13 mars 2011

Buenos Aires, enfin !

Nous sommes bien arrivés à Buenos Aires. C'est la fin de la partie bien planifiée de notre voyage. L'idée était de rester quelques temps ici pour nous mettre au tango, mais nous ne savons pas combien. Un mois ? Plus ?

Nous habitons pour l'instant chez Hélène et Jean-Martin qui sont comme notre famille ici. Nous ne savons pas encore combien de temps nous resterons ici mais Hélène nous a mis très à l'aise en nous prêtant son appartement pour un mois.
P1050379
Nous nous retrouvons tous les soirs pour dîner et c'est très agréable. De plus cette ambiance familiale semble faire beaucoup de bien à Vineta qui s'épanouit et fait beaucoup de progrès en Français. Elle commence à lire et va régulièrement à la médiathèque de l'alliance française.

11 mars 2011

En route pour Buenos Aires

Nous disons au revoir à Johana et partons à pieds pour la route nationale où nous pensons faire du stop jusqu'à Buenos Aires, à 1300km de là. Jusqu'à présent ça fonctionnait plutôt bien, mais là nous restons longtemps au bord de la route, pour finalement faire des sauts de puce et attendre dans le froid.
Ce que nous explique le conducteur du dernier véhicule que nous prenons c'est que les gens ont peur de se faire agresser. Plus on monte vers le nord, plus les gens se méfient. Notre chance est d'être étrangers nous dit-il, car on inspire plus confiance que les locaux.
Arrivés dans la petite ville de Sierra Grande, nous tentons notre chance avec des chauffeurs de camion, sans succès. Il fait particulièrement froid ce jour là, et, après quelques heures, nous décidons de prendre le bus.
C'est donc confortablement installés, au chaud que nous terminerons notre trajet.
Nous avons décidément bien changé ! En effet il y a un an, avec notre vision européenne, un voyage de 1000km en bus ne nous aurait pas emballé. Aujourd'hui, vivant avec un micro budget et ayant parcouru des milliers de km en stop, ce voyage en bus devient du luxe !

10 mars 2011

Puerto Madryn

Lorsque nous étions à Sarmiento, nous avons brièvement croisé Alicia, une amie de Walter qui nous avait pris en stop. Le lendemain, Alicia m’a appelé pour nous inviter à habiter chez sa fille Johana à Puerto Madryn, et nous y voici !
Johana étudie ici et habite seule dans une grande maison familiale. Nous passerons quelques jours en sa compagnie et visiterons ensemble les musées de la ville.
P1050370
A l’origine, Puerto Madryn était une colonie Galloise. Les Galois cherchaient une terre loin de l’Angleterre et les argentins souhaitaient coloniser les terres du sud pour éviter que les chiliens ne les occupent. Ainsi une première expédition partie du pays de Galle avec moins de 200 colons a entrepris de s’installer sur ces terres hostiles en 1886. Le rêve d’un nouveau pays de Galle aura duré 3 générations dans des conditions de vie très dures. Puis, une fois la colonie établie, ces pionniers furent rejoins par beaucoup d’autres immigrants perdant son identité. Aujourd’hui quelques villes portent toujours des noms gallois, et il reste une certaine tradition. Cela est très bien expliqué dans le petit musée du débarquement.
A certaines époques de l’année on peut observer des baleines qui plongent et chantent juste devant la ville. Ce n’est pas la saison mais nous nous consolons en visitant l’écocentre où on apprend tout sur la faune et les mammifères marins.
La péninsule Valdès toute proche est une réserve naturelle connue que nous ne visiterons pas, les excursions étant très chères et sans grande nouveauté par rapport à ce que nous avons déjà fait. Sauf la possibilité de voir des Orques (avec beaucoup de chance).

09 mars 2011

Auto stop de Comodoro Rivadavia à Puerto Madryn

Mercredi matin nous allons avec Rolo acheter son adaptateur wifi puis il nous dépose à la sortie de la ville sur la RN3 qui va vers le nord. Là, nous attendons seulement 20 minutes puis Christian, un musicien nous prend en stop. En fin de journée il nous déposera au terminal de bus de Puerto Madryn où nous attendons Johana. Partie en bus en même temps que nous, elle arrivera 2h plus tard ! Nous profitons donc du wifi du terminal pour prendre des contacts à Buenos Aires.
Puerto Madryn se trouve à 1371km de Buenos Aires sur la RN3.

