19 janvier 2011

Le Paso del Viento (3)


Le lendemain, il fait beau malgré une très légère pluie et beaucoup de vent. Nous avons une vue magnifique sur le glacier. Nous replions le matériel, préparons le petit déjeuner et les sandwichs pour la journée. Soudain un groupe de 12 personnes apparaît là où nous ne l’attendions pas du tout. C'est donc là que passait le sentier que nous n’avons pas trouvé la veille ! Nous les observons attentivement monter sur le glacier. Puis nous leur emboîtons le pas et marchons pendant 45 minutes sur le glacier.

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Cette voie est beaucoup plus facile que celle de la veille ! De retour sur la roche, le sentier est bien plus clair. Nous dépassons le groupe qui fait une pause, grimpons et continuons tranquillement jusqu’à une paroi abrupte d’éboulis. De là nous dominons un lac et un petit glacier :P1090106

Après un moment d'ascension, cela nous semble dangereux et nous préférons redescendre pour contourner cette partie de la montagne par un chemin beaucoup plus long mais plus sûr. Nous apprendrons plus tard que le premier sentier abrupte était le bon mais mieux vaut être trop prudent. Nous voici de nouveau en train de progresser hors du chemin classique à la recherche d'un cairn ou d'un sentier de ce côté moins rocailleux et beaucoup plus vert :
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La carte indiquait qu’il fallait passer un col, nous grimpons donc et arrivons bientôt au sommet. La vue est magnifique. On voit très loin dans la vallée tout le chemin que nous avons parcouru : la montagne, le glacier, la rivière que nous avons traversée, le lac que nous avons contourné et les collines boisées derrière lesquelles se trouve la ville :
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Nous continuons encore un peu, le vent est très fort au moment de traverser le col, et Vineta s'amuse à se faire déséquilibrer par le vent :
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Nous arrivons à un petit lac dont la surface est modelée par le vent. (vidéo à venir)
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Encore quelques mètres et nous arrivons en vue de l’autre versant. C'est spectaculaire : d'ici nous dominons tout le glacier Viedma qui s’étend à perte de vue.
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Nous retrouvons là le groupe que nous avons suivi un peu plus tôt. Pendant que les touristes prennent leur photo à 500$, leur guide vient nous parler. Il nous conseille de continuer jusqu’au refuge qui se trouve un peu plus bas puis il rebrousse chemin avec son groupe. L’autre possibilité serait pour nous également de rentrer mais nous décidons de continuer jusqu’au refuge. Les indications du guide sont assez simples : descendre puis progresser vers la gauche sur le flanc de la montagne en suivant une rivière. Mais après une heure de marche nous ne trouvons toujours pas de sentier. Depuis chaque nouveau point haut, nous scrutons l’horizon à la recherche de ce qui pourrait être un refuge. Nous croyons souvent apercevoir un toit mais ce ne sont que de gros rochers. Finalement nous arrivons à un sentier.
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Nous sommes rassurés mais sans carte nous ne pouvons qu’espérer ne pas avoir déjà dépassé le refuge. Et enfin, au bord d’un lac et d’une rivière, nous voyons finalement apparaitre le refuge tant désiré !
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C’est une cabane en tôle avec un toit rouge relié au sol aux 4 coins par de solides câbles métalliques. Nous sommes d’abord surpris car l’endroit semble abrité et il n’y a pas trop de vent à notre arrivée, mais lorsqu’il se lèvera dans la nuit, nous comprendrons que ce n’est pas du luxe. Il y a une petite fenêtre et à l’intérieur deux grands plans de bois superposés pour faire des lits, une table, 2 bancs et une petite étagère. Nous sommes seuls et les précédents occupants ont laissé un petit carnet avec des mots très sympa et de petits objets symboliques comme la mini bouteille de champagne de quelqu’un qui a fêté le nouvel an ici. C’est du grand confort pour nous même s’il fait très froid. En plus, la rivière se trouve juste devant la porte ce qui est vraiment pratique car nous n'avons pas à nous geler longtemps pour aller filtrer de l'eau et pour faire la vaisselle.P1090245
Le vent fait un bruit terrifiant et les murs tremblent toute la nuit. Mais cela ne nous impressionne pas - surtout après la nuit précédente - car nous savons que nous sommes en sécurité. Nous dormons très bien.

