23 février 2011

Deux jours au refuge ‘el Padrino’ à Puerto Williams

De retour à Puerto Williams, nous allons directement au Padrino où nous retrouvons Cecilia, la propriétaire en compagnie de 3 jeunes américains. Il y a 8 jours, Cecilia que nous avons rencontrée dans la rue, nous a invités à laisser nos affaires inutiles dans son hostel, prendre une douche et utiliser la cuisine. On se sent vite chez soi dans ce ‘refuge’, en réalité une petite maison bien confortable avec plein de chambres dortoirs pour 2 à 4 personnes, un salon cuisine douillet chauffé au feu de bois. Cette fois-ci nous dormirons ici. D’ailleurs Cecilia nous a gardé ‘notre’ chambre, celle dont nous avons utilisé un placard pour laisser nos affaires.
Nous prenons l’apéritif tous ensemble. Cécilia apporte du Pisco Sour avec de la purée d’avocat à ail sur des crackers (recette simple à retenir), puis ils partent tous au restaurant nous laissant seuls à la maison. C’est la première fois depuis longtemps que nous avons une maison et une cuisine équipée avec en plus tous les condiments, etc… nous en profitons pour faire un bon diner.
Le lendemain, nous profitons bien de la maison où nous serons seuls toute la journée. Au petit déjeuner, Vineta me surprend en préparant de succulentes crêpes.
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Nous invitons Cecilia à déjeuner et en conversant je lui demande si on peut trouver les fameux crabes Centolla, la spécialité locale. Dans l’après midi elle nous apporte des énormes crabes tous frais péchés par un ami. Nous les cuisons et préparons ensemble une mayonnaise maison.
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Nous nous régalons pour le diner.
Le lendemain, de nouveaux hôtes nous rejoignent au Padrino et nous les invitons à finir le crabe avec nous. Il y en a tellement que nous ne terminerons pas tout ! Après déjeuner nous partons visiter Puerto Williams et son musée.
Puerto Williams est une toute petite ville. Sa population est majoritairement composée de familles de militaires en poste pour 5 ans.
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Il y a ensuite un peu d’activité à l’aéroport et au Yatch Club avec des touristes qui payent 2000€ pour un aller retour de 4 jours au Cap Horn. Les commerces sont rares. Cecilia fait partie de ces quelques personnes qui ont passé toute leur vie ici. Elle connait tout le monde ainsi que chaque coin de l’ile. En suivant ses conseils, nous passons le matin à l’armada (la marine militaire chilienne) pour demander si un bateau pourrait nous emmener jusqu’au Cap Horn, malheureusement sans succès.
Puis je vais comme chaque jour au centre d’appel (fermé à chaque fois), dans le village pour essayer de téléphoner, car ici pas d’internet.
Après deux jours au Padrino, nous campons deux nuits à proximité de la ville en attendant le bateau, hebdomadaire.

22 février 2011

Dientes de Navarino 7 : retour à Puerto Williams

Le lendemain matin nous nous réveillons dans le brouillard et l’humidité ! Nous prenons le petit déjeuner sous la tente (prévoyants nous avions tout préparé la veille pour cuisiner sans sortir) puis attendons un peu que le brouillard se lève. Comme ce n’est toujours pas le cas vers 11h alors que les rayons de soleil devraient commencer à disperser les nuages, nous décidons de partir dans l’humidité.
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Nous descendons tranquillement en suivant une rivière puis à travers une forêt dont le sol est boueux comme après une grosse pluie. Et finalement nous arrivons en vue du canal.
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Rapidement nous arrivons à une usine de fruits de mer désaffectée et à la route qui mène à Puerto Williams, 8km plus loin. Après une pause pour déjeuner et sécher la tente sur une aire de pique-nique, nous marchons jusqu’à la ville.
Voici la vidéo de cette dernière journée :

21 février 2011

Dientes de Navarino 6 : le cerro

Un dernier coup d’œil sur notre lac et nous repartons.
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Nous commençons par le longer sur de grosses pierres…
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…en direction du le nord. Nous perdons un peu le chemin mais le retrouvons rapidement.
Ensuite, après déjeuner, nous entamons une ascension très raide à travers une forêt puis sur de gros rocher. Arrivés là nous continuons à monter sur un terrain pierreux.
Une fois au sommet le panorama est splendide.
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Alors que nous pensons être arrivés, nous continuons à marcher 1h sur de grosses pierres.
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Finalement nous arrivons de l’autre côté de la montagne. De là, on domine le lac au bord duquel nous allons camper et au loin on aperçoit le canal de Beagle. Il y a de la neige mais, même si la dernière partie du trajet s’est faite avec un peu de vent, nous avons un temps splendide depuis 4 jours.
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Le lac est à l’ombre de la montagne, il fera donc plus frais. La descente est très raide et se fait sur des éboulis rocheux, c’est un peu délicat.
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Nous descendons prudemment et, arrivés en bas, continuons jusqu’à l’autre extrémité du lac. Nous ne sommes pas encore arrivés que le sommet de la montagne est déjà dans les nuages !
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Finalement nous campons là avec une vue incroyable et un coucher de soleil splendide.

