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16 février 2011

Le trek le plus austral du monde : Dientes de Navarino

Jour 1 : départ de Puerto Williams
Au début nous n’avançons pas très vite. C’est normal, c’est le premier jour, cela fait déjà 3h que nous piétinons en ville avec nos sacs qui sont lourds, chargés avec 8 jours de nourriture et. Nous marchons une bonne heure sur une piste avant d’atteindre le début du sentier. Il part dans la forêt, très bien indiqué puis monte rapidement.
Un peu plus haut dans la forêt, nous avons une jolie vue sur la ville.
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Puis le sentier traverse une forêt…
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…et continue de grimper jusqu’au sommet, où se trouve un énorme drapeau chilien.
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De ce mirador face au canal de Beagle (au nord) on aperçoit Ushuaia au loin.
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Voici une vidéo du début de cette rando :


Nous continuons un moment vers le sud sur la montagne et bientôt un très joli lac apparait en bas dans une vallée à l’ouest.
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Nous progressons un moment sur la crête puis à flanc de montagne sur des éboulis rocheux.
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Nous suivons un mauvais chemin qui se dirige un peu plus bas dans une forêt puis revenons sur nos pas. Nous ne le savons pas mais c’est le dernier lieu de campement possible (très en pente mais abrité) avant longtemps. Finalement nous retrouvons le sentier sur la crête. Il continue à flanc de pente, de plus en plus raide. Le soleil disparait derrière les montagnes annonçant le crépuscule mais impossible de s’arrêter ici, encore moins de camper, nous devons continuer jusqu’au prochain lac au bord duquel le premier lieu de campement est suggéré sur la carte. Nous essayons d’accélérer tout en restant prudents. Finalement nous arrivons au dessus du lac mais il fait presque nuit, et il nous reste encore à descendre sur une paroi raide d’éboulis. (Nous sommes arrivés tout en haut à gauche de la paroi d’éboulis sur la photo et le camping était tout en bas.)
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Et vers 22h30 nous y sommes enfin !

15 février 2011

Puerto Williams, la ville la plus australe du monde

Mardi matin, nous larguons les amarres, disons adieu à Ushuaia et partons pour une belle promenade sur le canal de Beagle.
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6h plus tard, nous arrivons en vue de Puerto Williams, chef lieu de la commune du Cap Horn qui compte environ 2000 habitants.
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Puerto Williams est une toute petite ville assez pauvre avec une base navale (ce sont les militaires qui gèrent le canal) et un aéroport.
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C’est la ville la plus australe et le passage obligé pour les formalités d’entrée dans les eaux chiliennes alors toutes les expéditions pour l’antarctique et le Cap Horn passent par là.
J’imaginais une ville dans le brouillard et la neige même en plein été, d’autant que nos amis Maureen et Rodrigo qui y étaient 10 jours avant nous ont eu ce type de temps. Mais pour l’instant nous avons un soleil radieux !
Les maisons devraient logiquement être résistantes et bien isolées pour résister aux hivers froids, mais curieusement c’est tout le contraire : les maisons sont construite avec des panneaux de bois aggloméré recouvert de tôle. On les chauffe au bois, ressource abondante dans la région, et, le gaz apporté par bateau depuis Punta Arenas chaque mois sert à chauffer l’eau et cuisiner.
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Le port de plaisance est minuscule, un vieux navire fluvial allemand arrivé là on ne sait comment y a été échoué pour servir de pub et de quai d’amarrage pour les bateaux. Ce soir là nous dormons sur le bateau et passons une dernière soirée avec nos amis allemands.
Le lendemain nous passons à la mairie prendre des informations touristiques. Nous nous inscrivons pour un voyage en bateau organisé jusqu’à Puerto Toro au sud-est de l’ile dans 10 jours. Il s’agit du ravitaillement mensuel de ce village et le bateau prend des passagers, c’est gratuit. Nous repartirons ensuite avec le même bateau jusqu’à Punta Arenas. Il s’agit de la liaison hebdomadaire en ferry dont on nous avait déjà parlé. Ca coute un peu cher, 150€ avec les repas, et c’est un peu long : 36h mais il paraît que c’est magnifique. Nous avons donc 10 jours à passer ici !
En ce qui concerne les randonnées, on nous conseille le circuit de "los dientes de Navarino" qui se fait en 4 à 5 jours. Les voyageurs que nous avons rencontrés nous en ont dit le plus grand bien. Contrairement à Torres del Paine, notre dernier trek, ici, nous ne risquons pas de croiser beaucoup de monde et il n’y a aucune installation. On peu camper où on veut et faire du feu partout. Le sentier n’est pas toujours bien balisé et parfois un peu difficile. Comme nous avons du temps nous irons en plus jusqu’au lago Winhond qui se trouve tout au sud de l’ile. Ainsi nous ne serons de retour que dans 8 jours.
Comme à chaque fois nous devons laisser quelque part nos affaires inutiles avant de partir nous promener. Nous pensons le faire chez les carabinieros mais en chemin nous faisons connaissance dans la rue avec Cecilia qui va transformer notre séjour ici. Elle tient le refuge "el Padrino", en réalité une petite maison confortable et toujours ouverte en ville avec des dortoirs. Elle nous propose d’y laisser nos affaires inutiles pour toute la durée du trek. De plus nous pouvons utiliser la cuisine pour nous faire à manger, il y a du pain et des condiments à notre disposition. Tout cela gratuitement !
L’endroit est chaleureux et nous y sentons rapidement à la maison ! Nous prenons même une douche chaude et consultons des cartes plus précises que les nôtres. Un dernier conseil de Cécilia : si vous vous réveillez un matin avec la tente sous 1m de neige, ne vous inquiétez pas, ca arrive souvent ici, mais le temps change vite alors attendez une journée ensoleillée pour sécher vos affaires !
Finalement nous passons à la gendarmerie signaler notre départ, faisons quelques courses (le gros des provisions ayant déjà été acheté avant d’arriver à Ushuaia car c’était moins cher). Et ce n’est que vers 16h30 après avoir parcouru la ville dans tous les sens que nous partons en direction du début du sentier.