18 janvier 2011

Une nuit au pied du glacier (Paso del Viento 2)


Nous ne sommes prêts à partir que vers 14h ce qui fait très très juste pour arriver au premier refuge avant la nuit. Nous décidons quand même de partir et juste à ce moment là, une silhouette familière arrive au camping : c’est Romain dont nous n'avions plus de nouvelles depuis Pucon (le volcan). Il ne viendra malheureusement pas avec nous mais nous accompagne jusqu'à la rivière pour nous prendre une dernière fois en photo.

Nous allons ensemble jusqu’à la laguna Toro, nous la contournons et arrivons à la rivière qui l'alimente. L'eau vient directement du glacier tout proche et elle est gelée !P1080971

1ere difficulté : traverser une rivière glaciale

La tyrolienne est HS et le seul moyen de passer est de traverser pieds nus dans l'eau glaciale.
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Nous nous déshabillons dans le froid et le vent, puis nous marchons pieds nus sur les cailloux piquants. Le premier contact avec l’eau est douloureux comme une brûlure, puis bientôt les pieds sont insensibilisés et difficiles à contrôler. L’eau mouille mon caleçon et monte jusqu'au bas du sac à dos de Vineta. Même à l’endroit le plus large, le courant est très fort car il a plu la veille. Nous avançons en nous aidant des bâtons et fermement accrochés l'un à l'autre par un bras. Le courant nous déstabilise et nous emporte presque mais nous résistons.

A peine arrivés de l’autre côté, nous jetons les affaires par terre, nous nous séchons et enfilons les jambes dans nos duvets. L’eau chaude préparée ce matin dans nos poches à eau nous réchauffe comme une bouillotte. J’ai les pieds insensibilisés mais pas Vineta qui se rhabille immédiatement.

Cette première épreuve passée, nous ne sommes complètement rassurés qu’après nous être assurés qu’il n’y a pas un autre bras de rivière à traverser.

2ème épreuve : l’escalade

De l'autre côté de la rivière, nous cherchons des indications du sentier… en vain ! Nous sommes bloqués par un pic rocheux. Nous entreprenons de l’escalader par différents endroits mais rebroussons chemin à chaque fois en nous disant que c'est trop dangereux pour être le sentier.

Nous essayons de consulter la carte sur l’appareil photo mais l’écran ne s’allume pas. Il y a comme de grosses flaques dans l’affichage. La veille j’ai séché les circuits mais je pas imaginé que de l’eau s’était infiltrée jusqu’à l’intérieur de l’écran. Cela fait un moment que nous cherchons en vain le chemin et il est vraiment tard, si nous voulons arriver nous ne pouvons plus perdre de temps et nous devons absolument consulter cette carte. Me voici donc sur une paroi rocheuse en train de démonter l’écran avec la lame du couteau suisse sous le vent et la pluie pendant que Vineta prépare des sandwiches. Cette fois ci les LED du retro éclairage semblent mortes. Je remonte le tout vite fait. Fatigués de rechercher le bon chemin, nous escaladons finalement le rocher droit devant nous. Nous arrivons à un pont de glace.

