27 août 2010

Départ pour Tabatinga

Le bateau pour Tabatinga passe normalement devant la ville. Comme le rio est assez sec, il arrive par un autre bras du fleuve. Nous avions prévu de l'aborder avec un petit canot et de monter à bord en marche.
Evidemment, on pourrait aller l'attendre juste en face, à la sortie du bras de rivière par lequel il va arriver et l'aborder là.
Mais cette logique échappe à notre pilote qui préfère attendre de voir le bateau passer pour commencer à faire le plein, palabrer inutilement et finalement se lancer moteur à fond à la poursuite du bateau pendant 30 minutes.
Je me suis méfié de ce type dès le début, malheureusement il semble avoir un accord avec les villageois pour le monopole de cette activité. Après nous avoir posé un lapin à 6h du matin, il attendra que le bateau soit en train de passer devant nous pour essayer de nous vendre la traversée 100 réaux. C'est sûr qu'après 3 interminables jours d'attente on n'a pas envie de laisser passer ce bateau qui ne passe que deux fois par semaine. La pression est bien réelle car le bateau est en train de partir sous nos yeux. Mais nous ne cédons pas et décidons de décharger nos bagages de son bateau en signe de refus de cette arnaque. C'est alors qu'il fait mine de céder, et nous partons !
Mais ce n'est pas terminé et, arrivés en vue du bateau, il recommence à négocier et fait mine de faire demi-tour. Nous continuons à bluffer, comme si nous étions près à rentrer et rater ce bateau. A ce moment la partie est gagnée pour nous car étant donné qu'il a déjà engagé ses dépenses (carburant aller, et donc également pour le retour) il est obligé de céder. Je lui dis que s'il nous ramène à Alvarães, j'appelle la police touristique. Finalement pour 20 réaux nous montons à bord du "Sagrado coracao de Jesus".

Enfin, en 3 jours nous atteindrons Tabatinga, la triple frontière.
Mais ce n'est pas fini car on nous demande cette fois 240 réaux pour une traversée de 3 jours. Jusqu'à présent, pour la même durée et la même distance nous avons payé la moitié ! Du coup je n'ai même pas assez de réaux. En négociant je fais péniblement descendre le prix à 220. D'habitude pour un tarif officiel de 120 nous payions 80 !
Mais le "Lonely planet" confirme ce qu'un passager nous dit avoir payé depuis Manaus : 340 réaux ! La raison invoquée pour ce prix : un itinéraire moins fréquenté et des courants beaucoup plus forts, ce qui est vrai.
Finalement je paye 300 pour deux et nous convenons de lui payer à l'arrivée dans 3 jours les 140 restants.

Ce bateau est plus grand et mieux équipé que les précédents. Il y a 4 rangées de hamacs au lieu de 3 et cette fois comme nous arrivons les derniers, nous serons au milieu.
Comble du luxe, les toilettes sont séparées des douches par une petite cloison. Les lavabos sont équipés de papier pour se sécher les mains ! Nous n'étions plus habitués à tant de luxe !!
Un grand réfectoire permet de faire manger tout le monde en 2 services, du coup on peut prendre son temps pour manger. Un jus de fruit est même servi avec le déjeuner ! Par contre, si sur le premier bateau nous avions appris à manger vite pour laisser du temps aux autres, là nous apprenons à nous servir vite, très vite pour avoir à manger.
Notre forêt de hamacs est équipée de TV qui beugleront toute la journée, du matin jusqu'au soir juste au dessus de nos têtes.
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24 août 2010

