27 juillet 2010

Recette de l'Espanhola

flickrCe soir Alexandro et Marcelo nous font un cocktail spécial qu'ils buvaient adolescents. On en parlait hier et j'ai d'abord cru à une blague, mais c'est assez populaire, vous pouvez trouver la recette sur internet.

flickrPrenez un ananas, ajoutez du lait concentré et du vin rouge (français). Passez le tout au mixeur et si nécessaire ajoutez de la glace. Vous obtenez une Espanhola, et croyez moi, quand on goûte le produit fini, il est vraiment difficile d'en deviner les ingrédients.

26 juillet 2010

En route pour Macapa !

Dimanche matin, on part pour Macapa. Ce sera notre vraie première étape au Brésil (Oiapoque étant apparemment considérée par tous comme une ville frontière complètement à part). Pour atteindre la ville, on a une longue distance à parcourir à travers la forêt amazonienne (voir la trace GPS). Le problème est que la route est loin d être terminée et la plus grande partie du chemin se fait sur une piste. Or, on est à la fin de la saison des pluies. La piste a été bien ravagée pendant toute la saison et aujourd'hui, même si les pluies sont plus rares, elles sont d'une violence toute tropicale. La durée annoncée du voyage en bus oscille entre 6h et 30h. On peut prendre le bus ou un 4x4, plus cher. Nous partons du principe que si la route est bloquée par un bus, le 4x4 ne pourra pas passer et optons pour la première solution, plus économique.
Nous partons donc le matin en espérant prendre le bus de 10h (on nous avait dit la veille que les bus ne partaient plus que le matin) en espérant arriver le soir pas trop tard pour être accueillis par notre hôte brésilien.
Nous faisons nos adieux à Stetho qui rentre du travail à 8h en nous offrant des médicaments potentiellement utiles pour la suite du voyage. Après avoir traversé en pirogue, nous arrivons à Oiapok. Le bus climatisé de la "bonne" compagnie Amazontur est plein, le suivant par à 12h. Une autre compagnie, Busscar propose un départ à 11h. Le bus est vraiment pourri, sans clim mais nous voulons vraiment arriver tôt alors nous le prenons.
Un taxi nous conduit à la gare routière où l'on voit partir le bus de 10h, complet, avec des français bien sympas qu'on reverra par la suite. A 11h30 notre bus arrive. Il est réellement pourri mais on l'aime bien. Tant mieux car on va y passer 18h.
flickrLe début de la route se passe bien et on en profite pour dormir car on sait qu'après ce sera difficile. Rapidement on passe du bitume à la piste, et là le chauffeur fait des trucs incroyables avec son bus. Je ne savais pas que c'était possible ! Bien sûr au bout d'un moment on finit par s'embourber ainsi que les bus devant et derrière nous. Ainsi on rattrape rapidement le bus de 10h, on le double même à un moment et on aperçoit derrière une vitre pleine de condensation, les passagers frigorifiés qui tentent de se réchauffer en se couvrant jusqu'au cou. Vu de notre bus c'est plutôt rigolo. En effet il fait frais dans cette immense forêt qu'on ne quittera pas, donc pas besoin de clim, c'est même plutôt agréable de rouler avec toutes les vitres ouvertes.
Bon, on n'en est pas sortis !!
Essayez de pousser un bus !!La technique pour sortir un bus embourbé est toute simple : le camion devant le tracte avec une corde, ensuite à nous de tracter le suivant avant de partir. Bon il faut quand même récupérer la corde donc ça prend pas mal de temps chaque fois. Mais comment fait le premier camion, celui qui n'a personne devant lui ?? Eh bien les passagers poussent et ça prend 4h. Le temps que tous les bus du matin se retrouvent bloqués au même endroit !

flickr



flickrPlus tard il se met à pleuvoir, une pluie tropicale, d'une intensité incroyable. Voila qui va considérablement rallonger notre parcours. Je prends une photo depuis la fenêtre du bus : les petits indiens, pas du tout perturbés par cette pluie se mettent à jouer au foot.
video corde.

