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01 décembre 2010

L'arbre de pierre (jour 3)

Nous nous levons plus tard que d’habitude, à 6h du matin, et retournons tranquillement à la laguna colorada. Mais arrivés là, surprise, nous avons vraiment du mal à reconnaitre l’endroit où nous étions hier soir car l’eau a complètement changé de couleur !! Nous avions beau être prévenus, c’est incroyable !
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Nous nous promenons tranquillement autour, la glace craque sous nos pas.
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Un peu plus loin nous apercevons comme une brume. Nous nous approchons et découvrons une source d'eau chaude qui se déverse dans le lac pour le plus grand bonheur des flamants roses !
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Les couleurs sont extraordinaires, le lac prend des teintes bleues et vertes par endroits.
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Nous reprenons notre route. Voici d'étranges roches éparpillées dans le désert : "l'arbre de pierre"

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Un peu plus loin, nous rencontrons une multitude de lacs : le lago Honda (ce qui signifie qu'il se trouve plus bas que la route).
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Nous ne sommes pas les seuls touristes dans cette zone
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Dans toutes ces lagunes, le blanc n'est pas du sel mais un mélange de minéraux comme le souffre qu'on sent bien.
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Le lac suivant : Charcota
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Un lac sec : Ramaditas ou arco iris
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Un nouveau lac rempli de flamants roses. Le lac Hedionda (du même nom que le lac du 1er jour).
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Puis le dernier lac : Cañapa
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Point de vue sur le volcan Ollaque (en activité)
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Partout dans la région nous observons d'étranges mousses vertes dures qui semblent recouvrir les rochers. Ce sont des Yareta, une sorte de corail vert qui pousse au rythme d'1 cm par an. On observe de petites bulles de sève à la surface, les paysans l'utilisaient comme combustible mais c'est désormais interdit.
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Marta, notre cuisinière nous a encore préparé un excellent repas
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Un peu plus loin, nous arrivons au village de San Juan. Petite pause, visite d'un musée pas très intéressant et soudain nous apercevons 3 énormes cactus !
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Finalement nous arrivons à Villa Candelaria (3700m) où nous passerons la nuit dans une chambre faite de briques de sel.
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30 novembre 2010

Le désert de Dali (jour 2)

Réveillés à 5h, nous continuons notre ascension des superbes montagnes de la région de Tupiza. Nous passons près du lago Amarillo (coloré en jaune par le soufre). Nous nous arrêtons plus loin près du lago Hediondo où, pour la première fois, nous voyons des milliers de flamants roses.
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Une petite pause à un étrange endroit où tout est recouvert de vert : Bofedades de Quetera.
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Une autre lagune : Kollpa laguna
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Et nous traversons le Salar de Chalviri
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Un peu plus loin on se croirait dans un tableau : c'est le désert de Dali
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Et nous arrivons à la Laguna Verde (colorée par de l'oxyde de cuivre), un endroit magnifique au pied du volcan Licancabur proche de la frontière Chilienne. Les scientifiques étudient les micros organismes vivant dans la lagune. La NASA en particulier vient régulièrement et a même testé son robot Speevy au sommet du volcan.

Nous revenons légèrement sur nos pas pour nous baigner dans des eaux thermales (bravo Winch qui se débrouille toujours pour éviter les foules de touristes). Quel plaisir de se relaxer dans des eaux chaudes en buvant le Pisco local alors qu'il fait si frais dehors !

Nous continuons notre ascension jusqu'à 5000m pour observer des geysers.

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Puis nous redescendons pour finir la journée avec la visite de la laguna Colorada d'une intense couleur rouge. Cette couleur vient de l'oxyde de fer qui est capté par des algues rouges. Ces algues colorent le lac dès qu'elles sont agitées par du vent. Nous verrons demain matin que par temps calme le lac a un tout autre aspect. La laguna colorada abrite également des micro-organismes rouges très particuliers auxquels les scientifiques s'intéressent de près.
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Finalement nous passons la nuit tout près, à Huayllajara, 4325m.

Voici la vidéo de cette journée spéciale :

29 novembre 2010

Les montagnes de Tupiza (jour 1)

Nous nous retrouvons à 7h30 à l'agence pour un petit déjeuner. Rapidement nous chargeons toutes nos affaires sur le 4x4 et prenons la route.

