08 janvier 2011

Le parc Pumalin et les vieux Alerces (ou Lahuan)

Le parc Pumalin, fermé après l’éruption a rouvert ses portes il y a 15 jours seulement. Il n'existe encore aucune carte et peu de sentiers sont réhabilités. Heureusement Nicolas nous les indique.

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Le parc, géographiquement proche de ceux que nous avons visités précédemment, est beaucoup plus proche de l’océan. L’humidité y est plus importante et ça se voit dans la végétation.

Nous passons près d'une cascade, puis d'une seconde.

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Nous voyons plusieurs Alerces vieux de 2000 ans
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Et finalement nous allons rendre visite au plus âgé qui a environ 3000 ans.
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Ces arbres qui poussent très lentement (quelques millimètres par an) ont une sève très concentrée qui protège leur écorce des insectes mais malheureusement pas des hommes qui en font des bouchons. Les arbres ne supportent pas cela et meurent lentement. La surexploitation a décimé les forêts.
Notre vidéo du parc :


Le soir, de retour à Chaiten, nous campons sur la place centrale de la ville fantôme. Le chien Olivier me suit partout.

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Il est très bien éduqué : quand nous mangeons il se tient à distance, il nous suit mais attend toujours à l'entrée des magasins ou maisons que nous visitons, et le soir il dormira devant l'entrée de notre tente.

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Pendant la nuit il nous réveillera en aboyant chaque fois que des gens s'approcheront. Dès qu'on lui manifeste un peu d'intérêt il se roule par terre pour jouer.

Chaiten : 2 ans après l'apocalypse

Le bus nous dépose à un carrefour désert et nous partons comme toujours à la recherche du centre d'informations (pour le parc Pumalin) et du terminal de bus (pour nous rendre à l’étape suivante). On croise quelqu'un qui nous dit qu'il n'y a ni l'un ni l'autre ! Et bientôt nous commençons à comprendre...
Chaiten n'est pas une ville comme les autres, elle figure sur certaines de nos cartes en très gros et pas du tout sur d'autres, quant au guide du routard, il ne la mentionne même pas. C'est qu'elle a été effacée des cartes récentes !
La place centrale abandonnée où l'herbe a poussé rappelle vaguement les photos de Tchernobyl.
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De même que l'aire de jeux voisine. Seule une voiture qui passe donne un signe de vie.

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En mai 2008, après 9000 ans d’inactivité, le mont Chaiten qui n’était même pas répertorié comme un volcan est entré en éruption, projetant des cendres tout autour dans le parc Pumalin et la ville de Chaiten. Les habitants ont été immédiatement évacués et il n'y a pas eu de victime.
Nous connaissions l'histoire mais ne savions pas à quoi nous attendre, certains nous ont même dit que la ville était occupée par l’armée et qu'il était impossible de s'y installer, même pour une nuit.
Toute une partie de la ville est encore ensevelie.

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Dans la zone déblayée ce n'est pas forcément mieux...
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On croise surtout des fantômes... et des chiens. Celui que nous appellerons Olivier nous suit partout.

Nous trouvons finalement l'ancien terminal de bus, en ruine, et y rencontrons Nicolas qui va nous conduire au parc Pumalin et au volcan.

Nous passons de nombreux contrôles de police et des guardaparque. La route du parc traverse l’aérodrome de Chaiten. Soudain je regarde dans le rétroviseur et je vois un avion qui s’apprête à décoller juste derrière nous ! Sur le côté, il y a des manches à air et un hangar : la piste d'atterrissage n'est autre que la route !

Plus on se rapproche du volcan, plus on mesure l'importance des dégâts. Le cratère dégage beaucoup de fumée :


On se croirait en hiver sur cette photo, seule la colline verte derrière indique qu’on est en plein été et que tous les arbres blancs sont morts.

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A perte de vue s’étend un paysage désolé.

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Les collines au premier plan sont les bords du cratère (5km de diamètre) et derrière on aperçoit le dôme de lave fumant. De toutes les éruptions connues, la lave de ce volcan est la deuxième plus dense.

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Le dôme de lave :
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Nous nous reposons sur une jolie plage de sable volcanique noir.

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Après la catastrophe le gouvernement prévoyait d'installer la nouvelle ville ici, interdisant à quiconque de se réinstaller sur l’ancien site. Un important port de commerce était prévu à la place de cette plage. Mais le projet fut abandonné après les élections.

