08 mars 2011

Comodoro Rivadavia

A priori peu intéressante, la ville de Comodoro Rivadavia est la capitale argentine du pétrole. Un musée du pétrole y présente la glorieuse histoire de l’exploitation pétrolière dans le pays avec le regard ‘nuancé’ de la compagnie pétrolière qui l’a financé. La ville est dominée par une colline de sable, autrefois un cimetière indien.
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En fin de journée (le 7), nous rentrons avec Walter à Comodoro Rivadavia (passage obligé pour remonter au nord par la RN3). Nous arrivons assez tard chez Rolo qui nous invite à dormir dans sa grande maison vide. Quand nous lui racontons notre visite du Bosque Petrificado, il revient avec plusieurs gros morceaux de bois pétrifié et nous en offre un à chacun. Ensuite il nous montre de petits bateaux dans des bouteilles (vous savez, on se demande toujours comment ils entrent dans la bouteille) qu’il avait réalisés pour sa compagne.
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Nous dinons tous ensembles (de gauche à droite : Rolo, moi, Chupete et Walter) et passons une très bonne soirée à la fin de laquelle Rolo insiste pour que nous ne repartions pas le lendemain matin comme prévu. Il voudrait faire pour nous un Asado (barbecue argentin). Pour illustrer l’importance que les argentins donnent à leur barbecue, voici une photo de la maison de Rollo avec au premier plan son imposante parilla.
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Finalement c’est Walter qui préparera l’asado du lendemain car Rolo recevra un appel de son ex et pourra voir son fils une heure dans un parc. Lui que nous avons connu au fond de la dépression, il sera dès lors, enthousiaste.
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Rolo dessine, répare et améliore des filets de pêche. Alors que ses concurrents travaillent avec beaucoup de calculs, lui n’a jamais fait de maths mais sa longue expérience lui permet d’arriver aux mêmes résultats. On dit même que ses filets artisanaux sont plus efficaces. Chupete est capitaine de navire de pêche, il a laissé momentanément son travail pour venir soutenir son ami dans cette phase difficile.
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Dans la journée je suis tombé ‘par hasard’ sur la clée d’un wifi voisin. Etonnamment cela intéresse beaucoup Rolo qui me sort un vieil ordinateur littéralement rempli de poussière. Entre deux bières, nous regardons la machine mais, pas de chance, je fais tomber une vis dans l’alimentation électrique. Me voilà obligé de tout démonter pour l’extraire. Après un coup d’aspirateur dans la machine, je vois pourquoi elle ne reste pas allumée : le support plastique du dissipateur thermique (qui sert à refroidir le processeur) est cassé donc le processeur surchauffe et s’éteint.
J’extrais la pièce de plastique et explique à Rolo qu’il faudrait fixer solidement une pièce de métal dans le plastique pour y accrocher le dissipateur. Un jeu d’enfant pour Rolo qui me rappelle qu’il a fabriqué les petits bateaux dans les bouteilles. Il va chercher une fine tige métallique qui s’enfonce comme dans du beurre après avoir été chauffée sur le gaz. Ensuite il ramollit le plastique sur le gaz pour que je puisse y mettre une petite vis. C’est réglé, le dissipateur thermique est solidement en contact avec le processeur et le PC démarre. Le lendemain matin nous irons acheter un adaptateur wifi et il aura internet gratuitement !
Le soir Rolo nous prépare un bon diner avec des fruits de mer, calamars et crabe Centolla. C’est ainsi que mardi soir se termine ce long WE de carnaval en Argentine.

07 mars 2011

Le Bosque petrificado de Sarmiento

Monument naturel protégé depuis 2001, la forêt pétrifiée occupe 19 ha de steppe patagonique hostile : un milieu aride avec une grande amplitude thermique, des vents très forts et de rares pluies en hiver.
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Le paysage est spectaculaire et très coloré par des matériaux volcaniques oxydés comme dans le salar d’Uyuni. Il y a 62 millions d’années, la région était boisée et de nombreux troncs d’arbres arrachés se sont accumulés à cet endroit qui était le delta d’un fleuve. Ces troncs, très rapidement recouverts de sédiments et de cendres volcaniques furent préservés de l’érosion par ce milieu sans bactérie ni oxygène. C’est alors que le lent processus de pétrification a pu commencer. L’eau contenue dans les troncs a été absorbée par osmose et remplacée par les sels minéraux abondants dans le milieu extérieur. La structure du bois a été parfaitement préservée à tel point qu’aujourd’hui lorsqu’il éclate sous l’effet de l’érosion (l’eau s’infiltre puis gèle, etc…) cela forme des éclats de fossile qui ont la même apparence que les troncs fraichement décomposés que l’on trouve en forêt.
Le sol est couvert de ces petits éclats mais il est formellement interdit d’en ramener. A la sortie du site les visiteurs sont systématiquement fouillés.
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Nous nous promenons 1h dans ce décor étonnant en faisant la connaissance de Guillermo qui parle parfaitement français. Il nous raccompagnera ensuite en ville. Il est accordeur de piano et ce travail lui permet de voyager à travers le monde. Il organise ses tournées en regroupant les visites de ses clients par région géographique qui vont jusqu’en Allemagne et en France. En ville nous prenons un café dans un hôtel équipé de Wifi pour travailler sur les blogs en attendant Walter dans la voiture de qui nous avons laissé nos sacs.

