03 septembre 2010

Perdus dans la jungle

Nous partons avec nos deux guides (Walter et Lucio) ainsi que Laura (canadienne) et Andrew (australien), deux couchsurfers rencontrés plus tôt chez Jessica, à Iquitos.

Après la forêt immergée de notre précédente expédition (eaux hautes), nous découvrons l'autre jungle (eaux basses). Plus humide, marécageuse et infestée de moustiques. Même à midi ils sont partout et je n'en ai jamais vu autant, Majoritairement ils ont des taches blanches sur les pattes, donc si on a de la fièvre la semaine prochaine, on saura pourquoi !

Walter nous a fournit des bottes en caoutchouc qui remplacent avantageusement nos chaussures de trekking car nos pieds s'enfoncent parfois au delà de la cheville dans un sol boueux. Certaines plantes sont tellement épineuses, qu'elles parviennent à transpercer la semelle pourtant bien épaisse !

Nos guides qui connaissent chaque plante et ses propriétés médicinales, s'arrêtent pour nous faire découvrir, sentir, goûter d'étranges saveurs.
Une feuille a un fort goût d'ail, c'est très bon avec le poisson grillé.

Parfois le sol est constitué de branches entremêlées et nos pieds s'enfoncent mollement. On ne sait plus très bien sur quoi on marche mais un trou entre les branches fait apparaitre de l'eau plus bas. C'est le coin favori des Anacondas !

Une colonne de fourmis transporte des morceaux de feuilles. Elles s'en servent pour cultiver des champignons. (vidéo)


La fourmilière est gigantesque.
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Une fourmi géante. Mon doigt au premier plan semble plus grand qu'il n'est.
fourmi geante

Ici en guise d'anti-moustique, on s'enduit la peau de petites termites écrasées. Nous avions déjà essayé avec des fourmis et ça sentait plutôt bon. Ici ça sent la terre, il paraît que les chasseurs se recouvrent tout le corps ainsi pour que les animaux ne les sentent pas.
Appliquer le repulsif sur la main, puis frotter

Voici un arbre dont on utilise les courtes et solides épines pour presser les fruits.
Arbre utile pour presser les fruits

Ces branches contiennent beaucoup d'eau.
Trouver de l'eau dans la jungle

De même que cette racine (plus rare)
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02 septembre 2010

Le festin des moustiques

Nous voici arrivés à destination, à un plus d'une journée de transport de la civilisation. Nous installons nos hamacs pendant que les guides (Walter et Lucio) installent le camp.
Walter a prévu des moustiquaires avec un toit imperméable ce qui nous évite d'avoir à tendre une bâche au-dessus :
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Il pleuvra tellement que nous en ajouterons quand même une petite :
Nos chambres avec vue sur la jungle

Toute cette pluie (pendant le voyage, le soir et toute la nuit) rafraîchit l'air ce qui nous fait vraiment du bien après quelques jours de très forte chaleur. Par contre je n'ai jamais vu autant de moustiques. Couvert de répulsif et avec des vêtements longs, je me débat un peu dehors mais rapidement je retourne me réfugier dans ma moustiquaire.

Assis sur le hamac, la lampe frontale sur la tête, commence le rituel de la chasse : il s'agit d'écraser les 5-6 moustiques qui sont rentrés avec moi pendant les quelques secondes où je me suis introduit dans la moustiquaire.

Quel sensation de bonheur quand finalement on s'allonge paisiblement, protégé des moustiques mais aussi de la pluie, des serpents etc...
A l'abris dans ma moustiquaire
Bien à l'abri, je m'endors paisiblement en écoutant la pluie tomber et les bruits de la jungle : toutes sortes d'oiseaux, mais aussi des insectes et bien sûr le plus bruyant : les grenouilles !


Après avoir très bien dormi, nous prenons un rapide petit déjeuner et là, je réalise que j'ai été dévoré je ne sais comment par les moustiques.
Pas seulement ces quelques piqures douloureuses sur les mains et les jambes. J'en compte 35 rien que sur mon genou gauche. Pire, mon dos est criblé de piqures !
Je comprendrai mieux ce qui s'est passé le soir, en faisant la chasse dans mon hamac. En écrasant une mouche qui s'est introduite dans mon hamac, je me retrouverai les mains couvertes de sang ! Ce moustique s'est tellement gorgé de mon sang que je l'ai pris pour une mouche !

Le plus incroyable est que nos deux guides vivent à moitié nus sans répulsif. Comment font-ils ??

Lucio et sa famille : une vie au coeur de l’Amazonie

C'est ici que Lucio vit avec sa femme et ses 4 enfants.
Voici sa modeste demeure, il l'a construite seul.
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Un toit, pas de murs et une seule pièce. Pour dormir, ils posent simplement des couvertures sur le sol et installent une moustiquaire.
Un coin sert de cuisine et il y a un grand foyer qui sert à cuisiner et à brûler les ordures.
Les poulets circulent librement et des légumes poussent autour de la maison.

