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02 août 2010

L’açaï

L’açaï est fait à partir de la baie de palmier pinot.

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Le palmier sur lequel poussent les baies d’açaï

On en trouve partout ici, au restaurant, dans la rue... J'en ai vu pour la première fois sur le marché de Kourou, mais dans cette partie du Brésil, impossible de passer à côte. Les maisons qui en vendent sont signalées par un panneau rouge, parfois un simple tissu rouge ou un bidon. Bref si vous voyez du rouge sur une maison, vous êtes sur de pouvoir y trouver de l'açaï, et pas autre chose ! Alexandro nous a fait goûter cette spécialité le premier jour au restaurant. C'est une sorte de bouillie couleur betterave qui se mange généralement avec beaucoup de sucre. Ça a un goût très... végétal. Essayez d'imaginer l'odeur de la forêt amazonienne après une bonne pluie, ça vous donnera une idée du goût de l'açaï.


Ici la préparation de l'açaï est artisanale. Je vais essayer d'en apprendre davantage, mais la préparation semble assez basique. On écosse les baies (je suppose car on retrouve de véritables montagnes de cosses autour des maison productrices). Ensuite on les passe dans une sorte de mixeur (voir photo) et on obtient cette bouillie que vous voyez à droite dans les sachets plastique.

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Préparation de l'açaï

C'est amusant, on dirait que l'açaï est en train d'arriver en Europe avec de supposés effets amaigrissants. Les gens d'ici en consomment des quantités phénoménales depuis des générations et on ne peut pas dire qu'ils soient particulièrement maigres, bien au contraire...

01 août 2010

Isla de Marajo, deuxième jour

Ce matin nous avions rendez-vous avec quelqu'un qui devait nous emmener faire un tour en pirogue, histoire de voir un peu la nature environnante. Nous nous sommes réveillés très tôt pour y être mais la pirogue est en réparation. Nous cherchons une autre solution : les pêcheurs de crevette ont des pirogues et pourraient nous emmener. Nous allons au marché mais le temps de trouver les crevettes sont déjà sur les étalages. Trop tard, les pêcheurs sont déjà partis se coucher !
On nous parle de Miguel et nous nous mettons à sa recherche dans toute la ville. Malheureusement quand nous trouvons Miguel il a déjà loué son bateau.
Le soleil commence à cogner et nous devons renoncer. En effet notre bateau pour Macapa part à 14h30 avec la marée haute. Notre visite d'Afua se limitera donc à la ville. Curieusement tous les locaux à qui nous avons parlé semblaient dire qu'il n'y a rien d'intéressant dans la région. Il faut donc bien aller de l'autre côte, à Belem pour voir ces paysages extraordinaires du delta de l'Amazone.

Direction cybercafé. La connexion étant meilleure ici que chez Alexandro, j'en profite pour mettre en ligne plein de photos et de vidéos dans les articles précédents (tortues à Cayenne, piste de Macapa, îles du salut).

31 juillet 2010

Ilha de Marajó

Depuis Macapa, mon idée était de traverser le delta de l'Amazone pour aller à Belém, y rester quelques jours avant d'entamer notre longue remontée de l'Amazone.
En réalité, pas besoin d'aller à Belém : on pourrait remonter l'Amazone d'ici ce qui nous épargnerait 3 jours de navigation monotone sur un fleuve qui fait plus d'un kilomètre de large. Sachant que nous naviguerons plus d'un mois pour arriver au Pérou, ce n'est pas du luxe.

Seulement voilà, aller à Belém, c'est 3 jours de navigation au travers des innombrables îles du delta de l'Amazone. Parait-il la partie la plus belle. Nous décidons d'aller passer deux jours sur une île du delta pour nous rendre compte sur place (voir la trace GPS de la traversée en bateau). Alexandro qui est en congé voulait visiter cette île depuis longtemps et décide de nous accompagner.

L'île de Marajó, en portugais Ilha de Marajó, est une île du Brésil située dans le delta de l'Amazone et du rio Tocantins. Elle est considérée comme la plus grande île au monde entouré d'eau douce. La ville de Belém est située au sud-est de l'estuaire du rio Tocantins, à l'opposé de Macapa où nous nous trouvons.

