28 juin 2012

Luang Namtha

Luang Namtha est une petite ville située dans une cuvette plantée de rizières et entourée de montagnes. A notre arrivée, l’agglomération nous semble interminable : la vieille ville reconstruite après les bombardements américains de la guerre du Vietnam d’un côté, et de l’autre une nouvelle ville construite un peu plus loin. Mais finalement, une fois installés dans une guesthouse, on se concentre sur la zone touristique qui se concentre sur un segment de 200m de la route principale. L’intérêt de la ville réside dans les villages aux alentours peuplés de nombreuses minorités ethniques et situés dans une zone naturelle protégée. Les agences de trekking sont nombreuses et proposent toutes des tarifs très élevés (dans les 50€/ jour/personne). Nous en trouvons une qui accepte de casser les prix à condition que nous formions un groupe de 8 personnes. Son intérêt est évident : nous sommes en saison basse et il y a plus d’agences de trekking que de touristes ! Mais aussitôt dit, aussitôt fait : en quelques heures seulement, nous démarchons tous les touristes en ville et formons notre groupe pour le lendemain. Nous partons pour un jour de kayak suivi de deux jours de trek avec séjour chez l’habitant dans les villages.

27 juin 2012

Arrivée au Laos, à Luang Namtha

Un bus local nous conduit en 2h à Chiang Kong, ville frontalière. De là un tuktuk nous dépose au bord du Mékong, 2,5km plus loin. Les formalités de départ sont vite faites et nous traversons le fleuve en pirogue.

Bienvenue au Laos ! Nous obtenons un visa de 30 jours contre 30$. Nous voilà dans une petite ville pleine d’agences de tourisme. Nous comprenons vite que ces agences se contentent de vendre les services du bus local en y ajoutant une commission non négligeable. Aussi nous sautons dans un tuktuk pour le terminal de bus où nous achetons nous même notre billet pour Luang Namtha. Le guichetier parle bien français et il nous enseigne nos premiers mots de Lao.
Une soupe déshydratée fait office de déjeuner car il n’y a que ca à la gare. A 12h30 nous partons dans un bus presque vide.

Nous traversons de beaux paysages de rizières et des villages aux maisons traditionnelles de bois et feuilles. La route, construite récemment est en très bon état.

En arrivant au terminal de bus de Luang Namtha nous n’avons pas le temps de réfléchir qu’une passagère locale nous fait monter dans un tuktuk direction le centre ville, 3km plus loin.
En chemin nous passons devant l’aérodrome : un simple champ équipé d’une manche à air !

24 juin 2012

Retour en Thailande à Chiang Rai

Depuis Bangkok, un vol sans histoire me conduit à Chiang Rai où Vineta m’attend.
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Elle loge dans un studio moderne voisin de l’alliance française. Le soir nous retrouvons Thomas (le jeune prof de français de Vineta, très sympa) et son amie pour diner.
Un jour, nous décidons de louer une moto pour visiter les environs de Chiang Rai. Le petit bureau d'informations touristiques (ci-dessous) nous donne une adresse.
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Lorsque nous arrivons à l'endroit indiqué sur la carte, nous trouvons un grand local aux vitre opaques devant lequel sont garées une grande quantité de motos, sans hésitation nous entrons. Mais lorsque nous ouvrons la porte nous nous retrouvons soudainement plongés au milieu d'un gigantesque salon de coiffure !!
Après un instant d'hésitation nous décidons de nous faire couper les cheveux (c'était sur la liste des choses à faire). Dans tout le salon seule une jeune fille parle anglais :
- vous désirez un shampoing ?
- oui
- 30 baths (0,60€) s'il vous plait.
- heu, on va peut être tout payer ensemble à la fin, non ?
- 30 baths please !
Finalement nous payons 30 baths et ce n'est qu'un peu plus tard que nous réalisons que nous sommes dans une école de coiffure. C'est la raison pour laquelle la coupe est à 15 baths, la moins chère rencontrée en ces 3 ans de voyage !!
Finalement c'est un ami de Thomas qui nous louera une moto.
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La maison noire
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Le temple blanc
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Un soir, Thomas nous emmène admirer la vue depuis une colline qui se trouve dans une base militaire ! Pour y pénétrer en moto, il faut avoir l’air sur de soi et ne pas s’arrêter à l’entrée. Après 3 nuits à Chiang Rai, nous partons de très bonne heure pour le Laos.
Thomas s’est levé très tôt pour venir nous dire au revoir. Il nous conduit l’un après l’autre au terminal de bus en moto avant 8h.