Notre véhicule est une Toyota Land Cruiser, l'agence en possède 8 et notre meccano qui travaille avec plusieurs agences me dit que c'est ce qu'on trouve de mieux ici, mieux que les Nissan Patrol ou que les fragiles Mitsubishi. En effet, notre 4x4 semble en bon état pour la Bolivie, nous sommes rassurés. Je demande au meccano de quelle année est le véhicule, il me répond qu'il a 20 ans !! Il faut dire que nous sommes tellement habitués à voir des épaves dans la région que ce 4x4 nous semblait presque neuf !!
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Notre guide "Winch" a 10 ans d'expérience, il a été le premier à ouvrir la route que nous emprunterons le 1er jour. Aujourd'hui il préfère travailler en ville comme mécanicien pour rester près de ses 5 enfants et on le comprend car en haute saison les chauffeurs sont sur la route 25 jours par mois !
Nous avons donc de la chance d'être avec lui, doublement car en cas de panne, nous sommes entre de bonnes mains.
Le premier jour nous traversons les montagnes de la région de Tupiza, empruntant une route peu fréquentée par les agences ce qui nous permettra d'observer de nombreux animaux.

Nous commençons avec un paysage de Far West comme la veille à cheval.

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Aguanopampa (caca de lama en Quechua) est une plaine où les lamas se rassemblent par milliers.
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Nous déjeunons dans un village fantôme, abandonné en même temps que la mine voisine.
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Nous faisons une pause à San Pablo de Lipez. Il fait un soleil de plomb et les rues sont désertes. On se croirait dans un western

Plus loin nous voyons des vizcacha, sortes de gros lapins-écureuils (comme au Macchu Picchu).
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Egalement les cousins sauvages des lamas.
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Toujours dans le style western, ici on se croirait à Monument Valley.
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Nous traversons quelques villages très pauvres. Les maisons (comme celle ou nous dormirons) sont faites d'adobe (briques de terre crues) et le toit de chaume.

Les habitants vivent de la laine et la chair de lama. Ils troquent ces marchandises tous les mois à Tupiza, et une fois tous les 6 mois en Argentine. Les hommes vont parfois chercher du travail en Argentine toute proche et où les salaires sont bien meilleurs.
Le gouvernement d'Evo Morales s'est lancé dans un vaste plan d'équipement électrique.
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Ainsi, toutes les maisons sont équipées en panneaux solaires, batteries, ampoules, et prises 12v. Les villageois remboursent chaque mois 100 bolivianos (10€) à la façon d'un microcrédit. Comme beaucoup de paysans ne lisent pas l'espagnol (on est au pays Aymara), la notice est illustrée.
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Nous dormons à Kollpani (4250m), le point culminant de la journée.

23 novembre 2010

Les mines d'argent de Potosi

Nous prenons le bus de nuit pour Potosi, l'une des villes les plus hautes du monde (4090m). Grâce à ses mines d'argent exploitées depuis 500 ans, cette ville fut à une époque la plus riche du monde. L'exploitation se poursuit aujourd'hui dans des conditions techniques qui ont peu évoluées depuis l’époque coloniale, où le travail était fait par des esclaves. La mastication des feuilles de coca aide à supporter ce terrible travail souterrain en haute altitude (le Cerro Rico où se trouvent les mines culmine à 4824m). A tel point qu'au XVIème siècle l’église, après avoir déclaré la coca satanique, a encouragé son utilisation afin de faire plus de profit au dépend des esclaves africains qui mourraient en travaillant dans d’atroces conditions.

La visite de la mine n'est pas sans risques comme nous le rappellent nos livres. Nous apportons donc le plus grand soin au choix de l’agence qui nous y emmènera. Nous opterons pour avec la seule agence crée et gérée par des mineurs et nous ne le regretterons pas.
Notre guide, Reynaldo Ramirez Uzeda, nous emmène d'abord dans le quartier des mineurs pour nous équiper. Le matériel est très basique et les mineurs que nous croiserons n'ont pas mieux : bottes en caoutchouc, pantalon et veste imperméables (non respirant), casque et lampe frontale électrique avec une lourde batterie accrochée a la ceinture. Ces vielles lampes encombrantes éclairent infiniment moins que nos frontales à piles ! Un simple foulard autour du cou filtrera l'air.