11 février 2011

Bateau stop d'Ushuaia à Puerto Williams, vers le bout du monde

Ça y est, nous y sommes enfin ! La dernière ville de terre de feu appelée ville du bout du monde. A tort, car de l’autre côté du canal de Beagle se trouve la ville chilienne de Puerto Williams sur l’ile Navarino. La terre de feu étant également une ile séparée du continent américain par le détroit de Magellan la dernière ville est en réalité Puerto Williams !

En tout cas c’est la dernière étape que j’aimerai faire avant de remonter vers le nord. Le top serait bien sur de passer le cap Horn ou d’aller en antarctique mais déjà, la traversée du canal de Beagle pour aller à Puerto Williams me pose un problème économique. Cette traversée de 30 minutes en zodiac est facturée 160$US !! L’aéroclub voisin propose des tarifs moins chers : 155$US à partir de 2 personnes (une bonne blague). Je trouve ça scandaleux !

Mais je n’abandonne pas et, à peine arrivé à Ushuaia, je vais au port de plaisance à la recherche d’un voilier qui voudrait bien nous y emmener car tous ceux qui vont vers le sud doivent impérativement passer à Puerto Williams pour des raisons administratives.
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Le 1er jour, pas de chance, mais le second un allemand veut bien nous emmener. Il pense partir lundi mais n’est pas sûr, alors il nous demande de revenir le lendemain pour nous informer de ses projets. Nous pensions aller passer deux jours dans le parc voisin "Tierra del Fuego" mais nous renonçons pour rester à Ushuaia. C’est sans regrets car ce parc présente assez peu d’intérêt comparé aux randos que nous pouvons faire sur l’ile Navarino où nous essayons d’aller. De plus la météo annonce de la pluie jour et nuit, nous en profiterons pour écrire nos blogs.
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Dimanche matin, nous retournons comme prévu au bateau de bonne heure. Le capitaine a décidé de partir mardi matin à 10h, mais il ne connait pas les formalités administratives pour ses passagers. Nous allons donc chercher l’information nous même au port et à la préfecture navale. En fait il faut aller tous ensemble à la préfecture navale déclarer notre sortie du territoire argentin dans les 6h qui précèdent le départ du navire. Lorsque nous revenons au bateau pour informer le capitaine il n’y a personne à bord. Nous attendons un moment dans le froid puis rentrons. Il faudra revenir lendemain.
De retour au camping, nous nous réchauffons en cuisinant de bons petits plats dans le refuge. C’est une grande cabane en bois chaleureuse avec un poêle à bois et une cuisine au gaz que nous pouvons utiliser librement. Il y fait chaud et il y a toujours une bonne ambiance. Nous apprécions beaucoup ce confort après tellement de soirées passées à cuisiner dans les bois où parfois sous la tente !
Lundi matin nous retournons au port mais cette fois nous n’arrivons pas les mains vides. Nous achetons en chemin des viennoiseries (argentines) pour l’équipage allemand qui nous invite à prendre le petit déjeuner à bord. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec Jens, le capitaine, qui a 49 ans et vit seul sur ce bateau depuis 8 ans. Quant à Manfred, plus âgé, il a fait deux fois le tour du monde sur un bateau ultra moderne (www.larossa.de) et ils voyagent ensemble jusqu’au Cap Horn.