Et voici la vidéo de cette journée innoubliable :

20 février 2011

Dientes de Navarino 5 : le lago Martillo

A partir de ce moment, c’est Vineta qui nous guide et elle se montre particulièrement douée pour trouver ou retrouver le sentier même lorsqu’il est très mal balisé. Nous remontons récupérer le circuit des Los dientes là où nous l’avions quitté en passant par un chemin rocailleux. De là nous avons un panorama sur la vallée que nous quittons.
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Ensuite nous grimpons jusqu’à un premier lac, puis un second, splendide, au bord duquel nous déjeunons.
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Le soir nous trouvons un lieu de campement parfait, entouré de petits arbustes qui nous protègent du vent au bord du lac Martillo. Nous nous réchauffons avec un feu.
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Et voici la vidéo de cette incroyable journée :

19 février 2011

Dientes de Navarino 4 : retour à la boussole dans les marécages

Nous aurions aimé rester une journée au bord du lac pour pêcher, mais nous n’avons malheureusement pas pris d’hameçons. Nous décidons de rentrer par un autre chemin non balisé : au lieu de passer par la crête, nous allons suivre un chemin parallèle en longeant la montagne par la plaine, plus bas. C’est assez marécageux et nous ne savons pas si nous pourrons passer. Si nécessaire nous avons assez de provisions pour faire demi-tour et repasser par la montagne. Ayant en mémoire notre récente aventure du Paso del Viento, je décide de filmer l’aventure. Malheureusement pour vous, nous sommes arrivés sans encombre, sans nous retrouver bloqués par une grosse rivière, un précipice ou même un marécage impénétrable ! Mais c’est un bon moyen de vous faire partager de superbes paysages. Du coup je continuerai à filmer jusqu’à l’arrivée. Les images sont parfois mal cadrées car sans rétro éclairage, l’écran de mon appareil photo reste noir.


Nous retraversons le marécage recouvert de mousse, de là nous passons la rivière traversée à l’aller, puis une autre. C’est facile grâce au travail des castors : nous pouvons marcher sur leurs barrages, ou passer sur une souche qu’ils ont abattue. Nous continuons à travers ce genre de paysage 4-5h en essayant de suivre le cours de la rivière qui descend du lac où nous avons campé 2 jours plus tôt. Cela nous amène à traverser une première forêt, puis une seconde.
Finalement nous voyons apparaitre le paysage typique du pays des castors : d’innombrables arbres morts et de grands barrages.
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C’est le lac où nous avons campé il y a 2 jours ! Nous faisons un grand feu et dînons après avoir installé le campement.

18 février 2011

Dientes de Navarino 3 : le refuge du bout du monde

Le lendemain nous retrouvons le sentier qui part vers l’est, quitte le plateau pour traverser la forêt bordant la montagne là où elle est moins profonde, et grimper jusqu’au sommet. Là haut, nos efforts sont largement récompensés par un vue extraordinaire. Nous voyons successivement chaque côté de l’ile.
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Vers l’ouest (d’où nous venons)
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Vers le sud (nous allons continuer sur cette crête)
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Vers l’est
Nous continuons vers le sud, suivant la crête…
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…et voyons bientôt apparaître le lac Winhond (délimité au sud par la fine bande de terre qu’on voit sur la photo), les iles Lennox et Nueva et devinons l’ile du Cap Horn.
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Nous avons bien de la chance car il fait grand soleil et la vue est complètement dégagée. Le sol est partout recouvert d’éboulis rocheux. Nous progressons sur la crête puis descendons un peu…
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Vue arrière (on voit Vineta qui arrive)
…jusqu’à une sorte de grand cratère avec un lac au milieu. Voici la vidéo de cette partie :

Nous longeons le lac toujours vers le sud et, arrivés au col, alors que nous pensions redescendre, nous nous retrouvons sur un long plateau aride avec une forêt d’arbustes à l’autre bout. A l’abri dans ce bosquet, nous faisons une pause pour déjeuner. Quelques gouttes commencent à tomber lorsque nous nous remettons en route. Soudain lorsque nous arrivons dans une grande forêt humide la pluie se met à tomber très fort, puis rapidement de gros grêlons. Il n’y a aucun abri alors nous continuons à avancer. Les coups de tonnerre durent vraiment longtemps. C’est la première fois que j’entends cela. La pluie se calme bientôt laissant un sol glissant dégorgeant d’eau avec partout des flaques boueuses. Nous progressons difficilement sur le chemin qui très abrupt et obstrué par de grands arbres. Avec nos sacs très hauts il faut nous contorsionner pour passer en dessous. Finalement nous sommes trempés mais bien heureux lorsque nous arrivons en bas.
Après avoir traversé une rivière sur une vieille souche, nous traversons un petit bois avant de nous retrouver dans un interminable marécage recouvert par des mousses qui forment une sorte de plancher végétal sur lequel nous marchons une bonne heure.
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Le décor est inhabituel et c’est très agréable et reposant pour nos pieds meurtris par des semaines de marche sur des cailloux. Par moments nous devons enjamber des trous entre les mousses. On dirait de simples flaques de boue mais lorsque j’en sonde une avec mon bâton, je suis stupéfait de le voir s’enfoncer sans aucune résistance ! C’est tellement profond que je n’arrive pas à atteindre le fond !
Encore quelques efforts, nous traversons une nouvelle rivière et enfin arrivons au refuge : une grande cabane en bois avec un vieux poêle et des couchettes un peu crasseuses.
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Tout autour du refuge les arbres ont été grignotés par les castors.
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Nous allons nous promener au bord du lac, tout au sud de l’ile. C’est ici que nous concluons notre périple vers le sud commencé 6 mois plus tôt, après l’Amazonie. Bientôt notre route repartira vers le nord.
Depuis que nous avons quitté le dernier campement, l’eau des rivières est rougeâtre (peut être à cause de la mousse). Pas de chance, notre filtre est bloqué mais le poêle à bois nous permet de bouillir l’eau sans vider nos réserves de gaz. Ainsi nous n’avons pas à utiliser les pilules de purification. En plus il nous réchauffe et fait sécher nos chaussures, le grand luxe !