10 février 2011

Auto stop en Terre de Feu jusqu'à Ushuaia

Le lendemain matin, pour la seconde fois nous faisons du stop à la sortie de Porvenir pour San Sebastian (à seulement 150km). Mais nous avons moins de chance que la veille et après 3h d’attente quelqu’un qui arrive en sens inverse s’arrête et propose de nous conduire sur une autre route, beaucoup plus longue mais plus fréquentée, car c’est par là que passent tous les camions qui viennent en terre de feu.

Au début la situation se débloque : un minibus nous emmène un peu plus loin, ensuite un camion nous dépose sur la fameuse route internationale (une piste en réalité) où tous les camions sont censés passer. Nous avons fait beaucoup de chemin pour venir ici et nous sommes toujours à 100 km de San Sebastian mais aucun camion ne passe.

Ce n’est qu’après 2h qu’une voiture s’arrête et propose de nous déposer à une estancia voisine. Puis une voiture venant de cette estancia nous dépose jusqu’à la suivante. Nous sommes bloqués de nouveau à seulement 50km de San Sebastian mais personne ne s’arrête.

Finalement un jeune nous prend, il va dans un village un peu plus loin que San Sebastian mais nous dépose à la frontière ou il pense que nous pourrons camper plus facilement. Après avoir discuté avec des routiers au poste frontière, je décide de passer la nuit à la frontière côté argentin. Une famille nous y dépose.
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Les douaniers argentins sont très sympas et alors que nous cherchons un endroit pour camper, ils mettent à notre disposition une pièce chauffée avec une cuisine. C’est mieux que dans un camping ! Nous dinons et dormons là, bientôt rejoints par deux backpackers chiliens.

Le lendemain après le petit déjeuner nous nous installons sur la route et allons parler à chaque véhicule qui a suffisamment de place. Notre but est d’aller directement jusqu’à Ushuaia pour éviter de se retrouver à nouveau au bord de la route, mais tout le monde s’arrête à Rio Grande. Au bout de 3h, un routier sympa insiste pour nous conduire à Rio Grande, la ville intermédiaire. Nous allons avec lui et, en route, il nous apprend tout sur la préparation du maté et sur sa région, la Terre de feu.

Il nous dépose à Rio Grande où nous essayons en vain d’arrêter une voiture. Une heure plus tard, quelqu’un s’arrête pour nous conseiller de marcher jusqu’à la sortie de la ville, 5 ou 10 km plus loin ce que nous entreprenons de faire.

Alors que nous marchons depuis un moment, quelqu’un s’arrête spontanément pour nous avancer jusqu’au contrôle de police à la sortie de la ville. C’est l’endroit idéal pour faire du stop en Argentine car tous les véhicules s’y arrêtent !

Rapidement, un couple sympa nous conduit jusqu’à la petite ville suivante, à 80km de là. Après avoir discuté un peu avec eux, nous nous endormons, vraiment fatigués.

Nous ne sommes plus qu’à 100km mais notre objectif semble inatteignable, les voitures arrivent très vite et ne s’arrêtent pas. Nous essayons plusieurs endroits en ville, puis marchons quelques km et attendons longtemps. Au moment ou nous n’y croyons plus, une voiture s’arrête enfin. Mario, un jeune sympa nous conduit jusqu’à Ushuaia !
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Vue sur la ville avec les montagnes derrières. C'est d'ailleurs pas très loin que nous nous installerons car notre camping est en hiver une piste de ski !
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09 février 2011

Les pingouins empereurs (ou manchots royaux)

Pour aller à Ushuaia, notre prochaine étape, nous avons 3 options : l’avion (100€ chacun), le bateau (140€ chacun, 36h mais il parait que c’est magnifique), ou le bus (50€ chacun et 10h). Nous irons finalement en stop pour faire des économies.

