07 juillet 2012

Voyage vers le nord pour rejoindre le fleuve Nam Ou puis Muang Ngoy Neua

De bon matin, nous prenons un bus local jusqu’à Oudom Xai puis immédiatement un second bus jusqu’à la petite ville de Muang Khua au bord du fleuve Nam Ou.
P1140649Les noms des villages se ressemblent beaucoup et plusieurs touristes nous ont raconté avoir été déposé par le bus au mauvais endroit. Aussi nous sommes assez inquiets lorsque le bus nous débarque au milieu des champs après un trajet total de 7h de bus !

Heureusement nous sommes au bon endroit et un tuktuk a vite fait de nous déposer au débarcadère. Nous repérons les pirogues que nous prendrons le lendemain puis nous installons dans une guesthouse perchée à la cime des arbres au bord du fleuve. Notre chambre est très sommaire mais jouit d’une vue imprenable !

Le lendemain matin nous nous rendons au petit bureau qui vend les billets de bateau. Nous payons nos tickets un prix déjà très élevé mais voilà que le pilote refuse de nous embarquer ; il veut plus d’argent ! Finalement après une heure de négociations il empoche 80€ pour conduire un groupe de 6 personnes 3h en aval. Il ne cesse de répéter que ce n'est pas suffisant pour payer l'essence et que s'il y avait plus de passagers nous paierions moins. Nous partons et que fait-il ? il embarquant des gens à chaque village pour empocher plus d’argent ! Evidemment il nous a fait payer d'avance donc même si le bateau est plein nous n'aurons aucune ristourne/

P1150664Contrairement à l’amazone, le fleuve est assez étroit ce qui permet de bien profiter du paysage. A vrai dire si nous avons fait tout le trajet jusqu'ici, le véritable but de notre voyage était cette descente du Nam Ou en pirogue. Au début nous sommes entourés d’une jungle épaisse. Puis le relief se sculpte de plus en plus, des montagnes et de grandes falaises blanches apparaissent.
P1150660 Nous avons de la chance car il fait très beau !

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P1150732Au moment où le paysage devient le plus beau, nous débarquons. L’endroit est des plus isolés alors nous vérifions bien qu’il s’agit vraiment du bon endroit avant de laisser repartir le bateau ! C'est bien cela, nous sommes à Muang Ngoy Neua, un petit village sans route ni électricité perdu dans un véritable coin de paradis. Ce village perché au bord du fleuve est entouré de montagnes et de paysages vierges ! Pas un champ, pas une maison visible aussi loin que l'on porte le regard.

Nous passons la première nuit dans une chambre avec une vue fantastique puis nous déménageons pour un bungalow encore mieux avec une vue similaire pour seulement 3€ la nuit !

Nous passons quelques jours là, puis nous repartons. Une pirogue nous conduit jusqu'à Nong Khiaw reliée au réseau routier. 3h plus tard nous arrivons à Luang Prabang. Retour à la civilisation !!

05 juillet 2012

Visite des environs de Muang Sing à deux pas de la frontière chinoise

P1140611Nous louons un scooter et partons pour la ville de Muang Sing à 10km de la frontière chinoise. Les 60km de route de montagne que nous parcourons pour y parvenir nous offrent des paysages splendides. P1140551 P1150613
Nous traversons de nombreux villages aux huttes de bois au milieu des rizières.

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La ville de Muang Sing ne présente pas beaucoup d’intérêt si ce n’est de nous faire sentir la proximité de la Chine. P1150629 En arrivant vers 16h nous déjeunons au marché puis nous nous installons dans le joli bungalow d’une guesthouse pour seulement 6€. La soirée est pluvieuse et j’en profite pour écrire le blog.


Le lendemain matin nous repartons de bonne heure en moto pour aller visiter des villages de différentes minorités ethniques dans les montagnes. Mais au lieu d’arriver à un village, nous nous retrouvons au poste frontière chinois : nous avons raté une bifurcation !