08 mars 2011

Petit cours d’asado argentin par Walter

- On aménage l’espace en deux parties : dans la première le feu qui va produire des braises, dans l’autre, la cuisson.
P1110356
- Lancer le feu avec du bois sec et jeter dessus les sacs de charbon sans même les ouvrir.
P1110364b
- Côté cuisson, placer une grille bien haute et nettoyer l’espace en dessous.
- Choisir un beau morceau de viande et le poser sur la grille, il va cuire 2h30 à température modérée.
Avant :
P1110348
Après :
P1110375
- Dès qu’il y a suffisamment de braises, et ensuite pendant tout le processus de cuisson, alimenter l’espace de cuisson en braises chaudes. Pour cela on les ramasse à la pelle dans le feu pour les déposer sous la grille.
P1110361
- On retourne la viande une seule fois, le côté avec de la graisse cuit en dernier pour retenir un maximum de jus. On peut également couvrir la viande  et mettre des oignons à côté.
P1110360
- La règle d’or : moins on s’en occupe, meilleur c’est.

Comodoro Rivadavia

A priori peu intéressante, la ville de Comodoro Rivadavia est la capitale argentine du pétrole. Un musée du pétrole y présente la glorieuse histoire de l’exploitation pétrolière dans le pays avec le regard ‘nuancé’ de la compagnie pétrolière qui l’a financé. La ville est dominée par une colline de sable, autrefois un cimetière indien.
P1110385
En fin de journée (le 7), nous rentrons avec Walter à Comodoro Rivadavia (passage obligé pour remonter au nord par la RN3). Nous arrivons assez tard chez Rolo qui nous invite à dormir dans sa grande maison vide. Quand nous lui racontons notre visite du Bosque Petrificado, il revient avec plusieurs gros morceaux de bois pétrifié et nous en offre un à chacun. Ensuite il nous montre de petits bateaux dans des bouteilles (vous savez, on se demande toujours comment ils entrent dans la bouteille) qu’il avait réalisés pour sa compagne.
P1050321
Nous dinons tous ensembles (de gauche à droite : Rolo, moi, Chupete et Walter) et passons une très bonne soirée à la fin de laquelle Rolo insiste pour que nous ne repartions pas le lendemain matin comme prévu. Il voudrait faire pour nous un Asado (barbecue argentin). Pour illustrer l’importance que les argentins donnent à leur barbecue, voici une photo de la maison de Rollo avec au premier plan son imposante parilla.
P1050328
Finalement c’est Walter qui préparera l’asado du lendemain car Rolo recevra un appel de son ex et pourra voir son fils une heure dans un parc. Lui que nous avons connu au fond de la dépression, il sera dès lors, enthousiaste.
P1110384
Rolo dessine, répare et améliore des filets de pêche. Alors que ses concurrents travaillent avec beaucoup de calculs, lui n’a jamais fait de maths mais sa longue expérience lui permet d’arriver aux mêmes résultats. On dit même que ses filets artisanaux sont plus efficaces. Chupete est capitaine de navire de pêche, il a laissé momentanément son travail pour venir soutenir son ami dans cette phase difficile.
P1110397
Dans la journée je suis tombé ‘par hasard’ sur la clée d’un wifi voisin. Etonnamment cela intéresse beaucoup Rolo qui me sort un vieil ordinateur littéralement rempli de poussière. Entre deux bières, nous regardons la machine mais, pas de chance, je fais tomber une vis dans l’alimentation électrique. Me voilà obligé de tout démonter pour l’extraire. Après un coup d’aspirateur dans la machine, je vois pourquoi elle ne reste pas allumée : le support plastique du dissipateur thermique (qui sert à refroidir le processeur) est cassé donc le processeur surchauffe et s’éteint.
J’extrais la pièce de plastique et explique à Rolo qu’il faudrait fixer solidement une pièce de métal dans le plastique pour y accrocher le dissipateur. Un jeu d’enfant pour Rolo qui me rappelle qu’il a fabriqué les petits bateaux dans les bouteilles. Il va chercher une fine tige métallique qui s’enfonce comme dans du beurre après avoir été chauffée sur le gaz. Ensuite il ramollit le plastique sur le gaz pour que je puisse y mettre une petite vis. C’est réglé, le dissipateur thermique est solidement en contact avec le processeur et le PC démarre. Le lendemain matin nous irons acheter un adaptateur wifi et il aura internet gratuitement !
Le soir Rolo nous prépare un bon diner avec des fruits de mer, calamars et crabe Centolla. C’est ainsi que mardi soir se termine ce long WE de carnaval en Argentine.