P1060312Ainsi équipés, nous allons faire des achats. D'abord des cadeaux pour les mineurs : feuilles de coca et catalyseur (une pate qui accélère considérablement l’effet de la mastication), jus d'orange et ce qu'ils apprécieront le plus : de l'alcool potable à 96 degrés ! Enfin, pour la démonstration finale : un bâton de dynamite, un détonateur, une mèche, et du chlorure d'ammonium pour amplifier l'explosion. Et c'est parti, direction la mine !

P1060304La mine s’étend à perte de vue. La montagne (le Cerro Rico) est un vrai gruyère, il y a des centaines d’entrées et les mines communiquent toutes entre elles. Toute la zone est très sale, les ordures jetées par terre se sont accumulées. Malheureusement, depuis 4 mois en Amérique du sud, nous sommes habitués à ce spectacle qui ne nous choque plus.


Comme les mineurs nous donnons un nom à notre groupe. Nous sommes 6 avec Reynaldo, Romain (un parisien très sympa que nous avons rencontré le matin à la gare et que nous recroiserons plusieurs fois dans les mois qui viennent) et deux belges.

Nous entrons dans la mine.
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Nous sommes dans une des sections les plus modernes, équipée de tuyaux d'air comprimé capable d'actionner un marteau piqueur. Mais cette utilisation est très rare probablement à cause de son coût et le travail se fait principalement à la main. Cette mine est une coopérative, les mineurs travaillent seuls ou en petit groupe et vivent de la vente du minerai qu’ils récoltent.
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D'autres mines sont privées et salarient les mineurs, mais ici le rêve est entretenu par l'exemple d'un mineur devenu richissime.

A mesure que nous nous enfonçons, l'air devient moins respirable. Dès que l’on accélère le pas, il devient difficile de récupérer son souffle au travers du foulard en tissu, aussi beaucoup de mineurs ne s’embarrassent pas d'une telle protection.
Les poutres en bois qui soutiennent la voûte sont en très mauvais état, beaucoup sont partiellement rompues et la voûte commence à s'affaisser. Nous progressons en marchant la tête baissée lorsque la hauteur le permet, parfois à genoux ou même en rampant.
P1060260Les mineurs que nous rencontrons ont entre 23 et 52 ans. La plupart a commencé à travailler vers 13 ans. Certains ont commencé la journée à 5h ce matin et il est 16h. Notre visite est une distraction pour eux et ils apprécient nos petits cadeaux, surtout l'alcool à 96 degrés. Ils nous expliqueront, et tenteront de nous démontrer que c'est moins nocif que la bière ou le whisky.
Un lourd chariot sur des rails endommagés permet de sortir le minerai. C'est vraiment très lourd à déplacer, même à quatre : deux personnes poussant et les autres tirant avec des cordes.
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Le chargement et déchargement du minerai sont des opérations très éprouvantes, d'autant plus que cela remplit l'air de poussière le rendant irrespirable.
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Dans certains secteurs il fait très froid, mais la température monte facilement jusqu’à 45 degrés dans les galeries les plus étroites.
P1060232Les mineurs passent plus de temps éveillé dans la mine qu'à l'extérieur, ils nous racontent qu'à l'âge de la retraite beaucoup n'arrivent pas à se faire à la vie à l'air libre et préfèrent retourner à la mine. Souvent ils tombent malades et leur santé se dégrade rapidement. Les mineurs ont leur propre divinité, fruit d'un syncrétisme religieux. C’est le Tia (nom dérivé de la prononciation Quechua de l'espagnol "dios") qui règne quelque part entre le ciel et l'enfer, notions introduites par les espagnols.
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Comme on le voit sur la photo, les mineurs l'honorent en toute occasion apportant des offrandes comme : cigarette, alcool, coca, boissons et nourriture... bref tout ce que les mineurs aiment consommer.

La visite de la mine nous a permit de bien nous rendre compte de ce qu’est la vie et le travail dans ce monde souterrain. Ce qu’on avait du mal à l’imaginer juste avant est maintenant une réalité bien concrète ancrée dans nos esprits. Pendant quelques heures nous avons vu le quotidien des mineurs, nous avons discuté avec eux, rampé et transpiré en respirant le même air. Certains étrangers poussent l'expérience jusqu'à aller travailler un mois à la mine comme ce médecin français dont notre guide, Reynaldo nous a parlé.


