28 novembre 2010

Tupiza

Décidés à partir ce soir pour Tupiza, nous allons à la gare routière, pensant prendre le bus de 18h. Malheureusement il ne reste que les dernières places au fond du bus. Nous avons déjà expérimenté cela une fois, c'est l'horreur car ce sont les seuls sièges qui ne s'inclinent pas. Et les voisins de devant ne se gênent pas pour descendre leur siège sur vos genoux ! Pendant 11h ça risque d'être un peu pénible !
Heureusement il y a quelques jours en quittant Potosi nous nous sommes informés sur les bus pour Tupiza et nous savons que le dernier part vers 21h. Comme Potosi est de toute façon sur le chemin, nous n'hésitons pas et sautons dans un taxi collectif qui nous dépose 2h30 plus tard au nouveau terminal de Potosi que nous connaissons bien. Là, nous achetons les derniers billets pour Tupiza et le voyage commence dans l'un des pire bus semi-cama que nous ayons jamais pris. Cela dit quand même bien plus confortable que le bus qui partait de Sucre.
Peu importe car c’est notre dernier bus au Pérou, et l'excellente réputation des bus Chiliens et Argentins est déjà arrivée à nos oreilles.

Le bus arrive à 3h du matin (au lieu de 6 comme prévu) et à l'arrivée nous rencontrons Sylvia. Méfiants comme toujours lorsqu'on se fait aborder à l'arrivée dans une nouvelle ville, nous la suivons jusqu'à un hôtel bon marché (25bol soit 2,5€ par personne). Elle ne travaille pas pour l'hôtel mais pour une agence de tourisme ce qui nous rassure (concernant l'hôtel). Nous terminons la nuit dans un bon lit ce qui nous fait le plus grand bien.

Dès 8h, après un bon petit déjeuner sur le marché, nous commençons à prospecter les agences de tourisme et à aborder tous les gringos que nous croisons. S'ils ont déjà fait le Salar d'Uyuni c'est la meilleure source d'information sur les agences, dans le cas contraire nous pouvons former un groupe pour obtenir de meilleurs prix.
Le Lonely planet nous conseille de faire très attention au choix des agences. Pour une fois, il a raison. En effet, nous apprendrons plus tard qu'il y a un an et demi, deux jeeps se sont percutées tuant 13 personnes, principalement des touristes israéliens et 3 japonais. On pense que l'un des chauffeurs s'était endormi au volant.
En principe les guides-chauffeurs ont de l'expérience, ils commencent à se familiariser avec le parcours comme cuisiniers puis ils accompagnent un autre véhicule pendant 3 ans. Nous avons croisé des groupes conduits par des très jeunes (adolescents) ce qui montre que certaines agences ne sont pas sérieuses. Depuis notre arrivée à Tupiza, nous avons vu beaucoup de jeunes travailler. D'abord dans la compagnie de bus qui nous a amené, puis lors de notre randonnée à cheval, notre guide était un jeune qui a d'ailleurs fait une chute. Mais partir 4 jours dans le désert emmenés par un gamin, quelle folie !


Nous espérons partir avec Gaëlle et Thomas, rencontrés un peu plus tôt à Sucre et qui vont également à Atacama juste après, mais malheureusement nous n'arrivons pas à les joindre. Nous attendrons des nouvelles de leur part jusqu'à la dernière minute, mais finalement, ne sachant pas quel jour ils arrivent, nous  partirons sans eux.
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Après la visite des agences, nous passons la fin de l'après-midi à cheval. La région de Tupiza est magnifique et ressemble à un décor de western.
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26 novembre 2010

Sucre : Premiere expérience de moto et dinosaures

Sucre est une très jolie ville avec des maisons blanches au toit de tuile.