06 mars 2011

Rencontres en auto-stop sur la RN3

Nous partons en stop pour Sarmiento, 500km plus loin. Nous marchons jusqu’à la sortie de la ville où nous attendons un moment à l’ombre, puis une femme nous dépose 20km plus loin devant un check point de police au milieu du désert. Mais c’est dimanche et il est 11h. Aucun véhicule ne passe sur cette route de terre, seule voie de sortie de la petite ville de Puerto Deseado. Il fait très chaud et nous attendons quelques heures avant de monter dans la voiture de Raoul et sa famille. En chemin nous passons devant notre ami espagnol qui fait du stop au bord de la route. Raoul nous dépose sur une route importante beaucoup plus fréquentée : la RN3 que nous connaissons bien car nous avons déjà parcouru 1500km dessus. Après un moment de patience une voiture s’arrête et devinez qui nous retrouvons à bord ? Notre ami espagnol ! C’est Walter avec qui nous passerons plusieurs jours. Célibataire depuis peu, il s’ennuie à mourir à Puerto Deseado où son entreprise de pêche l’a muté et il part loin chaque WE pour chercher de la distraction. Il est ravi d’avoir de la compagnie car la route est longue et très monotone. Il nous emmène jusqu’à Comodoro Rivadavia où nous nous arrêtons chez un de ses amis, Rolo, en train de divorcer lui aussi. Après avoir pris un verre ensemble, nous repartons.
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Walter fait d’abord un long détour pour déposer l’espagnol sur la route du nord, puis nous repartons à l’ouest vers Sarmiento. Arrivés là nous faisons connaissance avec les amis que Walter rejoint dans leur estancia. Ils nous emmènent tous faire des courses puis nous déposent au camping, un endroit très isolé où nous passons la nuit. Le lendemain matin, Walter décidément très sympa vient nous chercher pour nous conduire au Bosque Petrificado pour lequel nous sommes venus dans cette ville. Après 30km de piste, Walter nous dépose et repart ! Il n’a malheureusement pas le temps de rester car entre temps il a promis à quelqu’un d’autre de venir le chercher à midi.

05 mars 2011

Isla Pinguinos, les pingouins à "Penacho Amarillo" et manchots de Magellan

Le matin vers 8h, nous partons avec nos amis du camping sur un gros canot.
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Après 1h de trajet nous débarquons sur l’ile qui ressemble à un gros caillou. Au sommet se trouve un phare désaffecté qui fonctionnait autrefois avec la graisse des animaux chassés directement sur place. Ce travail occupait et faisait vivre jusqu’à 11 personnes sur l’ile !
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Nous voyons d’abord de nombreux pingouins de Magellan, puis, un peu plus loin nous arrivons enfin devant ceux que nous sommes venus chercher jusqu’ici, les pingouinos de Penacho Amarillo (Eudyptes Chrysocome), la 3ème grande famille de manchots, les seuls que nous n’avions pas encore vus !
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Ils sont magnifiques ! Contrairement aux pingouins de Magellan, ils ne sont pas craintifs et se laissent approcher, prêts à se défendre à coups de bec.
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Les petits portent un manteau de plumes douillet.
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Voici notre vidéo des pingouins :

Nous allons ensuite rendre visite à des animaux qui rugissent comme des lions et portent une sorte de crinière : les lions de mer. Ils sont innombrables, paresseusement entassés sur les plages de galet.
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Nous les approchons lentement pour ne pas les faire fuir. Un mouvement un peu brusque peut déclencher chez eux un mouvement de masse vers l’eau. Ces animaux pourtant craintifs ont une mâchoire impressionnante comme on le voit ici sur un animal mort.
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Parmi les lions se trouvent quelques éléphants de mer.
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Beaucoup plus gros, les éléphants de mer ont une sorte de trompe.
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Et voici la vidéo des lions de mer et éléphants de mer :


Sur le chemin du retour notre bateau est suivi par des dauphins noir et blancs, il s’agit de l’espèce de la plus petite taille.
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Ils sont bientôt rejoins par le dauphin austral, beaucoup plus grand et qui se propulse très haut, entièrement hors de l’eau !
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02 mars 2011