Un peu plus loin le cortège s'arrête sans raison apparente. Après discussion il apparaît que deux camions ont été braqués et on hésite à continuer. Détail important : depuis notre départ on est complètement isolés : personne ne s'est amusé à équiper l'Amazonie de relais GSM et personne n'a de téléphone satellite, donc pas de communications. Finalement après un moment, on décide de continuer en convoi. Les bus avanceront donc avec les camions en formation serrée, même très serrée. Vous avez déjà vu des tarés vous coller sur l'autoroute, en ville vous avez remarqué que les bus s arrêtent souvent à 15 cm l'un de l'autre, eh bien là c'est pareil mais avec un roulis et des creux indescriptibles dans la piste.

La nuit tombe et c'est là qu'en étant astucieux on peut transformer un bus pourri (mais avec l'avantage d'être à moitié vide) en lit digne des firsts d'Airfrance (en termes d'inclinaison, pour la propreté, c'est autre chose). La plupart des sièges s'inclinent mais comme le système d'arrêt est mort ils tombent sur le siège suivant (où alors c'est exprès mais ça ne fonctionne pas sur tous). Inclinez à l'horizontale les sièges devant et derrière vous, vous disposez d'un lit de 2m, bien plat à condition de bien vous positionner. Calé entre la ligne des sièges voisins d'un côté et les fenêtres de l'autre, vous êtes confortablement installé et suffisamment calé pour ne pas sentir le roulis. Ensuite c'est comme à l'avant d'un bateau à moteur qui tape fort. Il ne faut pas être trop sensible mais même avec la pire piste on peut s'endormir.

On nous annonce une arrivée à 21h puis 3h puis 6h. Finalement à l'arrivée du bus on prendra un taxi et Alexandro, notre hôte brésilien nous attendra en bas de chez lui à l'arrivée du taxi !!
On trouve difficilement nos mots en portugais pour exprimer notre gratitude surtout lorsqu'il nous propose une douche et un bon lit ! Comme nous sommes deux il nous offre même son lit pour dormir sur un matelas.
Merci Alexandro

Une douche électrique

Chauffe eau minimaliste et électrique !
Ca se passe de commentaire...

Douche electrique

25 juillet 2010

Un pont entre la France et le Brésil

La frontière entre la Guyane et le Brésil se trouve sur le fleuve Oyapok. Pour l'instant le seul moyen de traverser est de prendre une pirogue. Il en existe de grandes, les orpailleurs arrivent même à transporter, à cheval sur deux pirogues, des pelleteuses jusque loin dans la forêt. De là leur activité fait des ravages car ils déversent en quantité du mercure dans le fleuve. Nous avons eu l'occasion d'en discuter avec un militaire de l'armée de l'air française dont l'action contre les orpailleurs reste symbolique.

Partout en Guyane, nous avons été surpris par la quantité de produits importés de métropole. Tous les aliments sont importés, principalement en avion. Y compris les tomates. On nous a dit qu'il était interdit d'aller acheter ses tomates de l'autre côte du fleuve (à cause des OGM), du coup elles prennent l'avion. J'ai même acheté un jus de mangue en bouteille : embouteillé en Belgique!
Ici l'octroi de mer (et non pas de maire, merci Nicolas !) remplace grosso modo la TVA. Les productions locales sont fortement taxées. Donc même les agriculteurs motivés sont rapidement découragés.
Comme à la Réunion le coût de la vie est très élevé.

flickrUn pont est en construction sur l'Oiapok, il reliera la Guyane au Brésil. Ce sera un bouleversement pour la région. Qu'adviendra-t-il de St Georges ? Aujourd'hui c'est une charmante ville étape avant le Brésil, mais le pont contournera la ville...
La Guyane qui ne produit pas grand chose sera vite inondée de produits brésiliens...

