31 juillet 2010

Ilha de Marajó

Depuis Macapa, mon idée était de traverser le delta de l'Amazone pour aller à Belém, y rester quelques jours avant d'entamer notre longue remontée de l'Amazone.
En réalité, pas besoin d'aller à Belém : on pourrait remonter l'Amazone d'ici ce qui nous épargnerait 3 jours de navigation monotone sur un fleuve qui fait plus d'un kilomètre de large. Sachant que nous naviguerons plus d'un mois pour arriver au Pérou, ce n'est pas du luxe.

Seulement voilà, aller à Belém, c'est 3 jours de navigation au travers des innombrables îles du delta de l'Amazone. Parait-il la partie la plus belle. Nous décidons d'aller passer deux jours sur une île du delta pour nous rendre compte sur place (voir la trace GPS de la traversée en bateau). Alexandro qui est en congé voulait visiter cette île depuis longtemps et décide de nous accompagner.

L'île de Marajó, en portugais Ilha de Marajó, est une île du Brésil située dans le delta de l'Amazone et du rio Tocantins. Elle est considérée comme la plus grande île au monde entouré d'eau douce. La ville de Belém est située au sud-est de l'estuaire du rio Tocantins, à l'opposé de Macapa où nous nous trouvons.

Le plan est le suivant : prendre le bateau vendredi 17h, retour dimanche 20h30. Lundi matin Alexandro part dans le sud voir sa famille. Il nous a proposé de rester chez lui mais nous décidons de prendre la route pour Santarem lundi matin. Sur l’île nous logerons à l'hôtel donc pas besoin d'équipement particulier, par contre lundi pour dormir sur le bateau de Santarem, nous aurons besoin de hamacs. Nous courons donc en ville acheter une paire de hamacs ("rede" en portugais) légers, les moustiquaires qui vont avec et des cordes. Nous revenons juste à temps pour le bateau.

Petit bateau sur l'amazone
Voici le genre de petit bateau qui circule sur l'Amazone

Sur le port, 3 bateaux partent pour l'île. On nous a avertis que les normes de sécurité sur le fleuve sont quasiment nulles. Nous choisissons le bateau le plus moderne. Pour une fois il y a plein de gilets de sauvetage à bord. Au début tout se passe bien, et puis la nuit tombe. Un grand écran diffuse un premier film sans le son, avec des sous-titres en portugais. Soudain, c'est la panne de courant ce qui n'est pas plus mal car Universal Soldiers III venait de commencer. Il commence à faire chaud puisque la clim était branchée sur le même circuit. Je sors sur le pont et là je réalise que tout l'éclairage du bateau est en panne, feux de position, etc... ça n'a pas l'air de déstabiliser le capitaine ni les bateaux que nous croisons qui continuent tranquillement.

afuaOn arrive à Afua et on s'installe à l'hôtel. Cette ville est surnommée la Venise de l'Amazone car tout est construit sur pilotis. Les bateaux n'accèdent à l'île qu'à marée haute. Au large on voit dériver de petits îlots végétaux. Tous les transports se font à vélo, il n'y a pas de véhicule à moteur ni de routes, mais des petits pontons en bois (ou en dur en centre ville).
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Voiture de luxe équipée d'un vélo-radio

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On récupère directement les eaux de pluie dans le château d'eau




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L'ambulance (sérieusement !)

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Ce commerce affiche la liste de ses débiteurs. Sur une petite île c'est un moyen astucieux d'éviter les abus !!

29 juillet 2010

Drive in brésilien

Ce soir on va assister à un entraînement de capoeira puis on se ballade longtemps en ville. On a faim mais il est tard alors on va manger un sandwich. Alexandro nous emmène dans un petit fast-food où les hamburgers sont soigneusement - et longuement - préparés devant nous, ce qui nous laisse tout le temps d'observer ce qui se passe autour de nous. Notre ami aura cette phrase amusante : "j'aurais aimé vous emmener au Mc Donalds mais il n'y en a pas à Macapa".
Le fast-food a une grande terrasse face au fleuve où presque toutes les tables sont libres (et abritées en cas de pluie). Il fait frais. Une voiture se gare en épi devant le fast-food, la serveuse se précipite et prend la commande des passages. Un peu plus tard elle revient avec la commande, les vitres teintées (toutes les voitures ont ça pour raison de sécurité anti-agression) se remontent. Plus tard la voiture klaxonne, la serveuse récupère les déchets, apporte le dessert, etc... A la fin, la serveuse apporte l'addition présentée dans un étui en cuir comme à une table. En fait les gens mangent dans leur voiture stationnée juste en face des tables ce qui est très curieux pour nous. Mais ici c'est une pratique courante. Plus tard on verra un autre "drive in" avec des porte-plateau qui se fixent sur les vitres. Quand il y a trop de voitures, les serveuses les identifient en plaçant un numéro sur le toit.

