26 janvier 2011

Puerto Natales

Le lendemain à 13h, nous partons pour Puerto Natales (5h de trajet). Nous entrons pour la 4ème fois au Chili ce qui prend toujours autant de temps. Mais cette fois nous arrivons à passer avec toute notre nourriture et il y en a pour plus de 10 jours ! La technique : déclarer qu'on importe de la nourriture et presser le douanier d'examiner l’énorme sac où vous l'avez rassemblée (chaque chose bien emballée dans une multitude de sacs plastiques) tout en affirmant que vous êtes passé au bureau des douanes chiliennes pour vous assurer qu'il n’y avait pas de problème.

Nous dormons au camping mais passons avant à l'hostel Kawaskar d'Omar (dont on vous reparlera plus tard) pour préparer notre plus long trekking : Torres del Paine

25 janvier 2011

Le glacier Perito Moreno

Nous sommes de retour à El Calafate vers 13h, à peine 5 minutes avant le départ du dernier bus pour le glacier Perito Moreno. Nous achetons les dernières places.
Arrivés au parc  nous prenons d’abord un bateau pour approcher le glacier pour la première fois. C’est spectaculaire car nous nous retrouvons tout près, au pied de la falaise de glace. Nous voyons des blocs de glace se détacher et tomber dans l'eau avec un bruit de tonnerre suivi par un gros "plouf". Nous finirons la journée à nous promener à pied  en admirant le glacier depuis la langue de terre juste en face où des promenades ont été aménagées.
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Une spectaculaire mer de glace qui alimente le glacier.
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Je suis surpris par l’intensité du bleu de la glace à certains endroits.
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Cliquez ici pour voir le diaporama complet
Et voici une petite vidéo :

23 janvier 2011

Un aller / retour à Rio Gallegos

Entre deux bras de la rivière que nous avons traversée à pied, nous sommes passés rapidement à travers un bosquet dans lequel de petites branches m'ont percuté l'œil. Je n’y ai d’abord pas prêté attention pris dans le feu de l’action mais de retour en ville je voyais flou d'un œil (comme après mon ophtalmie des neiges à Pucon).

De retour en ville, je suis allé à la pharmacie pour acheter des gouttes mais le pharmacien m'a vivement conseillé d'aller me faire examiner au dispensaire. Là, le médecin généraliste qui m'examine me dit que la rétine est probablement endommagée à cause de la pression interne engendrée par le choc. Il me met des gouttes et un pansement sur l’œil.

Il n’y a pas d’ophtalmo dans cette petite ville alors nous partons pour El Calafate (la ville suivante sur notre itinéraire) où nous arrivons le soir même. Mais le seul ophtalmo de l’hôpital (et de la ville) est malade.

Nous partons le lendemain, dimanche pour Rio Gallegos. Arrivés là, après 4h de bus, nous nous installons au camping et je vais à l’hôpital. Je commence à connaître le système de l’hôpital argentin et l'interne qui me reçoit me prend pour un médecin. Non seulement cela m’évite de faire la queue, mais il fait venir immédiatement l'ophtalmo de garde qui, après examen, me dit que je n'ai rien. Juste 2 rayures superficielles sur la cornée qui cicatriseront en trois jours. Il me prescrit des antibiotiques et retourne à ses activités dominicales.

Nous resterons le lundi en ville pour faire une grande lessive, des courses et internet à des prix plus décents dans cette ville moins touristique. Et nous repartirons mardi matin.

22 janvier 2011

La rivière (Paso del Viento 6)

A peine réveillé, je retourne sur la plage pour mesurer le niveau de l'eau. Il me semble avoir baissé d'environ 10 ou 15 cm. C'est très net : le ruisseau où nous avons fait la vaisselle la veille n'existe plus.

Vidéo de la rivière au niveau au pont (cassé) :

Nous petit-déjeunons avec nos dernières provisions, préparons les sacs et retraversons la forêt à la recherche d'un passage. Cette fois ci nous traversons avec les chaussures et nous nous enveloppons les pieds et les jambes dans des couvertures de survie avec le collant thermique par dessus pour faire tenir le tout sans offrir trop de prise au courant. Si le courant est trop fort nous ferons demi-tour immédiatement. En cas d'échec nous avons toute la journée pour attirer des secours mais plus de provisions.
Finalement nous passons ! J'ai filmé la traversé avec les lunettes d'espion. La technique des couvertures de survie s’avère ultra efficace. De l'autre côté le vent souffle toujours particulièrement fort (comme promis par la météo).
Après avoir bien essoré les chaussures, nous repartons (impossible de les sécher car il pleut). Le vent est contre nous mais à cette altitude ce n'est plus un problème. Nous arrivons au petit port où il y a bien un zodiac amarré, mais personne. Des voitures viennent, admirent le paysage quelques secondes puis repartent. A cause du froid et du vent les gens ne sortent même pas de la voiture ce qui explique le curieux manège observé par Vineta la veille.
Nous marchons sur la route et finalement la 5ème voiture qui passe nous prend en stop. Ce sont des français très sympa à qui je raconte notre aventure en chemin. Ils nous déposent en ville et nous offrent même des cerises !!