Le pont de glace semble trop fragile, nous préférons ne pas nous aventurer dessus. L’alternative serait d’escalader la falaise rocheuse juste à côté mais elle est vraiment raide.
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Nous faisons demi-tour encore une fois pour escalader un peu plus loin et finalement arriver – par le mauvais chemin certes – au pied du glacier.
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Nous longeons le glacier pendant une heure en marchant sur des éboulis instables. Il est très improbable que ce soit le bon chemin mais nous y avons vu des cairns.
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Finalement il est tard car nous avons perdu beaucoup de temps à chercher le chemin. Nous arrivons à un point où il serait vraiment dangereux de continuer, alors nous rebroussons chemin et installons le campement dans un endroit que nous avions repéré juste avant le glacier, abrité des chutes de pierres, du ruissellement et du vent… sauf celui venant du glacier !
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Je construis un muret de pierre tout autour de la tente, creuse de grandes rigoles et bloque chaque piquet sur une grosse pierre.
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Nous mangeons et nous mettons au lit. Je vérifie au calme les circuits de l’appareil photo mais le rétro éclairage est réellement mort. J’extrais l’écran et, en plaçant une lampe frontale derrière, nous pouvons consulter la carte. Nous comprenons alors qu’il fallait grimper sur le glacier beaucoup plus tôt plutôt que de le longer sur les éboulis. Vineta s’endort pendant que je remonte “proprement” l’appareil.

La nuit, le vent souffle en rafales impressionnantes suivies par des moments de calme. Pas franchement rassuré, je n’arrive pas à m’endormir. Le vent est de plus en plus fort et la tente est secouée très violemment. Je trouve enfin un peu de sommeil grâce à des bouchons d’oreille. En cas d’urgence, Vineta me réveillera. Vers 4h du matin le vent souffle de façon quasiment continue. La tente, solidement entourée de pierres ne peut pas s’envoler mais pourrait se déchirer ou l’armature se briser étant donne la violence incroyable du vent. Mais elle tient bon !

Par contre il fait froid, très froid car la tente est tellement agitée qu'il est impossible d'y conserver l'air chaud même en la calfeutrant. C’est ce qui me réveille !

17 janvier 2011

La laguna Toro (Paso del Viento 1)

Nous partons de bonne heure pour la laguna Toro d’où part le fameux trek non balisé du "Paso del Viento", le plus beau point de vue sur la région. Le sentier part de la cabane des guardaparque où nous passons de bonne heure pour faire enregistrer notre départ et demander une carte. Ils ne sont pas encore là, alors nous les attendons en prenant le petit déjeuner devant leur cabane.

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Malheureusement les guardaparque n’ont pas de carte, nous nous contenterons donc de la photographie de la carte faite la veille. Ils se montrent plutôt décourageants en insistant sur les difficultés de cette randonnée non balisée mais nous donnent finalement l'autorisation de partir.
Le sentier est indiqué pour 7h de marche. Au début nous allons deux fois plus vite et prenons même le temps de grimper en plus jusqu’à un mirador d'où nous ne verrons malheureusement que des nuages.

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Bientôt nous apercevons notre destination : tout au fond à gauche sur la photo on aperçoit le glacier, un lac en dessous. Notre camping est au bord de la rivière, un peu avant le lac.

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La seconde moitié du trajet se fait sous une pluie torrentielle. Chaque ruisseau prend des proportions énormes et devient un obstacle à traverser. Lorsque nous arrivons au campement, nos sacs et nos chaussures sont trempés et l’appareil photo a pris l’eau. Nous installons la tente sur un sol imbibé d’eau et creusons difficilement des rigoles dans un sol plein de racines. Nous dînons dans la tente toutes nos affaires étant mouillées. Le lendemain avec un peu de soleil et beaucoup de vent et nous passerons la matinée à tout sécher.

15 janvier 2011

La laguna de los 3 et le glacier Piedras Blancas

Le matin nous laissons nos sacs dans la tente et allons avec Thomas jusqu’à la "laguna de los 3", deux jolis lacs avec une couleur extraordinaire, vue sur un glacier et, en arrière plan le Fitz Roy…. toujours couvert !

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Nous profitons d'une accalmie du vent pour pique-niquer au bord d'un lac avant de redescendre. L’après midi nous prenons un autre sentier pour aller voir le glacier "Piedras Blancas"

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Le soir nous restons au même camping et cette fois je creuse de profondes rigoles et construis des protections en bois autour de la tente. Il pleuvra encore toute la nuit.