Plus tard j'ai compris que, la plupart des jeunes vivant avec leurs parents dans des familles souvent nombreuses, la voiture est leur espace d'intimité. Plus qu'un moyen de transport, c'est l'endroit où ils se sentent vraiment chez eux...

28 juillet 2010

Rédaction du blog et chargement des photos

Alexandro utilise chez lui une connexion internet 3G (lente). Je viens de terminer la mise en ligne des photos de Guyane. Je continue à prendre des photos mais je ne les mettrai en ligne que lorsque j'aurai une meilleure connexion internet. Peut-être à Manaus, sinon dans le pire des cas à Lima donc en début septembre. En attendant je continue d'écrire (sans accents sur les claviers brésiliens).
Il m'arrive souvent de corriger ou de compléter d'anciens articles (je viens d'ajouter les photos de Guyane), donc accrochez-vous pour suivre ! En général je saisis un premier jet à toute vitesse dès que j'en ai la possibilité et, plus tard, dès que j'ai du temps alors je reviens dessus.

27 juillet 2010

Visite de Macapa

Alexandro est un hôte hors pair. Il nous emmène partout dans Macapa et en plus il nous invite partout. Avec lui, il faut lutter pour payer quelque chose, et j'avoue que jusqu'ici j'ai été plutôt mauvais. Il va falloir trouver un moyen de se rattraper !
flickrMacapa est une ville bordant l'Amazone, proche de son delta. Le fleuve est tellement large qu'on se croirait au bord de la mer. De plus la marée est impressionnante, tellement qu'il y a un terrain de football dont on voit a peine les goals à marée haute. On y joue dès que la marée baisse.
La ville a la particularité d'être traversée par la ligne de l'équateur (matérialisée par un monument). Un terrain de football a été bâti là, une moitié dans chaque hémisphère.

mImpressions en vrac : Il fait chaud et humide, mais si on évite de sortir à midi c'est plutôt agréable. Les maisons, fenêtres, balcons sont toujours protégées par des grilles mais nettement plus fines qu'en Guyane. Un gros cadenas ferme la grille en bas de notre immeuble. Il n'y a de feu rouge que pour les voitures, il y a des trottoirs et des passages piétons mais on préfère marcher dans la rue. Il faut dire que les "trottoirs" sont très inégaux et discontinus. Je suppose que c'est à chaque propriétaire de construire le bout de trottoir en face de chez lui. Un coup c'est juste du sable, ensuite de la boue et hop un trottoir nickel, puis de l'herbe... Quand il pleut la rue ressemble à une rivière. Les voitures foncent et les piétons se prennent de grosses vagues. On voit souvent d'énormes cafards dans la rue. Et les poubelles sont perchées en haut d'une barre de fer d'un mètre pour les protéger des animaux.
Niveau écologie c'est comme en Guyane, les gens jettent tout dans la nature sans vergogne. Pourtant ici il y a un semblant de tri sélectif (4 corbeilles de couleurs différentes).

flickrAlexandro est vraiment sympa. Il parle un peu français et anglais, on communique en mixant 4 langues. C'est amusant de voir une lettone et un brésilien parler français ensemble ! On visite le fort, le monument de l'équateur, un musée d'artisanat... On rencontre Marcello qui n'est pas italien mais brésilien moitié japonais.
A la maison Regiani, la colocataire de Alexandro cuisine de délicieux plats locaux...

Recette de l'Espanhola

flickrCe soir Alexandro et Marcelo nous font un cocktail spécial qu'ils buvaient adolescents. On en parlait hier et j'ai d'abord cru à une blague, mais c'est assez populaire, vous pouvez trouver la recette sur internet.

flickrPrenez un ananas, ajoutez du lait concentré et du vin rouge (français). Passez le tout au mixeur et si nécessaire ajoutez de la glace. Vous obtenez une Espanhola, et croyez moi, quand on goûte le produit fini, il est vraiment difficile d'en deviner les ingrédients.