09 février 2011

Les pingouins empereurs (ou manchots royaux)

Pour aller à Ushuaia, notre prochaine étape, nous avons 3 options : l’avion (100€ chacun), le bateau (140€ chacun, 36h mais il parait que c’est magnifique), ou le bus (50€ chacun et 10h). Nous irons finalement en stop pour faire des économies.

Mercredi nous partons donc pour Ushuaia. Nous traversons d’abord le détroit de Magellan en bateau pour arriver en Terre de feu à Porvenir vers 17h. De là, nous allons essayer de rejoindre la frontière argentine à San Sebastian (à 150km seulement). Une première voiture s’arrête, c’est un cow-boy dans un pick-up, sa selle et ses deux chiens à l’arrière. Il va travailler dans une estancia (l’une de ces fermes qui élèvent des animaux sur une ou plusieurs parcelles de 4000 hectares). Il nous dépose 100km plus loin, à un croisement au milieu du désert.
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Bientôt une nouvelle voiture s’arrête. Ce sont deux jeunes dans un 4x4 : Nano et Claudio. Ils sont très excités car ils vont voir des pingouins et nous proposent de les accompagner. Ce n’est qu’à 4km et ils proposent de nous raccompagner après à l’endroit où ils nous ont pris. Il est tard et nous avons encore 50km à faire sur une route déserte mais d’un autre côté il s’agit de voir des pingouins empereurs (en réalité des manchots empereurs sans liens de parenté avec les pingouins), très rares. Nous partons avec eux.

Nous roulons un long moment à la recherche de la colonie et finalement, en coupant à travers champs, nous arrivons juste en face des pingouins, tout près d’eux mais séparés par une petite rivière.
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Cela ne suffit pas à notre ami Nano qui veut partir à la recherche d’un passage. Nous rebroussons chemin, retournons à la route et longeons la propriété où se trouvent les pingouins. Bientôt nous arrivons à une porte cadenassée, mais cela ne l’arrête pas. Nous allons jusqu’à l’estancia des propriétaires où Nano va demander la clef. Il revient 10 minutes plus tard, triomphant.

Nous passons la barrière, puis une seconde et bientôt le 4x4 arrive sur la plage, et traverse une petite rivière. Finalement nous nous retrouvons en tête à tète avec les pingouins !
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Les manchots empereurs sont les plus grands et les plus lourds de tous les manchots. Ils atteignent 122cm et pèsent entre 20 et 40kg. Ils sont très beaux avec leur col jaune et peuvent vivre jusqu’à 50 ans !

Après un moment avec les pingouins, nous reprenons la route mais en chemin un pneu du 4x4 crève. Le temps de le changer et de repasser à l’estancia pour déposer les clefs, il fait nuit.

Nous essayons d’arrêter des camions mais de nuit ils ne prennent pas de risques avec les autostoppeurs. Comme il y a beaucoup de vent et aucun abri, nous décidons de rentrer avec Nano à Porvenir et, vers 1h30 du matin, il nous dépose dans un champ où nous pouvons camper.

Cliquez ici pour afficher le diaporama complet.
Voici une petite vidéo :

08 février 2011

Les pingouins de Magellan sur l'ile Magdalena (manchots de Magellan)

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Mardi nous prenons le bateau pour l’ile Magdalena qui se trouve à 35km de là sur le détroit de Magellan, pour observer une colonie de pingouins de Magellan (en réalité ce sont des manchots, animal sans lien de parenté avec le pingouin auquel il ressemble). La colonie est immense, il y a environ 69000 couples.
Ils sont tout petits (76cm maxi) et pèsent entre 4kg et 4,5kg. Ils sont revenus en septembre sur cette ile où ils sont nés, ont pondu en octobre et les œufs ont éclos en novembre, 40 jours plus tard.

Nous arrivons juste à la période où les petits commencent à devenir indépendants. On les reconnait facilement à leur plumage gris clair :
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En avril ils repartiront en haute mer. Leur vision est très mauvaise, c’est pourquoi ils viennent à cette époque où la durée d’ensoleillement maximale leur permet de pêcher plus facilement, de plus il est plus facile pour eux de pêcher dans les eaux froides où leurs proies se déplacent moins vite. Ils sont très fidèles et les couples ne changent pas. Ils poussent de grands cris en se dressant vers le ciel.