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Nous faisons un peu de tourisme.
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Nous pensions repartir rapidement, mais, comme à La Paz, nous restons un peu plus longtemps. Cette fois ci c'est pour que Vineta prenne des cours de français. Ici les cours particuliers coutent environ 5€ de l’heure, on aurait tord de s’en priver ! Ce matin pendant qu'elle était en cours, j'en ai profité pour apprendre à conduire une moto.
Après une petite heure d'exercice pour apprendre à passer les vitesses je suis parti avec mon instructeur pour 4h de ballade dans les environs de Sucre. Nous avons parcouru beaucoup de distance sur toutes sortes de terrains : petits chemins de terre, montagne, route goudronnée et ville.
Une expérience intense et beaucoup d'adrénaline !

Dans l'après midi nous sommes allé visiter un site où des milliers de traces de dinosaures ont été miraculeusement conservées dans le sol. Le mouvement des plaques tectoniques a complètement renversé la surface foulée par les dinosaures qui se trouve aujourd'hui presque à la verticale (comme un mur).
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Le travail de l'érosion (largement aidé par l'utilisation de la dynamite dans la carrière voisine) dégrade progressivement ce mur couvert d'empreintes. A tel point que des pans entiers s'effondrent périodiquement. A chaque fois cela laisse apparaître les strates inférieures qui contiennent également des traces. Un travail de conservation par injection de silicone est en projet.
Un parc touristique assez intéressant a été aménagé avec de nombreuses reconstitutions de dinosaures.
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Et voici une petite vidéo des dinosaures !


Nous prévoyons de prendre le bus de nuit demain soir pour nous rendre à Tupiza, point de départ pour le Salar d'Uyuni...

23 novembre 2010

Les mines d'argent de Potosi

Nous prenons le bus de nuit pour Potosi, l'une des villes les plus hautes du monde (4090m). Grâce à ses mines d'argent exploitées depuis 500 ans, cette ville fut à une époque la plus riche du monde. L'exploitation se poursuit aujourd'hui dans des conditions techniques qui ont peu évoluées depuis l’époque coloniale, où le travail était fait par des esclaves. La mastication des feuilles de coca aide à supporter ce terrible travail souterrain en haute altitude (le Cerro Rico où se trouvent les mines culmine à 4824m). A tel point qu'au XVIème siècle l’église, après avoir déclaré la coca satanique, a encouragé son utilisation afin de faire plus de profit au dépend des esclaves africains qui mourraient en travaillant dans d’atroces conditions.

La visite de la mine n'est pas sans risques comme nous le rappellent nos livres. Nous apportons donc le plus grand soin au choix de l’agence qui nous y emmènera. Nous opterons pour avec la seule agence crée et gérée par des mineurs et nous ne le regretterons pas.
Notre guide, Reynaldo Ramirez Uzeda, nous emmène d'abord dans le quartier des mineurs pour nous équiper. Le matériel est très basique et les mineurs que nous croiserons n'ont pas mieux : bottes en caoutchouc, pantalon et veste imperméables (non respirant), casque et lampe frontale électrique avec une lourde batterie accrochée a la ceinture. Ces vielles lampes encombrantes éclairent infiniment moins que nos frontales à piles ! Un simple foulard autour du cou filtrera l'air.

P1060312Ainsi équipés, nous allons faire des achats. D'abord des cadeaux pour les mineurs : feuilles de coca et catalyseur (une pate qui accélère considérablement l’effet de la mastication), jus d'orange et ce qu'ils apprécieront le plus : de l'alcool potable à 96 degrés ! Enfin, pour la démonstration finale : un bâton de dynamite, un détonateur, une mèche, et du chlorure d'ammonium pour amplifier l'explosion. Et c'est parti, direction la mine !

P1060304La mine s’étend à perte de vue. La montagne (le Cerro Rico) est un vrai gruyère, il y a des centaines d’entrées et les mines communiquent toutes entre elles. Toute la zone est très sale, les ordures jetées par terre se sont accumulées. Malheureusement, depuis 4 mois en Amérique du sud, nous sommes habitués à ce spectacle qui ne nous choque plus.