26 juillet 2010

En route pour Macapa !

Dimanche matin, on part pour Macapa. Ce sera notre vraie première étape au Brésil (Oiapoque étant apparemment considérée par tous comme une ville frontière complètement à part). Pour atteindre la ville, on a une longue distance à parcourir à travers la forêt amazonienne (voir la trace GPS). Le problème est que la route est loin d être terminée et la plus grande partie du chemin se fait sur une piste. Or, on est à la fin de la saison des pluies. La piste a été bien ravagée pendant toute la saison et aujourd'hui, même si les pluies sont plus rares, elles sont d'une violence toute tropicale. La durée annoncée du voyage en bus oscille entre 6h et 30h. On peut prendre le bus ou un 4x4, plus cher. Nous partons du principe que si la route est bloquée par un bus, le 4x4 ne pourra pas passer et optons pour la première solution, plus économique.
Nous partons donc le matin en espérant prendre le bus de 10h (on nous avait dit la veille que les bus ne partaient plus que le matin) en espérant arriver le soir pas trop tard pour être accueillis par notre hôte brésilien.
Nous faisons nos adieux à Stetho qui rentre du travail à 8h en nous offrant des médicaments potentiellement utiles pour la suite du voyage. Après avoir traversé en pirogue, nous arrivons à Oiapok. Le bus climatisé de la "bonne" compagnie Amazontur est plein, le suivant par à 12h. Une autre compagnie, Busscar propose un départ à 11h. Le bus est vraiment pourri, sans clim mais nous voulons vraiment arriver tôt alors nous le prenons.
Un taxi nous conduit à la gare routière où l'on voit partir le bus de 10h, complet, avec des français bien sympas qu'on reverra par la suite. A 11h30 notre bus arrive. Il est réellement pourri mais on l'aime bien. Tant mieux car on va y passer 18h.
flickrLe début de la route se passe bien et on en profite pour dormir car on sait qu'après ce sera difficile. Rapidement on passe du bitume à la piste, et là le chauffeur fait des trucs incroyables avec son bus. Je ne savais pas que c'était possible ! Bien sûr au bout d'un moment on finit par s'embourber ainsi que les bus devant et derrière nous. Ainsi on rattrape rapidement le bus de 10h, on le double même à un moment et on aperçoit derrière une vitre pleine de condensation, les passagers frigorifiés qui tentent de se réchauffer en se couvrant jusqu'au cou. Vu de notre bus c'est plutôt rigolo. En effet il fait frais dans cette immense forêt qu'on ne quittera pas, donc pas besoin de clim, c'est même plutôt agréable de rouler avec toutes les vitres ouvertes.
Bon, on n'en est pas sortis !!
Essayez de pousser un bus !!La technique pour sortir un bus embourbé est toute simple : le camion devant le tracte avec une corde, ensuite à nous de tracter le suivant avant de partir. Bon il faut quand même récupérer la corde donc ça prend pas mal de temps chaque fois. Mais comment fait le premier camion, celui qui n'a personne devant lui ?? Eh bien les passagers poussent et ça prend 4h. Le temps que tous les bus du matin se retrouvent bloqués au même endroit !

flickr



flickrPlus tard il se met à pleuvoir, une pluie tropicale, d'une intensité incroyable. Voila qui va considérablement rallonger notre parcours. Je prends une photo depuis la fenêtre du bus : les petits indiens, pas du tout perturbés par cette pluie se mettent à jouer au foot.
video corde.

Un peu plus loin le cortège s'arrête sans raison apparente. Après discussion il apparaît que deux camions ont été braqués et on hésite à continuer. Détail important : depuis notre départ on est complètement isolés : personne ne s'est amusé à équiper l'Amazonie de relais GSM et personne n'a de téléphone satellite, donc pas de communications. Finalement après un moment, on décide de continuer en convoi. Les bus avanceront donc avec les camions en formation serrée, même très serrée. Vous avez déjà vu des tarés vous coller sur l'autoroute, en ville vous avez remarqué que les bus s arrêtent souvent à 15 cm l'un de l'autre, eh bien là c'est pareil mais avec un roulis et des creux indescriptibles dans la piste.