Cliquez ici pour afficher le diaporama complet
Et voici une vidéo :

27 janvier 2011

Torres del Paine, la rando la plus célèbre de Patagonie

Un ami nous a dit : "ce sera le plus beau trek de votre vie, croyez moi". Autant dire que nous nous attendions à du lourd ! Nous décidons donc de faire la grande boucle (circuit plus complet, et plus long que le traditionnel "w"). Et après l’expérience du paso del Viento nous prenons plus de nourriture afin d'avoir suffisamment d’autonomie pour pouvoir improviser un nouvel itinéraire ou attendre le beau temps si nécessaire (car la réussite d'une rando dépend grandement des conditions climatiques).

Nous partons donc en début d’après midi, bien chargés avec 12 (grosses) journées de nourriture ce qui nous laisse plusieurs jours de marge. Le premier soir, nous marchons jusqu'au campamento Torres, joli lieu de camping gratuit qui se trouve en haut de la 3ème branche du 'W'. Au petit matin suivant nous grimpons un peu plus haut admirer le lever de soleil sur les fameux rochers en forme de tour qui ont donné son nom au parc.
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Les 3 jours suivants nous partons pour la grande boucle, c'est à dire que nous quittons la 3ème branche du 'W' à sa base pour le contourner par le haut et retrouver plus tard au sommet de sa première branche. Nous marchons beaucoup et, au début, le paysage n'a rien d'exceptionnel. Quant aux campings c'est carrément l'horreur. En gros il existe deux sortes de campings : les premiers sont gratuits avec de beaux emplacements pour tentes, abrités du vent, généralement un bon abri en bois pour cuisiner et une rivière avec de l'eau claire à côté.
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Les autres campings sont payants et vous pouvez utiliser le refuge chauffé à condition d'acheter le repas ou d'y dormir (dans certains). C'est très cher, le premier camping a donné le ton avec ses toilettes à 1$US ! Si vous campez, vous devez payer, mais ce n'est généralement pas du tout abrité du vent et il n'y a aucun lieu abrité pour cuisiner. Du coup, on voit des gens en train d'essayer de cuisiner recroquevillés par terre entre un escalier et des poubelles par exemple pour essayer de se protéger du vent. Un scandale !

Quant à nous, nous avons appris à cuisiner sous la tente quand il y a trop de vent. C'est assez délicat dans notre micro tente mais ça fonctionne bien et on n'y a pas encore mis le feu.

A la fin du 3ème, jour le paysage devient plus intéressant quand nous arrivons à proximité du glacier "Los Perros". A partir de là décidons de ne plus aller que dans des campings gratuits ce qui nous fera de très courtes journées de marche (3h) suivies de très longues (8 à 10h).
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Le 5ème jour nous passons le Paso John Gardner et arrivons à un point de vue impressionnant très similaire à celui du paso del Viento. Après avoir passé le col, nous surplombons le glacier Grey qui s’étend à perte de vue comme une mer de glace. Nous venons de retrouver le circuit en 'W' au sommet de sa première branche.
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Voici une vidéo prise en différents endroits alors que nous longions le glacier :


Le 6ème jour  nous longeons le glacier et campons tout près. La nuit, on entend comme de gigantesques coups de tonnerre : ce sont de gros blocs de glace qui se détachent du glacier et tombent dans le lac.
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Le 7ème jour, au petit matin, après avoir contemplé une dernière fois le glacier depuis la colline, nous le dépassons et marchons jusqu’à une péninsule située de l’autre côté du lac d’où on voit le glacier se jeter dans le lac. Nous faisons une pause devant de gros blocs de glace qui flottent sur le lac avant de reprendre la route.
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Ce jour là nous faisons une longue route jusqu'au Campamento italiano (qui se trouve à la base de la branche centrale du W). Le camping est bondé, il y a des centaines de tentes. Nous parvenons à nous installer dans un coin tranquille, mais bientôt nous avons de nouveaux voisins. Difficile d’échapper au bruit et à l'agitation ambiante.
Une des raisons pour lesquelles il y a tant de monde, c'est que les gens restent 2 jours : ils laissent leur tente là pour être plus légers et vont passer la journée en haut (sommet de la branche centrale du W). Comme nous avons du temps, de la nourriture et plein d'énergie, nous décidons de grimper avec tout notre équipement pour profiter à fond du paysage en passant quelques jours là haut.
Nous avons un ciel bleu magnifique, il fait grand soleil et les paysages sont superbes. Voici l'endroit où nous nous arrêtons pour déjeuner. Sur la falaise de la première photo, la neige craque par moments, et de bruyantes avalanches entraînent d'énormes quantités de neige poudreuse qu'on voit tomber vers nous comme au ralenti dans un spectacle grandiose. Vue à gauche :
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Et voici la vue de l'autre côté, devant nous :
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Il y a beaucoup de vent, et Vineta pense que je suis fou d'essayer de cuisiner ici, mais c'est là que j'ai envie de m’arrêter, et finalement, derrière un gros rocher, nos deux sacs et nous même comme pare-vent, je parviens à faire bouillir de l'eau pour préparer soupes chinoises - purée.
Nous continuons notre route et un peu plus loin, nous arrivons aux fameuses tours :
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Enfin nous arrivons au campamento Britanico dont nous serons les seuls occupants. L'endroit est relativement abrité, mais nous sommes en altitude et, à en juger par les abris construits par nos prédécesseurs, quand le vent souffle, ça ne rigole pas :
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Il neige toute la nuit et le lendemain, le paysage est méconnaissable : lorsque nous sortons de la tente, tout est blanc ! Comparez cette photo des Torres à celle prise la veille :
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Nous redescendons tranquillement et continuons, la tête pleine de paysages splendides.