Le lendemain (16/01), retour au camping en ville, réapprovisionnement, douche et préparation pour 5 jours de rando. Il fait beau et nous voyons enfin le Fitz Roy !

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13 janvier 2011

El Chalten, "capitale du treking" et le parc "Los Glaciares"

La petite ville extrêmement touristique d'El Chalten, surnommée "la capitale du treking" (par les agences) est située au pied du mont Fitz Roy à l’entrée du parc national "Los Glaciares". Les agences de montagne se sont entendues sur les prix –indécents- et c’est en vain que nous essayons de les négocier. Dans certaines agences les gens nous prennent de haut ou sont carrément grossiers. Les deux seules agences valables sont pour moi a posteriori: ‘Casa de Guias’ et ‘Fitz Roy Expedition’. Nous renonçons à marcher sur un glacier car si l'excursion dure toute la journée, il n'y a que 2h de glacier... pour 100$US !
Du coup nous regrettons de ne pas l'avoir fait au glacier "exploradores" à Puerto rio Tranquillo. Quant au "Paso del Viento", LE treking star, c'est 500$US par personne et on nous dit que c'est dangereux à faire seul, mais nous essayerons la semaine prochaine !

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Après avoir fait des provisions et laissé le gros de nos affaires au camping, nous partons sans itinéraire précis pour 4 jours de ballade sur les chemins de rando bien balisés du parc national ‘Los Glaciares’. Nous resterons dans le périmètre du parc, où les campings sont gratuits, car en dehors il y a une zone privée où la nuit coûte 20€ pour deux ce que nous trouvons exagéré (pour info en ville c’est 10€).
Nous montons d’abord vers le camp Poincenot. Le vent est très violent et il fait assez froid. A mi chemin nous nous arrêtons sur un point de vue (mirador) sur le mont Fitz Roy mais le temps ne nous permet malheureusement pas de l’apercevoir.

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Le campement Poincenot est un lieu relativement abrité dans une jolie forêt. A notre arrivée il est déjà plein de tentes dont l’une est exactement comme la notre. Nous faisons connaissance avec son occupant français, Thomas, qui nous accompagnera en rando le lendemain.
Nous montons la tente et, comme nous sommes au pays du vent et de la pluie, j’installe en plus des renforts en bois sur les côtés et creuse de petites rigoles de chaque côté pour drainer l’eau de pluie. De plus, comme il fait très froid, j’obstrue une aération de la tente avec le raincover du sac à dos. Mieux vaut être prudent !

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Il pleut toute la nuit et, au matin, nous avons juste un peu d’eau sur les côtés de la tente là ou les rigoles n’étaient pas assez profondes. De son côté, Thomas s'est réveillé à 4h du matin avec une flaque dans sa tente.

Au petit matin, chacun fait sécher sa tente !

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12 janvier 2011

De rio Tranquillo a Perito Moreno

Cette journée sera principalement consacrée au transport. Nous partons de bonne heure pour Lago Chico avec un micro (un monospace qui fonctionne comme un bus). Comme nous sommes seuls dedans cela nous coûte très cher (10000 pesos chacun soit 17€) mais nous gagnons ainsi une journée. La route fait le tour du lac Chile Chico dont les couleurs sont extraordinaires.

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Nous passons seulement deux heures à Chile Chico pour déjeuner et faire un peu d'internet avant de repartir avec le bus de 16h pour la ville frontière de Los Antigos. Là, après avoir traversé la frontière nous arrivons pour la 3ème fois en Argentine avec un premier groupe d’israéliens et retrouvons sur place un autre groupe qui attend depuis ce matin le bus de demain matin. Nous décidons de tenter notre chance en stop. Après avoir marché jusqu’à la sortie de la ville, nous attendons un peu et finalement un bus s’arrête. Il ramène des ouvriers ramasseurs de cerise et refuse de nous faire payer le trajet. Il nous dépose au terminal de bus de la petite ville de Perito Moreno. Là nous sommes bloqués car il n'y a malheureusement pas de bus et il est tard pour continuer en stop. Nous allons donc au camping attendre le bus du lendemain matin ou nous retrouverons les israéliens.