La nuit tombe et c'est là qu'en étant astucieux on peut transformer un bus pourri (mais avec l'avantage d'être à moitié vide) en lit digne des firsts d'Airfrance (en termes d'inclinaison, pour la propreté, c'est autre chose). La plupart des sièges s'inclinent mais comme le système d'arrêt est mort ils tombent sur le siège suivant (où alors c'est exprès mais ça ne fonctionne pas sur tous). Inclinez à l'horizontale les sièges devant et derrière vous, vous disposez d'un lit de 2m, bien plat à condition de bien vous positionner. Calé entre la ligne des sièges voisins d'un côté et les fenêtres de l'autre, vous êtes confortablement installé et suffisamment calé pour ne pas sentir le roulis. Ensuite c'est comme à l'avant d'un bateau à moteur qui tape fort. Il ne faut pas être trop sensible mais même avec la pire piste on peut s'endormir.

On nous annonce une arrivée à 21h puis 3h puis 6h. Finalement à l'arrivée du bus on prendra un taxi et Alexandro, notre hôte brésilien nous attendra en bas de chez lui à l'arrivée du taxi !!
On trouve difficilement nos mots en portugais pour exprimer notre gratitude surtout lorsqu'il nous propose une douche et un bon lit ! Comme nous sommes deux il nous offre même son lit pour dormir sur un matelas.
Merci Alexandro

Une douche électrique

Chauffe eau minimaliste et électrique !
Ca se passe de commentaire...

Douche electrique

25 juillet 2010

Un pont entre la France et le Brésil

La frontière entre la Guyane et le Brésil se trouve sur le fleuve Oyapok. Pour l'instant le seul moyen de traverser est de prendre une pirogue. Il en existe de grandes, les orpailleurs arrivent même à transporter, à cheval sur deux pirogues, des pelleteuses jusque loin dans la forêt. De là leur activité fait des ravages car ils déversent en quantité du mercure dans le fleuve. Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec un militaire de l'armée de l'air française dont l'action contre les orpailleurs reste symbolique.

Partout en Guyane, nous avons été surpris par la quantité de produits importés de métropole. Tous les aliments sont importés, principalement en avion. Y compris les tomates. On nous a dit qu'il était interdit d'aller acheter ses tomates de l'autre côte du fleuve (à cause des OGM), du coup elles prennent l'avion. J'ai même acheté un jus de mangue en bouteille : embouteillé en Belgique!
Ici l'octroi de mer (et non pas de maire, merci Nicolas !) remplace grosso modo la TVA. Les productions locales sont fortement taxées. Donc même les agriculteurs motivés sont rapidement découragés.
Comme à la Réunion le coût de la vie est très élevé.

flickrUn pont est en construction sur l'Oiapok, il reliera la Guyane au Brésil. Ce sera un bouleversement pour la région. Qu'adviendra-t-il de St Georges ? Aujourd'hui c'est une charmante ville étape avant le Brésil, mais le pont contournera la ville...
La Guyane qui ne produit pas grand chose sera vite inondée de produits brésiliens...

24 juillet 2010

Le Brésil

Samedi matin, nous décidons d'aller faire un tour au Brésil, plus précisément à Oyapok, un peu plus loin, en face sur le fleuve du même nom.
flickrNous nous dirigeons donc vers le fleuve et, avant d'y arriver un piroguier est déjà venu à notre rencontre et nous propose la traversée pour 10 reaux. 15 min plus tard, nous débarquons dans cette ville frontière qui a la réputation d'être une sorte de poste avancé pour les orpailleurs, haut lieu de prostitution et de trafics divers.
Nous changeons un peu d'argent dans la rue et nous promenons en ville. Rapidement un type sympa nous aborde pour essayer de nous vendre quelque chose puis il nous indique différents endroits utiles dans la ville. Finalement nous irons manger dans le restau d'un de ses copains.
flickrNous trouvons les horaires de bus, faisons tamponner nos passeports par la police, et je me fais même couper les cheveux pour 2,5 euros ! Puis nous trouvons un café internet (connexion ultra ultra lente, donc il faudra attendre pour les photos). Nous trouvons des hamacs hyper légers en toile de parachute et des moustiquaires pour 20 réaux (1 euro = 2 réaux) chacun, mais nous les achèterons plus tard.
Finalement nous prenons le chemin du retour pour retrouver Stethos qui doit commencer à émerger (il a fini le travail à 8h).