Cliquez ici pour voir le diaporama complet de cette randonnée.
Et voici la vidéo correspondant à la seconde partie du récit :

25 janvier 2011

Le glacier Perito Moreno

Nous sommes de retour à El Calafate vers 13h, à peine 5 minutes avant le départ du dernier bus pour le glacier Perito Moreno. Nous achetons les dernières places.
Arrivés au parc  nous prenons d’abord un bateau pour approcher le glacier pour la première fois. C’est spectaculaire car nous nous retrouvons tout près, au pied de la falaise de glace. Nous voyons des blocs de glace se détacher et tomber dans l'eau avec un bruit de tonnerre suivi par un gros "plouf". Nous finirons la journée à nous promener à pied  en admirant le glacier depuis la langue de terre juste en face où des promenades ont été aménagées.
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Une spectaculaire mer de glace qui alimente le glacier.
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Je suis surpris par l’intensité du bleu de la glace à certains endroits.
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Cliquez ici pour voir le diaporama complet
Et voici une petite vidéo :

22 janvier 2011

La rivière (Paso del Viento 6)

A peine réveillé, je retourne sur la plage pour mesurer le niveau de l'eau. Il me semble avoir baissé d'environ 10 ou 15 cm. C'est très net : le ruisseau où nous avons fait la vaisselle la veille n'existe plus.

Vidéo de la rivière au niveau au pont (cassé) :

Nous petit-déjeunons avec nos dernières provisions, préparons les sacs et retraversons la forêt à la recherche d'un passage. Cette fois ci nous traversons avec les chaussures et nous nous enveloppons les pieds et les jambes dans des couvertures de survie avec le collant thermique par dessus pour faire tenir le tout sans offrir trop de prise au courant. Si le courant est trop fort nous ferons demi-tour immédiatement. En cas d'échec nous avons toute la journée pour attirer des secours mais plus de provisions.
Finalement nous passons ! J'ai filmé la traversé avec les lunettes d'espion. La technique des couvertures de survie s’avère ultra efficace. De l'autre côté le vent souffle toujours particulièrement fort (comme promis par la météo).
Après avoir bien essoré les chaussures, nous repartons (impossible de les sécher car il pleut). Le vent est contre nous mais à cette altitude ce n'est plus un problème. Nous arrivons au petit port où il y a bien un zodiac amarré, mais personne. Des voitures viennent, admirent le paysage quelques secondes puis repartent. A cause du froid et du vent les gens ne sortent même pas de la voiture ce qui explique le curieux manège observé par Vineta la veille.
Nous marchons sur la route et finalement la 5ème voiture qui passe nous prend en stop. Ce sont des français très sympa à qui je raconte notre aventure en chemin. Ils nous déposent en ville et nous offrent même des cerises !!


Cliquez ici pour voir le diaporama complet de cette aventure.

21 janvier 2011

A la boussole à travers la pampa (Paso del Viento 5)

Au matin la pluie laisse la place au soleil ce qui nous permet de tout sécher.

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Nous rationnons les provisions, prenons le petit déjeuner puis nous mettons en route. Il n'y a plus de sentier et nous essayons de rejoindre le bord du lac que nous devons longer. Mais il faut d'abord contourner un marécage et traverser une petite rivière en improvisant un pont primitif pour ne pas se mouiller les pieds.