Après avoir parcours plusieurs fois la ville, je trouve un poulet rôti dont la moitié fera notre dîner et l'autre les sandwichs de demain car nous passerons la journée (8h) dans le bus.

11 janvier 2011

Puerto rio tranquilo et Capilla de Marmol (marble caves)

Ce matin nous partons pour Puerto rio Tranquilo, mais pas de chance, impossible d’acheter un billet de bus. Hier soir le terminal de bus était fermé et ce matin les deux derniers billets sont vendus juste devant nous ! Nous tentons notre chance à la seconde compagnie de bus mais c'est pareil. Qu'importe, nous irons en stop ! Nous retraversons la ville, repassons près du camping que nous avons quitté un peu plus tôt, et nous voilà une fois de plus en train de faire du stop sur la carretera austral !
Rapidement une famille s'arrête et nous dépose 20km plus loin. Là, coup de chance, nous n'avons pas encore posé nos sacs par terre qu'une autre voiture nous prend. C'est Maña, un guide touristique qui nous donne plein de conseils et d'indications pour nos prochaines étapes. Quand il nous dépose à un embranchement, 20km plus loin, nous sommes en pleine campagne et le vent souffle fort. Aucune voiture ne passe.
Nous faisons quelques pas de salsa pour nous réchauffer quand un bus arrive et dépose un passager. C'est le bus que nous voulions prendre ce matin et qui était complet ! Par chance il lui reste maintenant 2 places qu'il nous vend moins cher. En montant dans le bus nous échangeons des regards amusés et surpris avec les gens qui étaient dans le terminal plus tôt ce matin.

Plus loin le bus marque une pause et là nous retrouvons trois espagnoles rencontrées au camping d'Esquel puis revues à Futaleufu. Elles ont fait tout le chemin en stop comme nous sauf qu'elles n'ont pas visité Chaiten et le parc Pumalin.

Nous retrouvons également le groupe d'israéliens qui faisait du stop à Futaleufu. A peine sont-ils montés dans le bus qu'on n'entend plus qu'eux, c’est infernal !
En même temps c'est logique, imaginez des jeunes à peine sortis de 2 à 3 ans de service militaire. Ils ont entre 20 et 21 ans et viennent en Patagonie surtout pour décompresser et se retrouver entre eux. L'effet de groupe aidant, ils ne font généralement pas d'efforts pour communiquer avec les autres ou parler en espagnol. Leur phrase typique : "moi, je suis israélien, comme tout le monde ici". Et toi tu penses "mais non, il y a de toutes les nationalités ici".
Le problème c'est qu'on les retrouve absolument partout dans en Patagonie. Contrairement aux français qu'on voit un peu mais partout, eux sont toujours en groupe.
Du coup en Patagonie beaucoup de gens ne les supportent plus et les israéliens ont une affreuse réputation parmi les voyageurs. Pour notre part, nous n'avons rien contre eux mais nous essayons de les fuir pour trouver un peu de calme... en vain !
D'un autre côté certains établissements en général prévus pour accueillir de larges groupes à très bas prix travaillent presque exclusivement avec les israéliens et font leur publicité en hébreu.
J'imagine qu'on observerait le même phénomène avec les français si on avait 3 ans de service militaire, déjà qu'on n'est pas doués pour les langues...

Arrivée à Puerto rio Tranquillo
Puerto rio Tranquillo est un petit village au bord d'un lac magnifique et proche d'un glacier que nous renonçons à explorer car ça revient trop cher (50€). Nous le regretterons plus tard. En revanche nous prenons un petit bateau pour nous promener sur le lac et allons jusqu'aux chapelles de marbre (Capilla de Marmol), des cavernes naturellement sculptées dans la roche.
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Le soir nous dormons dans un camping en centre ville.