Comme les mineurs nous donnons un nom à notre groupe. Nous sommes 6 avec Reynaldo, Romain (un parisien très sympa que nous avons rencontré le matin à la gare et que nous recroiserons plusieurs fois dans les mois qui viennent) et deux belges.

Nous entrons dans la mine.
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Nous sommes dans une des sections les plus modernes, équipée de tuyaux d'air comprimé capable d'actionner un marteau piqueur. Mais cette utilisation est très rare probablement à cause de son coût et le travail se fait principalement à la main. Cette mine est une coopérative, les mineurs travaillent seuls ou en petit groupe et vivent de la vente du minerai qu’ils récoltent.
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D'autres mines sont privées et salarient les mineurs, mais ici le rêve est entretenu par l'exemple d'un mineur devenu richissime.

A mesure que nous nous enfonçons, l'air devient moins respirable. Dès que l’on accélère le pas, il devient difficile de récupérer son souffle au travers du foulard en tissu, aussi beaucoup de mineurs ne s’embarrassent pas d'une telle protection.
Les poutres en bois qui soutiennent la voûte sont en très mauvais état, beaucoup sont partiellement rompues et la voûte commence à s'affaisser. Nous progressons en marchant la tête baissée lorsque la hauteur le permet, parfois à genoux ou même en rampant.
P1060260Les mineurs que nous rencontrons ont entre 23 et 52 ans. La plupart a commencé à travailler vers 13 ans. Certains ont commencé la journée à 5h ce matin et il est 16h. Notre visite est une distraction pour eux et ils apprécient nos petits cadeaux, surtout l'alcool à 96 degrés. Ils nous expliqueront, et tenteront de nous démontrer que c'est moins nocif que la bière ou le whisky.
Un lourd chariot sur des rails endommagés permet de sortir le minerai. C'est vraiment très lourd à déplacer, même à quatre : deux personnes poussant et les autres tirant avec des cordes.
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Le chargement et déchargement du minerai sont des opérations très éprouvantes, d'autant plus que cela remplit l'air de poussière le rendant irrespirable.
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Dans certains secteurs il fait très froid, mais la température monte facilement jusqu’à 45 degrés dans les galeries les plus étroites.
P1060232Les mineurs passent plus de temps éveillé dans la mine qu'à l'extérieur, ils nous racontent qu'à l'âge de la retraite beaucoup n'arrivent pas à se faire à la vie à l'air libre et préfèrent retourner à la mine. Souvent ils tombent malades et leur santé se dégrade rapidement. Les mineurs ont leur propre divinité, fruit d'un syncrétisme religieux. C’est le Tia (nom dérivé de la prononciation Quechua de l'espagnol "dios") qui règne quelque part entre le ciel et l'enfer, notions introduites par les espagnols.
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Comme on le voit sur la photo, les mineurs l'honorent en toute occasion apportant des offrandes comme : cigarette, alcool, coca, boissons et nourriture... bref tout ce que les mineurs aiment consommer.

La visite de la mine nous a permit de bien nous rendre compte de ce qu’est la vie et le travail dans ce monde souterrain. Ce qu’on avait du mal à l’imaginer juste avant est maintenant une réalité bien concrète ancrée dans nos esprits. Pendant quelques heures nous avons vu le quotidien des mineurs, nous avons discuté avec eux, rampé et transpiré en respirant le même air. Certains étrangers poussent l'expérience jusqu'à aller travailler un mois à la mine comme ce médecin français dont notre guide, Reynaldo nous a parlé.


Après la visite de la mine nous passons aux travaux pratiques : manipulation de dynamite. On prend le bâton de dynamite, on l'ouvre, l'intérieur contient une pâte verte semblable à du wasabi. On coupe cette pate verte en 3 morceaux pour en faire une sorte de boule comme si c’était de la pâte à modeler. On plante le détonateur dedans, et on enfonce la mèche. On place le tout dans un sac plastique contenant le chlorure d'ammonium. Après avoir allumé la mèche, on a environ 2 minutes et boum !