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Finalement le lit d'une rivière sèche nous permet de traverser la zone marécageuse et nous amène au bord du lac. Nous le longeons et au bout, un chemin est censé partir vers le nord mais, ne le trouvant pas, nous nous en passerons pour le reste de la journée. Après avoir marché vers le nord un moment, nous continuons N-NE à travers la pampa en visant le passage le moins haut entre les collines. Le vent est très fort (comme l'annonçait la météo à 4 jours avant notre départ) mais n'étant plus en altitude, ce n'est pas un danger. Après un moment nous décidons qu'il est temps de bifurquer à l'est et effectivement nous sommes bloqués par un marécage, devons revenir en arrière pour trouver un passage, et en trouvons un… vers l’est ! Les trous de bâtons dans les vieilles souches sur lesquelles nous traversons sont les premiers signes que nous sommes sur le bon chemin. Nous continuons à la boussole, bientôt le lit profond d'une rivière sèche nous oblige à bifurquer de nouveau. Dans l’après midi, nous arrivons enfin en vue de notre destination... et du dernier obstacle à passer : la rivière !
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Elle est beaucoup plus large que la précédente et elle se divise en une multitude de bras avant de se jeter dans le lac. Il y a deux îles principales qui nous empêcheront de voir l'autre côté si nous décidons de traverser à leur niveau.
Vineta a très faim, nous avons rationné la nourriture : il nous reste deux repas et un petit déjeuner. Mais comme nous n'avons plus de pain nous avons prévu de la purée pour ce midi, seulement avec le vent violent qui souffle, impossible de faire chauffer de l'eau. Nous descendons. Finalement nous trouvons au bord de la rivière ce qui reste de la tyrolienne ou du pont, cassé.

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Le courant est très fort partout. Nous longeons le rio jusqu'à une petite forêt où, abritée par les arbres, Vineta prépare le déjeuner pendant que je traverse la forêt. De l'autre côté je trouve une plage qui borde le lac et juste en face un petit port. Je me dis qu'ils ont bien un zodiac, ou qu’un pêcheur pourrait venir nous chercher. Après déjeuner nous nous installons sur la plage et préparons du bois pour faire un feu comme des naufragés et tenter d'attirer l'attention d'un bateau. Nous allons chercher du petit bois mais la pluie et surtout le vent ne se calment pas et, sans abri sur la plage, il est impossible de faire un feu. Nous utilisons les couvertures de survie pour faire des signaux.
La première sur les sacs, seul endroit visible où elle n'est pas immédiatement arrachée et déchirée par le vent violent, et la seconde sur nous pour faire des signaux.

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Finalement un gros bateau s'approche puis fait demi-tour en nous voyant. Nous pensons que des gens vont venir avec un plus petit bateau. Vineta observe en face une voiture au comportement étrange : elle fait sans arrêt des allers-retours jusqu'au port. S’agit-il des secours appelés par le bateau ?
Finalement il est tard et nous installons notre campement à l'abri du bois en laissant de petits morceaux de couverture de survie pour baliser le chemin au cas où quelqu'un viendrait nous chercher.
Si nous sommes toujours là demain matin, nous tenterons une traversée car la rivière (c'est la même que nous avons déjà traverse qui part du glacier et traverse le lac) sera plus basse.
Même si nous avons envie de nous mettre au lit directement, nous dînons pour avoir des forces le lendemain.

20 janvier 2011

La grande boucle (Paso del Viento 4)

Nous nous réveillons à 6h avec un beau soleil mais des nuages à l’horizon. Que faire ? Rentrer par le  chemin que nous connaissons bien maintenant ? Où bien poursuivre l’aventure en faisant une grande boucle par le col Huemul, cette partie du chemin beaucoup moins fréquentée et mal indiquée mais qui est très jolie parait-il. Nous décidons de continuer. Les risques : se perdre ou se retrouver bloqués par une énorme rivière. Mais cette fois-ci nous ne partirons pas sans carte : je recopie celle qui est accrochée sur la porte du refuge.

