21 janvier 2012

Le Têt (nouvel an vietnamien) dans une famille !

Après 6h de trajet depuis Da Lat, le bus de Sinh café nous dépose sur le bord de la route, 40 km avant Saigon. Nous arrivons chez notre ami Thông quelques minutes plus tard.

Le Têt est la fête du nouvel an vietnamien et correspond globalement au nouvel an chinois. C'est la fête la plus importante de l'année, elle a lieu le jour de la première lune, au milieu de la période séparant le solstice d’hiver de l’équinoxe de printemps. Les festivités duraient autrefois plus de deux semaines mais la vie moderne les a considérablement raccourcies : seulement quelques jours avant et surtout 3 jours après le Têt. Autrefois pour ce peuple de paysans attaché depuis des millénaires au travail de la terre, le Têt correspondait à la fin de l'hiver, unique moment de repos. Etant donné le climat vietnamien, le Têt annonce déjà l’arrivée du printemps. Les vietnamiens prennent généralement 2 semaines de congés pendant cette période pour rejoindre leur famille ce qui fait que les transports sont saturés dans tout le pays. Les prix augmentent considérablement et beaucoup de commerces ferment. Ainsi pour les voyageurs, il n’y a strictement rien à faire pendant la semaine du Têt car tout est fermé et c’est une fête familiale.

Après avoir longtemps cherché, nous avons trouvé une famille pour nous accueillir pendant cette période. Malheureusement notre hôte a annulé à la dernière minute. Nous avons alors écrit à quelques personnes sans beaucoup d’espoir, c’est alors que Thông nous a répondu. Nous n’osions pas y croire ! En effet, nous sommes encore des inconnus pour ces gens, alors pourquoi nous accueilleraient-ils pour partager un moment aussi intime et important ?? D’autant que pour les vietnamiens, ces quelques jours sont sensés conditionner le bon déroulement de toute l’année à venir !

Mais le miracle a eu lieu et après quelques échanges d’emails, nous voici assis avec Thông dans le salon familial. Notre ami travaille à Saigon et comme tous ceux qui le peuvent, il est venu passer les fêtes du Têt en famille. Il parle assez bien anglais et nous présente sa famille : Hoa et Song, ses parents, Thủy sa sœur et Út sa grand-mère âgée de 84 ans. Les parents ne parlent pas anglais et la sœur un tout petit peu.
Bien Hoa

Nous sommes deux jours avant le Têt et les préparatifs sont déjà bien avancés : des fleurs jaunes ont été placées dans l’arbre devant la maison, au centre du salon se trouve l’autel des ancêtres décoré de fruits et d’un arbuste.

Ce soir, Thông va diner avec ses anciens camarades de lycée. Nous allons nous promener avec Thủy et à son petit ami Tho qui parlent un tout petit peu anglais. Nous sommes les seuls étrangers en ville, et durant tout notre séjour à Biên Hòa nous ne croiserons pas un seul occidental !

P1090894Nous visitons le marché aux fleurs, typique en fin d’année. En effet, la tradition veut qu’on utilise beaucoup de fleurs (jaunes dans le sud et plutôt rouges dans le nord du pays) et d’arbustes pour célébrer le Têt et honorer ses ancêtres.

Aussi, depuis deux semaines des marchés comme celui que nous visitons ce soir se sont montés dans tout le pays. Nous arrivons à l’heure de pointe et il nous faut plus de 30 minutes pour pénétrer dans le marché tant le flot de scooters est dense. Une fois à l’intérieur nous traversons des allées entières de fleurs jaunes et d’arbustes chargés de mandarines. Toute la ville semble s’être donné rendez-vous au même moment pour faire ses achats. Les gens repartent à pied transportant une véritable forêt sur leurs épaules ou plus généralement sur un scooter.
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Quelques stands exposent des orchidées devant lesquelles les jeunes se prennent en photo avec leur téléphone.

