme, Sohoko.
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Cette dernière dirige la famille et gère tout. Avec ses filles elle s'occupe de la cuisine et de l'approvisionnement.
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Sur la photo, après être partie de la communauté avec le bus de 4h du matin pour acheter tout ça, elle l'a transporté (on se demande comment) en bus et jusqu'au bord de la rivière où elle attend que son mari vienne la chercher en pirogue.

Le village est un ensemble de cabanes et d'abris très simples en bois et feuilles comme celui sous lequel nous dormirons. Les conditions de vie sont assez spartiates mais les indiens vivent ainsi, ils partagent ce qu'ils ont et ne peuvent offrir plus.
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Mais malgré les apparences, vous allez voir que tout n'est pas si rustique.
En effet, il y a un réseau d'eau filtrée et même l'électricité dans la maison principale pour alimenter d'énormes frigos. Par ailleurs il y a un troupeau de vaches, le poisson est abondant et des poulets se baladent librement autour et même à l'intérieur des maisons. Mais figurez-vous que le poulet que nous mangeons ici a été élevé en batterie !!! En effet, pour faire du bénéfice, les indiens vont jusqu'à la ville pour vendre cher leurs poulets "bio". Puis ils reviennent à la réserve avec des filets de poulet bon marché achetés en grande surface !
Curieusement il n'y a aucune culture. Il est vrai que le sol est sablonneux dans le village, mais pas partout autour comme nous l'avons vu lors de nos promenades dans les collines. Est il vraiment nécessaire d'importer tous les fruits et légumes ?
Sokoho a le projet d'installer des toilettes en dur pour mieux accueillir les touristes.

Nous faisons plusieurs ballades dans la jungle et d'autres en canoë.

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Ceci est une fourmilière. Passez votre main dessus, en quelques secondes elle est noire de minuscules fourmis. Écrasez les en vous frottant les mains sur le corps, vous obtenez un répulsif naturel contre les moustiques. Curieusement ça sent bon !

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Un fromager géant

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Des petits caïmans : il faut arriver par derrière et saisir la tête. Ils ne sont pas agressifs (cf. 21 juillet, on a quand même dormi avec les caïmans).

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Une araignée dans la forêt

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Une petite araignée (parmi une centaine au plafond) en train d'en dévorer une grosse pendant que nous aussi prenons notre repas... juste dessous !

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Ici, le niveau de l'eau peut varier très vite, jusqu'à 30cm en une journée ce qui est suffisant pour rendre méconnaissable le rivage. Nous traversons en canoë cette magnifique forêt immergée.

06 août 2010

Santarem et Alter do Chao

Pour la première fois, nous arrivons dans une nouvelle ville comme des routards classiques car nous n'avons réussi à avoir aucun contact local au préalable. Nous souhaitons voir deux choses : les superbes plages touristiques d'Alter do Chao et la réserve Floresta Nacional (FloNa) do Tapajos.
Dans le bus d'Alter do Chao, nous rencontrons un groupe de françaises très sympa et mieux informées que nous. N'ayant pas choisi d'auberge, nous les suivons à la posada "Albergo do Floreste". Le propriétaire est très sympa et le soir il chante des chansons populaires avec sa guitare sur la place du village.

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Les superbes plages de sable blanc sur le Tapajo

04 août 2010

Bateau sur l'Amazone

Du 4 au 6 août

On entame la remontée de l'Amazone depuis le delta jusqu'à Santarem, notre première étape. La lancha, le type de bateau que nous prenons est le moyen de transport standard pour les locaux et pour les marchandises. Durée du voyage : 3 jours, arrivée prévue vendredi sans heure précise !
On dort dans des hamacs sur le pont, les repas sont pris à bord.
Voici mes premières impressions au matin du 2ème jour.