Voir le diaporama de cette excursion.
Et voici une vidéo :

10 janvier 2011

Coyaique

Nos nouveaux amis du gipsy bus nous proposent de continuer la route avec eux. C'est tentant, d'autant que nous suivons le même itinéraire mais nous avons envie de voir beaucoup de choses et pour cela nous devons avancer un peu plus vite. Surtout que les vacances scolaires chiliennes approchent et nous voulons arriver au sud avant...
Nous nous levons donc à 5h30 pour attraper un bus dont nous a parlé un garde forestier la veille. Le bus est censé passer entre 6h30 et 7h, malheureusement nous arrivons à 6h35 et c’est trop tard!
Nous voici donc à nouveau en train de faire du stop sur la "Carretera austral". Pas très longtemps car la première voiture qui passe nous prend. C'est un père qui voyage avec sa fille de Futaleufu jusqu’à Coyaique. Ils sont assez pressés et roulent vraiment très vite !
Après plusieurs heures sans arrêt c'est la pause forcée : un pneu a éclaté !

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Nous le changeons en 10 minutes et repartons immédiatement.

Finalement nous arrivons vers midi à Coyaique et comme nous sommes partis sans petit déjeuner, nous dévorons un "completo" à la mesure de notre faim :

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Nous devrons rester à Coyaique pour la nuit. Le lendemain matin nous avons un bus pour Puerto rio Tranquillo, un joli nom...

09 janvier 2011

Départ de Chaiten

Nous souhaitons aller au sud et comme il n'y a pas de bus avant 3 jours, nous décidons de faire du stop. Mais d'une part nous sommes dans un village très isolé, et surtout c'est dimanche et les gens restent chez eux. Nous nous rappelons que le bus qui nous a déposé à l'aller passe aussi le dimanche et nous allons le guetter sur la route pour essayer de repartir avec lui jusqu’à la bifurcation pour Futaleufu.
En effet, il arrive vers 8h et le chauffeur accepte de nous prendre après avoir pris son petit déjeuner. Une dernière ballade en ville pendant qu’il mange et nous voici finalement partis. Pas pour aller très loin car il nous laisse à la bifurcation au village de Villa Santa Lucia.
Là, après 3h infructueuses de stop sur le bord de la "carretera austral" poussiéreuse, nous voyons arriver un étrange bus qui nous prend à bord sans hésiter !

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C'est une dizaine de jeunes qui voyage dans ce vieux bus acheté en Equateur. Ils descendent ainsi jusqu’à Ushuaia. Il fait chaud et la plupart d'entre eux préfère voyager sur le toit. L'ambiance est très sympa, le bus est spacieux et on écoute de la bonne musique. Comme il avance très lentement (chargé avec 13 personnes à bord) nous avons bien le temps de profiter du paysage.
Le soir nous finirons tous ensemble dans un camping du parc national de Queulat où, à peine installés, nous verrons arriver nos amis suisses avec leur canoë.

08 janvier 2011

Le parc Pumalin et les vieux Alerces (ou Lahuan)

Le parc Pumalin, fermé après l’éruption a rouvert ses portes il y a 15 jours seulement. Il n'existe encore aucune carte et peu de sentiers sont réhabilités. Heureusement Nicolas nous les indique.

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Le parc, géographiquement proche de ceux que nous avons visités précédemment, est beaucoup plus proche de l’océan. L’humidité y est plus importante et ça se voit dans la végétation.

Nous passons près d'une cascade, puis d'une seconde.

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Nous voyons plusieurs Alerces vieux de 2000 ans
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Et finalement nous allons rendre visite au plus âgé qui a environ 3000 ans.
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Ces arbres qui poussent très lentement (quelques millimètres par an) ont une sève très concentrée qui protège leur écorce des insectes mais malheureusement pas des hommes qui en font des bouchons. Les arbres ne supportent pas cela et meurent lentement. La surexploitation a décimé les forêts.
Notre vidéo du parc :


Le soir, de retour à Chaiten, nous campons sur la place centrale de la ville fantôme. Le chien Olivier me suit partout.