Les 3 jours d'Alvarães

Nous sommes les seuls gringos dans une ville où tout le monde se connaît et les gens nous dévisagent dans la rue.
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Cette petite ville est organisée autour d'un gymnase couvert où nous assisterons un soir à un match de foot entre deux équipes de 4 filles. La moitié de la ville est là ce soir, l'autre est à l'église. C'est la fête et des barbecues s'improvisent partout. Nous mangerons des brochettes de poulet avec du riz. Quel bonheur de changer de menu !
Les autres soirs, nous n'aurons pas cette chance. Il n'y a pas de restaurant et le soir les gens mangent à la maison.
Le matin avant 6h, nous allons au marché où de petits stands crasseux proposent un bon petit dej. (café, sandwich, et le fameux espèce de haricot blanc au lait) pour 3 réaux (1,5 euros). A 11h, au même endroit les gens déjeunent sur une grande table, toujours le même invariable plat local (pour 5 à 15 réaux).
Le marché :
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Nous louons une chambre 30 réaux chez une vieille dame. L'eau courante est l'eau de la pluie, stockée dans de grands bacs, puis pompée jusqu'au toit de la maison, ça fonctionne assez bien.
La chaleur est écrasante dès 10h du matin. Les rues sont désertes comme dans un western.
Il y a un cybercafé rempli de gamins qui jouent à Counter Strike,
En face, la mairie s'appelle Palacio do Liberdad
La mairie

Incroyable, dans cette petite ville il y a une école d'informatique !
Ecole d informatique

Même ici on est en pleine campagne électorale. Le vote est obligatoire (sinon on a une amende et des problèmes administratifs). Les candidats portent des numéros car beaucoup de gens ne savent pas lire ne serait-ce que les noms des candidats.
Du coup la campagne électorale ressemble plus à celle d'une association étudiante. Pas de finesse, on fait dans la quantité et c'est à celui qui fait le plus de bruit.
Campagne electorale

Tout un quartier de la ville est constitué de maisons flottantes.
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Nous partagerons ainsi pendant 3 jours le quotidien de ces gens avec qui nous avons pris l'habitude de communiquer par gestes (et quand même quelques mots de portugais) plus qu'en espagnol.

Joueurs de dominos
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23 août 2010

Téfé, dernière étape prévue au Brésil

Le bateau arrive à Téfé avant le lever du soleil. C'est une toute petite ville et le port se limite à un ponton sur une grande plage.
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Le guide du routard de cette année indiquait des chambres doubles à 15 et 25 réaux, mais elles sont passées à 60 et 80 qu'il faut multiplier par 1,5 car le taux de change a évolué depuis la parution du guide. Ce tarif est bien trop élevé pour nous. Après avoir essayé sans succès tous les hôtels indiqués dans nos guides, nous trouvons finalement un homme qui nous loue une chambre dans sa maison pour 40 réaux. C'est assez sale mais tout va bien jusqu'au soir où l'électricité tombe en panne. Nous ne sommes pas très surpris car nous avions repéré une bougie sur la table. Par contre ce que nous n'avions pas prévu c'est que sans la climatisation, la température grimpe en flèche. Sans fenêtre, nous dormons trempés de sueur jusqu'au retour du courant. Ensuite la clim. nous gèlera jusqu'à ce qu'on l'éteigne, et ainsi de suite toute la nuit... Difficile d'en vouloir au propriétaire car si c'est dur pour nous, c'est probablement son quotidien. Il nous a loué ce qu'il avait et il n'a probablement pas beaucoup mieux.
En allant se coucher nous avons écrasé un moustique avec des taches blanches sur les pattes. Du coup nous avons installé vite fait notre moustiquaire.
Alerte aux moustiques !

Mais la mauvaise surprise tombe juste après notre arrivée, quand nous demandons les horaires des bateaux pour Tabatinga. Il n'y en a pas !
Voila qui ressemble à une mauvaise blague ! Pas question de retourner à Manaus et perdre ainsi 5 jours.
Finalement nous trouverons une solution : le lendemain, nous retournons sur le ponton à 6h à la recherche d'un canoë pour traverser le fleuve. Arrivés de l'autre côte sur la plage, nous grimpons à l'arrière d'un camion qui nous emmène jusqu'à la petite ville d'Alvaraës au large de laquelle passe le bateau... dans 3 jours !
Nous qui voulions découvrir la vie locale, nous n'aurons que ça à faire !