Le plan est le suivant : prendre le bateau vendredi 17h, retour dimanche 20h30. Lundi matin Alexandro part dans le sud voir sa famille. Il nous a proposé de rester chez lui mais nous décidons de prendre la route pour Santarem lundi matin. Sur l’île nous logerons à l'hôtel donc pas besoin d'équipement particulier, par contre lundi pour dormir sur le bateau de Santarem, nous aurons besoin de hamacs. Nous courons donc en ville acheter une paire de hamacs ("rede" en portugais) légers, les moustiquaires qui vont avec et des cordes. Nous revenons juste à temps pour le bateau.

Petit bateau sur l'amazone
Voici le genre de petit bateau qui circule sur l'Amazone

Sur le port, 3 bateaux partent pour l'île. On nous a avertis que les normes de sécurité sur le fleuve sont quasiment nulles. Nous choisissons le bateau le plus moderne. Pour une fois il y a plein de gilets de sauvetage à bord. Au début tout se passe bien, et puis la nuit tombe. Un grand écran diffuse un premier film sans le son, avec des sous-titres en portugais. Soudain, c'est la panne de courant ce qui n'est pas plus mal car Universal Soldiers III venait de commencer. Il commence à faire chaud puisque la clim était branchée sur le même circuit. Je sors sur le pont et là je réalise que tout l'éclairage du bateau est en panne, feux de position, etc... ça n'a pas l'air de déstabiliser le capitaine ni les bateaux que nous croisons qui continuent tranquillement.

afuaOn arrive à Afua et on s'installe à l'hôtel. Cette ville est surnommée la Venise de l'Amazone car tout est construit sur pilotis. Les bateaux n'accèdent à l'île qu'à marée haute. Au large on voit dériver de petits îlots végétaux. Tous les transports se font à vélo, il n'y a pas de véhicule à moteur ni de routes, mais des petits pontons en bois (ou en dur en centre ville).
afua

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Voiture de luxe équipée d'un vélo-radio

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On récupère directement les eaux de pluie dans le château d'eau




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L'ambulance (sérieusement !)

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Ce commerce affiche la liste de ses débiteurs. Sur une petite île c'est un moyen astucieux d'éviter les abus !!

26 juillet 2010

En route pour Macapa !

Dimanche matin, on part pour Macapa. Ce sera notre vraie première étape au Brésil (Oiapoque étant apparemment considérée par tous comme une ville frontière complètement à part). Pour atteindre la ville, on a une longue distance à parcourir à travers la forêt amazonienne (voir la trace GPS). Le problème est que la route est loin d être terminée et la plus grande partie du chemin se fait sur une piste. Or, on est à la fin de la saison des pluies. La piste a été bien ravagée pendant toute la saison et aujourd'hui, même si les pluies sont plus rares, elles sont d'une violence toute tropicale. La durée annoncée du voyage en bus oscille entre 6h et 30h. On peut prendre le bus ou un 4x4, plus cher. Nous partons du principe que si la route est bloquée par un bus, le 4x4 ne pourra pas passer et optons pour la première solution, plus économique.
Nous partons donc le matin en espérant prendre le bus de 10h (on nous avait dit la veille que les bus ne partaient plus que le matin) en espérant arriver le soir pas trop tard pour être accueillis par notre hôte brésilien.
Nous faisons nos adieux à Stetho qui rentre du travail à 8h en nous offrant des médicaments potentiellement utiles pour la suite du voyage. Après avoir traversé en pirogue, nous arrivons à Oiapok. Le bus climatisé de la "bonne" compagnie Amazontur est plein, le suivant par à 12h. Une autre compagnie, Busscar propose un départ à 11h. Le bus est vraiment pourri, sans clim mais nous voulons vraiment arriver tôt alors nous le prenons.
Un taxi nous conduit à la gare routière où l'on voit partir le bus de 10h, complet, avec des français bien sympas qu'on reverra par la suite. A 11h30 notre bus arrive. Il est réellement pourri mais on l'aime bien. Tant mieux car on va y passer 18h.
flickrLe début de la route se passe bien et on en profite pour dormir car on sait qu'après ce sera difficile. Rapidement on passe du bitume à la piste, et là le chauffeur fait des trucs incroyables avec son bus. Je ne savais pas que c'était possible ! Bien sûr au bout d'un moment on finit par s'embourber ainsi que les bus devant et derrière nous. Ainsi on rattrape rapidement le bus de 10h, on le double même à un moment et on aperçoit derrière une vitre pleine de condensation, les passagers frigorifiés qui tentent de se réchauffer en se couvrant jusqu'au cou. Vu de notre bus c'est plutôt rigolo. En effet il fait frais dans cette immense forêt qu'on ne quittera pas, donc pas besoin de clim, c'est même plutôt agréable de rouler avec toutes les vitres ouvertes.
Bon, on n'en est pas sortis !!
Essayez de pousser un bus !!La technique pour sortir un bus embourbé est toute simple : le camion devant le tracte avec une corde, ensuite à nous de tracter le suivant avant de partir. Bon il faut quand même récupérer la corde donc ça prend pas mal de temps chaque fois. Mais comment fait le premier camion, celui qui n'a personne devant lui ?? Eh bien les passagers poussent et ça prend 4h. Le temps que tous les bus du matin se retrouvent bloqués au même endroit !