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Il est très bien éduqué : quand nous mangeons il se tient à distance, il nous suit mais attend toujours à l'entrée des magasins ou maisons que nous visitons, et le soir il dormira devant l'entrée de notre tente.

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Pendant la nuit il nous réveillera en aboyant chaque fois que des gens s'approcheront. Dès qu'on lui manifeste un peu d'intérêt il se roule par terre pour jouer.

Chaiten : 2 ans après l'apocalypse

Le bus nous dépose à un carrefour désert et nous partons comme toujours à la recherche du centre d'informations (pour le parc Pumalin) et du terminal de bus (pour nous rendre à l’étape suivante). On croise quelqu'un qui nous dit qu'il n'y a ni l'un ni l'autre ! Et bientôt nous commençons à comprendre...
Chaiten n'est pas une ville comme les autres, elle figure sur certaines de nos cartes en très gros et pas du tout sur d'autres, quant au guide du routard, il ne la mentionne même pas. C'est qu'elle a été effacée des cartes récentes !
La place centrale abandonnée où l'herbe a poussé rappelle vaguement les photos de Tchernobyl.
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De même que l'aire de jeux voisine. Seule une voiture qui passe donne un signe de vie.

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En mai 2008, après 9000 ans d’inactivité, le mont Chaiten qui n’était même pas répertorié comme un volcan est entré en éruption, projetant des cendres tout autour dans le parc Pumalin et la ville de Chaiten. Les habitants ont été immédiatement évacués et il n'y a pas eu de victime.
Nous connaissions l'histoire mais ne savions pas à quoi nous attendre, certains nous ont même dit que la ville était occupée par l’armée et qu'il était impossible de s'y installer, même pour une nuit.
Toute une partie de la ville est encore ensevelie.

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Dans la zone déblayée ce n'est pas forcément mieux...
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On croise surtout des fantômes... et des chiens. Celui que nous appellerons Olivier nous suit partout.

Nous trouvons finalement l'ancien terminal de bus, en ruine, et y rencontrons Nicolas qui va nous conduire au parc Pumalin et au volcan.

Nous passons de nombreux contrôles de police et des guardaparque. La route du parc traverse l’aérodrome de Chaiten. Soudain je regarde dans le rétroviseur et je vois un avion qui s’apprête à décoller juste derrière nous ! Sur le côté, il y a des manches à air et un hangar : la piste d'atterrissage n'est autre que la route !

Plus on se rapproche du volcan, plus on mesure l'importance des dégâts. Le cratère dégage beaucoup de fumée :


On se croirait en hiver sur cette photo, seule la colline verte derrière indique qu’on est en plein été et que tous les arbres blancs sont morts.

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A perte de vue s’étend un paysage désolé.

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Les collines au premier plan sont les bords du cratère (5km de diamètre) et derrière on aperçoit le dôme de lave fumant. De toutes les éruptions connues, la lave de ce volcan est la deuxième plus dense.

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Le dôme de lave :
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Nous nous reposons sur une jolie plage de sable volcanique noir.

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Après la catastrophe le gouvernement prévoyait d'installer la nouvelle ville ici, interdisant à quiconque de se réinstaller sur l’ancien site. Un important port de commerce était prévu à la place de cette plage. Mais le projet fut abandonné après les élections.

07 janvier 2011

Futaleufu et passage au Chili

Aujourd'hui nous partons pour le Chili pour essayer de nous rendre au parc Pumalin. Le réveil sonne à 5h, c'est l'heure de prendre une bonne douche chaude qui sera peut-être la dernière avant un moment. Ensuite nous replions tout et préparons nos sacs avant de quitter le camping pour nous rendre à pied au terminal de bus.
Les formalités de douane sont - comme d'habitude - interminables pour ne pas dire ridicules et on me fait remplir un formulaire spécial pour déclarer que j'abandonne mes tomates séchées qui représentent une grave menace pour l'agriculture du Chili. Ensuite le douanier me demande de le suivre jusqu'à la poubelle où il les dépose solennellement.