23 mai 2012

Fin de nos aventures en Birmanie, retour en Thaïlande

Nous partons de bonne heure pour l'aéroport et rentrons sans histoire en Thailande où nous retrouvons notre ami Arvind qui a gardé une partie de nos affaires. Le soir même je prend un bus de nuit pour Koh Tao et Vineta pour Chiang Rai au nord de la Thaïlande.

Le lendemain midi j'arrive sur l'ile de Koh Tao où je retrouve mon ami Benjamin. Vineta s'installe à Chiang Rai où elle va passer un mois à prendre des cours à l'alliance française.

J'ai de nouveau accès à internet et dans les jours qui viennent nous mettrons en ligne les nombreuses photos de Birmanie.

Je vais passer le mois à venir à faire du montage vidéo. Ne ratez pas la vidéo de Birmanie ainsi que celles du Vietnam, de notre traditionnel nouvel an vietnamien (Têt) dans une famille proche de Saigon, du nouvel an Thaïlandais à Pattaya (Sunkran), et de notre visite des temples d'Angkor au Cambodge !

22 mai 2012

Première manifestation pacifique à Yangon contre les coupures d’électricité

Nous rentrons à Yangon de bonne heure mardi pour récupérer nos passeports à l’ambassade de Chine. Le soir, alors que nous faisons nos dernières photos dans la rue du côté de la pagode Sule, nous croisons de nombreux photographes. Il y a également deux camions de police. Manifestement quelque chose se prépare. Je discute avec un photographe local et comprenons que quelques chose est prévu pour 19h. Il me prend pour un journaliste ce qui n’est pas bon car le pays est interdit aux reporters internationaux.

Nous téléphonons alors à Ko Pwint qui nous explique qu’une manifestation est prévue pour protester contre les coupures d’électricité. Cette manifestation n’ayant pas été annoncée dans les règles, elle est illégale. Or la dernière manifestation à Yangon remonte à la fameuse « révolution safran » réprimée dans le sang en 2007.

Mais depuis les choses ont évoluées : les manifestations sont désormais autorisés à condition d’être déclarées à l’avance (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). La semaine dernière dans une petite ville, puis dimanche à Mandalay des manifestations similaires ont eu lieu.

Nous avons constaté partout que l’électricité fonctionnait de façon très aléatoire. Tous les commerces importants et la plupart des hôtels où les étrangers sont admis sont équipés d’un groupe électrogène. Partout dans la rue, on peut entendre le vacarme de ces groupes et respirer pleinement leurs gaz d’échappement.

Mais les petits commerces qui se limitent généralement à une table dans la rue doivent se contenter d’une bougie. C’est la même chose dans les maisons. C’est donc naturellement qu’est née l’idée de défiler avec des bougies.
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Nous retrouvons notre ami et partons ensemble assister aux évènements et retrouvons beaucoup de photographes birmans que nous avons rencontré à l’institut français. Le quartier nous est très familier car c’est là que nous habitions lors de notre premier séjour à Yangon. Personne ne sait avec certitude comment les choses vont tourner. Pour la première fois je laisse à l’hôtel les passeports et la liasse de billets que je n’ai jamais quitté depuis notre arrivée dans le pays. Nous prenons beaucoup d’images mais prudemment car les journalistes occidentaux sont toujours interdits dans le pays. Il y a quelques policiers mais infiniment moins que lors des manifs en France.

Il y a tellement de gens dans la rue que la circulation est presque interrompue et c’est bien la première fois qu’on n’entend plus les klaxons incessants dans ce quartier ! Je compte à peine une dizaine de personnes tenant une bougie. L’action est localisée en un tout petit lieu où on voit un groupe portant quelques bougies, suivi de quelques policiers, le tout entouré par des centaines de photographes et une immense foule de curieux !