Cliquez ici pour voir le diaporama complet de cette aventure.

21 janvier 2011

A la boussole à travers la pampa (Paso del Viento 5)

Au matin la pluie laisse la place au soleil ce qui nous permet de tout sécher.

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Nous rationnons les provisions, prenons le petit déjeuner puis nous mettons en route. Il n'y a plus de sentier et nous essayons de rejoindre le bord du lac que nous devons longer. Mais il faut d'abord contourner un marécage et traverser une petite rivière en improvisant un pont primitif pour ne pas se mouiller les pieds.

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Finalement le lit d'une rivière sèche nous permet de traverser la zone marécageuse et nous amène au bord du lac. Nous le longeons et au bout, un chemin est censé partir vers le nord mais, ne le trouvant pas, nous nous en passerons pour le reste de la journée. Après avoir marché vers le nord un moment, nous continuons N-NE à travers la pampa en visant le passage le moins haut entre les collines. Le vent est très fort (comme l'annonçait la météo à 4 jours avant notre départ) mais n'étant plus en altitude, ce n'est pas un danger. Après un moment nous décidons qu'il est temps de bifurquer à l'est et effectivement nous sommes bloqués par un marécage, devons revenir en arrière pour trouver un passage, et en trouvons un… vers l’est ! Les trous de bâtons dans les vieilles souches sur lesquelles nous traversons sont les premiers signes que nous sommes sur le bon chemin. Nous continuons à la boussole, bientôt le lit profond d'une rivière sèche nous oblige à bifurquer de nouveau. Dans l’après midi, nous arrivons enfin en vue de notre destination... et du dernier obstacle à passer : la rivière !
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Elle est beaucoup plus large que la précédente et elle se divise en une multitude de bras avant de se jeter dans le lac. Il y a deux îles principales qui nous empêcheront de voir l'autre côté si nous décidons de traverser à leur niveau.
Vineta a très faim, nous avons rationné la nourriture : il nous reste deux repas et un petit déjeuner. Mais comme nous n'avons plus de pain nous avons prévu de la purée pour ce midi, seulement avec le vent violent qui souffle, impossible de faire chauffer de l'eau. Nous descendons. Finalement nous trouvons au bord de la rivière ce qui reste de la tyrolienne ou du pont, cassé.

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Le courant est très fort partout. Nous longeons le rio jusqu'à une petite forêt où, abritée par les arbres, Vineta prépare le déjeuner pendant que je traverse la forêt. De l'autre côté je trouve une plage qui borde le lac et juste en face un petit port. Je me dis qu'ils ont bien un zodiac, ou qu’un pêcheur pourrait venir nous chercher. Après déjeuner nous nous installons sur la plage et préparons du bois pour faire un feu comme des naufragés et tenter d'attirer l'attention d'un bateau. Nous allons chercher du petit bois mais la pluie et surtout le vent ne se calment pas et, sans abri sur la plage, il est impossible de faire un feu. Nous utilisons les couvertures de survie pour faire des signaux.
La première sur les sacs, seul endroit visible où elle n'est pas immédiatement arrachée et déchirée par le vent violent, et la seconde sur nous pour faire des signaux.

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Finalement un gros bateau s'approche puis fait demi-tour en nous voyant. Nous pensons que des gens vont venir avec un plus petit bateau. Vineta observe en face une voiture au comportement étrange : elle fait sans arrêt des allers-retours jusqu'au port. S’agit-il des secours appelés par le bateau ?
Finalement il est tard et nous installons notre campement à l'abri du bois en laissant de petits morceaux de couverture de survie pour baliser le chemin au cas où quelqu'un viendrait nous chercher.
Si nous sommes toujours là demain matin, nous tenterons une traversée car la rivière (c'est la même que nous avons déjà traverse qui part du glacier et traverse le lac) sera plus basse.
Même si nous avons envie de nous mettre au lit directement, nous dînons pour avoir des forces le lendemain.

20 janvier 2011

La grande boucle (Paso del Viento 4)

Nous nous réveillons à 6h avec un beau soleil mais des nuages à l’horizon. Que faire ? Rentrer par le  chemin que nous connaissons bien maintenant ? Où bien poursuivre l’aventure en faisant une grande boucle par le col Huemul, cette partie du chemin beaucoup moins fréquentée et mal indiquée mais qui est très jolie parait-il. Nous décidons de continuer. Les risques : se perdre ou se retrouver bloqués par une énorme rivière. Mais cette fois-ci nous ne partirons pas sans carte : je recopie celle qui est accrochée sur la porte du refuge.