P1140578 Nous passons la matinée à explorer ces petits villages qui voient assez peu de touristes. Les gens sont souriants et agréables. La plupart des adultes étant dans les rizières il ne reste que les enfants et les anciens. Une vieille dame nous fait entrer dans sa maison et s’apprête à faire essayer à Vineta la tenue traditionnelle lorsque soudain un van tout neuf débarque un groupe de touristes chinois.

P1140605Leur guide entre dans la maison, attrape la vieille dame par la main pour la montrer à son groupe. Les chinois en vacance sont souvent équipés d’énormes appareils photo tout neufs. Je ne suis pas un expert mais j’ai vu suffisamment d’absurdités (genre prise de photos en rafale dans une grotte) pour affirmer qu’ils ne maitrisent généralement pas leur équipement. Quoi qu’il en soit les chinois n'ont pas la réputation d'être discrets et l’appareil photo empire les choses.
Bref les voilà qui rentrent chez la vieille dame comme dans un musée… ils mitraillent la pauvre vieille puis s’en désintéressent aussitôt et repartent comme ils sont arrivés. Pour tourner en dérision leur attitude pitoyable, je me suis amusé à les prendre en photo. Dès qu'ils ont une cible ils se déchaînent tous dessus et voici ce que ça donne (droite).

Le calme revenu, Vineta essaye la tenue locale est royalement coiffée d’une sorte de turban.
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Nous continuons à explorer les villages puis retournons tranquillement à Luang Namtha où nous retrouvons Sai pour une dernière soirée.

02 juillet 2012

Quelques jours à Luang Namtha, vivant et travaillant parmi les locaux

De retour en ville nous nous installons chez Sai, le jeune responsable de l’agence.
Il vit avec sa femme, enceinte de 8 mois, dans le prolongement du local de son agence, un espace de 20m carrés très encombré avec des matelas au sol et des moustiquaires.

Sai et sa femme nous invitent à prendre chaque repas chez eux. Nous sommes parfois rejoints par un cousin ou un neveux. C'est l'occasion pour nous d'en apprendre plus sur les usages locaux.
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Il n’y a pas de douche et on fait sa toilette dans les WC en s’aspergeant avec un bac d’eau.
La première nuit, il pleut beaucoup et l’eau traverse le toit à certains endroits.

Sai nous avoue être jeune et sans aucune expérience pour la gestion d'une agence de tourisme. Nous profitons donc de ces quelques jours pour essayer de l’aider. Mais les différences de culture et de mentalité rendent parfois les choses difficiles. Il a par exemple beaucoup de mal à accepter la façon dont les occidentaux expriment – en tant que client – leur mécontentement au prestataire qu’il est. Pour lui, se plaindre oralement est impoli et les touristes qui osent exprimer (gentiment mais avec insistance) leur opinion devraient aller en prison !

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Nous réaménageons sa boutique pour la rendre plus que les touristes le voient de loin et soient encouragés à y rentrer. De plus nous y installons un espace bar comme il le souhaite pour inviter les clients à passer un moment ensemble de retour de trekking ou permettre un moment de convivialité sachant que le monde attire le monde. Mais je me sens abattu et découragé lorsque finalement il se ravise et décide de refermer ce local pour pouvoir s’y cacher lorsqu'il y dort et ranger facilement sa moto dedans pendant la nuit… Nous n'avons décidément pas les mêmes priorités ni la même vision du travail. Pour lui, il s'agit d'attendre les clients passivement à longueur de journée, assis ou allongé. Evidemment ça ne marche pas car la concurrence est dure !

D’un autre côté il semble nous avoir compris lorsque nous lui l'aidons à organiser et améliorer l’accueil des touristes au sein des communautés villageoises.

Après encore quelques jours vécus « à la laotienne » nous sommes bien heureux de retrouver le confort d’une guesthouse avec un lit propre et une douche !

Le marché de nuit de la ville est le lieu où se croisent tous les touristes et un certain nombre de locaux. En effet, on peut y manger des plats bons et variés pour seulement 1€ dans un cadre agréable.
Nous rencontrons un français sympathique et pas tout jeune qui voyage avec sa femme malgache et leur jeune fille. Nous leur donnons quelques conseils, passons de bonnes soirées ensemble et ils nous invitent à Madagascar.

