09 mai 2012

Deux jours à Mandalay – écriture du blog

Nous arrivons assez tard dans la ville de Mandalay où une fois de plus nous choisissons l’hôtel le moins cher (parmi ceux autorisés aux étrangers) où nous devons quand même débourser 16$ !

Le lendemain nous nous levons de très bonne heure pour aller visiter une ville de montagne voisine mais nous sommes tous les deux assez malades suite à notre diner en ville et nous devons annuler. Il faut dire que l’hygiène est une notion étrangère, ici. Les gens utilisent souvent leurs mains pour cuisiner, vous servir et manipuler les billets locaux (qui contrairement aux dollars sont vieux et crasseux). En plus il fait extrêmement chaud et il n’y a pas de frigos partout. Quand bien même le courant est coupé pendant la plupart de la journée et tout le monde n’a pas de générateur. Je vous passe les détails…

J’en profite pour aller faire des photos en ville entre 6h30 et 8h, avant qu’il ne fasse trop chaud, puis j’écris les articles sur le blog.
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Le soir nous avons rendez-vous avec un étudiante Birmane. Elle nous donne rendez-vous au Diamond Plaza, un lieu que tout le monde connait. Et pour cause, c’est le lieu le plus moderne de la ville, un grand centre commercial climatisé avec ses boutiques, son supermarché au sous-sol et ses restaurants au dernier étage. Il y a même des escalators à chaque étage. Malgré cela on est encore loin du standard international en la matière. Heureusement !
Notre jeune amie étudie l’économie et voit d’un très bon œil la mondialisation. Elle rêve d’une Birmanie avec les mêmes centres commerciaux que dans les pays voisins. Pour elle, le maquillage traditionnel des femmes et les vêtements des hommes appartiennent déjà à un passé kitch !


Le lendemain également nous restons en ville et continuons à mettre à jour le blog en attendant le bus de 18h qui nous emmène à Kallaw.

08 mai 2012

Deux jours parmi les moines bouddhistes de l’IBEC

Le bus nous laisse au bord de la route en fin de journée. De là nous trouvons un tuctuc pour nous conduire au International Bouddhist Education Center (IBEC) où Kyaw Min, un jeune Birman avec qui nous étions en contact nous attend.

L’IBEC est un centre important et tout le monde dans la région le connait. Il faut dire que dans ce pays où l’éducation publique reste trop chère pour la plupart des familles, les enfants vont souvent étudier dans des centres d’enseignement gratuits gérés par des moines. L’IBEC a été créé il y a 5 ans seulement et accueille 200 à 300 élèves. Ceux qui viennent de loin sont pensionnaires, les enfants pauvres des villages voisins rentrent chaque soir chez eux. Quelques bénévoles étrangers y ont séjournés et le centre essaye d’ouvrir ses pensionnaires à l’international, en enseignant entre autre l’anglais et l’informatique. D’autres langues sont prévues comme le français, le japonais ou le chinois mais pour le moment les enseignants manquent. Fondé par 9 moines, l’IBEC est financé uniquement par des donations. Ils sont en permanence à la recherche de donations ou de bénévoles. Vous pouvez les trouver sur internet et facebook ou en me contactant.

A notre arrivée, Kyaw Min vient à notre rencontre. Nous sommes stupéfaits par son accent anglais 'so British'. Il nous explique qu’il a travaillé des années comme guide touristique et a perfectionné son anglais auprès des étrangers. Il a déjà enseigné l’anglais dans le passé à l’IBEC mais cette fois-ci il a décidé d’y consacrer une année au service des autres.

Toutes les familles birmanes bouddhistes envoient à un moment donné leurs enfants chez les moines afin qu’ils y reçoivent une éducation bouddhiste de base. Mais alors que la plupart restent « novices », notre ami Kyaw Min a été jusqu’au niveau supérieur, celui de moine. Qu’il a ensuite quitté pour travailler comme guide.

Nous sommes reçus par le principal de l’école puis nous rencontrons tour à tour presque tous les moines fondateurs de l’IBEC. Nous discutons avec eux dans une ambiance décontractée. Ils revêtent une tenue informelle, c'est-à-dire une version simplifiée de la robe marron du moine et après avoir fait connaissance, ils offrent de répondre à toutes nos questions concernant le Bouddhisme. Et des questions nous en avons beaucoup !

Nous apprenons ainsi que le bouddha a laissé 42 livres transcrits phonétiquement en Birman. Ces textes sont répartis en 3 parties qu’on peut résumer ainsi : la vie de bouddha, les règles de discipline à suivre, comment se comprendre et comprendre le monde.