flickr



flickrPlus tard il se met à pleuvoir, une pluie tropicale, d'une intensité incroyable. Voila qui va considérablement rallonger notre parcours. Je prends une photo depuis la fenêtre du bus : les petits indiens, pas du tout perturbés par cette pluie se mettent à jouer au foot.
video corde.

Un peu plus loin le cortège s'arrête sans raison apparente. Après discussion il apparaît que deux camions ont été braqués et on hésite à continuer. Détail important : depuis notre départ on est complètement isolés : personne ne s'est amusé à équiper l'Amazonie de relais GSM et personne n'a de téléphone satellite, donc pas de communications. Finalement après un moment, on décide de continuer en convoi. Les bus avanceront donc avec les camions en formation serrée, même très serrée. Vous avez déjà vu des tarés vous coller sur l'autoroute, en ville vous avez remarqué que les bus s arrêtent souvent à 15 cm l'un de l'autre, eh bien là c'est pareil mais avec un roulis et des creux indescriptibles dans la piste.

La nuit tombe et c'est là qu'en étant astucieux on peut transformer un bus pourri (mais avec l'avantage d'être à moitié vide) en lit digne des firsts d'Airfrance (en termes d'inclinaison, pour la propreté, c'est autre chose). La plupart des sièges s'inclinent mais comme le système d'arrêt est mort ils tombent sur le siège suivant (où alors c'est exprès mais ça ne fonctionne pas sur tous). Inclinez à l'horizontale les sièges devant et derrière vous, vous disposez d'un lit de 2m, bien plat à condition de bien vous positionner. Calé entre la ligne des sièges voisins d'un côté et les fenêtres de l'autre, vous êtes confortablement installé et suffisamment calé pour ne pas sentir le roulis. Ensuite c'est comme à l'avant d'un bateau à moteur qui tape fort. Il ne faut pas être trop sensible mais même avec la pire piste on peut s'endormir.

On nous annonce une arrivée à 21h puis 3h puis 6h. Finalement à l'arrivée du bus on prendra un taxi et Alexandro, notre hôte brésilien nous attendra en bas de chez lui à l'arrivée du taxi !!
On trouve difficilement nos mots en portugais pour exprimer notre gratitude surtout lorsqu'il nous propose une douche et un bon lit ! Comme nous sommes deux il nous offre même son lit pour dormir sur un matelas.
Merci Alexandro

25 juillet 2010

Un pont entre la France et le Brésil

La frontière entre la Guyane et le Brésil se trouve sur le fleuve Oyapok. Pour l'instant le seul moyen de traverser est de prendre une pirogue. Il en existe de grandes, les orpailleurs arrivent même à transporter, à cheval sur deux pirogues, des pelleteuses jusque loin dans la forêt. De là leur activité fait des ravages car ils déversent en quantité du mercure dans le fleuve. Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec un militaire de l'armée de l'air française dont l'action contre les orpailleurs reste symbolique.

Partout en Guyane, nous avons été surpris par la quantité de produits importés de métropole. Tous les aliments sont importés, principalement en avion. Y compris les tomates. On nous a dit qu'il était interdit d'aller acheter ses tomates de l'autre côte du fleuve (à cause des OGM), du coup elles prennent l'avion. J'ai même acheté un jus de mangue en bouteille : embouteillé en Belgique!
Ici l'octroi de mer (et non pas de maire, merci Nicolas !) remplace grosso modo la TVA. Les productions locales sont fortement taxées. Donc même les agriculteurs motivés sont rapidement découragés.
Comme à la Réunion le coût de la vie est très élevé.

flickrUn pont est en construction sur l'Oiapok, il reliera la Guyane au Brésil. Ce sera un bouleversement pour la région. Qu'adviendra-t-il de St Georges ? Aujourd'hui c'est une charmante ville étape avant le Brésil, mais le pont contournera la ville...
La Guyane qui ne produit pas grand chose sera vite inondée de produits brésiliens...