11 janvier 2011

Puerto rio tranquilo et Capilla de Marmol (marble caves)

Ce matin nous partons pour Puerto rio Tranquilo, mais pas de chance, impossible d’acheter un billet de bus. Hier soir le terminal de bus était fermé et ce matin les deux derniers billets sont vendus juste devant nous ! Nous tentons notre chance à la seconde compagnie de bus mais c'est pareil. Qu'importe, nous irons en stop ! Nous retraversons la ville, repassons près du camping que nous avons quitté un peu plus tôt, et nous voilà une fois de plus en train de faire du stop sur la carretera austral !
Rapidement une famille s'arrête et nous dépose 20km plus loin. Là, coup de chance, nous n'avons pas encore posé nos sacs par terre qu'une autre voiture nous prend. C'est Maña, un guide touristique qui nous donne plein de conseils et d'indications pour nos prochaines étapes. Quand il nous dépose à un embranchement, 20km plus loin, nous sommes en pleine campagne et le vent souffle fort. Aucune voiture ne passe.
Nous faisons quelques pas de salsa pour nous réchauffer quand un bus arrive et dépose un passager. C'est le bus que nous voulions prendre ce matin et qui était complet ! Par chance il lui reste maintenant 2 places qu'il nous vend moins cher. En montant dans le bus nous échangeons des regards amusés et surpris avec les gens qui étaient dans le terminal plus tôt ce matin.

Plus loin le bus marque une pause et là nous retrouvons trois espagnoles rencontrées au camping d'Esquel puis revues à Futaleufu. Elles ont fait tout le chemin en stop comme nous sauf qu'elles n'ont pas visité Chaiten et le parc Pumalin.

Nous retrouvons également le groupe d'israéliens qui faisait du stop à Futaleufu. A peine sont-ils montés dans le bus qu'on n'entend plus qu'eux, c’est infernal !
En même temps c'est logique, imaginez des jeunes à peine sortis de 2 à 3 ans de service militaire. Ils ont entre 20 et 21 ans et viennent en Patagonie surtout pour décompresser et se retrouver entre eux. L'effet de groupe aidant, ils ne font généralement pas d'efforts pour communiquer avec les autres ou parler en espagnol. Leur phrase typique : "moi, je suis israélien, comme tout le monde ici". Et toi tu penses "mais non, il y a de toutes les nationalités ici".
Le problème c'est qu'on les retrouve absolument partout dans en Patagonie. Contrairement aux français qu'on voit un peu mais partout, eux sont toujours en groupe.
Du coup en Patagonie beaucoup de gens ne les supportent plus et les israéliens ont une affreuse réputation parmi les voyageurs. Pour notre part, nous n'avons rien contre eux mais nous essayons de les fuir pour trouver un peu de calme... en vain !
D'un autre côté certains établissements en général prévus pour accueillir de larges groupes à très bas prix travaillent presque exclusivement avec les israéliens et font leur publicité en hébreu.
J'imagine qu'on observerait le même phénomène avec les français si on avait 3 ans de service militaire, déjà qu'on n'est pas doués pour les langues...

Arrivée à Puerto rio Tranquillo
Puerto rio Tranquillo est un petit village au bord d'un lac magnifique et proche d'un glacier que nous renonçons à explorer car ça revient trop cher (50€). Nous le regretterons plus tard. En revanche nous prenons un petit bateau pour nous promener sur le lac et allons jusqu'aux chapelles de marbre (Capilla de Marmol), des cavernes naturellement sculptées dans la roche.
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Le soir nous dormons dans un camping en centre ville.

Voir le diaporama de cette excursion.
Et voici une vidéo :

10 janvier 2011

Coyaique

Nos nouveaux amis du gipsy bus nous proposent de continuer la route avec eux. C'est tentant, d'autant que nous suivons le même itinéraire mais nous avons envie de voir beaucoup de choses et pour cela nous devons avancer un peu plus vite. Surtout que les vacances scolaires chiliennes approchent et nous voulons arriver au sud avant...
Nous nous levons donc à 5h30 pour attraper un bus dont nous a parlé un garde forestier la veille. Le bus est censé passer entre 6h30 et 7h, malheureusement nous arrivons à 6h35 et c’est trop tard!
Nous voici donc à nouveau en train de faire du stop sur la "Carretera austral". Pas très longtemps car la première voiture qui passe nous prend. C'est un père qui voyage avec sa fille de Futaleufu jusqu’à Coyaique. Ils sont assez pressés et roulent vraiment très vite !
Après plusieurs heures sans arrêt c'est la pause forcée : un pneu a éclaté !

