14 août 2010

Manaus, ville au milieu de l'Amazonie

Manaus, capitale de l'état d'Amazonas couvert de 1,5 millions de km2 de forêt, est une ville de 2 millions d'habitants au milieu de la plus grande forêt du monde. C'est aussi un port fluvial majeur situé à 1500 km de la côte.
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Avec la découverte du pneu, Manaus a connu quelques années de richesse grâce au monopole du caoutchouc. Un opéra magnifique fut construit avec des matériaux entièrement importés d'Europe. Cela permettait aux bateaux exportant le caoutchouc de ne pas revenir à vide. Même les bois précieux d'Amazonie ont été envoyés en Europe pour y être travaillés.
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Quelques autres bâtiments de l'époque subsistent cachés entre les bâtiments modernes d'une ville qui continue de s'étendre à un rythme infernal.
En 1914, le marché du caoutchouc s'est effondré. Le gouvernement a instauré une zone franche en 67 attirant les groupes industriels internationaux au cœur de l'Amazonie. En revanche, pour les habitants, pas de zone franche, tout est plus cher. Par exemple l'électronique grand public est deux fois plus chère qu'en France.

Les deux maisons où nous avons habité étaient à 30 et 60 minutes du centre en bus. Le réseau de bus est très dense mais très mal indiqué. Les numéros de bus ne sont pas indiqués aux arrêts, et parfois les arrêts eux mêmes ne sont pas du tout indiqués. Il faut toujours demander.

Résultat tout le monde a une voiture et le trafic est très dense. L'immense majorité des voitures ne quittera jamais la ville car il n'y a pas de route sauf pour le Venezuela. Et l'état des routes en ville ne permet pas d'avoir des voitures économiques genre smart, souvent il faut presque un 4x4.

La marque la plus présente est VW avec ses nombreux modèles, de la coccinelle au dernier pick-up, Mais le modèle le plus courant est la GOL, sous-modèle de la GOLF.

13 août 2010

La rencontre des eaux

A notre arrivée à Manaus, comme quelques jours plus tôt en quittant Santarem, nous assistons à un étrange spectacle : les eaux de deux fleuves aux couleurs bien différentes se rencontrent. Ayant des températures et un pH très différents, elles ne se mélangent pas et se côtoient ainsi sur des kilomètres.
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C'est très courant et nous reverrons ce spectacle en d'autres points de l'Amazone. Ce qui est drôle, c'est que la branche principale du fleuve que nous suivons est tantôt la plus foncée (comme à Santarem), et tantôt la plus claire comme à Manaus. Difficile de faire plus noir que le Rio Negro ! Nous nous sommes baignés dedans à Ponta Negra.
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11 août 2010

Santarem -> Manaus, 2ème bateau

Du 11 au 13 aout
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Devant : joueurs de domino, derrière une forêt de hamacs

Le matin suivant, de retour au port de Santarem, nous arrivons juste avant le départ du bateau. Pas le temps de passer au cybercafé, il faudra attendre 3 jours de plus pour actualiser le blog.
Le bateau est plein et cette fois ci nous dormons sur le point supérieur, au niveau du bar. La musique jouera à fond toute la journée avec seulement une courte pause pour la nuit. La promiscuité à laquelle nous commençons à être habitués n'est plus un problème. Les voisins brésiliens sont sympas.
Nous voyageons avec Brigitte dont la compagnie est toujours aussi agréable et nous retrouvons un couple de français très sympa que nous avions croisé à Flona
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Mes voisines

09 août 2010

Réparations au milieu de la jungle

Les pluies tropicales sont vraiment violentes. Comme celle qui est tombée lors de notre promenade à la recherche des caïmans. En quelques minutes mes vêtements étaient trempés, le pantalon saturé d'eau, et aussi les chaussettes et même l'intérieur des chaussures montantes.
L'appareil photo n'a pas aimé le bain et il a fallu le sauver en le démontant à la pointe d'un couteau suisse car pas de tournevis.
L'écran était imbibé d'eau et il a fallu le démonter et sécher couche après couche.

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Merci à Jeannot qui m'a raconté un jour comment il a démonté la matrice de son ordinateur portable. Ainsi je savais qu'il fallait s'attendre à un mille feuilles.

08 août 2010

Le latex, exploitation artisanale

Pendant la grande époque du caoutchouc (voir l'article sur Manaus), les paysans récoltaient le latex pour les industries. Depuis l'effondrement de ce marché, certains continuent de l'exploiter de façon artisanale.
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Récolte du latex : entaillez la moitié du tronc, le liquide blanc s'écoule immédiatement et peut donner jusqu'à donner 500ml en 30 min.
On ne peut récolter que 3 mois par an car en hiver, l'arbre est trop faible pour supporter les ponctions.
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Après plusieurs années d'exploitation soigneuse, l'arbre se porte bien.