Le couchage : Il y a deux ponts pour hamacs, les machines en bas et les toilettes à l'arrière sont les deux points à éviter. Nous sommes arrivés 2h ou 3h en avance pour essayer d'accrocher nos hamacs dans les bons emplacements. A notre arrivée, beaucoup de gens sont déjà là mais il reste de la place au milieu du pont supérieur. Le bateau n'est pas trop plein, donc les hamacs sont accrochés en gros une place sur deux. Cela changera dès la première escale. Lorsque toutes les places sont prises, votre hamac est en contact avec ceux des voisins et vous sentez tous leurs mouvements à moins de jouer sur la hauteur des hamacs.
Pire, une rangée intermédiaire - heureusement vide dans notre cas - permet d'intercaler des hamacs en quinconce remplissant l'espace vide aux pieds et à la tête des hamacs. Officiellement le bateau affiche un maximum de 175 passagers dont seulement 58 hamacs sur notre pont qui compte pourtant 72 points d'accroche.
J'ai été surpris de trouver un système si organisé alors que je m'attendais à l'anarchie totale. Au départ j'ai accroché mon hamac légèrement en biais et un membre de l'équipage est venu m'expliquer la bonne façon de faire. Mais plus tard j'ai déchanté et dès le deuxième jour il y aura des hamacs partout, même dans les allées.
Difficile de trouver le sommeil....
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Les moustiques : Pas un seul le premier jour, un peu le second. Mais personne n'utilise de moustiquaire, nous non plus malgré nos bonnes résolutions.

La cuisine : bonne surprise ! J'avoue que je m'attendais au pire (j'avais même fait des provisions de survie), mais c'est plutôt bon. Je n'ai pas vu les cuisines mais l'hygiène semble plutôt correcte. Les plats sont locaux et variés, parfois un plat unique mixant : pâtes, légumes, poisson, poulet... parfois plein de plats différents. Le matin café sucré (même très sucré!), cubes de polenta, fruits, et une sorte de bouillie de haricots blancs au lait.
Là encore le système est efficace et très organisé : le 1er service est servi, et vous avez à peine terminé que votre assiette disparaît. Lorsque le dernier a finit, la table est instantanément nettoyée et hop! 2ème service, etc...
Il faut dire qu'il n'y a qu'une petite table pour tout le bateau. Certains apportent leur tupperware qu'on leur remplit en cuisine et ils repartent manger dans leur coin.

La vraie bonne surprise c'est qu'il y a plein de douches! et ça suffit à faire oublier les petits désagréments.
Notre bateau transporte aussi de la marchandise, quelques lave-linge et des caisses de nourriture pour approvisionner les villages en route. On a de la chance, pas d'animaux et pour une fois, ce n'est pas le chant des coqs qui nous réveillera à 4h du matin!
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Le paysage : Oui, le fleuve fait des kilomètres de large mais contrairement aux bateaux qui descendent naviguant au milieu, nous le remontons en longeant les bords pour avoir moins de courant ce qui nous permet d'observer le paysage qui est étonnamment varié. Au début une jungle épaisse, ensuite progressivement des paysages plus dégagés, même des prairies avec des buffles.
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Parfois il y a comme une grande prairie au bord de l'eau et lorsque le bateau est passé, tout se met à bouger avec les remous. Ce sont des quantités d'espèces de gros nénuphars.
En approchant de Santarem on voit beaucoup de Botos (dauphins roses d'eau douce). On voit aussi différents oiseaux et beaucoup d'insectes... à bord du bateau !

Les vols. C'est notre grosse crainte car nous embarquons des affaires pour un an de voyage. Nous avons donc pris nos précautions, d'abord en décorant nos sacs à dos tous neufs avec de la bonne vieille terre orange d'Amazonie. Ensuite nous avons dissimulés nos sac à dos dans des sac à gravats. Pour terminer le plus important ne nous quitte pas, et nous dormons avec.
A chaque escale tout se passe très vite, des gens arrivent et accrochent frénétiquement leur hamac. Toute la configuration du pont change et il faut être vigilant pour ne rien se faire voler et pour ne pas se retrouver avec un hamac collé contre le sien.

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Parfois le bateau ralentit pour se faire aborder par une pirogue qui vient chercher le courrier du village.

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Parfois les échanges se font au milieu du fleuve entre 2 bateaux de même taille.