23 juillet 2010

Saint Georges de l'Oyapock

Greg, va nous déposer à Cayenne et de là nous continuerons en bus. Mais impossible de trouver les horaires sur internet. Quand je propose à Greg d'appeler la gare routière, il me répond en riant : "ici la gare routière c'est juste un parking où les bus s'arrêtent". Il faut aller se renseigner sur place.
Nous quittons donc Kourou en voiture avec Greg qui va travailler. Il nous dépose à la "gare routière" de Cayenne où nous trouvons un bus direct pour St Georges (alors que nous pensions avoir une correspondance). En plus il part dans seulement 15min, nous sommes vraiment chanceux !
Nous disons au revoir à Greg qui nous a fait découvrir tellement de choses et avec qui nous avons passé une semaine inoubliable.

Saint Georges, dernier village français avant le Brésil. "Ici, on se sent vraiment en Amérique du sud", nous dira souvent notre hôte, JB (Stethos). En effet, à peine sortis du bus, nous sommes immédiatement accostés par les piroguiers qui veulent nous emmener de l'autre côté du fleuve, au Brésil. Fraîchement débarqués d’Europe, nous ne sommes pas encore habitués à toute cette agitation, et nous nous éloignons rapidement de cette cohue, chargés de nos gros sac à dos. Nous partons à la rencontre de notre hôte, Stethos. En suivant ses indications, nous dépassons le dispensaire où il travaille et; en arrivant devant l'aérodrome (un simple champ où des avions se posent) on le voit arriver à notre rencontre.
Très sympa et très accueillant, il nous conduit chez lui et, 5 minutes après notre arrivée, la pluie se met brusquement à tomber. C'est notre première pluie tropicale, tellement forte qu'on s'entend à peine parler !

On en profite pour installer une moustiquaire au dessus de notre lit.
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Puis la pluie se calme et Stetho nous emmène visiter le village. C'est tout petit et tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de créoles mais surtout des amérindiens ici.
Nous prenons un jus de fruit frais dans un bar où nous rencontrons Johann. Marié à une brésilienne, il vit depuis 6 ans ici et connaît très bien la région. Il capture les serpents et photographie les oiseaux. Il tient un blog: johann973.skyrock.com
Le soir Stetho a préparé un super dîner en notre honneur. Il nous fait goûter des fruits locaux que nous voyons pour la première fois.
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Puis, à 20h il va travailler au dispensaire alors que nous, fatigués par le voyage, nous allons nous coucher.

21 juillet 2010

Eclosion de tortues Luth à Cayenne

Mercredi 21 et jeudi 22 juillet
Depuis notre arrivé, on entend parler des tortues qui vont pondre sur les plages de Cayenne. Nous avons la chance d'être en là juste à la bonne période, c'est une occasion à ne pas manquer !
Greg nous propose de nous déposer à Cayenne en allant travailler. Comme les tortues viennent surtout la nuit, nous partons pour deux jours. Mercredi nous irons marcher dans la forêt, puis nous trouverons un endroit où accrocher les hamacs et nous rentrerons jeudi soir avec Greg.

P1010341Greg nous dépose le matin sur le sentier du Montabo. Une jolie balade de 2h30 où on aperçoit des iguanes, un paresseux perché très haut. Puis il nous récupère sur la plage et nous emmène manger laotien. Ensuite nous repartons pour une seconde balade sur le sentier du Rorota. Une boucle de 3h dans la forêt où la végétation change plusieurs fois totalement : grands arbres couverts de lianes, bananiers, puis forêt de bambous. Cette fois on peut observer plusieurs paresseux, des singes aux mains jaunes.


flickrLe soir, inquiet pour notre sécurité la nuit sur la plage, Greg qui a entendu des histoires pas très rassurantes nous emmène prendre la température sur les plages. Petite parenthèse sécurité : partout en ville les maisons sont barricadées derrière d'épais barreaux de fer. Les cambriolages sont fréquents et organisés. Tout le monde possède un fusil de chasse, on peut légalement en posséder sans permis. De plus dans toutes les épiceries il y a un rayon "sabres", c'est comme ca qu'on appelle les machettes ici. Il y en a de toutes sortes et tout le monde en possède une collection.
flickrFinalement on décide de dormir sur la plage des salines, dans un carbet au milieu d'un marais (en réalité un observatoire d'oiseaux). L'endroit est isolé et la probabilité d'y avoir des ennuis est faible. Greg nous laisse quand même un sabre... ça peut aussi servir à ouvrir des noix de coco !