Nous repartons après avoir savouré une boisson locale au jus de canne à sucre. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour assister à une danse de licornes puis de dragons accompagnés par des tambours (voir vidéo).
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De retour à la maison, Song (la mère) épluche pour nous de délicieux pomelos. Dans cette variété, différente de celle que nous connaissons, seule la chair se mange et il faut éplucher chaque quartier. Nous nous installons sur le sol. Je suis très surpris car nous aurions largement la place de nous assoir juste à côté sur le canapé qui est assortit d’une table basse ! Mais non, on s’installe par terre, et Song découpe et pose les fruits à même le sol !

Nous dormons au même endroit sur un matelas posé au sol et protégés par une grande moustiquaire.

19 janvier 2012

Arrivée à Da Lat, et visite de la région en easyrider

Nous prenons un taxi puis un grand bus et 7h plus tard un autre taxi nous conduit à l’hôtel le moins cher du Lonely Planet.

Da Lat est une charmante ville de montagne prospère épargnée par la guerre. Le micro climat est propice à l’agriculture. Des roses y poussent toute l’année ainsi que du café, des fruits, etc…
Le lendemain nous retrouvons Huan, un jeune guide dynamique qui devait nous héberger mais n’a finalement pas pu. Il nous emmène le lendemain avec sa horde d’easyridesrs (mototaxi touristique) visiter la région en compagnie de John (israélien) et de Katarina (finlandaise). Nous visitons l’une des nombreuses fermes de roses surbookée par le Têt, puis une plantation de café : le Vietnam est le second exportateur de café après le Brésil ! Dans la campagne les rues (et même les routes) sont recouverte de café qu’on fait sécher.
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Le café le plus réputé d’Asie et le plus cher provient des excréments d’un petit animal. Le passage des grains de café dans l’appareil digestif de l’animal est sensé lui donner du gout !
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Avant la torréfaction le grain de café n’a strictement aucun gout !
Nous buvons un café à la vietnamienne : très fort et très sucré. Après un filtrage basique on le boit avec du lait concentré.

Nous visitons une usine de soie,
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une cascade, un temple bouddhiste (ici la croix svastika va vers la droite, au contraire du sens japonais et coréen).
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Nous assistons ensuite à la production de vin de riz : le riz gluant mélangé à une sorte de levure fermente deux semaines puis on le distille à la chaleur des cosses de café brulées.
Enfin nous visitons la folie Hang Nga : une maison à l’architecture incroyable rappelant Gaudi ou les maisons de Pablo Neruda au Chili.
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18 janvier 2012

Chez nos amis de Buon Ma Thuot

Le taxi nous laisse à Buon Ma Thuot devant la maison de nos hôtes Tam et Trang. Tam est enseignant, Trang caissière. Ils sont jeunes et d’une grande gentillesse. Leur petite maison jouxte celle des parents qu’on ne nous présentera pas. Le premier soir nous leur montrons nos vidéos et leur donnons un petit cours de salsa. Ils préparent des crêpes, recette apprise d’un précédent voyageur.

Le lendemain matin ils nous donnent un plan et toutes les indications pour organiser notre journée de visite, puis ils nous conduisent en mobylette jusqu’au centre ville. De là nous prenons un bus pour le parc national de Yok Don.

Le guide qui nous accueille est seul car le Têt approchant, les gens prennent tous leurs congés. Il s’excuse donc de ne pouvoir nous accompagner (ce qui en réalité nous arrange car c’était de toute façon trop cher pour nous) et, n’ayant rien à nous vendre il nous donne toutes les indications pour nous débrouiller seuls. Nous restons un moment à discuter avec lui puis, partons faire une ballade à dos d’éléphant.