24 juillet 2010

Le Brésil

Samedi matin, nous décidons d'aller faire un tour au Brésil, plus précisément à Oyapok, un peu plus loin, en face sur le fleuve du même nom.
flickrNous nous dirigeons donc vers le fleuve et, avant d'y arriver un piroguier est déjà venu à notre rencontre et nous propose la traversée pour 10 reaux. 15 min plus tard, nous débarquons dans cette ville frontière qui a la réputation d'être une sorte de poste avancé pour les orpailleurs, haut lieu de prostitution et de trafics divers.
Nous changeons un peu d'argent dans la rue et nous promenons en ville. Rapidement un type sympa nous aborde pour essayer de nous vendre quelque chose puis il nous indique différents endroits utiles dans la ville. Finalement nous irons manger dans le restau d'un de ses copains.
flickrNous trouvons les horaires de bus, faisons tamponner nos passeports par la police, et je me fais même couper les cheveux pour 2,5 euros ! Puis nous trouvons un café internet (connexion ultra ultra lente, donc il faudra attendre pour les photos). Nous trouvons des hamacs hyper légers en toile de parachute et des moustiquaires pour 20 réaux (1 euro = 2 réaux) chacun, mais nous les achèterons plus tard.
Finalement nous prenons le chemin du retour pour retrouver Stethos qui doit commencer à émerger (il a fini le travail à 8h).

23 juillet 2010

Saint Georges de l'Oyapock

Greg, va nous déposer à Cayenne et de là nous continuerons en bus. Mais impossible de trouver les horaires sur internet. Quand je propose à Greg d'appeler la gare routière, il me répond en riant : "ici la gare routière c'est juste un parking où les bus s'arrêtent". Il faut aller se renseigner sur place.
Nous quittons donc Kourou en voiture avec Greg qui va travailler. Il nous dépose à la "gare routière" de Cayenne où nous trouvons un bus direct pour St Georges (alors que nous pensions avoir une correspondance). En plus il part dans seulement 15min, nous sommes vraiment chanceux !
Nous disons au revoir à Greg qui nous a fait découvrir tellement de choses et avec qui nous avons passé une semaine inoubliable.

Saint Georges, dernier village français avant le Brésil. "Ici, on se sent vraiment en Amérique du sud", nous dira souvent notre hôte, JB (Stethos). En effet, à peine sortis du bus, nous sommes immédiatement accostés par les piroguiers qui veulent nous emmener de l'autre côté du fleuve, au Brésil. Fraîchement débarqués d’Europe, nous ne sommes pas encore habitués à toute cette agitation, et nous nous éloignons rapidement de cette cohue, chargés de nos gros sac à dos. Nous partons à la rencontre de notre hôte, Stethos. En suivant ses indications, nous dépassons le dispensaire où il travaille et; en arrivant devant l'aérodrome (un simple champ où des avions se posent) on le voit arriver à notre rencontre.
Très sympa et très accueillant, il nous conduit chez lui et, 5 minutes après notre arrivée, la pluie se met brusquement à tomber. C'est notre première pluie tropicale, tellement forte qu'on s'entend à peine parler !

On en profite pour installer une moustiquaire au dessus de notre lit.
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Puis la pluie se calme et Stetho nous emmène visiter le village. C'est tout petit et tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de créoles mais surtout des amérindiens ici.
Nous prenons un jus de fruit frais dans un bar où nous rencontrons Johann. Marié à une brésilienne, il vit depuis 6 ans ici et connaît très bien la région. Il capture les serpents et photographie les oiseaux. Il tient un blog: johann973.skyrock.com
Le soir Stetho a préparé un super dîner en notre honneur. Il nous fait goûter des fruits locaux que nous voyons pour la première fois.
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Puis, à 20h il va travailler au dispensaire alors que nous, fatigués par le voyage, nous allons nous coucher.