Notre guide nous conduit à l'usine où le minerai est raffiné avant de quitter le pays pour être transformé en argent à l'étranger.
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19 novembre 2010

La Paz, Bolivie


La Paz est une ville très étonnante. Elle est située à quelques 3000m d’altitude dans une sorte de grand canyon. La vieille ville, construite dans le creux est à l'abri du vent et bénéficie d'un climat plus doux. Les quartiers les plus pauvres sont en hauteur et il y fait nettement plus froid du fait de la différence d’altitude et de l’exposition au vent.
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Étrangement on se sent ici dans une capitale, bien plus qu'à Lima. Il y a une agitation permanente, toujours du trafic, la ville est très étendue.

Les prix sont comparables à ceux pratiqués à Paris sauf qu'ici on paye en bolivianos, et un euro vaut 10 bolivianos. Par exemple on peut déjeuner dans un bon restaurant pour 20 à 30 bol. Le soir c'est généralement 40 a 60 bol par tête. Un hôtel très correct en plein centre coûte 80 bols pour une chambre double, 140 avec salle de bain et TV (pour 2). Un cours de danse coûte entre 10 et 20 bol, compter 30 à 50 pour un cours privé et les cours privés d'espagnol coûtent 55 bols.
Concrètement, en tant que touriste c’est comme si on avait 10 fois plus de moyens qu'en France. Et même si on est dans l’un des pays les plus pauvres du continent, on trouve à La Paz une grande variété de produits et de services. Nous en profitons donc pour prendre des cours intensifs d'espagnol et nous initier sérieusement au tango en prenant des cours privés avec les meilleurs profs.

La circulation est infernale même si les conducteurs sont légèrement plus éduqués qu'au Pérou. Et dans la vieille ville, la pollution est un gros problème.

Nous logeons dans le quartier historique à l'hôtel Torino que nous a conseillé Loïc. C'est un ancien palais qui a été reconverti en un complexe comprenant : hôtel, 2 restaurants, un café, un cybercafé, plusieurs salons de danse et de conférences. Le lieu est exceptionnel:
Le restaurant qui ne fonctionne qu'à midi avec une formule à 22 bols et généralement un orchestre chaque jour.
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Le salon de danse : oui, l'hôtel propose de nombreux cours !

Le café est également très bien : beau cadre, nourriture très correcte avec du pain excellent (chose rare). C’est un endroit plutôt chic, mais certains détails montrent qu’on est Bolivie, par exemple ils coupent en deux les serviettes en papier pour faire des économies !

Encore un détail amusant, les chambres "éco" où nous sommes (sans salle de bain) ressemblent vraiment à des cellules. D'ailleurs il n'y a pas de serrures mais on les ferme avec de gros cadenas.

Queen en concert !! (enfin Doctor Queen)

Ce soir nous allons avec nos amis Stéphane (que je n'ai pas vu depuis des siècles) et Loic assister au concert de doctor Queen dans le stade de La Paz !

14 novembre 2010

La route la plus dangereuse du monde

En septembre 2006 Mathias (qui a toujours des trucs rigolos) m'a envoyé un diaporama powerpoint montrant une route spectaculairement dangereuse en Bolivie. Je m'en souviens encore si bien que j'ai pu retrouver le document disponible ici. Voici les principales photos qu'il contenait :

Aujourd'hui une autre route, moins dangereuse, a été construite pour les camions mais l'ancienne route existe toujours et les gens d'ici l'appellent la route la plus dangereuse du monde, ou "death road".

La route part à 4850m d'altitude et arrive en bas à 1080m, ce qui représente un dénivelé d'environ 3800m sur une longueur de 63km. Ce matin nous partons à vélo nous faire cette impressionnante descente, sans doute la plus longue au monde. Cliquez ici pour voir notre trace GPS.

PACHA ADVENTURE 14-11-10 F 028

Voici une vidéo :


et notre diaporama :