De la frontière, un autre bus nous conduit à Futaleufu. C'est un joli village entouré par les montagnes et réputé pour ses rivières : 3ème spot mondial de rafting parait-il !
L'office de tourisme renseigne sur les bus mais ignore tout du parc Pumalin, pourtant voisin. Pour en savoir plus nous devons nous rendre à Chaiten mais il n’y a pas de bus avant le lendemain matin 6h. Pas franchement ravis d'être coincés là, nous essayons de faire du stop et rencontrons sur la route un groupe de 15 israéliens qui ont eu la même idée.

Après 2h sans succès, nous nous résignons et allons au camping. Surprise, c'est un endroit magnifique, tout propre, avec de l'eau chaude et des barbecues, au bord d'une jolie rivière. Nous nous couchons tôt pour repartir le lendemain à 6h pour Chaiten.

05 janvier 2011

Retour à Esquel

Finalement, après deux dernières balades nous récupérons nos gros sacs au centre d'information et rentrons à Esquel en stop. De retour au camping où nous avions laissé le reste de nos affaires, nous installons la tente et, après 3 jours dans les bois, douche, laverie et internet (cela fait plus d'une semaine que nous ne nous sommes pas connectés pour mettre à jour le blog).
Le lendemain il n'y a pas de bus et nous sommes donc coincés un jour de plus à Esquel. J'en profite pour rattraper une bonne partie du retard accumulé dans le chargement des photos du blog. Je dois également acheter un nouvel adaptateur SD/USB, j'en suis à mon 3ème, c'est vraiment fragile ces choses là !

03 janvier 2011

Parc naturel "Los Alerces"

En ce premier lundi de l'année, tous les distributeurs de billets de la ville sont vides... sauf un ! Après avoir fait le plein de nourriture et nous être bien informés à l'office du tourisme, nous prenons un bus pour le parc. A l'entrée, on nous fait payer un "tarif étrangers", quatre fois plus cher que pour les argentins. Nous y étions habitués en Bolivie mais ici je trouve ça scandaleux, surtout pour les quelques boliviens et péruviens de passage.
Ce parc est immense et contient de nombreux lacs, plages, espaces de camping dont certains sont gratuits. Nous y passerons deux nuits et ferons de nombreuses randonnées en confiant aussi souvent que possible nos gros sacs aux "gardaparque" ou dans des boutiques pour marcher légers.

Nos promenades nous conduiront à deux Alerces (ou lahuan en langue Mapuche), ce cousin du cyprès qui donne son nom au parc. Le lahuan solitaire, un jeune de 300 ans et finalement le vieux lahuan de 800 ans, impressionnant car si vous le regardez de près vous verrez qu'il a survécu après avoir été décapité :

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Il y a aussi dans le parc un lahuan de 2600 ans qu'on ne peut voir qu'en payant une excursion en bateau scandaleusement chère. Le plus vieux, âgé de 3625 ans, se trouve au Chili.

D'autres cousins du cyprès aux jolies couleurs cannelle :

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Autour du lago verde, l'eau prend une couleur splendide !

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02 janvier 2011

On the road again

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Il a plu une bonne partie de la nuit et ce matin il fait mauvais : une pluie soutenue et un brouillard épais. Nous rentrons à Bariloche, rendons la voiture et prenons le premier bus pour El Bolson, ville dont le micro climat célèbre nous donne l'espoir d'y trouver du beau temps. Mais arrivés là, c'est encore pire ! Je négocie avec le chauffeur pour rester dans le bus jusqu'à Esquel.
Arrivés là, il ne pleut plus et nous nous installons dans un camping en ville.