Nous voici en chemin pour un refuge indiqué sur la carte à 1 journée et demi de marche d’ici. Nous partons à 8h ce qui nous laisse suffisamment de temps pour arriver le soir même et, en cas de problème, un site de camping est indiqué à 1 jour d’ici (étrangement situé au sommet d’une montagne).
Au début le chemin est clair mais bientôt il disparaît. Photo : je suis à la recherche du chemin.
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Nous allons jusqu’à un petit lac indiqué sur la carte où nous perdons la trace du sentier, mais après un moment d’observation nous comprenons que le chemin ne peut passer que sur le flanc de la montagne en face. En effet nous le retrouvons et continuons en longeant l’immense glacier Viedma à notre droite.
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Vers midi, nous marchons sur un petit sentier à flanc de montagne au bord d’une pente très raide faite d’éboulis. Le vent commence à souffler fort et soudain Vineta pousse un cri : le vent a failli la faire tomber. Il se met à souffler en rafale violentes. Nous attendons un peu et progressons prudemment pour essayer de nous sortir de là. Mais le vent semble forcir et le chemin grimpe de plus en plus au bord d’une pente très raide. Vineta est fatiguée et veut faire une pause. J’insiste pour continuer un peu car l’endroit est dangereux. Rien n’indique que le vent va se calmer alors après une courte pause, nous continuons comme nous pouvons espérant arriver sur un autre versant plus protégé.

Le chemin continue de grimper sur des éboulis puis disparaît. Un dernier coup d'œil en arrière sur le glacier Viedma :
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Nous continuons à monter pour nous mettre à l'abri. Au sommet nous trouvons une sorte de cratère dont le fond est légèrement abrité. D’après la carte, le premier se trouve ici mais il n’y a rien et ce n’est pas suffisamment abrité, il est hors de question pour nous de dormir ici. Nous recherchons des signes du chemin en vain. Mais nous devons à tout prix trouver une voie pour redescendre de cette montagne avant que le vent ne se lève pour de bon, d’autant plus que la météo sur 4 jours annonçait un vent particulièrement violent pour demain ? Est-il arrivé en avance ?

Nous explorerons les nombreuses collines du cratère et essayons de grimper au bord mais le vent est tellement violent qu’il est impossible de se tenir debout proche du bord, je n’ai jamais vu un vent aussi fort ! Nous avançons prudemment, prêts à nous jeter au sol à tout moment pour éviter d’être emportés. Nous ne trouvons rien, ni lieu de camping, ni indication du chemin. Et si le vent est aussi fort il est de toute façon impossible de descendre ni de camper ici. A ce moment précis je commence pour la première fois à être vraiment inquiet ! Mais il est 14h et nous avons encore le temps de trouver une solution.

Notre carte et la boussole nous permettent d’identifier une possible voie de descente. C’est une sorte de canyon rempli d’éboulis et exposé aux chutes de pierre des deux côtés. Cela nous semble trop dangereux pour être le chemin mais nous continuons malgré tout pour être sûrs, de plus le vent y souffle moins fort. Un peu plus bas nous trouvons un peu de végétation et une vue magnifique sur le glacier et le lac.
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Mais au bout nous nous retrouvons en haut d’une falaise. Cette voie qui partait dans la bonne direction bifurque pour terminer vers l’est à 90° de l’orientation recherchée. Nous rebroussons chemin mais cette fois nous avons pu nous orienter grâce à la vue sur le lac et nous en déduisons la direction de la bonne voie. Une heure plus tard, c’est gagné, nous retrouvons le chemin et entamons la descente sur un versant abrité ! La vue sur l'autre versant :
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Nous passons devant un lieu de camping non indiqué sur la carte ou nous pourrons nous replier en cas de problèmes (comme le second jour avant la traversée du glacier) ce qui est rassurant. Nous perdons encore le chemin mais la vue dégagée sur la vallée nous permet de le déduire facilement. De là nous pouvons observer le bord du glacier et de gros blocs de glace bleue flottant à la surface du lac.

Descendus de la montagne nous pensions être en sécurité, mais le chemin traverse une sorte de maquis, et devient de plus en plus raide.
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Le sol est sec et érodé ce qui rend la progression difficile car on glisse beaucoup mais c’est toujours mieux que s’il pleuvait
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A la fin c’est carrément de l’escalade.
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Il y a moins de vent et il fait moins froid à mesure que nous descendons. Bientôt nous apercevons la péninsule à la base de laquelle se trouve le refuge où nous allons.
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Après quelques heures de descente prudente sur une pente raide, nous arrivons enfin en bas. La vue sur le glacier est magnifique.

Bientôt il se met à pleuvoir et nous traversons une sorte de pampa marécageuse, nos affaires sont vite trempées. Mais nous touchons au but, le refuge devrait être tout proche et nous pourrons nous y sécher.

Le problème est que cette péninsule qui paraissait si petite et si plate vue d'en haut est en réalité plus grande et vallonnée. De plus, le sentier se divise en une multitude de directions et nous sommes bientôt perdus. La journée a été longue, nous sommes fatigués et trempés. Je laisse mon sac à Vineta pour partir à la recherche de ce refuge ou nous pourrons nous sécher. Je grimpe sur chaque colline de la péninsule mais au bout de 2h je dois me rendre à l’évidence : le refuge n'existe pas !

Nous campons, tous mouillés et, pour la première fois, nous cuisinons sous la tente fermée. C'est une opération délicate car la tente est minuscule est l’abside abrite déjà nos énormes sacs.