Mercredi nous partons donc pour Ushuaia. Nous traversons d’abord le détroit de Magellan en bateau pour arriver en Terre de feu à Porvenir vers 17h. De là, nous allons essayer de rejoindre la frontière argentine à San Sebastian (à 150km seulement). Une première voiture s’arrête, c’est un cow-boy dans un pick-up, sa selle et ses deux chiens à l’arrière. Il va travailler dans une estancia (l’une de ces fermes qui élèvent des animaux sur une ou plusieurs parcelles de 4000 hectares). Il nous dépose 100km plus loin, à un croisement au milieu du désert.
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Bientôt une nouvelle voiture s’arrête. Ce sont deux jeunes dans un 4x4 : Nano et Claudio. Ils sont très excités car ils vont voir des pingouins et nous proposent de les accompagner. Ce n’est qu’à 4km et ils proposent de nous raccompagner après à l’endroit où ils nous ont pris. Il est tard et nous avons encore 50km à faire sur une route déserte mais d’un autre côté il s’agit de voir des pingouins empereurs (en réalité des manchots empereurs sans liens de parenté avec les pingouins), très rares. Nous partons avec eux.

Nous roulons un long moment à la recherche de la colonie et finalement, en coupant à travers champs, nous arrivons juste en face des pingouins, tout près d’eux mais séparés par une petite rivière.
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Cela ne suffit pas à notre ami Nano qui veut partir à la recherche d’un passage. Nous rebroussons chemin, retournons à la route et longeons la propriété où se trouvent les pingouins. Bientôt nous arrivons à une porte cadenassée, mais cela ne l’arrête pas. Nous allons jusqu’à l’estancia des propriétaires où Nano va demander la clef. Il revient 10 minutes plus tard, triomphant.

Nous passons la barrière, puis une seconde et bientôt le 4x4 arrive sur la plage, et traverse une petite rivière. Finalement nous nous retrouvons en tête à tète avec les pingouins !
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Les manchots empereurs sont les plus grands et les plus lourds de tous les manchots. Ils atteignent 122cm et pèsent entre 20 et 40kg. Ils sont très beaux avec leur col jaune et peuvent vivre jusqu’à 50 ans !

Après un moment avec les pingouins, nous reprenons la route mais en chemin un pneu du 4x4 crève. Le temps de le changer et de repasser à l’estancia pour déposer les clefs, il fait nuit.

Nous essayons d’arrêter des camions mais de nuit ils ne prennent pas de risques avec les autostoppeurs. Comme il y a beaucoup de vent et aucun abri, nous décidons de rentrer avec Nano à Porvenir et, vers 1h30 du matin, il nous dépose dans un champ où nous pouvons camper.

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Voici une petite vidéo :

08 février 2011

Les pingouins de Magellan sur l'ile Magdalena (manchots de Magellan)

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Mardi nous prenons le bateau pour l’ile Magdalena qui se trouve à 35km de là sur le détroit de Magellan, pour observer une colonie de pingouins de Magellan (en réalité ce sont des manchots, animal sans lien de parenté avec le pingouin auquel il ressemble). La colonie est immense, il y a environ 69000 couples.
Ils sont tout petits (76cm maxi) et pèsent entre 4kg et 4,5kg. Ils sont revenus en septembre sur cette ile où ils sont nés, ont pondu en octobre et les œufs ont éclos en novembre, 40 jours plus tard.

Nous arrivons juste à la période où les petits commencent à devenir indépendants. On les reconnait facilement à leur plumage gris clair :
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En avril ils repartiront en haute mer. Leur vision est très mauvaise, c’est pourquoi ils viennent à cette époque où la durée d’ensoleillement maximale leur permet de pêcher plus facilement, de plus il est plus facile pour eux de pêcher dans les eaux froides où leurs proies se déplacent moins vite. Ils sont très fidèles et les couples ne changent pas. Ils poussent de grands cris en se dressant vers le ciel.

