20 février 2011

Dientes de Navarino 5 : le lago Martillo

A partir de ce moment, c’est Vineta qui nous guide et elle se montre particulièrement douée pour trouver ou retrouver le sentier même lorsqu’il est très mal balisé. Nous remontons récupérer le circuit des Los dientes là où nous l’avions quitté en passant par un chemin rocailleux. De là nous avons un panorama sur la vallée que nous quittons.
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Ensuite nous grimpons jusqu’à un premier lac, puis un second, splendide, au bord duquel nous déjeunons.
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Le soir nous trouvons un lieu de campement parfait, entouré de petits arbustes qui nous protègent du vent au bord du lac Martillo. Nous nous réchauffons avec un feu.
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Et voici la vidéo de cette incroyable journée :

19 février 2011

Dientes de Navarino 4 : retour à la boussole dans les marécages

Nous aurions aimé rester une journée au bord du lac pour pêcher, mais nous n’avons malheureusement pas pris d’hameçons. Nous décidons de rentrer par un autre chemin non balisé : au lieu de passer par la crête, nous allons suivre un chemin parallèle en longeant la montagne par la plaine, plus bas. C’est assez marécageux et nous ne savons pas si nous pourrons passer. Si nécessaire nous avons assez de provisions pour faire demi-tour et repasser par la montagne. Ayant en mémoire notre récente aventure du Paso del Viento, je décide de filmer l’aventure. Malheureusement pour vous, nous sommes arrivés sans encombre, sans nous retrouver bloqués par une grosse rivière, un précipice ou même un marécage impénétrable ! Mais c’est un bon moyen de vous faire partager de superbes paysages. Du coup je continuerai à filmer jusqu’à l’arrivée. Les images sont parfois mal cadrées car sans rétro éclairage, l’écran de mon appareil photo reste noir.


Nous retraversons le marécage recouvert de mousse, de là nous passons la rivière traversée à l’aller, puis une autre. C’est facile grâce au travail des castors : nous pouvons marcher sur leurs barrages, ou passer sur une souche qu’ils ont abattue. Nous continuons à travers ce genre de paysage 4-5h en essayant de suivre le cours de la rivière qui descend du lac où nous avons campé 2 jours plus tôt. Cela nous amène à traverser une première forêt, puis une seconde.
Finalement nous voyons apparaitre le paysage typique du pays des castors : d’innombrables arbres morts et de grands barrages.
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C’est le lac où nous avons campé il y a 2 jours ! Nous faisons un grand feu et dînons après avoir installé le campement.

18 février 2011

Dientes de Navarino 3 : le refuge du bout du monde

Le lendemain nous retrouvons le sentier qui part vers l’est, quitte le plateau pour traverser la forêt bordant la montagne là où elle est moins profonde, et grimper jusqu’au sommet. Là haut, nos efforts sont largement récompensés par un vue extraordinaire. Nous voyons successivement chaque côté de l’ile.
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Vers l’ouest (d’où nous venons)
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Vers le sud (nous allons continuer sur cette crête)
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Vers l’est
Nous continuons vers le sud, suivant la crête…
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…et voyons bientôt apparaître le lac Winhond (délimité au sud par la fine bande de terre qu’on voit sur la photo), les iles Lennox et Nueva et devinons l’ile du Cap Horn.
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Nous avons bien de la chance car il fait grand soleil et la vue est complètement dégagée. Le sol est partout recouvert d’éboulis rocheux. Nous progressons sur la crête puis descendons un peu…
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Vue arrière (on voit Vineta qui arrive)
…jusqu’à une sorte de grand cratère avec un lac au milieu. Voici la vidéo de cette partie :

Nous longeons le lac toujours vers le sud et, arrivés au col, alors que nous pensions redescendre, nous nous retrouvons sur un long plateau aride avec une forêt d’arbustes à l’autre bout. A l’abri dans ce bosquet, nous faisons une pause pour déjeuner. Quelques gouttes commencent à tomber lorsque nous nous remettons en route. Soudain lorsque nous arrivons dans une grande forêt humide la pluie se met à tomber très fort, puis rapidement de gros grêlons. Il n’y a aucun abri alors nous continuons à avancer. Les coups de tonnerre durent vraiment longtemps. C’est la première fois que j’entends cela. La pluie se calme bientôt laissant un sol glissant dégorgeant d’eau avec partout des flaques boueuses. Nous progressons difficilement sur le chemin qui très abrupt et obstrué par de grands arbres. Avec nos sacs très hauts il faut nous contorsionner pour passer en dessous. Finalement nous sommes trempés mais bien heureux lorsque nous arrivons en bas.
Après avoir traversé une rivière sur une vieille souche, nous traversons un petit bois avant de nous retrouver dans un interminable marécage recouvert par des mousses qui forment une sorte de plancher végétal sur lequel nous marchons une bonne heure.
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Le décor est inhabituel et c’est très agréable et reposant pour nos pieds meurtris par des semaines de marche sur des cailloux. Par moments nous devons enjamber des trous entre les mousses. On dirait de simples flaques de boue mais lorsque j’en sonde une avec mon bâton, je suis stupéfait de le voir s’enfoncer sans aucune résistance ! C’est tellement profond que je n’arrive pas à atteindre le fond !
Encore quelques efforts, nous traversons une nouvelle rivière et enfin arrivons au refuge : une grande cabane en bois avec un vieux poêle et des couchettes un peu crasseuses.
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Tout autour du refuge les arbres ont été grignotés par les castors.
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Nous allons nous promener au bord du lac, tout au sud de l’ile. C’est ici que nous concluons notre périple vers le sud commencé 6 mois plus tôt, après l’Amazonie. Bientôt notre route repartira vers le nord.
Depuis que nous avons quitté le dernier campement, l’eau des rivières est rougeâtre (peut être à cause de la mousse). Pas de chance, notre filtre est bloqué mais le poêle à bois nous permet de bouillir l’eau sans vider nos réserves de gaz. Ainsi nous n’avons pas à utiliser les pilules de purification. En plus il nous réchauffe et fait sécher nos chaussures, le grand luxe !