Les moines ne peuvent avoir de famille ni toucher une femme (de façon sensuelle, c'est-à-dire qu’ils peuvent lui serrer la main). Ils ne peuvent non plus rien posséder en dehors des 8 objets (dont leur robe, le pot qu’ils utilisent pour demander l’aumône). Cela afin de se libérer de toute attache qui serait une entrave au monde spirituel. Chaque jour ils doivent méditer ou étudier les textes du bouddha.

Pour se nourrir le moine doit compter sur la générosité des autres sans jamais demander (il ne peut pas mendier). Parmi les choses qui lui sont interdites, celle-ci est intéressante : s’attribuer certains pouvoirs ou qualités spéciales pour attirer des fidèles.
Les moines peuvent manger de la viande en dehors de 10 animaux (comme lions, éléphants, serpents) mais ne peuvent pas tuer d’animaux ou insectes.

Pendant leurs années avec les moines, les jeunes Birmans sont ‘novices’, on leur rase la tête et ils portent une robe semblable à celle des moines. Le matin ils partent en ville avec leur pot pour demander l’aumône. Nous avons vu que les habitants versent du riz dedans.
Les robes rose pâle sont celles des nones. Nous n’en rencontrons pas beaucoup sur place mais il y en a beaucoup en ville. Elles viennent nous trouver un peu partout avec un récipient métallique pour demander de l’argent sans dire mot mais en insistant parfois lourdement en faisant sonner les pièces dans leur pot. Les moines sont beaucoup plus discrets.
Bien sur nous voyons bien que nos amis ne respectent pas toutes les règles à la lettre, la vie du moine se modernise avec le pays tout entier…

Il y a une salle de bain vip et celle des moines. Comme ils insistent, le soir je vais me baigner avec eux. La salle de bain en plein air est un grand contenant en béton recouvert d’un toit. On utilise un seau pour s’asperger de l’eau puisée dans le contenant. Cette eau est tiède mais pas vraiment transparente. Le seul problème est que les moines gardent tous leur robe pour se laver, alors que moi… je n’ai pas de robe et personne ne m’avait prévenu ! Mais comme il fait nuit ce n’est pas vraiment un problème.

Le soir nous dormons dans un dortoir presque vide, et je me lève à 4h du matin à la sonnerie de l’alarme : un moine frappe un tronc creux suspendu à l’aide d’une branche. D’abord des coups très espacés puis de plus en plus rapides.

Je suis parmi les premiers à la "douche". A 4h30 les élèves les plus studieux sont déjà en train d’étudier alors que la plupart sont encore en train de se brosser les dents. Avant 5h tout le monde est en train de murmurer à haute voix : dans les salles de cours mais également dans chaque dortoir. On pourrait croire qu’il s’agit d’un rituel religieux mais en réalité c’est la façon dont ils apprennent leurs leçons par cœur, en lisant à haute voix. En effet nous sommes en pleine période d’examen et les révisions occupent toute la journée.

A 5h les plus jeunes qui n’ont pas d’examens se rassemblent au son d’une sorte de cloche métallique plate et se mettent en file indienne du plus âgé au plus jeune. Ils ont tous leur pot en main et vont en ville chercher de la nourriture.

Nous prenons le petit déjeuner avec notre ami, bientôt rejoints par des moines qui proposent gentiment de répondre à nos questions. Plus tard nous voyons deux pick up (sortes de camions) que les petits moines et étudiants ont tôt fait de remplir : ils partent vers le centre d’examen. Comme il n’y a que deux camions ils doivent faire deux aller-retour pour emmener tous les étudiants.

Lorsque les étudiants reviennent, ils ont l’air heureux. Nous déjeunons avec eux et faisons plein de photos pour leur plus grand bonheur !
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07 mai 2012

Les grottes bouddhistes de Hpo Win près de Monywa

Ce matin nous avons prévu de visiter les fameuses grottes de Hpo win creusées à partir du XVe siècle, elles sont au nombre de 492 et abriteraient 2600 bouddhas.

Mais il nous faut d’abord trouver un moyen de locomotion bon marché. En effet, l’hôtel et les motards rencontrés dans la rue nous ont annoncés des prix indécents allant jusqu’à 35$. Après avoir tenté notre chance un peu au hasard dans la rue, nous rencontrons un groupe de jeunes sympathiques avec des motos. Alors que nous sommes en pleine négociation du tarif de la course, un jeune moine passe par là et vient nous aider car il parle un peu anglais. Grâce à lui nous arrivons à un accord pour 15000k (15€) A/R. C’est ainsi que nous partons sur deux motos en direction du site. Nous nous arrêtons en route à l’une des stations service locales : un stand avec des bouteilles d’eau en plastique remplies d’essence. Le « pompiste » remplit le réservoir à l’aide d’un entonnoir.