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A l'abri de l'air, le latex se conserve un an liquide. On utilise des formes en bois, sortes de moules inversés.

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Le produit finit en bas. En haut, un modèle plus élaboré en coton enduit de latex.

07 août 2010

Floresta Naciona do Tapajos - communauté indienne dans la jungle amazonienne

Le lendemain nos amies françaises partent pour trois jours en excursion dans la jungle. Quand nous apprenons que, comme nous elles vont dans les communautés indiennes de Flo Na nous décidons de les accompagner. C'est un peu plus cher, mais 3h de pirogue seront plus agréables que la journée de bus en repassant à Santarem que nous avions prévue. De plus nous pouvons laisser une partie des affaires à la posada.
Finalement nous serons 20 dans le bateau, majoritairement français (l'effet guide du routard).

Le premier jour, l'ambiance est très touristique mais avec des rencontres sympa. Après un an de voyages seul, c'est bon de rencontrer d'autres routards.
Le deuxième jour, tout le monde repart découragé. Les conditions très spartiates, les fortes pluies... mal informées et donc mal équipées, même nos amies françaises écourtent leur séjour. A l'inverse, nous sommes bien équipés et nous décidons de rester plus longtemps que prévu (4 nuits).

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Nous sommes dans la communauté indienne Jamaraqua, une centaine de personnes au cœur de la réserve FloNa. Bata, 49 ans est notre guide. Très compétent, il aime et respecte cette nature qu'il connaît si bien, et, malgré la barrière de la langue (portugais) il nous apprend beaucoup de choses. Son œil exercé localise bien mieux que nous les animaux en forêt et lors de nos nombreuses balades il nous montre macaques, oiseaux, papillons, insectes... Il attire les macaques en imitant leurs cris et sait aussi imiter beaucoup d'oiseaux. C'est un type attachant qui travaille sans relâche, ne boit plus et ne fume pas, il vit avec ses 13 enfants et sa femme, Sohoko.
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Cette dernière dirige la famille et gère tout. Avec ses filles elle s'occupe de la cuisine et de l'approvisionnement.
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Sur la photo, après être partie de la communauté avec le bus de 4h du matin pour acheter tout ça, elle l'a transporté (on se demande comment) en bus et jusqu'au bord de la rivière où elle attend que son mari vienne la chercher en pirogue.

Le village est un ensemble de cabanes et d'abris très simples en bois et feuilles comme celui sous lequel nous dormirons. Les conditions de vie sont assez spartiates mais les indiens vivent ainsi, ils partagent ce qu'ils ont et ne peuvent offrir plus.
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Mais malgré les apparences, vous allez voir que tout n'est pas si rustique.
En effet, il y a un réseau d'eau filtrée et même l'électricité dans la maison principale pour alimenter d'énormes frigos. Par ailleurs il y a un troupeau de vaches, le poisson est abondant et des poulets se baladent librement autour et même à l'intérieur des maisons. Mais figurez-vous que le poulet que nous mangeons ici a été élevé en batterie !!! En effet, pour faire du bénéfice, les indiens vont jusqu'à la ville pour vendre cher leurs poulets "bio". Puis ils reviennent à la réserve avec des filets de poulet bon marché achetés en grande surface !
Curieusement il n'y a aucune culture. Il est vrai que le sol est sablonneux dans le village, mais pas partout autour comme nous l'avons vu lors de nos promenades dans les collines. Est il vraiment nécessaire d'importer tous les fruits et légumes ?
Sokoho a le projet d'installer des toilettes en dur pour mieux accueillir les touristes.

Nous faisons plusieurs ballades dans la jungle et d'autres en canoë.

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Ceci est une fourmilière. Passez votre main dessus, en quelques secondes elle est noire de minuscules fourmis. Écrasez les en vous frottant les mains sur le corps, vous obtenez un répulsif naturel contre les moustiques. Curieusement ça sent bon !

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Un fromager géant

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Des petits caïmans : il faut arriver par derrière et saisir la tête. Ils ne sont pas agressifs (cf. 21 juillet, on a quand même dormi avec les caïmans).

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Une araignée dans la forêt

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Une petite araignée (parmi une centaine au plafond) en train d'en dévorer une grosse pendant que nous aussi prenons notre repas... juste dessous !

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Ici, le niveau de l'eau peut varier très vite, jusqu'à 30cm en une journée ce qui est suffisant pour rendre méconnaissable le rivage. Nous traversons en canoë cette magnifique forêt immergée.