Puerto Deseado

Puerto Deseado est une toute petite ville tranquille avec un grand port de pêche, et proche d’une importante réserve naturelle. Nous nous installons au camping municipal proche du centre ville. Les aménagements y sont simples mais commodes : une grande parilla (barbecue argentin), tables et bancs, le tout abrité. Nous en profitons bien, faisant un asado (viande grillée) chaque jour, perfectionnant ainsi notre technique.
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Il fait beau et très chaud. Pour nous c’est comme le printemps, pourtant nous sommes à la fin de l’été austral, mais comme nous l’avons passé à la montagne il faisait beaucoup plus frais. Nous installons la tente et je supprime les protections que nous avions cousues sur les aérations.
Nous passerons là des moments agréables faisant connaissance des autres occupants du camping : Roman, Karine et la petite Flora une famille autrichienne ainsi qu’une allemande et un espagnol.
L’approvisionnement de la ville en eau se fait par camion et certains jours nous n’aurons pas de douche. Le camping est tenu par une famille fort sympathique qui refusera de se faire payer après le premier jour à cause de ce problème dont ils ne sont même pas responsables !
Dès notre arrivée à Puerto Deseado nous prenons contact avec les deux agences qui peuvent nous emmener sur la Isla Pinguinos pour laquelle nous sommes venus. Ils ne sont pas très dynamiques et nous devrons attendre samedi le temps de réunir nous même un groupe suffisant pour partir. Ce n’est donc qu’après 2 jours passés au camping que le 3ème nous partirons pour l’ile.

28 février 2011

De Punta Arenas à Puerto Deseado en stop

Nous retournons camper à notre bonne adresse : l’hostal independencia d’Eduardo. Le soir à 19h30 nous retrouvons pour diner Cecilia, de passage, et des amis rencontrés au Padrino.
Nous prochaine étape est Buenos Aires à 3000km de là, mais nous aimerions nous arrêter en chemin pour voir des animaux, notamment les fameux pingouinos de Penacho Amarillo (Eudyptes Chrysocome), la 3ème grande famille de manchots. Il y en a près de Puerto Deseado, sur la cote argentine, et les bus pour cette région, ou pour Buenos Aires partent tous de Rio Gallegos.
Le lendemain après déjeuner, nous partons donc pour Rio Gallegos, en Argentine. Il est un peu tard pour faire du stop, et nous ne sommes pas sur d’y arriver ce soir mais nous tentons notre chance. Mais comme nous avons une tente et des provisions, nous pourrons nous arrêter à tout moment en chemin.
Un colectivo (taxi collectif) nous dépose au port, proche de la sortie de la ville. Après avoir montré notre pouce à plusieurs voitures, nous décidons de marcher jusqu’à la station service un peu plus loin. Là, nous avons de la chance car la première voiture nous emmène. Nous roulons 50km au bord du détroit de Magellan, puis le conducteur nous dépose à un embranchement.
Nous nous retrouvons au bord d’une route balayée par le vent et absolument déserte. Aucun véhicule ne passe pendant un bon quart d’heure, puis un énorme pickup Ford tout neuf passe enfin et s’arrête ! Il nous conduit jusqu’à la frontière Chilienne, puis après les formalités (très rapides pour les piétons) nous déposera à la frontière argentine.
Là, nous n’attendons pas plus de 10 minutes avant de monter dans un camion, direction Rio Gallegos. C’est Javier, un argentin de Buenos Aires qui rentre chez lui, vraiment sympa. Tellement, que nous continuerons avec lui bien après Rio Gallegos : il nous déposera le lendemain à l’embranchement pour Puerto Deseado ! Nous passons au supermarché de Rio Gallegos pour acheter empenadas et tortilla pour le diner. Là, nous essayons d’inviter Javier qui, un peu plus tôt, a déjà acheté des sandwichs pour nous mais impossible, rien à faire pour payer !
Nous roulons  jusqu’à une heure du matin en regardant des films dans la cabine du camion où Javier a installé un home cinéma. Là nous nous arrêtons près d’une station service pour la nuit. Il dort dans son camion et nous campons à côté. Nous repartons le lendemain matin et il nous dépose à l’embranchement pour Puerto Deseado où nous allons voir les pingouins. Nous avons parcouru presque 1000km et il en reste 2000 avant Buenos Aires.
Une fois de plus nous n’attendons pas longtemps au bord de la route. Les deux chauffeurs d’un bus vide nous prennent et nous proposent même de nous emmener le lendemain à 11h30 jusqu’à Comodoro Rivadavia, plus loin au nord sur notre route. 125km plus loin, nous arrivons à Puerto Deseado.