17 février 2011

Dientes de Navarino 2 : campement au pays des castors

Le lendemain matin après une dernier coup d’œil sur notre lac paisible…
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… nous passons une cascade et entamons l’ascension d’une paroi raide et boueuse (à droite entre les rochers sur la photo).
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Une heure plus tard, nous trouvons au sommet un plateau rocailleux. Nous suivons une rivière, passons un premier lac puis un col :
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… pour arriver sur un plateau rocheux.
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Nous laissons là nos sacs pour aller admirer la vue depuis un point haut. Puis revenons en nous amusant à glisser sur la neige qui forme de grandes taches blanches bien épaisses sur les rochers.
Voici une vidéo du panorama que nous avons de ce point de vue :


Après avoir passé un second col, nous arrivons à un grand lac que nous longeons à flanc de montagne en traversant quelques plaques de neige.
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Finalement nous arrivons au Paso de los Dientes, point de vue sur les pointes rocheuses en forme de dents. Il fait très beau et nous déjeunons là, près d’un ruisseau d’eau pure.
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Nous avançons un peu et voyons apparaitre une grande vallée vers le sud.
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Sur cette photo notre campement des jours 2 et 4 est complètement à gauche du lac dans la lisière de la forêt.
C’est là que nous quittons le sentier pour progresser plus au sud jusqu’au lac Winhond qui se trouve au bout de l’ile. Nous reviendrons ensuite ici pour rentrer en terminant la boucle du circuit de "los dientes de Navarino". Nous descendons jusqu’au lac où nous identifions de bons emplacements de campement. Puis nous traversons une forêt en montant jusqu’à un grand plateau dégagé qui part vers le sud et est bordé à l’est par une montagne rocailleuse entourée de forêt et à l’ouest par de la forêt et plus bas une prairie marécageuse pleine de lacs. Là, plus de trace du sentier !
Nous pensons que chemin continue vers le sud et le cherchons en vain jusqu’au bout de plateau. En réalité il passe par le sommet de la montagne un peu plus à l’est, et au retour nous reviendrons par la vallée, à l’ouest. Nous ne trouvons pas et il se fait tard. Le plateau nous semble trop marécageux pour camper alors nous rebroussons chemin jusqu’au campement identifié plus tôt. Nous passons devant notre premier barrage de castors.
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Nous campons à la lisière de la forêt, au bord d’un lac entouré d’une quantité incroyable d’arbres morts au tronc blanc. Nous avons un splendide coucher de soleil.
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Nous dînons, faisons un grand feu et voyons arriver un jeune Australien complètement perdu qui campe de l’autre côté du lac. Il vient nous demander le chemin du circuit de los dientes. Il a cherché en marchant 2h dans la vallée (sud) par laquelle nous rentrerons et dit que c’est très marécageux.

16 février 2011

Le trek le plus austral du monde : Dientes de Navarino

Jour 1 : départ de Puerto Williams
Au début nous n’avançons pas très vite. C’est normal, c’est le premier jour, cela fait déjà 3h que nous piétinons en ville avec nos sacs qui sont lourds, chargés avec 8 jours de nourriture et. Nous marchons une bonne heure sur une piste avant d’atteindre le début du sentier. Il part dans la forêt, très bien indiqué puis monte rapidement.
Un peu plus haut dans la forêt, nous avons une jolie vue sur la ville.
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Puis le sentier traverse une forêt…
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…et continue de grimper jusqu’au sommet, où se trouve un énorme drapeau chilien.
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De ce mirador face au canal de Beagle (au nord) on aperçoit Ushuaia au loin.
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Voici une vidéo du début de cette rando :