Autrefois nombreux et chassés par les minorités locales, l’éléphant vietnamien est en voie d’extinction et entièrement exploité pour le tourisme ou les travaux. Les 4 éléphants du parc ne travaillent que 2 à 4h, seulement un jour sur 2 et transportent des charges raisonnables (pas plus de 2 personnes). De plus au repos ils sont en semi liberté, ce qui nous décide à tenter l’aventure d’une ballade sur leur dos. Par contre on les attache avec des chaines sans protection en plastique ce qui leur abime les pattes.
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L’éléphant marche un peu plus vite qu’un homme. Installé sur son dos on est très haut et ca bouge beaucoup. Le plus sympa est de voir l’animal s’arrêter pour arracher des arbres avec sa trompe pour en dévorer les racines !

Nous nous promenons ensuite à pied dans les villages voisins de minorités : des maisons en bois sur pilotis.

De retour en ville, nous marchons jusqu’à l’extrémité nord pour visiter un autre village de minorité avec des longhouses traditionnelles : de très longues maisons communautaires ou familiales en bois.
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Puis nous prenons deux mototaxis pour rentrer. Pour la première fois dans cette ville sans touristes, les gens ont été honnêtes avec nous toute la journée. Il faut bien sûr négocier mais nous parvenons enfin à nous débarrasser du sentiment d’être des touristes que la moitié des gens cherche à escroquer et qui en conséquence se montre exagérément méfiants avec l’autre moitié. Quel soulagement !
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De retour à la maison nous trouvons Tam en train de nous préparer à manger.
Il ne sera pas là ce soir et tient absolument à nous laisser à manger. Trang revient tard du travail avec de petits pains pour nous !

Nous partons déjà le lendemain matin car le Têt approchant il y a de moins en moins de bus et les prix vont bientôt être doublés.

Trajet Kontum - Buon Ma Thuot

Le lendemain matin, nous marchons avec nos sacs sous le soleil jusqu’à la gare routière distante de plusieurs kilomètres.
Comme toujours les véhicules sont garés sur le large trottoir défoncé nous obligeant à marcher sur la route au milieu du bruit des klaxons. La situation est absurde mais nous en avons tellement assez de payer 10x le prix que nous préférons cette marche à une négociation de plus entre "riche blanc" et escroc vietnamien.

Arrivés à la gare routière des dizaines de rabatteurs nous encerclent pour nous vendre à la sauvette un trajet en minibus comme nous en avons déjà pris deux. C’est précisément ce que nous voulons éviter. Comme ils ne nous lâchent pas, nous nous réfugions dans le fond de la gare pour attendre qu’ils nous oublient. Puis je vais - en évitant les rabatteurs - directement sur le parking demander à chaque chauffeur s’il va dans notre direction. Sans succès. Je retourne au guichet en évitant encore les rabatteurs et discute avec l’hôtesse aidé par un jeune vietnamien anglophone. La seule solution est un minibus. J’accepte à contrecœur sachant que je dois payer le trajet à un vendeur à la sauvette. Mais mes "amis" me donnent le vrai tarif et appellent le vendeur. Ainsi je paye en leur présence et ils se mettent ensemble à crier afin qu’on me rende la juste monnaie.

Le jeune vietnamien qui nous a aidé voyage avec nous ce qui m’a décidé à prendre ce bus. Ce trajet est moins pire que les précédents : les passagers devant sont 3 par siège mais pas nous car nous avons de tous petits sièges à l’arrière. Le voyage se passe bien malgré mes genoux enfoncés dans la banquette devant et mon voisin à moitié endormi sur moi.

Lorsque nous faisons une pause déjeuner notre ami vietnamien m’aide à commander mon plat. Il me dit qu’il ne veut pas manger puis à la dernière minute il fait mine de s’installer à table loin de nous, commande le même plat pour lui puis nous rejoint. A quoi rime cet étrange manège ? est-ce pour ne pas avoir à payer le prix "touriste et ami de touriste" ? Je l'observe au moment de payer : il paye finalement le même prix que moi et m’invite même.

A mon tour je paye une tournée de boisson... au nid d’hirondelle et champignons blancs. C’est gélatineux, visqueux et sucré ; une sensation très bizarre.