La nuit tombée, la lune nous éclaire par intermittence car le ciel est nuageux.
A peine arrivés sur la plage voisine, j'entends Vineta hurler ! A ses pieds, le sol se met à grouiller de bestioles noires. flickrCe sont de magnifiques bébés tortues Luth qui viennent d'éclore et rampent dans le sable pour rejoindre la mer. Il y en a des dizaines autour de nous, c'est magnifique !
Un peu plus tard, après un dîner nocturne sur la plage, on commence à remballer quand soudain, re-cri de Vineta. Une autre éclosion a lieu à deux mètre de nous, comme si les tortues avaient attendu la fin de notre repas ! Et ça continuera toute la soirée.


Nous retournons vers le carbet, j'accroche les hamacs - cette fois en vrai professionnel :D - et on s'endort Fwd: flickrau milieu des oiseaux, poissons et caïmans. On dormira bien malgré une forte (mais courte) pluie. Au lever du soleil, nous sommes réveillés par le chant des oiseaux tout autour de nous (c'est quand même dans un observatoire au milieu d'un site protégé). Magnifique !
La journée suivante nous accompagnons Greg qui travaille au rectorat. Merci Georges pour la douche ! Puis nous profiterons de la connexion internet pour mettre à jour le blog.

20 juillet 2010

Première nuit dans un hamac

Ici, tout le monde a un hamac. Il existe des hamacs simples, doubles jusqu'à 4 personnes. Dans cette région amazonienne, impossible de dormir dans une tente ou sur un matelas. Il faut suspendre un hamac pour éviter les insectes et enfiler ses chaussures sur des bâtons pour éviter de les trouver habitées au réveil.

Certains vont même jusqu'à enduire les cordes du hamac de mousse à raser pour éviter que les fourmis ne s'en servent de raccourci pour passer d'un arbre à l'autre. Mais ici, le pire ennemi de l'homme est le moustique. Il existe des moustiquaires spéciales pour hamac, et des hamacs qui intègrent une moustiquaire. Protection parfaite tant qu'il n'y a pas de trous, et à condition de ne pas s'enfermer avec un moustique (malheureusement, ça arrive!)

En général on va planter le hamac dans un carbet (sorte d'abris en bois) mais dans la nature il est plus pratique de l'accrocher entre deux cocotiers. Les pluies sont courtes à cette saison mais il suffit d'un peu, pour qu'ensuite avec l'humidité on passe la nuit trempé. La parade consiste à fixer solidement une bâche au dessus du hamac. Ça a l'avantage de nous protéger du danger bien réel des chutes de noix de coco durant la nuit.
P1010283

Nous sommes partis super équipés en matériel de camping, mais il faudra attendre la Bolivie ou la Patagonie pour s'en servir. Pour l'instant Greg et Max nous ont prêtés un hamac simple et un hamac moustiquaire. En arrivant au Brésil il va falloir s'équiper en hamac moustiquaire, surtout pour remonter l'Amazone. Voilà qui ne va pas faire plaisir à nos épaules déjà chargées de 20Kg par temps chaud.

Donc panoplie complète = hamac + moustiquaire + bâche.
P1010141Pour notre première nuit en hamac, nous pensions dormir sur l'Ile St Joseph, plus sauvage. Mais n'ayant pas de bâche, nous avons opté pour la facilité : aller dans un carbet sur l'île royale (donc pas besoin de bâche).
Pour cette première expérience, j'ai bien pris le temps de fixer les cordes de crainte que le hamac ne se détache durant la nuit !

19 juillet 2010

Les Iles du Salut

Lundi 19 et mardi 20 juillet :
P1010289Nous prenons le bateau à Kourou pour les Iles du Salut. "L'autre" point touristique de Kourou. Ces petites îles sont connues pour leur bagne et les prisonniers célèbres qui les ont habités. Nous passons la nuit sur place en hamac et revenons le lendemain (cf article suivant).
Nous commençons par l'Ile royale. La nature est superbe, les îles sont couvertes de cocotiers qui font le bonheur des petits singes. On y fait de longues balades en observant les animaux. P1010266On croise beaucoup de gendarmes armés et en short camouflage. Ils font un travail de jardinage formidable en passant leurs journées à couper les herbes. C'est globalement très calme mais en se baladant, on croise un groupe d'une dizaine de personnes en uniforme très agités. C'est une équipe de l'ONF (je crois) qui - escortée par de nombreux gendarmes - vient de capturer quelques macaques agressifs pour les relâcher sur le continent.