21 août 2010

3ème bateau : Manaus - Téfé

Et c'est reparti pour 2 jours de bateau ! On embarque à bord du "O rei David" qui est plus gros et plus large que les bateaux précédents. De sorte qu'on peut vraiment y caser 3 rangées de hamacs sans que ceux du milieu ne se retrouvent la tête contre les pieds des voisins.
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Comble du luxe, on a un réfectoire ! (une pièce avec deux tables) mais il faut faire beaucoup de queue puis manger à toute vitesse vu qu'il y a 453 passagers.
Les repas sont toujours les mêmes (cf. article nourriture/Manaus) et les repas se prennent très tôt : 6h30, 11h et 17h30. De sorte que nous avons raté le premier repas !
Le fleuve commence à être plus étroit : par endroits lorsqu'on longe une rive, on commence à distinguer l'autre rive suffisamment pour y voir la silhouette d'un homme.
Nous sommes les seuls gringos à bord (on comprendra bientôt pourquoi). Il y a beaucoup d'enfants et des personnes âgées.

20 août 2010

Notre ami Edgar, chercheur à l'INPA

Notre second hôte à Manaus est un type formidable. D'une gentillesse et d'une disponibilité incroyables. Le dernier jour, je l'accompagne à son travail à l'INPA.
Edgar

Cet institut jouxte le "Bosque da Cienca" que nous avons visité. Curieux détail, ce parc est protégé par des gardes armés, quant au zoo de la ville il est carrément géré par les militaires.
Mais revenons à l'INPA, ce centre de recherche sur les insectes et parasites tropicaux. En arrivant on croise un collègue qui revient d'une expédition dans la jungle. Edgar part ainsi parfois 20 jours pour poser des pièges et capturer des insectes. Parfois il trouve de nouvelles espèces auxquelles il a le privilège de donner un nom.
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Il en a une véritable collection
Collection d'insectes d'Edgar

Savez-vous qu'au stade larvaire les moustiques ressemblent à de minuscules vers rouges ? Certaines espèces inoffensives passent 90% de leur vie sous cette forme. Ils ne deviennent moustiques que pour se reproduire et diffuser leur espèce. Ils forment un élément fondamental de l'écosystème.

19 août 2010

Restaurant et nourriture

La grande majorité des restaurants propose un buffet avec tarif unique au kilo. On se sert puis on paye selon le poids de la nourriture (celui de l'assiette étant scrupuleusement indiqué et déduit).
La nourriture n'est pas très variée et le plat le plus courant - qu'on mangera presque tous les jours en bateau - est constitué de riz ET spaghettis, sauce aux haricots et parfois quelques légumes (parfois plus soupe que sauce). Le tout agrémenté d'une sorte de farine de tapioca ou de manioc jaune, épaisse et croquante qu'on peut aussi mettre dans le café.
Le matin on a souvent une sorte de riz au lait contenant ce qui ressemble à des haricots (c'est blanc et sucré). Également de la farine blanche de tapioca grillée. Ça fait une sorte de crêpe épaisse. Celles que la maman de Davidson nous a préparé sont très bonnes !
Pour les boissons, c'est principalement des sodas qu'on appelle simplement "refrigerante". Coca, Fanta,... et surtout des sodas locaux au guarana très sucrés. Il y a beaucoup de problèmes de surpoids et de diabète.
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La viande est assez bonne quand elle est grillée à la broche (churasco) ou en brochettes (churascaria). On peut acheter de la viande crue un peu partout et généralement le vendeur la manipule et vous sert à mains nues sans gants. Elle n'est généralement pas stockée dans un frigo.
Les avocats sont gros comme des melons et on les mange souvent sucrés. Ex. avocat + lait + sucre au mixeur.
On trouve un peu partout des sachets de pulpe de fruits congelée à passer au mixeur (liquidificator) avec de l'eau et beaucoup de sucre. C'est souvent ce qu'on vous sert au restaurant quand vous demandez un jus. Ici on met partout de grosses quantités de sucre.