Arrivés à la gare routière de Buon Ma Thuot nous sommes vite entourés de rabatteurs et de taxis. Le tarif commence à 200 000 et je le fais descendre à 100 000 soit 4€, environ le prix de 10h de bus.

17 janvier 2012

Visite de Kontum

Nous partons de bonne heure à la recherche d’un moyen de transport pour visiter la région et les villages de minorités environnants. Le lonely planet indique un office de tourisme auquel nous nous rendons à pieds. En chemin nous croisons Dinh, l’un des jeunes parlant bien anglais de la veille.

Nous continuons notre chemin dans un bruit incessant de klaxons jusqu’à l’office de tourisme qui s’avère être une agence de tourisme gouvernementale. La meilleure façon de découvrir la région est à moto mais l’unique option qu’on nous propose semble hors de prix : 40$ pour deux.

En plus personne ne parle anglais dans ce bureau. Heureusement un jeune de passage nous aide. Non seulement son anglais est bon, mais il a travaillé ici comme guide dans le passé. Il pense également que les prix sont exagérément chers. Avec son aide, nous essayons de négocier, sans succès. Il nous explique les travers du système de tourisme géré par l'état et les raisons pour lesquels il est partit.

La meilleure alternative serait de louer une moto et de nous débrouiller tous seuls, mais après avoir vu plusieurs accidents et surtout la façon dont les minibus conduisent n'hésitant pas à pousser les motos sur le bas coté, nous excluons cette option. Reste la possibilité de trouver un guide indépendant. Nous demandons une carte mais on nous répond en ricanant qu’il n’y en a pas. Notre ami nous indique un hôtel qui aurait ouvert un petit bureau de tourisme. Mais arrivés là, pas d’agence ! L’hôtel nous donne quand même une carte, et nous passons le reste de la journée à visiter la ville à pieds : une jolie église française en bois
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et deux grandes maisons communautaires traditionnelles sur pilotis avec un toit en chaume très haut.
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En chemin nous rencontrons de sympathiques vietnamiens de la génération qui a apprit le francais. Ils nous emmènent chez eux et nous jouons avec eux d’un étrange instrument de musique en bambou fait maison.
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Plus tard, nous essayons sans succès de contacter des guides et conducteurs de moto avec l’aide de notre ami Dinh et les nombreux numéros de tél glanés sur les forums.
N'y parvenant pas, nous décidons de partir dès le lendemain et allons nous renseigner à l’arrêt de bus. Comme d’habitude les prix qu’on nous propose sont démesurés aussi nous rentrons à l’hôtel. Nous irons directement à la gare routière demain matin avec nos sacs.

16 janvier 2012

Accueil chaleureux à Kontum

Nous nous installons dans le charmant "Bac Huong hôtel" de madame Hien qu’on m’a conseillé sur un forum. Accueil souriant, grandes chambres propres mais malheureusement pas un mot d’anglais parlé.

Ce soir là nous nous promenons en ville à la recherche d’un endroit où manger. Nous sommes les seuls occidentaux en ville et il n’y a aucun restaurant, seulement des food court comme on les aime (on mange dans la rue sur de mini tabourets en plastique et il n’y a pas de cuisine mais une sorte de roulotte.

Nous passons devant de grandes tables où la nourriture est bien plus appétissante. Après une petite ballade dans le environs, ne trouvant pas d'endroit génial, nous retournons sur nos pas décidés à manger à un food court que nous avions repéré proche de l’hôtel.

Soudain on nous arrête dans la rue pour nous inviter à l’une de ces grandes tablées. Nous nous installons avec nos hôtes dont l’anglais est très approximatif. On nous apporte toutes sortes de plats délicieux et de la bière à profusion.
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Nous communiquons de notre mieux et bientôt des jeunes viennent à la rescousse. Leur anglais est bien meilleur ce qui rend la conversation bien plus intéressante. Après une excellente soirée, ces hôtes inespérés ne nous laissent repartir qu’après une dernière bière et en nous offrant un sac de fruits !
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Retour à l’hôtel.