07 janvier 2011

Futaleufu et passage au Chili

Aujourd'hui nous partons pour le Chili pour essayer de nous rendre au parc Pumalin. Le réveil sonne à 5h, c'est l'heure de prendre une bonne douche chaude qui sera peut-être la dernière avant un moment. Ensuite nous replions tout et préparons nos sacs avant de quitter le camping pour nous rendre à pied au terminal de bus.
Les formalités de douane sont - comme d'habitude - interminables pour ne pas dire ridicules et on me fait remplir un formulaire spécial pour déclarer que j'abandonne mes tomates séchées qui représentent une grave menace pour l'agriculture du Chili. Ensuite le douanier me demande de le suivre jusqu'à la poubelle où il les dépose solennellement.

De la frontière, un autre bus nous conduit à Futaleufu. C'est un joli village entouré par les montagnes et réputé pour ses rivières : 3ème spot mondial de rafting parait-il !
L'office de tourisme renseigne sur les bus mais ignore tout du parc Pumalin, pourtant voisin. Pour en savoir plus nous devons nous rendre à Chaiten mais il n’y a pas de bus avant le lendemain matin 6h. Pas franchement ravis d'être coincés là, nous essayons de faire du stop et rencontrons sur la route un groupe de 15 israéliens qui ont eu la même idée.

Après 2h sans succès, nous nous résignons et allons au camping. Surprise, c'est un endroit magnifique, tout propre, avec de l'eau chaude et des barbecues, au bord d'une jolie rivière. Nous nous couchons tôt pour repartir le lendemain à 6h pour Chaiten.

05 janvier 2011

Retour à Esquel

Finalement, après deux dernières balades nous récupérons nos gros sacs au centre d'information et rentrons à Esquel en stop. De retour au camping où nous avions laissé le reste de nos affaires, nous installons la tente et, après 3 jours dans les bois, douche, laverie et internet (cela fait plus d'une semaine que nous ne nous sommes pas connectés pour mettre à jour le blog).
Le lendemain il n'y a pas de bus et nous sommes donc coincés un jour de plus à Esquel. J'en profite pour rattraper une bonne partie du retard accumulé dans le chargement des photos du blog. Je dois également acheter un nouvel adaptateur SD/USB, j'en suis à mon 3ème, c'est vraiment fragile ces choses là !

03 janvier 2011

Parc naturel "Los Alerces"

En ce premier lundi de l'année, tous les distributeurs de billets de la ville sont vides... sauf un ! Après avoir fait le plein de nourriture et nous être bien informés à l'office du tourisme, nous prenons un bus pour le parc. A l'entrée, on nous fait payer un "tarif étrangers", quatre fois plus cher que pour les argentins. Nous y étions habitués en Bolivie mais ici je trouve ça scandaleux, surtout pour les quelques boliviens et péruviens de passage.
Ce parc est immense et contient de nombreux lacs, plages, espaces de camping dont certains sont gratuits. Nous y passerons deux nuits et ferons de nombreuses randonnées en confiant aussi souvent que possible nos gros sacs aux "gardaparque" ou dans des boutiques pour marcher légers.

Nos promenades nous conduiront à deux Alerces (ou lahuan en langue Mapuche), ce cousin du cyprès qui donne son nom au parc. Le lahuan solitaire, un jeune de 300 ans et finalement le vieux lahuan de 800 ans, impressionnant car si vous le regardez de près vous verrez qu'il a survécu après avoir été décapité :

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Il y a aussi dans le parc un lahuan de 2600 ans qu'on ne peut voir qu'en payant une excursion en bateau scandaleusement chère. Le plus vieux, âgé de 3625 ans, se trouve au Chili.

D'autres cousins du cyprès aux jolies couleurs cannelle :

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Autour du lago verde, l'eau prend une couleur splendide !

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02 janvier 2011

On the road again

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Il a plu une bonne partie de la nuit et ce matin il fait mauvais : une pluie soutenue et un brouillard épais. Nous rentrons à Bariloche, rendons la voiture et prenons le premier bus pour El Bolson, ville dont le micro climat célèbre nous donne l'espoir d'y trouver du beau temps. Mais arrivés là, c'est encore pire ! Je négocie avec le chauffeur pour rester dans le bus jusqu'à Esquel.
Arrivés là, il ne pleut plus et nous nous installons dans un camping en ville.