26 juillet 2010

25 juillet 2010

Un pont entre la France et le Brésil

La frontière entre la Guyane et le Brésil se trouve sur le fleuve Oyapok. Pour l'instant le seul moyen de traverser est de prendre une pirogue. Il en existe de grandes, les orpailleurs arrivent même à transporter, à cheval sur deux pirogues, des pelleteuses jusque loin dans la forêt. De là leur activité fait des ravages car ils déversent en quantité du mercure dans le fleuve. Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec un militaire de l'armée de l'air française dont l'action contre les orpailleurs reste symbolique.

Partout en Guyane, nous avons été surpris par la quantité de produits importés de métropole. Tous les aliments sont importés, principalement en avion. Y compris les tomates. On nous a dit qu'il était interdit d'aller acheter ses tomates de l'autre côte du fleuve (à cause des OGM), du coup elles prennent l'avion. J'ai même acheté un jus de mangue en bouteille : embouteillé en Belgique!
Ici l'octroi de mer (et non pas de maire, merci Nicolas !) remplace grosso modo la TVA. Les productions locales sont fortement taxées. Donc même les agriculteurs motivés sont rapidement découragés.
Comme à la Réunion le coût de la vie est très élevé.

flickrUn pont est en construction sur l'Oiapok, il reliera la Guyane au Brésil. Ce sera un bouleversement pour la région. Qu'adviendra-t-il de St Georges ? Aujourd'hui c'est une charmante ville étape avant le Brésil, mais le pont contournera la ville...
La Guyane qui ne produit pas grand chose sera vite inondée de produits brésiliens...

24 juillet 2010

Le Brésil

Samedi matin, nous décidons d'aller faire un tour au Brésil, plus précisément à Oyapok, un peu plus loin, en face sur le fleuve du même nom.
flickrNous nous dirigeons donc vers le fleuve et, avant d'y arriver un piroguier est déjà venu à notre rencontre et nous propose la traversée pour 10 reaux. 15 min plus tard, nous débarquons dans cette ville frontière qui a la réputation d'être une sorte de poste avancé pour les orpailleurs, haut lieu de prostitution et de trafics divers.
Nous changeons un peu d'argent dans la rue et nous promenons en ville. Rapidement un type sympa nous aborde pour essayer de nous vendre quelque chose puis il nous indique différents endroits utiles dans la ville. Finalement nous irons manger dans le restau d'un de ses copains.
flickrNous trouvons les horaires de bus, faisons tamponner nos passeports par la police, et je me fais même couper les cheveux pour 2,5 euros ! Puis nous trouvons un café internet (connexion ultra ultra lente, donc il faudra attendre pour les photos). Nous trouvons des hamacs hyper légers en toile de parachute et des moustiquaires pour 20 réaux (1 euro = 2 réaux) chacun, mais nous les achèterons plus tard.
Finalement nous prenons le chemin du retour pour retrouver Stethos qui doit commencer à émerger (il a fini le travail à 8h).

23 juillet 2010

Saint Georges de l'Oyapock

Greg, va nous déposer à Cayenne et de là nous continuerons en bus. Mais impossible de trouver les horaires sur internet. Quand je propose à Greg d'appeler la gare routière, il me répond en riant : "ici la gare routière c'est juste un parking où les bus s'arrêtent". Il faut aller se renseigner sur place.
Nous quittons donc Kourou en voiture avec Greg qui va travailler. Il nous dépose à la "gare routière" de Cayenne où nous trouvons un bus direct pour St Georges (alors que nous pensions avoir une correspondance). En plus il part dans seulement 15min, nous sommes vraiment chanceux !
Nous disons au revoir à Greg qui nous a fait découvrir tellement de choses et avec qui nous avons passé une semaine inoubliable.

Saint Georges, dernier village français avant le Brésil. "Ici, on se sent vraiment en Amérique du sud", nous dira souvent notre hôte, JB (Stethos). En effet, à peine sortis du bus, nous sommes immédiatement accostés par les piroguiers qui veulent nous emmener de l'autre côté du fleuve, au Brésil. Fraîchement débarqués d’Europe, nous ne sommes pas encore habitués à toute cette agitation, et nous nous éloignons rapidement de cette cohue, chargés de nos gros sac à dos. Nous partons à la rencontre de notre hôte, Stethos. En suivant ses indications, nous dépassons le dispensaire où il travaille et; en arrivant devant l'aérodrome (un simple champ où des avions se posent) on le voit arriver à notre rencontre.
Très sympa et très accueillant, il nous conduit chez lui et, 5 minutes après notre arrivée, la pluie se met brusquement à tomber. C'est notre première pluie tropicale, tellement forte qu'on s'entend à peine parler !

On en profite pour installer une moustiquaire au dessus de notre lit.
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Puis la pluie se calme et Stetho nous emmène visiter le village. C'est tout petit et tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de créoles mais surtout des amérindiens ici.
Nous prenons un jus de fruit frais dans un bar où nous rencontrons Johann. Marié à une brésilienne, il vit depuis 6 ans ici et connaît très bien la région. Il capture les serpents et photographie les oiseaux. Il tient un blog: johann973.skyrock.com
Le soir Stetho a préparé un super dîner en notre honneur. Il nous fait goûter des fruits locaux que nous voyons pour la première fois.
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Puis, à 20h il va travailler au dispensaire alors que nous, fatigués par le voyage, nous allons nous coucher.