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Et voici une vidéo :

06 février 2011

Punta Arenas

Nous arrivons en bus à Punta Arenas mais comme c'est dimanche, les deux bureaux d’information touristique sont fermés. Heureusement un camping est indiqué dans nos guides.

C’est un hostel avec un minuscule jardin pour les campeurs.
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Ca nous parait d’abord un peu sinistre mais le propriétaire est vraiment sympa et il met sa cuisine et ses ordis à notre disposition. Nous passerons des moments très sympas chez lui où nous rencontrerons beaucoup de français de passage. De plus il est une véritable mine d’informations pratiques et touristiques. Il nous donnera plein de conseils pour la suite de notre voyage en Terre de feu.

En apprenant qu’il y a une zone franche, nous déciderons d’y acheter un petit ordinateur : un netbook samsung entre 200€ et 250€, compact et léger (1kg). Ce sera bien pratique pour écrire nos blogs, préparer la suite du voyage et surtout charger les photos sur Flickr. Le lendemain, lundi, après avoir passé la matinée dans la zone franche pour effectuer cet achat, nous passons l’après midi dans un service technique Panasonic à qui j’ai commandé deux semaines plus tôt un écran de rechange pour l’appareil photo. Malheureusement ils ne l’ont pas reçu et, après avoir passé beaucoup de temps sur la machine, le technicien n’arrivera pas à faire mieux que moi.

05 février 2011

Retour à Puerto Natales

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Hier soir nous sommes rentrés en ville après 10 jours dans les montagnes. Une nuit au camping de la ville (économique) et ce matin nous sommes revenus à l'hostel d'Omar qui nous avait aidés à préparer notre trek. La photo où on me voit avec Omar a été prise dans la cuisine.
Je passe toute cette journée et une partie de la nuit sur l'un de ses deux ordinateurs pour rattraper un retard considérable accumulé dans l’écriture du blog et le chargement des photos.
Demain nous avons un bus à 14h30 pour Punta Arenas. Je repartirai épuisé par le manque de sommeil, mais avec un blog presque à jour !

27 janvier 2011

Torres del Paine, la rando la plus célèbre de Patagonie

Un ami nous a dit : "ce sera le plus beau trek de votre vie, croyez moi". Autant dire que nous nous attendions à du lourd ! Nous décidons donc de faire la grande boucle (circuit plus complet, et plus long que le traditionnel "w"). Et après l’expérience du paso del Viento nous prenons plus de nourriture afin d'avoir suffisamment d’autonomie pour pouvoir improviser un nouvel itinéraire ou attendre le beau temps si nécessaire (car la réussite d'une rando dépend grandement des conditions climatiques).

Nous partons donc en début d’après midi, bien chargés avec 12 (grosses) journées de nourriture ce qui nous laisse plusieurs jours de marge. Le premier soir, nous marchons jusqu'au campamento Torres, joli lieu de camping gratuit qui se trouve en haut de la 3ème branche du 'W'. Au petit matin suivant nous grimpons un peu plus haut admirer le lever de soleil sur les fameux rochers en forme de tour qui ont donné son nom au parc.
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Les 3 jours suivants nous partons pour la grande boucle, c'est à dire que nous quittons la 3ème branche du 'W' à sa base pour le contourner par le haut et retrouver plus tard au sommet de sa première branche. Nous marchons beaucoup et, au début, le paysage n'a rien d'exceptionnel. Quant aux campings c'est carrément l'horreur. En gros il existe deux sortes de campings : les premiers sont gratuits avec de beaux emplacements pour tentes, abrités du vent, généralement un bon abri en bois pour cuisiner et une rivière avec de l'eau claire à côté.
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Les autres campings sont payants et vous pouvez utiliser le refuge chauffé à condition d'acheter le repas ou d'y dormir (dans certains). C'est très cher, le premier camping a donné le ton avec ses toilettes à 1$US ! Si vous campez, vous devez payer, mais ce n'est généralement pas du tout abrité du vent et il n'y a aucun lieu abrité pour cuisiner. Du coup, on voit des gens en train d'essayer de cuisiner recroquevillés par terre entre un escalier et des poubelles par exemple pour essayer de se protéger du vent. Un scandale !