Les gens ont peur d’allumer des bougies, et les rares personnes qui le font sont la proie de centaines de photographes. Après un petit tour en ville la manifestation s’immobilise dans la pagode Sule. Un premier groupe pénètre dans la pagode, et un second s’installe juste en face.

La manifestation s'est déroulée dans le calme. Nous avons vu la police arrêter une personne mais elle n'est pas intervenue en force alors que la manifestation était illégale. Des milliers de curieux étaient présents ainsi qu'un nombre considérable de photographes.
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P1150096Après la manifestation, nous retrouvons l’une de ces rares personnes qui ont allumé une bougie et l’invitons à discuter autour d’une bière avec notre ami Ko Pwint.

Il n’est évidemment pas rassuré sur son sort mais annonce fermement qu’il poursuivra les manifestations le lendemain et les jours suivants jusqu’à ce que le mouvement prenne de l’ampleur. Il n’est pas rattaché à la LND (la ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi) et regrette l’absence de voix politiques. Nous apprenons que des manifestations à la bougie ont déjà eu lieu en 2003 dans la ville natale de Ko Pwint. Aung San Suu Kyi se rendait à Monywa pour un évènement important. Notre ami nous raconte ce jour là : les hommes finissent le travail plus tôt et toutes les femmes préparent à manger plus tôt que d’habitude pour pourvoir assister à l’évènement. Mais la junte que notre ami appelle « grand frère » coupe le courant dans toute la ville. Les habitants ne se découragent pas et sortent par dizaines de milliers dans les rues avec leurs bougies. La répression fut sanglante et la leader du mouvement emprisonnée. Nous connaissons la suite : sa récente libération et les changements intervenus depuis l’année dernière. Notre ami continue : de nombreux enfants disparurent ce jour là… Sous le coup de l’émotion il ne termine pas sa phrase ; son oncle est depuis ce jour sans nouvelle de ses deux enfants, comme beaucoup d’autres parents.

21 mai 2012

L’ile aux Ogres à Moulmein (Mawlamyine)

Nous prenons un Ferry pour l’ile aux ogres face à Mawlamyine. Le ferry est une sorte de barge reconvertie en transport de marchandises et de passagers. Il y a peut-être une bouée de sauvetage pour 300 passagers et le bateau transporte toutes sortes de marchandises Nous sommes les seuls étrangers. Les passagers s’asseyent sur les caisses ou généralement à même le sol métallique.

Après une traversée d’une heure, nous arrivons à l’embarcadère et là un policier me demande mon passeport. Je le suis sans rien dire, en souriant mais pas très rassuré. Lorsqu’il me présente un registre, je sors mon vieux passeport annulé et remplis toutes les informations demandées. J’ai fait de même dans le bus, le bateau et à l’hôtel, parfois avec des numéros approximatifs sans que ca ne pose de problème.

Pour parcourir l’ile, nous prenons un taxi local : une charrette à cheval. P1150047 Le conducteur ne parle pas un mot d’anglais mais il est très gentil et nous communiquons par signes. Rapidement il me tend les rênes et le fouet et c’est moi qui conduirai jusqu’au retour. P1140964 Nous traversons de petits villages où les gens sont tout étonnés de voir des étrangers et de sublimes paysages de rizières. P1150026
P1150049Parfois nous croisons un char à bœuf, parfois ce sont des tuctucs qui arrivent en klaxonnant.
Notre conducteur me donne une noix de bétel à mâcher. Un peu plus tard, il m’en propose une seconde et je la tends à Vineta qui voulait essayer. Malheureusement c’est un peu trop fort et elle ne le supporte pas.

A 15h, nous sommes de retour à l’embarcadère pour le retour car il nous est interdit de dormir sur place. Cette fois-ci nous montons dans un vieux bateau en bois où les gens sont entassés. Arrivés de l’autre côté nous rentrons à pied au lieu de prendre le taxi, ce qui nous fait une jolie ballade.