Après la visite de la mine nous passons aux travaux pratiques : manipulation de dynamite. On prend le bâton de dynamite, on l'ouvre, l'intérieur contient une pâte verte semblable à du wasabi. On coupe cette pate verte en 3 morceaux pour en faire une sorte de boule comme si c’était de la pâte à modeler. On plante le détonateur dedans, et on enfonce la mèche. On place le tout dans un sac plastique contenant le chlorure d'ammonium. Après avoir allumé la mèche, on a environ 2 minutes et boum !


Notre guide nous conduit à l'usine où le minerai est raffiné avant de quitter le pays pour être transformé en argent à l'étranger.
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14 novembre 2010

La route la plus dangereuse du monde

En septembre 2006 Mathias (qui a toujours des trucs rigolos) m'a envoyé un diaporama powerpoint montrant une route spectaculairement dangereuse en Bolivie. Je m'en souviens encore si bien que j'ai pu retrouver le document disponible ici. Voici les principales photos qu'il contenait :

Aujourd'hui une autre route, moins dangereuse, a été construite pour les camions mais l'ancienne route existe toujours et les gens d'ici l'appellent la route la plus dangereuse du monde, ou "death road".

La route part à 4850m d'altitude et arrive en bas à 1080m, ce qui représente un dénivelé d'environ 3800m sur une longueur de 63km. Ce matin nous partons à vélo nous faire cette impressionnante descente, sans doute la plus longue au monde. Cliquez ici pour voir notre trace GPS.

PACHA ADVENTURE 14-11-10 F 028

Voici une vidéo :


et notre diaporama :

06 novembre 2010

Huayna Potosí : notre première ascension à 6000m

Le Huayna Potosí est une montagne en Bolivie, située à environ 25 km au nord de La Paz dans la Cordillera Real. Le sommet, couvert de glace toute l'année, est l'un des plus beaux et plus célèbres du pays.
C'est le grand mont blanc au centre de la photo.
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Nous décidons de tenter son ascension en 3 jours. Nous partons à 3 avec Hervé (un ami français que nous avons rencontré sur le lac Titicaca) accompagnés de deux guides expérimentés, ainsi, si quelqu'un se sent mal il pourra rentrer avec l'un des guides tandis que les autres continueront.
La veille nous avons rencontré des touristes qui ont du faire demi tour avant d'atteindre le sommet. Ils n'ont cependant pas regretté l'aventure et nous ont prévenus que ce serait difficile.
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Nous commençons par nous familiariser avec l'utilisation de notre équipement : crampons, piolet, baudrier et corde.
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Notre guide, "super Mario" nous fait pratiquer différentes techniques de marche avec les crampons : marche en zigzag, pas latéral : croisé pour monter mais pas à la descente, montée et descente frontales, puis escalade et finalement descente en rappel :
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Chargés de tout notre équipement nous nous mettons en route vers le 2ème camp de base (5130m). Comme nous venons de passer plusieurs semaines dans des villes de montagne au Pérou, nous sommes acclimatés à une altitude d'environ 3000m.
En dépassant les 5000m, nous commençons à sentir le manque d’oxygène. Nous mâchons des feuilles de coca pour nous aider et buvons beaucoup de maté (infusion) de coca.
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Nous arrivons en début d’après midi au refuge :
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Après un bon déjeuner nous essayons de dormir car nous entamerons l'ascension à 1h du matin (pour avoir de la glace bien dure). Un demi comprimé de stilnox nous aide à trouver le sommeil et nous permet de partir frais, à la lueur de nos lampes frontales.
Nous avons plus de 1000m de dénivelé à grimper avec des crampons en seulement 6h. Nous partons donc avec la charge minimum (petit sac à dos) et laissons le reste au refuge. Il fait très froid et, pour la première fois depuis le début du voyage nous utilisons tout notre équipement (sous vêtements thermiques, 2 polaires,...)
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Nous marchons en rythme avec la respiration qui doit rester lente. Il faut éviter de transpirer car il fait très froid, marcher lentement, mais sûrement. Nous grimpons, et parfois escaladons...
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Nous passons des obstacles spectaculaires :
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Vers 6h nous avons droit à un magnifique lever de soleil sur la montagne :
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L'ascension continue...
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Le sommet est en vue, nous sommes déjà au dessus des 6000m et désormais chaque pas demande un effort considérable. Je compte 3 respirations pour faire seulement un pas.
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Mais nous sommes récompensés par une vue magnifique :
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Et nous arrivons finalement, le sommet, à 6188m !
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Nous rentrons à La Paz le soir même, épuisés mais heureux !