Nos deux jeunes pilotes vont ensuite faire le plein de noix de bétel à mâcher. Ils nous en proposent gentiment mais je dois refuser car j’ai encore la joue irritée après la mastication de la veille.
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P1140421Nous arrivons au pied du site où des guides tentent de monnayer leurs services en dollars mais nous refusons. L’un de nos jeunes amis nous accompagne dans les grottes, il ne connaît pas vraiment le site et ne parle pas très bien anglais mais ce n’est pas un problème car il demande son chemin à chaque personne que nous croisons et nous le suivons !

Des centaines de grottes ont été creusées dans la pierre et des statues de bouddha sculptées dedans. Certaines sont imposantes, d’autres très fines. Parfois les murs sont peints de scènes décrivant la vie du bouddha. Les femmes y sont toujours représentées avec le long cou des femmes girafes que nous avons rencontrées en Thailande.
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P1140428Nous continuons notre visite et avons bientôt la surprise de retrouver le jeune moine rencontré plus tôt en ville !! Il a trouvé le moyen de venir jusqu’ici et veut nous faire visiter le site ! Nous continuons donc la visite avec lui et il nous donne toutes sortes d’explications dans un anglais approximatif.


Après la visite des grottes il nous conduit à d’autres temples.

Les visiteurs peuvent acheter de petits carrés de papier doré qu’ils frottent sur les statues de bouddha pour y transférer une sorte de feuille d’or. Mais dans certains endroits les femmes ne sont pas autorisées à le faire.
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Nous quittons ensuite nos amis pour foncer à l’hôtel où nous devons faire le checkout vers midi. Puis nous prenons un bus direction Sagaing.

06 mai 2012

Arrivée à Monywa, visite d'une pagode et des bouddha géants

Après un dernier petit déjeuner avec nos amis Argentins, nous reprenons chacun notre route, eux vers le lac Inle, et nous vers Monywa, la ville natale de notre ami Birman de Yangon.

Le trajet ne dure que 3h mais notre bus vient d’un autre âge ! Bien évidemment nous sommes les seuls étrangers à bord. L’ambiance est assez sympathique car il y aura suffisamment de sièges pour tout le monde. Ici il n’y a pas de limite au nombre de places dans un bus, et celui-ci transporte également plein de marchandises : sous les sièges, sur le toit mais aussi à l’intérieur. Nous embarquerons ainsi une moto et une grosse quantité de riz.
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Le bus circule avec les portes ouvertes par lesquelles le rabatteur est constamment en train de guetter d’éventuels passagers dont il essaye d’attirer l’attention par tous les moyens. Une autre personne est chargée de livrer et récupérer le courrier en chemin.

Comme toujours les portes s’ouvrent côté circulation et les passagers qui veulent monter dans le bus doivent venir au milieu de la route.

Nous traversons de longues plaines arides avec des palmiers. Les habitations que nous croisons sont des cabanes ou des huttes généralement sans électricité et sans eau courante.

Lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner, quelqu’un arrive avec un tuyau d’eau et arrose généreusement le moteur pour le refroidir. Il monte ensuite sur le toit et reste là longtemps pour remplir le réservoir de ce qui ressemble à un système de refroidissement à eau artisanal.
Le reste de la route passe vite. Quelqu’un m’offre une noix de bétel enveloppée dans une feuille et de la pâte blanche à mâcher. C’est un stimulant très commun ici. Nous l’avons découvert aux philippines.

Finalement nous arrivons vers midi et allons tout droit dans la guesthouse la moins chère de la ville où les chambres les plus basiques sont à 15$ ! Il y a bien des logements moins chers mais ils sont interdits aux étrangers.

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Après un rapide déjeuner, nous prenons un tuctuc pour aller admirer les célèbres buddhas géants. Nous nous arrêtons d’abord dans un premier temple où les figures de buddha sont tellement nombreuses dans toutes les directions qu’on se croirait dans une pièce remplie de miroirs se répétant à l’infini !
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Nous reprenons notre route et quelques kilomètres plus loin, on aperçoit déjà l’immense buddha debout. Ce n’est qu’après une demi-heure de route que nous arrivons finalement au début du complexe. Comme toujours nous sommes au pied d’une colline que nous devons gravir pour accéder au temple. D’abord une pagode à l’immense stupa doré, puis nous arrivons à un gigantesque buddha couché et encore plus haut nous atteignons les pieds du fameux buddha debout.
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Nous visitons les premiers étages du monument qui en compte 31 ou 32. Les premiers niveaux correspondent à l’enfer et les murs sont peints de scènes horribles où des démons torturent les hommes. Les niveaux les plus élevés correspondent certainement à l’illumination et l’éveil. Les moines nous expliqueront que notre comportement dans cette vie déterminera notre destination…

Le soir en nous promenant en ville nous trouvons un petit supermarché. Curieux, nous allons le « visiter » et nous promenons dans les 8 rayons pour observer la variété de produits. Rapidement nous sommes suivis par une petite troupe de 6 ou 7 personnes curieuses : vendeuses, caissières, et même un ou deux enfants. En arrivant devant un petit frigo nous comptons 3 tarifs différents indiqués pour la canette de pepsi. Nous choisissons la moins chère, toujours suivis par le petit groupe, et la présentons à la caisse où on nous fait payer le prix indiqué !