21 juillet 2010

Eclosion de tortues Luth à Cayenne

Mercredi 21 et jeudi 22 juillet
Depuis notre arrivé, on entend parler des tortues qui vont pondre sur les plages de Cayenne. Nous avons la chance d'être en là juste à la bonne période, c'est une occasion à ne pas manquer !
Greg nous propose de nous déposer à Cayenne en allant travailler. Comme les tortues viennent surtout la nuit, nous partons pour deux jours. Mercredi nous irons marcher dans la forêt, puis nous trouverons un endroit où accrocher les hamacs et nous rentrerons jeudi soir avec Greg.

P1010341Greg nous dépose le matin sur le sentier du Montabo. Une jolie balade de 2h30 où on aperçoit des iguanes, un paresseux perché très haut. Puis il nous récupère sur la plage et nous emmène manger laotien. Ensuite nous repartons pour une seconde balade sur le sentier du Rorota. Une boucle de 3h dans la forêt où la végétation change plusieurs fois totalement : grands arbres couverts de lianes, bananiers, puis forêt de bambous. Cette fois on peut observer plusieurs paresseux, des singes aux mains jaunes.


flickrLe soir, inquiet pour notre sécurité la nuit sur la plage, Greg qui a entendu des histoires pas très rassurantes nous emmène prendre la température sur les plages. Petite parenthèse sécurité : partout en ville les maisons sont barricadées derrière d'épais barreaux de fer. Les cambriolages sont fréquents et organisés. Tout le monde possède un fusil de chasse, on peut légalement en posséder sans permis. De plus dans toutes les épiceries il y a un rayon "sabres", c'est comme ca qu'on appelle les machettes ici. Il y en a de toutes sortes et tout le monde en possède une collection.
flickrFinalement on décide de dormir sur la plage des salines, dans un carbet au milieu d'un marais (en réalité un observatoire d'oiseaux). L'endroit est isolé et la probabilité d'y avoir des ennuis est faible. Greg nous laisse quand même un sabre... ça peut aussi servir à ouvrir des noix de coco !

La nuit tombée, la lune nous éclaire par intermittence car le ciel est nuageux.
A peine arrivés sur la plage voisine, j'entends Vineta hurler ! A ses pieds, le sol se met à grouiller de bestioles noires. flickrCe sont de magnifiques bébés tortues Luth qui viennent d'éclore et rampent dans le sable pour rejoindre la mer. Il y en a des dizaines autour de nous, c'est magnifique !
Un peu plus tard, après un dîner nocturne sur la plage, on commence à remballer quand soudain, re-cri de Vineta. Une autre éclosion a lieu à deux mètre de nous, comme si les tortues avaient attendu la fin de notre repas ! Et ça continuera toute la soirée.


Nous retournons vers le carbet, j'accroche les hamacs - cette fois en vrai professionnel :D - et on s'endort Fwd: flickrau milieu des oiseaux, poissons et caïmans. On dormira bien malgré une forte (mais courte) pluie. Au lever du soleil, nous sommes réveillés par le chant des oiseaux tout autour de nous (c'est quand même dans un observatoire au milieu d'un site protégé). Magnifique !
La journée suivante nous accompagnons Greg qui travaille au rectorat. Merci Georges pour la douche ! Puis nous profiterons de la connexion internet pour mettre à jour le blog.

20 juillet 2010

Première nuit dans un hamac

Ici, tout le monde a un hamac. Il existe des hamacs simples, doubles jusqu'à 4 personnes. Dans cette région amazonienne, impossible de dormir dans une tente ou sur un matelas. Il faut suspendre un hamac pour éviter les insectes et enfiler ses chaussures sur des bâtons pour éviter de les trouver habitées au réveil.

Certains vont même jusqu'à enduire les cordes du hamac de mousse à raser pour éviter que les fourmis ne s'en servent de raccourci pour passer d'un arbre à l'autre. Mais ici, le pire ennemi de l'homme est le moustique. Il existe des moustiquaires spéciales pour hamac, et des hamacs qui intègrent une moustiquaire. Protection parfaite tant qu'il n'y a pas de trous, et à condition de ne pas s'enfermer avec un moustique (malheureusement, ça arrive!)

En général on va planter le hamac dans un carbet (sorte d'abris en bois) mais dans la nature il est plus pratique de l'accrocher entre deux cocotiers. Les pluies sont courtes à cette saison mais il suffit d'un peu, pour qu'ensuite avec l'humidité on passe la nuit trempé. La parade consiste à fixer solidement une bâche au dessus du hamac. Ça a l'avantage de nous protéger du danger bien réel des chutes de noix de coco durant la nuit.
P1010283

Nous sommes partis super équipés en matériel de camping, mais il faudra attendre la Bolivie ou la Patagonie pour s'en servir. Pour l'instant Greg et Max nous ont prêtés un hamac simple et un hamac moustiquaire. En arrivant au Brésil il va falloir s'équiper en hamac moustiquaire, surtout pour remonter l'Amazone. Voilà qui ne va pas faire plaisir à nos épaules déjà chargées de 20Kg par temps chaud.

Donc panoplie complète = hamac + moustiquaire + bâche.
P1010141Pour notre première nuit en hamac, nous pensions dormir sur l'Ile St Joseph, plus sauvage. Mais n'ayant pas de bâche, nous avons opté pour la facilité : aller dans un carbet sur l'île royale (donc pas besoin de bâche).
Pour cette première expérience, j'ai bien pris le temps de fixer les cordes de crainte que le hamac ne se détache durant la nuit !