P1010246Nous visitons l'ancien bagne sur l'Ile Royale et c'est là que nous trouverons un abri pour accrocher le hamac. Le lendemain matin on prend le petit déjeuner sur la plage en regardant le soleil se lever. On prendra une navette pour visiter l'Ile St Joseph. Le seul habitant de cette île est un légionnaire en poste pour 3 ans. Il parait que le précédent ne voulait plus s'en aller et qu'ils sont allés le récupérer de force. On apercevra la maison occupée pendant 5 ans par Dreyfus.

En fin de journée, retour sur Kourou. Sur les îles, la mer est bleue mais à l'approche de Kourou les eaux sont colorées en marron par l'Amazone. On voit clairement la différence de couleur sur les photos.
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Nous avions prévu de partir plus tôt vers le sud pour rejoindre le Brésil. Du coup je suis en contact avec les personnes qui vont nous héberger, mais Greg est tellement sympa, les gens d'ici nous donnent tellement envie de rester que j'ai du contacter tout le monde pour tout décaler.

17 juillet 2010

Le Centre Spacial Guyanais

Vendredi matin, Alina nous dépose au Centre Spatial Guyanais où elle travaille. Nous partons pour 3h de visite passionnante des installations. Nous avons eu de la chance car nous sommes arrivés juste le jour où Ariane 5 est déplacée du premier site d'assemblage (toute la partie inférieure qu'on voit sur la photo) au second où on va lui ajouter la coiffe contenant les satellites.
Ensuite nous visitons le musée de l'espace avant de retrouver Alina et Greg pour le déjeuner.



La journée se termine par une petite rando très sympa avec Greg à la "montagne des singes". Arrivés au sommet on aperçoit très nettement le centre spatial : sur la ligne d'horizon à gauche de l'arbre on reconnaît bien le pas de tir d'Ariane 4 avec la gigantesque tour mobile. A droite de l'arbre la tour fine est le château d'eau de 1500m² pour les tirs d'Ariane 5. Juste à sa gauche on voit les 4 tours paratonnerre du pas de tir d'Ariane 5.

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16 juillet 2010

Arrivée en Guyane

Nous sommes bien arrivés en Guyane.
Lors d'un atterrissage en Corse on est immédiatement frappé par l'odeur du maquis. A Cayenne c'est l'humidité, mais elle reste largement supportable. On est à la fin de la saison des pluies, tout est très vert et la température est agréable. Contrairement à ce que je croyais, on est encore dans l'hémisphère nord donc c'est toujours été, mais il n'y a que deux saisons ici : saison sèche et saison des pluies.


On savait que les transports en commun seraient un problème ici. Depuis peu, un bus dessert Cayenne depuis l'aéroport. On vient de rater celui de 15h, le prochain est à 17h50. Du coup on se dirige vers la sortie du parking et on se fait prendre en stop assez facilement par un légionnaire Tchèque (3è REI) et sa femme. Ils vont à Kourou mais sympa, ils nous déposent à l'entrée de Cayenne.
Comme toujours en arrivant dans un nouveau pays on achète une puce locale de téléphone pour recevoir des appels sans se ruiner et pouvoir communiquer sur place.

P1010078On retrouve Greg que j'ai contacté quelques jours plus tôt sur le site web couchsurfing. Après nous avoir montré les plages de Cayenne, il nous conduit à Kourou où il nous hébergera avec Alina.
Greg et Alina sont des jeunes ingénieurs qui vivent à Kourou depuis 5 ans. Ils sont vraiment très sympas et accueillants. Nous habitons dans leur superbe maison aux nombreux arbres fruitiers. Nous passons des moments formidables en leur compagnie, et découvrons petit à petit les différents aspects de la vie en Guyane.
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Le soir nous retrouvons un groupe d'amis pour aller manger des brochettes en ville.

Derniers préparatifs

Contenu de mon sac à dos

De gauche à droite et de bas en haut :
Tente 2, places, matelas autogonflant, sac de couchage, drap chaud, serviettes de toilette, poche à eau.
Trousse à pharmacie, trousse de toilette, kit cuisine, filtre à eau, sac à dos d'appoint.
Moustiquaire imprégnée, vêtements d'hiver compressés, sandales de rando, etc... .