01 juillet 2012

Suite du trekking autour de Luang Namtha dans la zone protégée et les villages

P1140518 Nous passons les deux jours suivants à marcher dans une superbe forêt primaire. Les déjeuners se déroulent dans la forêt sur des feuilles de bananier. Les menus sont locaux et très simples.

Nous nous lavons dans les rivières. P1140469
Dans chaque village notre guide recrute de petits assistants pour nous conduire sur les sentiers des environs. A cette saison les adultes travaillent toute la journée au repiquage du riz dans les champs et ce sont des enfants qui nous guident.

P1140512Alors que nous marchons parfois difficilement sur la terre glissante avec nos grosses chaussures de trek, nos deux petits guides sont en tongs et pieds nus ! Et contrairement à nous ils sont parfaitement à l’aise ! Pour eux dégager le sentier à la machette, grimper aux arbres pour aller cueillir des fruits sont des activités naturelles.

Pendant que nous faisons une pose, ils vont même jusqu’à abattre un arbre pour nous faire un banc !
Nous cueillons différents types de fruits comme ces grosses figues qui poussent en grappes directement sur le tronc et non sur les branches, ou également ces grosses baies acides.

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Le second village où nous dormons s'appelle Nan Khon (ethnie Lentan) et on y cultive de l’indigo (ci-dessous des enfants rapportant de l'indigo).

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Traditionnellement les hommes portent un pantalon bleu clair et les femmes une tenue bleu indigo couvrant la tête. Ces vêtements sont tissés en coton puis teints avec de l’indigo et du charbon. Malheureusement il est aujourd'hui plus facile et moins cher d'acheter au voisin chinois des vêtements occidentaux et la tradition se perd.

Le dernier jour nous traversons une superbe forêt de bambou.
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Et finalement juste avant de rentrer, nous faisons une dernière pause pour se rafraîchir dans la rivière. Deux femmes sont en train d'y laver et découper des pouces de bambous. Un peu plus bas un homme est en train de pêcher avec un filet et un masque de plongée. Juste devant une jeune fille est en train de laver sa moto pendant qu'un homme nage à côté et trois personnes font leur toilette !

30 juin 2012

Les repas traditionnels dans une famille modeste

Comme au Vietnam, en famille le repas se prend à même le sol. On s’assoit en cercle et les aliments sont disposés au milieu. Soit sur de grandes feuilles de bananier au sol qui serviront à la fois de table et de plat, soit sur une sorte de plateau en osier avec des pieds le surélevant d’une quinzaine de centimètres.
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L’aliment principal est le riz gluant cuit à la vapeur. Il est présenté dans un petit panier en osier pour plusieurs personnes. Lors d’un pique nique le riz est emballé dans une feuille de bananier pliée. Une variante consiste à faire cuire directement le riz, souvent avec des haricots dans un tronçon de bambou. Pour le manger, on "épluche" le banbou un peu comme une banane. On mange ensuite le riz enveloppé dans une fine membrane de bambou que seuls les plus habiles parviendront à retirer.

On mange avec les deux mains. Généralement on prend un peu de riz avec les doigts et on le tasse au creux de la main gauche pour former une boule compacte de la taille d’une grosse noix. Puis on trempe cette boule dans l'un des plats pour lui donner du gout, ou bien on saisit avec la main qui tient le riz un petit morceau de poisson ou de légume qu’on mange avec. On n’utilise pas d’assiette ou de bol individuel ; plusieurs personnes se servent dans le même bloc de riz et les plats sont communs à la tablée.
Lorsqu’on mange de la soupe chacun a une cuillère métallique qu’on utilise soit tous dans le même bol qui contient généralement un plat et son jus, soit dans un bol individuel. Les baguettes sont généralement utilisées pour manger la soupe de nouilles et on leur préfère largement les doigts.

Lorsque quelqu'un a terminé son repas, sans attendre les autres, il joint les mains devant lui et incline la tête pour remercier les esprits qui lui ont permit de se nourrir.