05 mai 2012

Une journée argentine... en Birmanie !

Ce matin, nous restons au lit jusqu’à 8h30 pour récupérer de la nuit précédente passée dans le bus. Le reste de la journée sera également assez tranquille, en effet nous pensions faire un tour en barque mais les tarifs nous en ont dissuadés. Ainsi nous retrouvons nos amis au petit déjeuner et nous restons 3 heures à discuter à table… jusqu’au moment d’aller déjeuner !

Notre espagnol revient vite avec tous les souvenirs des bons moments passés à Buenos Aires l’année dernière avec Hélène et tous nos amis de la Tango house !

En fin d’après midi, nous louons des bicyclettes pour nous rendre jusqu’au sommet de la plus haute pagode afin d’y admirer le coucher de soleil. Et même si un rideau de nuage cache un peu le soleil, on ne se lasse pas d’admirer ces innombrables stupas dans cette plaine remplie de palmiers.
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Ce 5 mai correspond à une fête bouddhiste locale et nous voyons arriver par bus entier des locaux venus déposer un bouquet de branches vertes à la pagode.

Nous dinons avec nos amis et une française, Marjo qui nous décrit tellement bien le trekking qu’elle vient de faire près du lac Inle que nous décidons de tenter l’expérience !

04 mai 2012

Découverte à cheval des milliers de pagodes et stupa de Bagan

Lorsque nous arrivons à Bagan vers 4h du matin, il fait encore nuit. Au terminal de bus nous rencontrons Carla et Dario, un jeune couple argentin de Buenos Aires.
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Arrivés peu avant nous ils attendent le lever du jour pour partir à la recherche d’une guesthouse. Nous bavardons ensemble et comme ils sont très sympathiques, nous parcourons la ville avec eux malgré nos sacs de 20kg (eux voyagent très légers). Après avoir essayé toutes les pensions de la ville, nous optons pour mon choix initial : winner guesthouse où les chambres sont à 11$ et 12$ (quasiment les moins chères de la ville). Les propriétaires sont très gentils et ne nous font même pas payer la taxe gouvernementale de 10$ que les hôtels sont sensés encaisser.

Après un bon petit déjeuner, nous louons tous les quatre une carriole à cheval dans laquelle nous passerons la journée à nous promener d’une pagode à la suivante en restant bien au frais et sans nous fatiguer !
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La ville comptait autrefois 13 000 pagodes remontant jusqu'au IIe siècle. Malheureusement les tremblements de terre et le fleuve Ayeyarwady en ont détruit plus de 10 000. Lorsque nous grimpons au sommet d’une pagode, la vue est fantastique ! Des centaines de pagodes et stûpas de brique stuquée s'étendent à perte de vue dans la plaine entre les palmiers.
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P1140155Il faut se déchausser à chaque fois qu’on entre dans l’enceinte d’une pagode. C’est très important pour les Birmans, et les moines se sont même autrefois révoltés contre les anglais qui ne respectaient pas cet usage ! Ce n’est pas toujours agréable car l’intérieur est plutôt sale ; par endroit le sol est entièrement recouvert de déjections d’oiseaux !
Mais le pire est à l’extérieur où le sol chauffé par le soleil est absolument brulant ! C’est donc en courant et parfois en sautillant que nous terminons nos visites.

Juste après la visite d’une pagode nous discutons avec une dame qui prépare une étrange mixture : elle frotte l’écorce d’une branche sur une pierre plate en y ajoutant régulièrement de l’eau. Le résultat obtenu sert de maquillage traditionnel. A la campagne les femmes se couvrent entièrement le visage et les bras de ce masque beige clair pour se protéger du soleil. Je vous rappelle que dans cette partie du monde avoir la peau blanche est un signe de richesse, cela signifie qu’on ne fait pas dans les champs. Par conséquent il est impossible de trouver une crème solaire sans agent blanchissant ! Même la plupart des crèmes pour le visage et le corps ventent leurs propriétés blanchissantes. Mais revenons au maquillage traditionnel : en ville les femmes birmanes s’appliquent généralement ce masque sur les joues, avec parfois juste un trait sur le nez. Joignant le geste à la parole et pour leur plus grand plaisir, Vineta et Carla se font maquiller par la dame, puis attendent patiemment que le masque sèche en l’aérant avec un éventail.
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Après cette journée incroyable, nous allons diner tous ensemble et reprenons l’habitude de parler espagnol avec l’accent de Buenos Aires !