Lucio est né ici, ses parents aussi. Il travaille en tant que guide et il voudrait construire une autre maison plus grande pour recevoir des touristes. Il a déjà planté les pilotis qu'on voit sur la photo juste en face de sa maison.

Malheureusement ce genre de maison est très inflammable. Une fois l'incendie parti il n'y a rien à faire comme nous le verrons chez un voisin.
Incendie dans la jungle

Pendant la saison des pluies, on accède à la maison en canoë (d'où les pilotis). En ce moment le fleuve arrive 15 mètres en dessous de ce niveau, et on doit grimper ces longues marches pour arriver du niveau de l'eau jusqu'à la hauteur de la maison :
Saison seche, le fleuve est tres bas

Après déjeuner, nous reprenons un bateau pour aller installer notre campement dans la jungle.
Ici on est en sécurité, on a un bon canot de sauvetage :D
Cannot de sauvetage :D

En route pour la selva (jungle)

Ce matin là, nous avons hésité à partir à cause d'une violente tourista. Mais Walter, notre guide insiste vraiment pour nous emmener et promet qu'il peut nous soigner avec les plantes de la jungle.
Il arrive le matin avec d'étranges boissons contenant un indescriptible mélange sucré et chaud de plantes, miel, et je ne sais quoi d'autre. C'est liquide avec des morceaux gluants et gélatineux. On le boit à la façon locale : à la paille directement dans un sac plastique refermé par un nœud.
Grâce à ça et peut être aussi à l'immodium et au bactrim forte que Brigitte nous avait laissé, nous décidons de partir.

On commence par faire 100km en taxi, en roulant à fond dans l'une des rares voitures de la ville.
Le chauffeur a l'air tellement heureux de conduire ! Il s'amuse comme un gamin en écoutant un vieux cd de tubes des années 80. Il s'amuse, klaxonne sans arrêt, fait de grands signes à tous ceux qu'on croise.
Il y a parfois une ligne blanche comme chez nous mais à l'usage, on dirait que le 1er qui klaxonne s'approprie l'autre côte de la route.

Nous arrivons au village de Nauta pour prendre le bateau. Le fleuve est très sec. Ce ponton est normalement prévu pour flotter :
Malgre le deluge, on voit que l'eau arrive bien en dessous de ce ponton flotant

Il se met à pleuvoir des cordes. Nous descendons jusqu'au bateau dans la boue glissante. Comme le fleuve est très bas, on dirait un gigantesque toboggan boueux.
Un tobogan de boue pour acceder au bateau

Et c'est parti ! Pendant que le père pilote, la petite fille écope et son frère tient une bâche pour les protéger de la pluie.
Toute la famille participe

Après une longue traversée sous la pluie, nous laissons l'Amazone pour remonter l'un de ses affluents (voir carte GPS).
Finalement nous arrivons chez Lucio.

01 septembre 2010

Arrivée à Iquitos

A notre arrivée au "port", avant même d'avoir quitté l'ambiance somnolente de la cabine où nous avons passé 11h, nous sommes brusquement assaillis par une foule de taxi et rabatteurs divers. Il y en a partout, ça crie dans toutes les langues, les têtes et les bras entrent par les fenêtres de la cabine du bateau pour tenter d'attirer notre attention.
Finalement nous parvenons à nous extirper de cette foule agitée avec tous nos bagages et à grimper dans un taxi.

On sent immédiatement la différence avec le Brésil. Premières impressions :
C'est bon de pouvoir enfin communiquer avec les gens en espagnol !
Les péruviens semblent très sveltes par rapport aux brésiliens.
On nous sollicite sans arrêt dans la rue ce qui n'était pas le cas au Brésil. Taxi ? hôtel ? Et dès que nous relâchons notre attention on essaye de nous refiler de faux billets.
Cette ville de 400000 habitants n'est reliée à aucune autre par la route. Il y a très peu de voitures, voila ce qu'on trouve à la place :
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Les bus sont très très légers (un moteur et une carcasse en contreplaqué).
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Peu après nous rencontrons nos deux contacts locaux. Jessica, une jeune américaine très sympa qui nous hébergera et Walter qui nous emmènera dès le lendemain matin passer 3 jours dans la jungle.

Arrivée au Pérou, Santa Rosa

Nous sommes à la triple frontière. D'un côte, Leticia (Colombie) et Tabatinga (Brésil) ne forment qu'une même ville bruyante, animée et réputée dangereuse. Pourtant les gens, plutôt confiants, laissent leur moto allumée dans la rue quand ils vont faire les courses.
De l'autre côté se trouve le village de Santa Rosa au Pérou. Tout petit, plus pauvre mais beaucoup plus paisible.

Arrivée à Santa Rosa
Arrivee a Santa Rosa

Il faut partout faire attention aux serpents.
Attention aux serpents !!

Pas de voiture
Voiture a Santa Rosa

Ni de banque ou bureau de change. Ici on peut payer partout avec les trois devises. Nous mangeons dans un restaurant qui a plein d'animaux en cage, dont des toucans :


C'est ici que nous prendrons à 4h du matin, le bateau rapide qui nous emmènera à Iquitos en 11h au lieu de 3 jours.