29 juin 2012

Trek dans la jungle et les villages de minorités ethniques autour de Luang Namtha

Nous partons de bonne heure avec un groupe sympathique principalement francophone. Première étape : le marché chinois où notre guide achète les ingrédients pour nos repas. Puis nous allons à la rivière pour une première journée de Kayak qui sera suivie de deux jours de marche en forêt.

Le kayak est façon avantageuse de découvrir cette grande forêt. Au fil de la journée, alors que nous nous enfonçons, la jungle devient plus épaisse et les arbres de plus en plus hauts.
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Nous faisons plusieurs pauses pour nous rafraichir dans la rivière.
Nous nous arrêtons sous un magnifique figuier géant chargé de grosses figues rouges que nous dégustons sur place.

Plus loin nous nous arrêtons dans un village où des dizaines d’enfants se baignent bruyamment. A notre arrivée ils se précipitent vers nos kayaks en criant et en sautant de joie. Nous faisons une pause en visitant ce village de l’ethnie Lanten.
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Voici Vineta et Coralie qui par le plus grand hasard se sont habillées pareil : P1140318
Nous reprenons notre navigation et, vers midi, nous déjeunons au bord du fleuve. Le guide coupe des grandes feuilles de bananier qui nous servent de table.
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Après ce premier repas typique (voir l’article suivant consacré aux usages gastronomiques) notre guide coupe des branches pour confectionner des cannes à pêche pendant que son assistant ramasse des vers de terre.

Nous nous arrêtons un peu plus loin pour pêcher à la ligne depuis les kayaks.
Dans l’après midi nous nous amusons en descendant les courants rapides de plus en plus nombreux. Ils alternent avec les passages où les rochers affleurent. La solidité des kayaks est mise à rude épreuve !

En fin de journée nous arrivons au village Sopsim (ethnie Khmu ou Kamu) où nous allons passer la nuit. Les villageois ont construit une maison pour les visiteurs. Juste en face se trouve le point d’eau du village construit par une ONG australienne. Les villageois s’y succèdent pour se laver, faire leur lessive ou la vaisselle.

A notre tour, nous y faisons notre toilette devant tout le village. Pour les hommes c’est assez facile, les femmes par contre doivent se laver tout en se dissimulant derrière un sarong (comme les hommes le font en Birmanie) ce qui requiert une certaine habileté que seule l’expérience permet d’acquérir.
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Nous partons ensuite visiter les hauteurs de notre village qui est construit sur une pente. P1140373 Au sommet se trouvent des dizaines de cabanes toutes identiques sur pilotis, très similaires aux maisons traditionnelles du nord des Philippines. Etrangement cette partie du village semble inhabitée et ces cabanes sont beaucoup plus petites que le reste des maisons. De quoi s’agit-il ? des huttes pour touristes pendant la haute saison ?? Pas du tout, nous apprendrons plus tard qu’il s’agit des greniers à riz qu’on construit ainsi pour les protéger des risques d’incendie. Il y en a un pour chaque famille.

P1150496 Nous dinons tous ensemble avec les chefs du village. Pendant un long moment nous observons avec amusement d’un côté notre groupe de touristes qui discute en anglais et de l’autre le guide qui parle avec les chefs du village. Les deux groupes pourtant assis autours de la même « table » s’ignorent parfaitement et certains « voisins de table » vont même jusqu’à se tourner le dos. Finalement Vineta se lance, posant magistralement une question sur le village. Lorsque le guide commence à répondre elle l’interrompt, précisant que la question s’adresse au chef du village, mettant ainsi le guide dans une position d’interprète. Le dialogue est établi mais dès qu’un silence se fait, le brouhaha en anglais reprend. Mais Vineta relance à chaque fois le dialogue et progressivement tout le monde rentre dans la discussion. Ce rôle d’animateur incombe normalement au guide et n’est pas évident. Plus tard nous serons impliqués dans l’organisation de telles activités touristiques.

Nous dormons dans une famille et retrouverons notre groupe pour le petit déjeuner.