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Nous le changeons en 10 minutes et repartons immédiatement.

Finalement nous arrivons vers midi à Coyaique et comme nous sommes partis sans petit déjeuner, nous dévorons un "completo" à la mesure de notre faim :

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Nous devrons rester à Coyaique pour la nuit. Le lendemain matin nous avons un bus pour Puerto rio Tranquillo, un joli nom...

09 janvier 2011

Départ de Chaiten

Nous souhaitons aller au sud et comme il n'y a pas de bus avant 3 jours, nous décidons de faire du stop. Mais d'une part nous sommes dans un village très isolé, et surtout c'est dimanche et les gens restent chez eux. Nous nous rappelons que le bus qui nous a déposé à l'aller passe aussi le dimanche et nous allons le guetter sur la route pour essayer de repartir avec lui jusqu’à la bifurcation pour Futaleufu.
En effet, il arrive vers 8h et le chauffeur accepte de nous prendre après avoir pris son petit déjeuner. Une dernière ballade en ville pendant qu’il mange et nous voici finalement partis. Pas pour aller très loin car il nous laisse à la bifurcation au village de Villa Santa Lucia.
Là, après 3h infructueuses de stop sur le bord de la "carretera austral" poussiéreuse, nous voyons arriver un étrange bus qui nous prend à bord sans hésiter !

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C'est une dizaine de jeunes qui voyage dans ce vieux bus acheté en Equateur. Ils descendent ainsi jusqu’à Ushuaia. Il fait chaud et la plupart d'entre eux préfère voyager sur le toit. L'ambiance est très sympa, le bus est spacieux et on écoute de la bonne musique. Comme il avance très lentement (chargé avec 13 personnes à bord) nous avons bien le temps de profiter du paysage.
Le soir nous finirons tous ensemble dans un camping du parc national de Queulat où, à peine installés, nous verrons arriver nos amis suisses avec leur canoë.

08 janvier 2011

Le parc Pumalin et les vieux Alerces (ou Lahuan)

Le parc Pumalin, fermé après l’éruption a rouvert ses portes il y a 15 jours seulement. Il n'existe encore aucune carte et peu de sentiers sont réhabilités. Heureusement Nicolas nous les indique.

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Le parc, géographiquement proche de ceux que nous avons visités précédemment, est beaucoup plus proche de l’océan. L’humidité y est plus importante et ça se voit dans la végétation.

Nous passons près d'une cascade, puis d'une seconde.

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Nous voyons plusieurs Alerces vieux de 2000 ans
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Et finalement nous allons rendre visite au plus âgé qui a environ 3000 ans.
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Ces arbres qui poussent très lentement (quelques millimètres par an) ont une sève très concentrée qui protège leur écorce des insectes mais malheureusement pas des hommes qui en font des bouchons. Les arbres ne supportent pas cela et meurent lentement. La surexploitation a décimé les forêts.
Notre vidéo du parc :


Le soir, de retour à Chaiten, nous campons sur la place centrale de la ville fantôme. Le chien Olivier me suit partout.

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Il est très bien éduqué : quand nous mangeons il se tient à distance, il nous suit mais attend toujours à l'entrée des magasins ou maisons que nous visitons, et le soir il dormira devant l'entrée de notre tente.

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Pendant la nuit il nous réveillera en aboyant chaque fois que des gens s'approcheront. Dès qu'on lui manifeste un peu d'intérêt il se roule par terre pour jouer.