07 mars 2011

Le Bosque petrificado de Sarmiento

Monument naturel protégé depuis 2001, la forêt pétrifiée occupe 19 ha de steppe patagonique hostile : un milieu aride avec une grande amplitude thermique, des vents très forts et de rares pluies en hiver.
P1110326
Le paysage est spectaculaire et très coloré par des matériaux volcaniques oxydés comme dans le salar d’Uyuni. Il y a 62 millions d’années, la région était boisée et de nombreux troncs d’arbres arrachés se sont accumulés à cet endroit qui était le delta d’un fleuve. Ces troncs, très rapidement recouverts de sédiments et de cendres volcaniques furent préservés de l’érosion par ce milieu sans bactérie ni oxygène. C’est alors que le lent processus de pétrification a pu commencer. L’eau contenue dans les troncs a été absorbée par osmose et remplacée par les sels minéraux abondants dans le milieu extérieur. La structure du bois a été parfaitement préservée à tel point qu’aujourd’hui lorsqu’il éclate sous l’effet de l’érosion (l’eau s’infiltre puis gèle, etc…) cela forme des éclats de fossile qui ont la même apparence que les troncs fraichement décomposés que l’on trouve en forêt.
Le sol est couvert de ces petits éclats mais il est formellement interdit d’en ramener. A la sortie du site les visiteurs sont systématiquement fouillés.
P1050286
Nous nous promenons 1h dans ce décor étonnant en faisant la connaissance de Guillermo qui parle parfaitement français. Il nous raccompagnera ensuite en ville. Il est accordeur de piano et ce travail lui permet de voyager à travers le monde. Il organise ses tournées en regroupant les visites de ses clients par région géographique qui vont jusqu’en Allemagne et en France. En ville nous prenons un café dans un hôtel équipé de Wifi pour travailler sur les blogs en attendant Walter dans la voiture de qui nous avons laissé nos sacs.

06 mars 2011

Rencontres en auto-stop sur la RN3

Nous partons en stop pour Sarmiento, 500km plus loin. Nous marchons jusqu’à la sortie de la ville où nous attendons un moment à l’ombre, puis une femme nous dépose 20km plus loin devant un check point de police au milieu du désert. Mais c’est dimanche et il est 11h. Aucun véhicule ne passe sur cette route de terre, seule voie de sortie de la petite ville de Puerto Deseado. Il fait très chaud et nous attendons quelques heures avant de monter dans la voiture de Raoul et sa famille. En chemin nous passons devant notre ami espagnol qui fait du stop au bord de la route. Raoul nous dépose sur une route importante beaucoup plus fréquentée : la RN3 que nous connaissons bien car nous avons déjà parcouru 1500km dessus. Après un moment de patience une voiture s’arrête et devinez qui nous retrouvons à bord ? Notre ami espagnol ! C’est Walter avec qui nous passerons plusieurs jours. Célibataire depuis peu, il s’ennuie à mourir à Puerto Deseado où son entreprise de pêche l’a muté et il part loin chaque WE pour chercher de la distraction. Il est ravi d’avoir de la compagnie car la route est longue et très monotone. Il nous emmène jusqu’à Comodoro Rivadavia où nous nous arrêtons chez un de ses amis, Rolo, en train de divorcer lui aussi. Après avoir pris un verre ensemble, nous repartons.
P1050337
Walter fait d’abord un long détour pour déposer l’espagnol sur la route du nord, puis nous repartons à l’ouest vers Sarmiento. Arrivés là nous faisons connaissance avec les amis que Walter rejoint dans leur estancia. Ils nous emmènent tous faire des courses puis nous déposent au camping, un endroit très isolé où nous passons la nuit. Le lendemain matin, Walter décidément très sympa vient nous chercher pour nous conduire au Bosque Petrificado pour lequel nous sommes venus dans cette ville. Après 30km de piste, Walter nous dépose et repart ! Il n’a malheureusement pas le temps de rester car entre temps il a promis à quelqu’un d’autre de venir le chercher à midi.