Nous voici en chemin pour un refuge indiqué sur la carte à 1 journée et demi de marche d’ici. Nous partons à 8h ce qui nous laisse suffisamment de temps pour arriver le soir même et, en cas de problème, un site de camping est indiqué à 1 jour d’ici (étrangement situé au sommet d’une montagne).
Au début le chemin est clair mais bientôt il disparaît. Photo : je suis à la recherche du chemin.
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Nous allons jusqu’à un petit lac indiqué sur la carte où nous perdons la trace du sentier, mais après un moment d’observation nous comprenons que le chemin ne peut passer que sur le flanc de la montagne en face. En effet nous le retrouvons et continuons en longeant l’immense glacier Viedma à notre droite.
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Vers midi, nous marchons sur un petit sentier à flanc de montagne au bord d’une pente très raide faite d’éboulis. Le vent commence à souffler fort et soudain Vineta pousse un cri : le vent a failli la faire tomber. Il se met à souffler en rafale violentes. Nous attendons un peu et progressons prudemment pour essayer de nous sortir de là. Mais le vent semble forcir et le chemin grimpe de plus en plus au bord d’une pente très raide. Vineta est fatiguée et veut faire une pause. J’insiste pour continuer un peu car l’endroit est dangereux. Rien n’indique que le vent va se calmer alors après une courte pause, nous continuons comme nous pouvons espérant arriver sur un autre versant plus protégé.

Le chemin continue de grimper sur des éboulis puis disparaît. Un dernier coup d'œil en arrière sur le glacier Viedma :
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Nous continuons à monter pour nous mettre à l'abri. Au sommet nous trouvons une sorte de cratère dont le fond est légèrement abrité. D’après la carte, le premier se trouve ici mais il n’y a rien et ce n’est pas suffisamment abrité, il est hors de question pour nous de dormir ici. Nous recherchons des signes du chemin en vain. Mais nous devons à tout prix trouver une voie pour redescendre de cette montagne avant que le vent ne se lève pour de bon, d’autant plus que la météo sur 4 jours annonçait un vent particulièrement violent pour demain ? Est-il arrivé en avance ?

Nous explorerons les nombreuses collines du cratère et essayons de grimper au bord mais le vent est tellement violent qu’il est impossible de se tenir debout proche du bord, je n’ai jamais vu un vent aussi fort ! Nous avançons prudemment, prêts à nous jeter au sol à tout moment pour éviter d’être emportés. Nous ne trouvons rien, ni lieu de camping, ni indication du chemin. Et si le vent est aussi fort il est de toute façon impossible de descendre ni de camper ici. A ce moment précis je commence pour la première fois à être vraiment inquiet ! Mais il est 14h et nous avons encore le temps de trouver une solution.

Notre carte et la boussole nous permettent d’identifier une possible voie de descente. C’est une sorte de canyon rempli d’éboulis et exposé aux chutes de pierre des deux côtés. Cela nous semble trop dangereux pour être le chemin mais nous continuons malgré tout pour être sûrs, de plus le vent y souffle moins fort. Un peu plus bas nous trouvons un peu de végétation et une vue magnifique sur le glacier et le lac.
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Mais au bout nous nous retrouvons en haut d’une falaise. Cette voie qui partait dans la bonne direction bifurque pour terminer vers l’est à 90° de l’orientation recherchée. Nous rebroussons chemin mais cette fois nous avons pu nous orienter grâce à la vue sur le lac et nous en déduisons la direction de la bonne voie. Une heure plus tard, c’est gagné, nous retrouvons le chemin et entamons la descente sur un versant abrité ! La vue sur l'autre versant :
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Nous passons devant un lieu de camping non indiqué sur la carte ou nous pourrons nous replier en cas de problèmes (comme le second jour avant la traversée du glacier) ce qui est rassurant. Nous perdons encore le chemin mais la vue dégagée sur la vallée nous permet de le déduire facilement. De là nous pouvons observer le bord du glacier et de gros blocs de glace bleue flottant à la surface du lac.

Descendus de la montagne nous pensions être en sécurité, mais le chemin traverse une sorte de maquis, et devient de plus en plus raide.
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Le sol est sec et érodé ce qui rend la progression difficile car on glisse beaucoup mais c’est toujours mieux que s’il pleuvait
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A la fin c’est carrément de l’escalade.
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Il y a moins de vent et il fait moins froid à mesure que nous descendons. Bientôt nous apercevons la péninsule à la base de laquelle se trouve le refuge où nous allons.
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Après quelques heures de descente prudente sur une pente raide, nous arrivons enfin en bas. La vue sur le glacier est magnifique.

Bientôt il se met à pleuvoir et nous traversons une sorte de pampa marécageuse, nos affaires sont vite trempées. Mais nous touchons au but, le refuge devrait être tout proche et nous pourrons nous y sécher.

Le problème est que cette péninsule qui paraissait si petite et si plate vue d'en haut est en réalité plus grande et vallonnée. De plus, le sentier se divise en une multitude de directions et nous sommes bientôt perdus. La journée a été longue, nous sommes fatigués et trempés. Je laisse mon sac à Vineta pour partir à la recherche de ce refuge ou nous pourrons nous sécher. Je grimpe sur chaque colline de la péninsule mais au bout de 2h je dois me rendre à l’évidence : le refuge n'existe pas !