Chaiten : 2 ans après l'apocalypse

Le bus nous dépose à un carrefour désert et nous partons comme toujours à la recherche du centre d'informations (pour le parc Pumalin) et du terminal de bus (pour nous rendre à l’étape suivante). On croise quelqu'un qui nous dit qu'il n'y a ni l'un ni l'autre ! Et bientôt nous commençons à comprendre...
Chaiten n'est pas une ville comme les autres, elle figure sur certaines de nos cartes en très gros et pas du tout sur d'autres, quant au guide du routard, il ne la mentionne même pas. C'est qu'elle a été effacée des cartes récentes !
La place centrale abandonnée où l'herbe a poussé rappelle vaguement les photos de Tchernobyl.
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De même que l'aire de jeux voisine. Seule une voiture qui passe donne un signe de vie.

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En mai 2008, après 9000 ans d’inactivité, le mont Chaiten qui n’était même pas répertorié comme un volcan est entré en éruption, projetant des cendres tout autour dans le parc Pumalin et la ville de Chaiten. Les habitants ont été immédiatement évacués et il n'y a pas eu de victime.
Nous connaissions l'histoire mais ne savions pas à quoi nous attendre, certains nous ont même dit que la ville était occupée par l’armée et qu'il était impossible de s'y installer, même pour une nuit.
Toute une partie de la ville est encore ensevelie.

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Dans la zone déblayée ce n'est pas forcément mieux...
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On croise surtout des fantômes... et des chiens. Celui que nous appellerons Olivier nous suit partout.

Nous trouvons finalement l'ancien terminal de bus, en ruine, et y rencontrons Nicolas qui va nous conduire au parc Pumalin et au volcan.

Nous passons de nombreux contrôles de police et des guardaparque. La route du parc traverse l’aérodrome de Chaiten. Soudain je regarde dans le rétroviseur et je vois un avion qui s’apprête à décoller juste derrière nous ! Sur le côté, il y a des manches à air et un hangar : la piste d'atterrissage n'est autre que la route !

Plus on se rapproche du volcan, plus on mesure l'importance des dégâts. Le cratère dégage beaucoup de fumée :


On se croirait en hiver sur cette photo, seule la colline verte derrière indique qu’on est en plein été et que tous les arbres blancs sont morts.

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A perte de vue s’étend un paysage désolé.

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Les collines au premier plan sont les bords du cratère (5km de diamètre) et derrière on aperçoit le dôme de lave fumant. De toutes les éruptions connues, la lave de ce volcan est la deuxième plus dense.

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Le dôme de lave :
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Nous nous reposons sur une jolie plage de sable volcanique noir.

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Après la catastrophe le gouvernement prévoyait d'installer la nouvelle ville ici, interdisant à quiconque de se réinstaller sur l’ancien site. Un important port de commerce était prévu à la place de cette plage. Mais le projet fut abandonné après les élections.

07 janvier 2011

Futaleufu et passage au Chili

Aujourd'hui nous partons pour le Chili pour essayer de nous rendre au parc Pumalin. Le réveil sonne à 5h, c'est l'heure de prendre une bonne douche chaude qui sera peut-être la dernière avant un moment. Ensuite nous replions tout et préparons nos sacs avant de quitter le camping pour nous rendre à pied au terminal de bus.
Les formalités de douane sont - comme d'habitude - interminables pour ne pas dire ridicules et on me fait remplir un formulaire spécial pour déclarer que j'abandonne mes tomates séchées qui représentent une grave menace pour l'agriculture du Chili. Ensuite le douanier me demande de le suivre jusqu'à la poubelle où il les dépose solennellement.

De la frontière, un autre bus nous conduit à Futaleufu. C'est un joli village entouré par les montagnes et réputé pour ses rivières : 3ème spot mondial de rafting parait-il !
L'office de tourisme renseigne sur les bus mais ignore tout du parc Pumalin, pourtant voisin. Pour en savoir plus nous devons nous rendre à Chaiten mais il n’y a pas de bus avant le lendemain matin 6h. Pas franchement ravis d'être coincés là, nous essayons de faire du stop et rencontrons sur la route un groupe de 15 israéliens qui ont eu la même idée.

Après 2h sans succès, nous nous résignons et allons au camping. Surprise, c'est un endroit magnifique, tout propre, avec de l'eau chaude et des barbecues, au bord d'une jolie rivière. Nous nous couchons tôt pour repartir le lendemain à 6h pour Chaiten.