05 mars 2011

Isla Pinguinos, les pingouins à "Penacho Amarillo" et manchots de Magellan

Le matin vers 8h, nous partons avec nos amis du camping sur un gros canot.
P1070601
Après 1h de trajet nous débarquons sur l’ile qui ressemble à un gros caillou. Au sommet se trouve un phare désaffecté qui fonctionnait autrefois avec la graisse des animaux chassés directement sur place. Ce travail occupait et faisait vivre jusqu’à 11 personnes sur l’ile !
P1050038
Nous voyons d’abord de nombreux pingouins de Magellan, puis, un peu plus loin nous arrivons enfin devant ceux que nous sommes venus chercher jusqu’ici, les pingouinos de Penacho Amarillo (Eudyptes Chrysocome), la 3ème grande famille de manchots, les seuls que nous n’avions pas encore vus !
P1040987b
Ils sont magnifiques ! Contrairement aux pingouins de Magellan, ils ne sont pas craintifs et se laissent approcher, prêts à se défendre à coups de bec.
P1050002
Les petits portent un manteau de plumes douillet.
P1100795
Voici notre vidéo des pingouins :

Nous allons ensuite rendre visite à des animaux qui rugissent comme des lions et portent une sorte de crinière : les lions de mer. Ils sont innombrables, paresseusement entassés sur les plages de galet.
P1050110
Nous les approchons lentement pour ne pas les faire fuir. Un mouvement un peu brusque peut déclencher chez eux un mouvement de masse vers l’eau. Ces animaux pourtant craintifs ont une mâchoire impressionnante comme on le voit ici sur un animal mort.
P1070691
Parmi les lions se trouvent quelques éléphants de mer.
P1110011a
Beaucoup plus gros, les éléphants de mer ont une sorte de trompe.
P1100912
Et voici la vidéo des lions de mer et éléphants de mer :


Sur le chemin du retour notre bateau est suivi par des dauphins noir et blancs, il s’agit de l’espèce de la plus petite taille.
P1110222b
Ils sont bientôt rejoins par le dauphin austral, beaucoup plus grand et qui se propulse très haut, entièrement hors de l’eau !
P1070765b

02 mars 2011

Puerto Deseado

Puerto Deseado est une toute petite ville tranquille avec un grand port de pêche, et proche d’une importante réserve naturelle. Nous nous installons au camping municipal proche du centre ville. Les aménagements y sont simples mais commodes : une grande parilla (barbecue argentin), tables et bancs, le tout abrité. Nous en profitons bien, faisant un asado (viande grillée) chaque jour, perfectionnant ainsi notre technique.
P1110289
Il fait beau et très chaud. Pour nous c’est comme le printemps, pourtant nous sommes à la fin de l’été austral, mais comme nous l’avons passé à la montagne il faisait beaucoup plus frais. Nous installons la tente et je supprime les protections que nous avions cousues sur les aérations.
Nous passerons là des moments agréables faisant connaissance des autres occupants du camping : Roman, Karine et la petite Flora une famille autrichienne ainsi qu’une allemande et un espagnol.
L’approvisionnement de la ville en eau se fait par camion et certains jours nous n’aurons pas de douche. Le camping est tenu par une famille fort sympathique qui refusera de se faire payer après le premier jour à cause de ce problème dont ils ne sont même pas responsables !
Dès notre arrivée à Puerto Deseado nous prenons contact avec les deux agences qui peuvent nous emmener sur la Isla Pinguinos pour laquelle nous sommes venus. Ils ne sont pas très dynamiques et nous devrons attendre samedi le temps de réunir nous même un groupe suffisant pour partir. Ce n’est donc qu’après 2 jours passés au camping que le 3ème nous partirons pour l’ile.