Nous campons, tous mouillés et, pour la première fois, nous cuisinons sous la tente fermée. C'est une opération délicate car la tente est minuscule est l’abside abrite déjà nos énormes sacs.

19 janvier 2011

Le Paso del Viento (3)


Le lendemain, il fait beau malgré une très légère pluie et beaucoup de vent. Nous avons une vue magnifique sur le glacier. Nous replions le matériel, préparons le petit déjeuner et les sandwichs pour la journée. Soudain un groupe de 12 personnes apparaît là où nous ne l’attendions pas du tout. C'est donc là que passait le sentier que nous n’avons pas trouvé la veille ! Nous les observons attentivement monter sur le glacier. Puis nous leur emboîtons le pas et marchons pendant 45 minutes sur le glacier.

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Cette voie est beaucoup plus facile que celle de la veille ! De retour sur la roche, le sentier est bien plus clair. Nous dépassons le groupe qui fait une pause, grimpons et continuons tranquillement jusqu’à une paroi abrupte d’éboulis. De là nous dominons un lac et un petit glacier :P1090106

Après un moment d'ascension, cela nous semble dangereux et nous préférons redescendre pour contourner cette partie de la montagne par un chemin beaucoup plus long mais plus sûr. Nous apprendrons plus tard que le premier sentier abrupte était le bon mais mieux vaut être trop prudent. Nous voici de nouveau en train de progresser hors du chemin classique à la recherche d'un cairn ou d'un sentier de ce côté moins rocailleux et beaucoup plus vert :
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La carte indiquait qu’il fallait passer un col, nous grimpons donc et arrivons bientôt au sommet. La vue est magnifique. On voit très loin dans la vallée tout le chemin que nous avons parcouru : la montagne, le glacier, la rivière que nous avons traversée, le lac que nous avons contourné et les collines boisées derrière lesquelles se trouve la ville :
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Nous continuons encore un peu, le vent est très fort au moment de traverser le col, et Vineta s'amuse à se faire déséquilibrer par le vent :
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Nous arrivons à un petit lac dont la surface est modelée par le vent. (vidéo à venir)
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Encore quelques mètres et nous arrivons en vue de l’autre versant. C'est spectaculaire : d'ici nous dominons tout le glacier Viedma qui s’étend à perte de vue.
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Nous retrouvons là le groupe que nous avons suivi un peu plus tôt. Pendant que les touristes prennent leur photo à 500$, leur guide vient nous parler. Il nous conseille de continuer jusqu’au refuge qui se trouve un peu plus bas puis il rebrousse chemin avec son groupe. L’autre possibilité serait pour nous également de rentrer mais nous décidons de continuer jusqu’au refuge. Les indications du guide sont assez simples : descendre puis progresser vers la gauche sur le flanc de la montagne en suivant une rivière. Mais après une heure de marche nous ne trouvons toujours pas de sentier. Depuis chaque nouveau point haut, nous scrutons l’horizon à la recherche de ce qui pourrait être un refuge. Nous croyons souvent apercevoir un toit mais ce ne sont que de gros rochers. Finalement nous arrivons à un sentier.
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Nous sommes rassurés mais sans carte nous ne pouvons qu’espérer ne pas avoir déjà dépassé le refuge. Et enfin, au bord d’un lac et d’une rivière, nous voyons finalement apparaitre le refuge tant désiré !
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C’est une cabane en tôle avec un toit rouge relié au sol aux 4 coins par de solides câbles métalliques. Nous sommes d’abord surpris car l’endroit semble abrité et il n’y a pas trop de vent à notre arrivée, mais lorsqu’il se lèvera dans la nuit, nous comprendrons que ce n’est pas du luxe. Il y a une petite fenêtre et à l’intérieur deux grands plans de bois superposés pour faire des lits, une table, 2 bancs et une petite étagère. Nous sommes seuls et les précédents occupants ont laissé un petit carnet avec des mots très sympa et de petits objets symboliques comme la mini bouteille de champagne de quelqu’un qui a fêté le nouvel an ici. C’est du grand confort pour nous même s’il fait très froid. En plus, la rivière se trouve juste devant la porte ce qui est vraiment pratique car nous n'avons pas à nous geler longtemps pour aller filtrer de l'eau et pour faire la vaisselle.P1090245
Le vent fait un bruit terrifiant et les murs tremblent toute la nuit. Mais cela ne nous impressionne pas - surtout après la nuit précédente - car nous savons que nous sommes en sécurité. Nous dormons très bien.