Nous continuons un moment vers le sud sur la montagne et bientôt un très joli lac apparait en bas dans une vallée à l’ouest.
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Nous progressons un moment sur la crête puis à flanc de montagne sur des éboulis rocheux.
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Nous suivons un mauvais chemin qui se dirige un peu plus bas dans une forêt puis revenons sur nos pas. Nous ne le savons pas mais c’est le dernier lieu de campement possible (très en pente mais abrité) avant longtemps. Finalement nous retrouvons le sentier sur la crête. Il continue à flanc de pente, de plus en plus raide. Le soleil disparait derrière les montagnes annonçant le crépuscule mais impossible de s’arrêter ici, encore moins de camper, nous devons continuer jusqu’au prochain lac au bord duquel le premier lieu de campement est suggéré sur la carte. Nous essayons d’accélérer tout en restant prudents. Finalement nous arrivons au dessus du lac mais il fait presque nuit, et il nous reste encore à descendre sur une paroi raide d’éboulis. (Nous sommes arrivés tout en haut à gauche de la paroi d’éboulis sur la photo et le camping était tout en bas.)
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Et vers 22h30 nous y sommes enfin !

15 février 2011

Puerto Williams, la ville la plus australe du monde

Mardi matin, nous larguons les amarres, disons adieu à Ushuaia et partons pour une belle promenade sur le canal de Beagle.
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6h plus tard, nous arrivons en vue de Puerto Williams, chef lieu de la commune du Cap Horn qui compte environ 2000 habitants.
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Puerto Williams est une toute petite ville assez pauvre avec une base navale (ce sont les militaires qui gèrent le canal) et un aéroport.
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C’est la ville la plus australe et le passage obligé pour les formalités d’entrée dans les eaux chiliennes alors toutes les expéditions pour l’antarctique et le Cap Horn passent par là.
J’imaginais une ville dans le brouillard et la neige même en plein été, d’autant que nos amis Maureen et Rodrigo qui y étaient 10 jours avant nous ont eu ce type de temps. Mais pour l’instant nous avons un soleil radieux !
Les maisons devraient logiquement être résistantes et bien isolées pour résister aux hivers froids, mais curieusement c’est tout le contraire : les maisons sont construite avec des panneaux de bois aggloméré recouvert de tôle. On les chauffe au bois, ressource abondante dans la région, et, le gaz apporté par bateau depuis Punta Arenas chaque mois sert à chauffer l’eau et cuisiner.
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Le port de plaisance est minuscule, un vieux navire fluvial allemand arrivé là on ne sait comment y a été échoué pour servir de pub et de quai d’amarrage pour les bateaux. Ce soir là nous dormons sur le bateau et passons une dernière soirée avec nos amis allemands.
Le lendemain nous passons à la mairie prendre des informations touristiques. Nous nous inscrivons pour un voyage en bateau organisé jusqu’à Puerto Toro au sud-est de l’ile dans 10 jours. Il s’agit du ravitaillement mensuel de ce village et le bateau prend des passagers, c’est gratuit. Nous repartirons ensuite avec le même bateau jusqu’à Punta Arenas. Il s’agit de la liaison hebdomadaire en ferry dont on nous avait déjà parlé. Ca coute un peu cher, 150€ avec les repas, et c’est un peu long : 36h mais il paraît que c’est magnifique. Nous avons donc 10 jours à passer ici !
En ce qui concerne les randonnées, on nous conseille le circuit de "los dientes de Navarino" qui se fait en 4 à 5 jours. Les voyageurs que nous avons rencontrés nous en ont dit le plus grand bien. Contrairement à Torres del Paine, notre dernier trek, ici, nous ne risquons pas de croiser beaucoup de monde et il n’y a aucune installation. On peu camper où on veut et faire du feu partout. Le sentier n’est pas toujours bien balisé et parfois un peu difficile. Comme nous avons du temps nous irons en plus jusqu’au lago Winhond qui se trouve tout au sud de l’ile. Ainsi nous ne serons de retour que dans 8 jours.
Comme à chaque fois nous devons laisser quelque part nos affaires inutiles avant de partir nous promener. Nous pensons le faire chez les carabinieros mais en chemin nous faisons connaissance dans la rue avec Cecilia qui va transformer notre séjour ici. Elle tient le refuge "el Padrino", en réalité une petite maison confortable et toujours ouverte en ville avec des dortoirs. Elle nous propose d’y laisser nos affaires inutiles pour toute la durée du trek. De plus nous pouvons utiliser la cuisine pour nous faire à manger, il y a du pain et des condiments à notre disposition. Tout cela gratuitement !
L’endroit est chaleureux et nous y sentons rapidement à la maison ! Nous prenons même une douche chaude et consultons des cartes plus précises que les nôtres. Un dernier conseil de Cécilia : si vous vous réveillez un matin avec la tente sous 1m de neige, ne vous inquiétez pas, ca arrive souvent ici, mais le temps change vite alors attendez une journée ensoleillée pour sécher vos affaires !
Finalement nous passons à la gendarmerie signaler notre départ, faisons quelques courses (le gros des provisions ayant déjà été acheté avant d’arriver à Ushuaia car c’était moins cher). Et ce n’est que vers 16h30 après avoir parcouru la ville dans tous les sens que nous partons en direction du début du sentier.