Quant à nous, nous avons appris à cuisiner sous la tente quand il y a trop de vent. C'est assez délicat dans notre micro tente mais ça fonctionne bien et on n'y a pas encore mis le feu.

A la fin du 3ème, jour le paysage devient plus intéressant quand nous arrivons à proximité du glacier "Los Perros". A partir de là décidons de ne plus aller que dans des campings gratuits ce qui nous fera de très courtes journées de marche (3h) suivies de très longues (8 à 10h).
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Le 5ème jour nous passons le Paso John Gardner et arrivons à un point de vue impressionnant très similaire à celui du paso del Viento. Après avoir passé le col, nous surplombons le glacier Grey qui s’étend à perte de vue comme une mer de glace. Nous venons de retrouver le circuit en 'W' au sommet de sa première branche.
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Voici une vidéo prise en différents endroits alors que nous longions le glacier :


Le 6ème jour  nous longeons le glacier et campons tout près. La nuit, on entend comme de gigantesques coups de tonnerre : ce sont de gros blocs de glace qui se détachent du glacier et tombent dans le lac.
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Le 7ème jour, au petit matin, après avoir contemplé une dernière fois le glacier depuis la colline, nous le dépassons et marchons jusqu’à une péninsule située de l’autre côté du lac d’où on voit le glacier se jeter dans le lac. Nous faisons une pause devant de gros blocs de glace qui flottent sur le lac avant de reprendre la route.
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Ce jour là nous faisons une longue route jusqu'au Campamento italiano (qui se trouve à la base de la branche centrale du W). Le camping est bondé, il y a des centaines de tentes. Nous parvenons à nous installer dans un coin tranquille, mais bientôt nous avons de nouveaux voisins. Difficile d’échapper au bruit et à l'agitation ambiante.
Une des raisons pour lesquelles il y a tant de monde, c'est que les gens restent 2 jours : ils laissent leur tente là pour être plus légers et vont passer la journée en haut (sommet de la branche centrale du W). Comme nous avons du temps, de la nourriture et plein d'énergie, nous décidons de grimper avec tout notre équipement pour profiter à fond du paysage en passant quelques jours là haut.
Nous avons un ciel bleu magnifique, il fait grand soleil et les paysages sont superbes. Voici l'endroit où nous nous arrêtons pour déjeuner. Sur la falaise de la première photo, la neige craque par moments, et de bruyantes avalanches entraînent d'énormes quantités de neige poudreuse qu'on voit tomber vers nous comme au ralenti dans un spectacle grandiose. Vue à gauche :
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Et voici la vue de l'autre côté, devant nous :
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Il y a beaucoup de vent, et Vineta pense que je suis fou d'essayer de cuisiner ici, mais c'est là que j'ai envie de m’arrêter, et finalement, derrière un gros rocher, nos deux sacs et nous même comme pare-vent, je parviens à faire bouillir de l'eau pour préparer soupes chinoises - purée.
Nous continuons notre route et un peu plus loin, nous arrivons aux fameuses tours :
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Enfin nous arrivons au campamento Britanico dont nous serons les seuls occupants. L'endroit est relativement abrité, mais nous sommes en altitude et, à en juger par les abris construits par nos prédécesseurs, quand le vent souffle, ça ne rigole pas :
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Il neige toute la nuit et le lendemain, le paysage est méconnaissable : lorsque nous sortons de la tente, tout est blanc ! Comparez cette photo des Torres à celle prise la veille :
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Nous redescendons tranquillement et continuons, la tête pleine de paysages splendides.

Cliquez ici pour voir le diaporama complet de cette randonnée.
Et voici la vidéo correspondant à la seconde partie du récit :